Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
mardi 28 octobre 2025
jacques halbronn Paléoanthropologie et « dessein intelligent « Enjeux linguistiques et astrologiques
jacques halbronn Paléoanthropologie et « dessein intelligent « Enjeux linguistiques et astrologiques.
La Recherche astrologique est confrontée au tabou du « dessein intelligent » considéré comme pseudo -scientifique. On tombe de Charybde en Scylla vu que les deux voies qui s’offrent à elles sont piégées: que l’on cherche à fonder l’astrologie dans le champ de la « Nature » ou que l’on fasse intervenir la mise en place d’un plan au lieu d’un processus évolutif.
Sur le web
« Le dessein intelligent (intelligent design en anglais) est une théorie pseudo-scientifique selon laquelle « certaines observations de l’Univers et du monde du vivant sont mieux expliquées par une cause « intelligente » que par des processus non dirigés tels que la sélection naturelle. »
La démarche qui est la nôtre depuis une quarantaine d’années (cf notre essai ‘La pensée astrologique » in Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin, Ed Artefact 1986 et notre mémoire Linguistique de L’erreur
et Epistemologie Populaire. sous la direction de Louis Jean Calvet . Paris V ( Scribd https://fr.scribd.com › document › jacques-HALBRON…) s’inscrit dans une paléoanthropologie visant à montrer le recours à des schémas, à des structures, avec un biais symétrique, ce qui n’est pas étranger au sttucturalisme si ce n’est que nous accordons la plus grande importance à la conception, à l’évolution et à la corruption des systémes, due au mimétisme.
Nous pensons que la constitution, la composition de systémes est le fait d’une élite, ce qui renvoie au « dessein intelligent ». Nous avons dans un précédent article voulu montrer que le systéme solaire n’avait pas été le fait d’une évolution/ diachronie « naturelle » mais bien plutot d’une construction synchronique. Epistémologiquement, cela signifie que l’on peut espérer reconstituer des états antérieurs en pariant sur l’instauration de cohérences internes, à partir de bribes, de fragments, à la Cuvier. Nous avons abandonné la méthodologie historique traditionnelle (cf Le Monde Juif et l’Astrologie. Histoire d’un vieux couple, Ed Arché, Milan, 1985) pour une recherche en paléo-anthropologie. Dans le cas de nos différents terrains d’exploration, nous avons pris conscience des limitations empiriques de l’historiographie et avons décidé de nous aventurer plus en amont , tant en linguistique qu’en astrologie ou en judéologie (étude du phénoméne « juif » dans son ensemble), ce qui nous aura conduit à rendre obsolétes bien des travaux antérieurs se limitant à ordonner les traces, les données disponibles sans en tirer toutes les conséquences logiques. D’où notamment l’émergence de notre Astrologie Septénale. Selon nous, l’avenir de la Recherche Astrologique passe par une forme de créationisme, c’est à dire la thèse d’une construction, d’une architecture modifiant radicalement la question de la causalité au prisme de la cyclicité.
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JHB 28 10 25
Jacques halbronn Psychosociologie; Le nouvel art de la communication. Donner son nom suffit désormais
Jacques halbronn Psychosociologie; Le nouvel art de la communication. Donner son nom suffit désormais
De nos jours, la carte de visite apparait comme le seul mode de communication, la clef pour entrer dans le monde d'une personne donnée en ce qu'elle doit permettre de recourir aux moteurs de recherche et qu'elle doit signaler les supports sur lesquels celle-ci a coutume de s'expliquer, notamment sur les réseaux sociaux et autres plateformes Nous fournirons donc ci dessous notre propre cas à titre d'illustration, d'exemple.
Jacques halbronn,
Revue astro-prophétique; SCRIBD, hommes et faits, ARKA, Ayanamsa, CURA, Encyclopaedia Hermetica (Ramkat); Face Book, Album des astrologues (FB), Téléprovidence-You Tube, NOFM Unblog; Café philo Mcdo/ Propheties.It, BINA, Aster Center, Ayanamsa, et Editions Eric Le Nouvel,
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La France de la préhistoire Romain Pigeaud La tyrannie du cerveau Jean-Jacques Hublin Brève histoire des origines de l’humanité
Les nouveaux livres de la sélection 2024
La France de la préhistoire
Romain Pigeaud La tyrannie du cerveau
Jean-Jacques Hublin Brève histoire des origines de l’humanité
Les hommes fréquentent notre territoire depuis au moins 1,2 million d’années. Du Paléolithique jusqu’à la fin de l’Âge du bronze (autour de 800 ans avant notre ère), ce livre raconte comment les différentes vagues de peuplement (Homo heidelbergensis, Neandertal puis Sapiens), venues d’Europe centrale ou du Proche-Orient, ont remodelé ce qui deviendra la France. L’angle choisi est original : des chapitres thématiques (sur le mode de vie, les industries, le traitement des morts, la violence et les inégalités sociales, le statut des femmes, les mythes et les croyances) autorisent un point de vue global sur la manière dont les sociétés ont évolué, de quelle manière elles se sont affrontées ou métissées, pour investir en définitive tout un espace géographique dont elles ont remodelé les paysages. C’est la « grande chaudière » dont parle Ernest Renan, d’où sortira plus tard la France.
Un livre qui va devenir une référence pour les passionnés de préhistoire française (et d’ailleurs). Pour Passionnés Écrit par l’un de nos plus grands paléoanthropologues, La tyrannie du cerveau retrace l’histoire de l’évolution humaine comme jamais auparavant, et explore les mécanismes profonds qui ont façonné les humanités du passé.
L’évolution du cerveau humain et la quête incessante d’énergie ont toujours été intimement liées, influençant non seulement nos comportements, mais aussi la manière dont nous élevons nos enfants et transformons notre cadre de vie. Depuis les premières migrations hors d’Afrique jusqu’aux révolutions agricoles et industrielles, biologie et culture n’ont cessé d’interagir. En façonnant leur environnement, les humains fabriquent en réalité leur propre évolution. Cet ouvrage offre une perspective unique pour comprendre comment l’humanité a surmonté les défis du passé et comment son évolution peut éclairer notre futur. Un livre essentiel pour quiconque s’interroge sur les origines et le devenir de l’humanité.
Vous saviez que le cerveau était non seulement votre patron mais aussi le moteur principal de notre évolution ?
Pour passionnés
Le Dessein Intelligent : un" déguisement du créationnisme avec des habits scientifiques"
Dessein Intelligent – Intelligent Design
Le Dessein Intelligent : un déguisement du créationnisme avec des habits scientifiques
En 1987, aux Etats-Unis, le créationnisme a essuyé un revers dans sa lutte
contre le darwinisme : un procès retentissant opposant les
deux parties s’est soldé par l’interdiction d’enseigner le créationnisme dans les écoles.
Publication en 1989 du livre « Of pandas and people » de Percival Davis et Dean H. Kenyon
L’explication
Dessein Intelligent – Une entité supérieure crée le monde.
Par décision de la Cour Suprême, il a été jugé que seules les théories scientifiques devaient être enseignées dans les établissements publics et que le créationnisme, étant une religion, ne pouvait figurer au programme scolaire.
Le premier amendement de la Constitution américaine stipule en effet qu’aucune loi ne peut promouvoir une religion.
Les créationnistes, voyant qu’ils ne pourraient plus avancer dans cette direction, ont changé de cap.
La « nouvelle théorie » créationniste, le Dessein Intelligent, ou Intelligent Design, a donc tenté de présenter ses arguments de manière plus « scientifique »…
Repartant en guerre contre la théorie de l’évolution, ces « nouveaux créationnistes » ont enlevé toute notion de Dieu de leur vocabulaire… sans changer le fond de leurs pensées !
Cela nous donne des notions assez surréalistes :
– l’évolution est guidée par un être supérieur, il y a un dessein intelligent dans l’univers
– la vie humaine est trop complexe pour être le fruit du hasard
– la théorie de l’évolution est trop frustre pour expliquer la complexité de la vie. La meilleure hypothèse alternative, c’est qu’une intelligence supérieure, extraterrestre ou divine, l’a organisée.
– il y a tellement de choses belles dans la nature que c’est forcément une force intelligente qui dirige tout cela…
Il suffit de remplacer les notions de force ou Dessein Intelligent par le mot Dieu pour retrouver tous les arguments des créationnistes 30 ans en arrière…
La critique
Comme le créationnisme, cette ‘ »théorie » est indémontrable… et anti-scientifique.
En effet, pour valider une théorie scientifique, celle-ci doit être réfutable, c’est-à-dire que l’on peut reproduire les expériences, et observer les faits qui ont servi à sa construction, vérifier les hypothèses…
Avec le Dessein Intelligent rien de tout cela n’est possible.
Même sentence que pour le créationnisme, cette « théorie » n’est en fait qu’une simple vue de l’esprit.
Les protagonistes
Le livre Of Pandas and people de Percival Davis et Dean H. Kenyon est devenu une véritable Bible pour les adeptes du Dessein Intelligent.
Le biologiste Michael Behe (Université de Pennsylvannie) est devenu le défenseur officiel du mouvement créationniste. Il proclame haut et fort que sa théorie est scientifique, avec des arguments pour le moins étranges.
« Je suis parvenu aux conclusions du Dessein Intelligent en me fondant sur des facteurs théologiques, logiques et scientifiques »…
Bref, n’ayant pas d’explication au mécanisme de l’évolution, il se réfère à sa logique (?), aux théories religieuses et… scientifiques… Sur ce dernier point on ne peut que douter, car la pseudo-théorie du Dessein Intelligent n’a jamais réussi à être publiée dans une revue scientifique digne de ce nom. A vrai dire, elle n’a jamais pu dépasser le stade de la première lecture !
Actuellement
– On trouve la majeure partie des tenants de cette hypothèse dans les milieux protestants fondamentalistes de l’Amérique du Nord. Mais il faut noter que les extrémistes de tous bords se retrouvent pour approuver ou simplement « laisser faire » cette théorie qui, pour eux, est anti-évolutionniste, donc bonne.
– Redoublant d’effort pour faire enseigner le Dessein Intelligent dans les écoles américaines, au même titre que le Darwinisme, Michael Behe défend ses théories dans un procès intenté par des familles contre le bureau d’éducation locale. Ce dernier avait mis au programme des écoles, le Dessein Intelligent. A noter, le 20/12/05, le juge a tranché : l’Intelligent Design ne sera pas enseigné dans les écoles.
– A noter l’appui opportun de Georges W. Bush qui déclare dans la presse que « la présentation des différentes écoles de pensées fait partie de l’éducation »… ce qui sous-entend que le Darwinisme, comme l’Intelligent Design, ne sont que des écoles de pensées !
– 2007 en France Le créationnisme musulman, tente également une percée en France : début janvier , des centaines d’établissements scolaires français ont reçu gratuitement dix mille exemplaires d’un ouvrage, « L’Atlas de la Création », signé Harun Yahya (pseudonyme d’Adnan Oktar), un « intellectuel » turc auteur de dizaines d’ouvrages depuis les années 1980. L’Education Nationale a réagi sainement en interdisant la mise à disposition de ce livre aux écoliers…
A lire :
Un nouveau dossier sur les mensonges sur la théorie de l’évolution : des réponses aux créationnistes qui font dire n’importe quoi à Darwin et aux évolutionnistes.
jacques halbronn Instrumentalisation des paraboles bibliques à conotation astrologique.
jacques halbronn Instrumentalisation des paraboles bibliques à conotation astrologique.
Il nous semble naîf de considéter comme un narratif ce qui n'est que parabole; Le cas d'Adam et du Paradis Perdu est emblématique. On voit ce thème largement exploité par la Théologie de l'Unification (Moon) cf infra) laquelle vise à disqualifier les Juifs et à centrer désormais la dynamique vers le monde asiatique, tout en convertissant des Occidentaux à une telle approche. La notion de chute est instrumentalisée à l'envi dans cette optique.On peut se demander si la notion de parabole n'est pas restée quelque peu étrangère au monde asiatique(cf Les paraboles bibliques, modèles littéraires et culturels pérennes par Magdalena Delescu)
sur le web
"On note une certaine " tension : d’une part, le fondamentalisme : ce que la Bible raconte est une vérité historique absolue de laquelle on ne doit rien douter ; et d’autre part, le rationalisme : la Bible n’est qu’un mythe et l’Homme est le seul maître de l’Histoire."
Sur le web
"Les Principes divins (datant des années 50) se présentent comme la suite inspirée des écrits sacrés judéo-chrétiensIls affirment que Dieu, en créant l'homme et la femme, avait pour but de s'incarner en eux et de vivre avec eux une relation d'amour parent-enfants, que la chute d'Adam et Ève a été un drame absolu puisque l'amour dans ce premier couple a été vécu centré sur Satan, au lieu d'être centré sur Dieu, puis transmis à ses descendants ; dès cet instant, Dieu a travaillé avec toutes les grandes figures de l'Ancien Testament pour réunir les conditions lui permettant d'envoyer un nouvel Adam et une nouvelle Ève. Il a ainsi préparé le peuple juif pendant quatre mille ans, pour recevoir et accueillir le Christ ou le Messie, ce nouvel Adam, venu pour vivre et non pas pour mourir, mais celui-ci a été tué au lieu d'être accueilli. Selon les Principes, il a ressuscité spirituellement ; Dieu a dû alors préparer un autre peuple, le peuple coréen, pour envoyer, deux mille ans plus tard, un troisième Adam, avec ce même but d'épouser une nouvelle Ève, réalisant ainsi les noces de l'Agneau dont parle l'Apocalypse".
Prendre le corpus biblique comme un tout d'un seul tenant va à l'encontre de notre approche critique laquelle oppose notamment le Chapitre premier du Livre de la Genése avec le IIIe chapitre du Livre de l'Exode, soit les deux premiers volets d'un Pentateuque, servant de base à la liturgie hebdomadaire de la synagogue.
Dans le premier cas, est campé un dieu (Elohim) créateur du Ciel et de la Terre; instaurant tout un systéme/plan "divin" tant sur le plan biologique (création d'Adam) que planétaire (notre système solaire), dans le second, un dieu (Yahwé) se présentant comme celui d'une lignée (celle d'Abraham, Isaac , Jacob) demandant à un Moise de guider un certain peuple;La formule: laisse partir mon peuple (Let My people Go') ne concerne pas ici le peuple de Moïse mais celui de ce dieu/
Exode 8 Yahwé dit à Moïse " Va vers Pharaon, et tu lui diras: Ainsi parle l'Eternel: Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve".
וַיֹּאמֶר יְהוָה,
.Vayomer Yahwé
On sait que la critique biblique a mis en évidence l'usage de différents termes pour désigner le divin (Yahwiste, Elohiste) mais il s'agit bien selon nous de représentations fort différentes du dit divin. (
C'est dire que toute recherche unitaire visant la Bible est assez dérisoire et toute tentative de mettre sur le même plan le récit historique et l'usage de paraboles suspect (.cf Bernard M. Levinson L'Herméneutique de l'Innovation. Canon et exégése dans l'Israel biblique, Ed Lessius, 2005 Bruxelles, pp. 9 et seq)
Selon nous, la parabole de la Chute d'Adam devrait être interprétée en tant qu'illustration d'une conception cyclique de la condition humaine, ce qui correspond, en astrologie septénale, au passage de la phase zéro à la phase 45 de Saturne. Certes, l'homme est voué à vivre la chute (cf Livre de Job) mais cela se manifeste de façon récurrente et non pas ponctuelle et définitive.
Cette chute cyclique est illustrée par la formule La roche Tarpéienne est proche du Capitole. La Genése fournit l'épisode négatif du Jardin d'Eden (ch IV), celui du Déluge (Ch VI), celui de la Tour de Babel (Ch XI). ou encore la vente scandaleuse de Joseph par ses frères. sans oublier le Veau d'Or.(Exode) Mais s'agit-il de faits réels ou d'une certaine typologie alternative sous formes de paraboles?En astrologie septénale, on passe tous les 7 ans -en tout cas les leaders- par un temps d'égarement, de désordre mental (phase 45) où le Surmoi est terrassé par le ça, qui ne dure que 1260 jours. C'est dire que le christianisme véhicule bel et bien une vérité astrologique quand il parle de pardon, de faute/
Sur le web
"Quelle est l’origine de Yom Kippour (ou Jour du grand pardon) ?
Yom Kippour commémore un passage de la Bible, le « pardon de Dieu » au peuple juif pour la faute du veau d'or. Dans le livre de l'Exode, après que Dieu a révélé les dix commandements à Moïse, au sommet du mont Sinaï, ce dernier retourne auprès des Israélites. Mais au cours de sa longue absence, le peuple s'était mis à adorer une fausse idole : un veau d'or. Moïse serait alors retourné sur le mont afin de demander pardon à Dieu pour les péchés commis par lui-même et par les siens." Mais il y a un point aveugle, à savoir que le temps du pardon doit s'articuler sur le cycle de Saturne, tel que nous avons réussi à le circonscrire et non pas sur une tradition hémérologique qui a perdu de vrais repéres.
JHB 28 10 25
Magdalena Delescu Les paraboles bibliques, modèles littéraires et culturels pérennes
Les paraboles bibliques, modèles littéraires et culturels pérennes
par Magdalena DELESCU
À travers des études ayant pour objet les paraboles tirées des livres saints, cet ouvrage rend compte du pouvoir transcendant du récit parabolique s’ouvrant vers des significations possibles mais jamais définitives.
Ambigüité narrative, essence polysémique, puissance métaphorique, extravagance : tels sont les termes qui, dans le recueil d’études intitulé Le Voyage des paraboles. Bible, littérature et herméneutique, sous la direction de René Heyer, s’accumulent pour capter ce caractère ineffable des paraboles qui semblent résister aux démarches analytiques les plus étayées, prouvant ainsi leur pérennité en tant que sources d’interrogations, de réflexions et d’inspiration.
Divisé en trois parties, l’ouvrage suit l’usage culturel et littéraire fait des paraboles évangéliques à travers le temps. Précédé par une brève introduction de René Heyer, le premier article constitue une analyse textuelle, méthodique, de la parabole biblique de l’agnelle figurant dans 2, Samuel, 11-12. Élargissant progressivement l’aire de recherche, les articles suivants ont pour sujet la réception de la parabole du Fils prodigue chez les Pères de l’Église primitive, les particularités de l’emploi des sources bibliques dans les écrits de Saint François d’Assise, ainsi que dans le récit de captivité d’Angélique de Saint Jean, religieuse de Port-Royal.
Cette première partie finit par rendre compte d’un phénomène de laïcisation de l’emploi des paraboles au XXe siècle, à travers deux études des œuvres de Kafka, Brecht et Julien Gracq. En complément théorique, la deuxième partie du livre fait le bilan des recherches herméneutiques contemporaines, en se focalisant, dans un premier temps, sur les travaux de Paul Ricœur autour de la métaphore et de son rapport aux paraboles et, dans un second temps, sur une définition revisitée du récit parabolique, à l’ombre des théories philosophiques de Walter Benjamin et de Hannah Arendt. L‘ouvrage se boucle cycliquement sur une partie intitulée “Parénèse” qui explicite, à la manière des homélies, cinq paraboles tirées des Évangiles.
L’attestation des paraboles remonte à la littérature rabbinique. Style littéraire ancien, elles puisent dans un fond populaire ancestral. Véhicules de la révélation des mystères divins, elles rallient l’étrangeté à l’efficacité. Lacunaires, transcendant leur signification immédiate, ayant des vertus mnémotechniques, elles prêtent aussi aisément à la manipulation arbitraire de leurs séquences, phénomène évident dans la pratique patristique
. Le détournement moderne de la parabole, déjà théorisé par Kafka dans ses écrits, ne sera donc qu’une exaspération de sa potentialité significative, sous l’influence des changements historiques brutaux ayant marqué le siècle précédent. La montée de l’individualisme et la diffusion des structures du pouvoir relégueront progressivement aux paraboles le statut de lieux communs culturels, disponibles en traitement libre, à une distance facultative par rapport à l’héritage chrétien
. À la lumière de leurs usages contemporains multiples, les paraboles deviennent donc des récits qui questionnent le destin de l’homme moderne, sa capacité de raisonnement, sans pour autant fournir des solutions.
La parabole de l’agnelle, sujet de l’étude de Marie-Jo Porcher, doctorante en théologie catholique à l’université de Strasbourg, reflète précisément cette intention de l’auteur biblique de priver son récepteur d’informations pertinentes qui pourraient faciliter sa compréhension du message. Pièces d’un jeu de miroirs, les personnages de l’histoire, le roi David, Bethsabée, Urie et Joab, sont à la fois coupables et victimes, majestueux et pitoyables. L’analyse pertinente de Marie-Jo Porcher montre en détail comment l’insertion de la parabole à un point stratégique de la narration oblige à une relecture, à une réflexion générale nécessaire à l’aboutissement du processus d’intériorisation de l’enseignement moral. Mettant en scène plusieurs récits entrecoupés, misant sur le facteur émotionnel déclenché à l’aide de l’équivalence “brebis-fille-enfant mangé”, ce récit parabolique combine astucieusement le divertissement à l’instruction afin de transmettre, en tout succès, la morale biblique.
En ouvrant un peu plus la recherche, Louis-Marie Hallereau, étudiant en master de théologie catholique à l’université de Strasbourg, focalise dans son étude le traitement de la parabole du Fils prodigue dans les écrits d’Ambroise de Milan, de Jérôme et d’Augustin d’Hippone, Pères de l’Église primitive. Muni d’une statistique documentée des allusions et des citations
, l’auteur fait une analyse minutieuse des ressemblances et des divergences d’interprétation, en montrant comment les quelques analogies lapidaires avec cette parabole évoluent progressivement dans des développements personnels amples.
L’article suivant est consacré à l’étude de l’emploi des paraboles bibliques chez François d’Assise, fondateur italien de l’ordre franciscain. Sur plus d’une dizaine de pages minutieusement recherchées, Claude Coulot (faculté de théologie catholique, université de Strasbourg) entreprend une analyse attentive de la manière dont le saint a compilé une diversité de séquences paraboliques tirées de sources différentes, dans le but présumé de conserver une certaine “harmonie évangélique”
. Nombre de reprises, de déformations, d’extensions de paraboles plus ou moins connues, repérables dans son œuvre, témoignent ainsi de sa volonté à les extraire de leur contexte évangélique, afin de mieux les adapter aux particularités de son enseignement parénétique.
Une étude plus ample est consacrée par Philippe Legros, docteur en littérature française à l’université de Haute-Alsace de Mulhouse, à l’inventaire des références paraboliques dans l’écrit intitulé Aux portes des ténèbres. Relation de captivité d’Angélique de Saint Jean Arnauld d’Andilly, religieuse janséniste ayant vécu au cœur du XVIIe siècle. Lié à l’histoire de son renfermement dans le couvent d’Annonciades suite à son refus de signer le formulaire d’Alexandre VII, ce récit représente une confession spirituelle audacieuse pour son époque, témoignant des conflits intestins entre les adeptes du jansénisme et le reste de l’Église. Les nombreuses allusions et reprises des paraboles bibliques – parmi lesquelles revient celle du Bon Pasteur – ont pour fonction d’étayer l’argumentation d’Angélique dont la position verticale dans l’affaire annonce l’individualisme appuyé des Lumières. Une particularité bien intéressante de l’écrit est représentée par le nombre de passages où celle-ci s’évoque idéalement en tant que fille unique du “père” Jésus
, dévoilant ainsi un certain imaginaire sinueux qui laisse s’entrevoir son désir d’être prise en soin parental. La force intellectuelle de son écriture, caractérisée par une fine polémique féminine, est mise au service de la défense de la conscience individuelle devant agir en chacun au-delà des médiations humaines.
Les deux dernières études de cette première partie de l’ouvrage font un grand saut vers le XXe siècle. L’article de Kathi Lentz, étudiante en master de théologie catholique à l’université de Strasbourg, porte sur l’analyse des œuvres de deux grandes personnalités de l’époque, Franz Kafka et Bertolt Brecht, innovateurs capitaux de l’emploi littéraire des sources évangéliques. Ainsi, à la fonction didactique prédominante de la parabole traditionnelle, ils opposent un vide à la fois significatif et inquiétant. La parabole moderne ne se résume plus à être une simple intervention dans la trame d’une histoire initiale, elle prend audacieusement les proportions de l’écrit en son entier
. Nouveaux prophètes, les deux grands penseurs de la modernité habillent leurs propos dans une langue canonique ancienne afin de décrier la misère de la condition humaine, absurde, solitaire, mécanique. À son tour, Jean-Paul Tourrel, docteur ès lettres de Lyon, entreprend, dans son article, l’étude minutieuse des échos de la parabole du Fils prodigue dans le fameux roman Le Rivage de Syrtes appartenant à un autre grand écrivain du dernier siècle, Julien Gracq. Son but déclaré est de montrer le rapport de cet écrit à la vie culturelle contemporaine, en particulier à celle religieuse. La relation de l’écrivain avec sa culture, fondée sur l’héritage chrétien, s’avère paradoxale car, tout en puisant avec intérêt parmi les textes fondateurs, celui-ci fait de leurs éléments les composants d’une mythologie personnelle, inévitablement déformante, centrée sur l’écriture et son processus créatif.
La deuxième partie du livre, débutant par l’article intitulé “De la théorie des métaphores à la lecture des paraboles : l’herméneutique de Paul Ricœur”, signé par Gilbert Vincent (faculté de théologie protestante, université de Strasbourg), nous plonge dans les méandres de la réflexion menée par le fameux philosophe autour des méthodes d’approche scientifique de la parabole. Ainsi qu’il le montre, l’étude des paraboles n’est pas possible sans considérer les théories de la métaphore, cet “événement scandaleux”
qui bouscule les habitudes acquises et ouvre des horizons nouveaux à la pensée. La scientificité et la poésie ne sont que deux facettes complémentaires en permanente tension, constitutives de tout type discursif. En opérant un écart important par rapport aux certitudes pratiques de la vie sociale, les paraboles ont davantage besoin d’une interprétation. La solution adoptée par Ricœur dans sa démarche herméneutique suit simultanément plusieurs voies critiques (structuralisme, pragmatisme, psychanalyse), puisque l’ouverture vers une réalité extralinguistique est de principe dans tout acte de langage. Trait distinctif de la parabole, l’“extravagance”
est précisément ce qui lui rend sa tension interne, pendulant entre l’extraordinaire et l’anodin de l’histoire présentée, dont la visée éthique ramène le récepteur non pas au royaume de Dieu, mais à la réalité humaine dans toute sa complexité. En continuant le fil des réflexions méthodologiques dans un article intitulé “Une vraie parabole. Crise de la tradition et transmission”, René Heyer clôt cette deuxième partie de l’ouvrage sur les interprétations de Walter Benjamin et d’Hannah Arendt à l’égard des références paraboliques dans l’œuvre de Kafka. Attestant d’une perte de vérité de la tradition, celle-ci se fait l’expression angoissante d’un abîme entre le passé et le futur, au bord duquel s’installe nécessairement l’inconfort créateur de nouvelles solutions.
Ludique et moderniste, la “parénèse” finale, dynamiquement menée par Roland Sublon (faculté de théologie catholique, université de Strasbourg), n’a plus besoin de commentaires. Je vous laisse le plaisir de parcourir les cinq paraboles choisies, assorties de prédications succinctes et pleines de substance, rappelant le pouvoir ambivalent des premiers apôtres de laisser leurs auditeurs sur leur faim et de les inciter à toujours chercher le sens qui leur échappe.
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