Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
vendredi 13 juin 2025
jacques halbronn L'astrologie doit traverser le temps et l'espace. Réponse à Roger Héquet.
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jacques halbronn conservateur chez bibliotheca astrologica/ Parisc
L'astrologie doit traverser le temps et l'espace. Réponse à Roger Héquet.
Il y a deux sensibilités en astrologie, l'une féminine, l'autre masculin. L'une attirée par l'astrologie individuelle qui paradoxalement est une astrologie gazeuse faite de juxtapositions spatiales, horizontales et l'autre par l'astrologie mondiale qui appréhende le monde dans sa synchronie et sa verticalité. Roger Héquet est l'astrologue de la féminité tout comme Didier Geslain. Cela correspond à une conscience primaire du monde, chaotique, du péle méle. Michel Gauquelin et André Barbault ont incarné une astrologie de la masculinité qui constitue un stade supérieur d'évolution et nous appartenons pleinement à cette mouvance de la simplicité. L'astronomie est féminine, l'astrologie est masculine. Les astrologues de la carte du ciel ont un psychisme féminin. Autrement dit, ces astrologues féminins conduisent à une involution de l'astrologie, à sa régression et leur position est rejetée à la fois par les astrologues masculins et par les astronomes. Le fer de lance de l'anti-astrologie, c'est la mise en accusation de l'astrologie du thème natal. Mais même André Barbault s'est fourvoyé en cherchant à montrer que tel cycle planétaire concernait telle région du monde, comme la Russie (pour Saturne-Neptune) alors que l'astrologie est "mondiale", concerne la sphère publique de l'Histoire et non la sphère privée de l'alcove où seul le client dispose des données, d'où la consultation individuelle. Il est clair que l'astrologue du thème natal n'a pas besoin du bagage de connaissances générales de l'astrologue de la Mondiale.
Or, qui ne voit que la mort de Staline ne saurait être à elle seule une quelconque preuve de la valeur du cycle Saturne Neptune? Qui ne voit que dans les années cinquante, toutes sortes d'événéments, de par le monde, convergent (Crise de Suez, Traité de Rome, Accords d'Evian, Budapest etc). Il faut avoir des oeillères pour ne pas faire les rapprochements synchroniques qui s'imposent!
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jacques halbronn Le monde juif et l'astrologie. Ed Arché 1985
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de Jacques Halbronn
Les Juifs et l'Astrologie appartiennent à un passé très lointain et traversent les siècles et les cultures, suscitant tour à tour méfiance et fascination. Mais, par-delà ce parallèle formel, existe-t-il quelque relation entre ce “peuple” et cette “science” qui ne sont ni tout à fait un peuple, ni vraiment une science ?
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jacques halbronn Le monde juif et l'astrologie. Ed Arché 1985
Les Juifs et l'Astrologie appartiennent à un passé très lointain et traversent les siècles et les cultures, suscitant tour à tour méfiance et fascination. Mais, par-delà ce parallèle formel, existe-t-il quelque relation entre ce “peuple” et cette “science” qui ne sont ni tout à fait un peuple, ni vraiment une science ?
Jacques Halbronn, qui avait déjà consacré une étude au Livre des Fondements Astrologiques d'Abraham Ibn Ezra, élève du regretté Georges Vajda, propose ici un panorama aussi vaste que possible des liens qui unissent Astrologie et Judaïsme, depuis les positions les plus favorables jusqu'à celles qui veulent radicalement séparer les deux approches du monde, comme étant incompatibles.
Le constat est que le monde juif n'est jamais resté indifférent à l'égard de l'Astrologie. Elle fut toujours, dialectiquement, un parte-naire privilégié. Et la chose n'est pas si fréquente.
En outre, ce qui complexifie l'étude tient à ce que les passions ne sont pas éteintes aujourd'hui. Le Juif contemporain doit, lui aussi, s'interroger sur la place à accorder à l'Astrologie, en cette fin du XXe siècle. Il faut éviter l'anachronisme, sans pour autant plaquer sur le passé les préjugés ou les libertés actuels. Il s'agit donc, en définitive, d'un dossier. Chacun y trouvera une dimension susceptible de l'intéresser et de féconder sa recherche ou sa réflexion, du Juif à l'astrologue, en passant par le philosophe, le sociologue ou l'historien.
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Pierre Lagrange Bibliographie raisonnée des travaux consacrés à l’ésotérisme, l’occulte et les « parasciences »
Éditions de la Bibliothèque publique d’information
Bibliographie raisonnée des travaux consacrés à l’ésotérisme, l’occulte et les « parasciences »
Pierre Lagrange
Cette bibliographie comporte trois grandes parties. La première décrit le contexte anthropologique dans lequel se situe l’étude des littératures ésotériques, les différentes recherches qui rendent possible leur analyse. L’évolution de l’anthropologie, de l’histoire culturelle, permet aujourd’hui une approche revue de ces sujets.
La deuxième partie est consacrée aux divers domaines académiques qui se sont constitués autour de ces sujets : histoire de l’ésotérisme, histoire sociale des sciences, etc. La troisième partie liste un certain nombre de travaux en fonction des grands domaines de l’ésotérisme (astrologie, alchimie, etc.) Des redondances seront inévitables entre les deuxième et troisième parties.
Anthropologie de la croyance « La beauté du mort »
Entreprendre une analyse anthropologique des littératures ésotériques, « paranormales », etc., implique de faire le point sur les outils développés par les sciences sociales. Souvent ces domaines sont considérés comme relevant de la « croyance », de formes « populaires » de cultures, de ce que les sociologues anglo-saxons nomment des « rejected knowledges ». Or l’anthropologie a opéré un retour critique sur ces notions, retour critique dont on ne peut faire l’économie si l’on veut se pencher sur notre sujet. Plus précisément, il est impensable d’entreprendre une étude sur les littératures ésotériques sans faire référence à un article célèbre paru en 1970. Michel de Certeau, Dominique Julia et Jacques Revel publient alors un texte retentissant : « La Beauté du mort » (repris dans de Certeau (Michel), La Culture au pluriel, Paris, Christian Bourgois, 1980) dans lequel ils critiquent l’approche adoptée par les historiens, à commencer par Charles Nisard qui, au milieu du xixe siècle, fut à la fois historien et censeur des littératures de colportage, de la Bibliothèque bleue. Mais ils visent aussi les historiens actuels qui ne savent étudier ces littératures qu’une fois muséographiées et devenues inoffensives. Pourquoi citer cet article en tête d’une étude sur la réception des littératures ésotériques ? Comment ne pas penser à cette Bibliothèque bleue lorsque l’on regarde aujourd’hui une autre bibliothèque, celle formée par ces petits ouvrages à couverture rouge et dorée, « L’aventure mystérieuse », publiée chez J’ai Lu dans les années soixante-dix ? Par-delà les époques, de la Bibliothèque bleue aux collections de livres ésotériques, et notamment à une collection comme « L’aventure mystérieuse », on trouve d’intéressantes ressemblances particulièrement dans le rapport qu’elles entretiennent avec les formes de savoirs dominants. Ce serait donc une erreur d’aborder l’étude des réceptions de ces littératures en oubliant les enseignements des trois historiens. Nous ne sommes pas là pour juger cette littérature mais pour comprendre son usage.
Pensée magique, croyance, culture populaire
L’époque qui a vu la publication de cet article historique de Michel de Certeau et al. est aussi celle où Jeanne Favret-Saada a bouleversé la notion de croyance en allant étudier les sorts dans la campagne de Mayenne. Les ethnographes ont montré qu’il n’y avait pas de raison d’opposer la pensée paysanne à celle des citadins [Favret-Saada (Jeanne), Les Mots, la Mort, les Sorts, Paris, Gallimard, 1977]. C’est celle où Carlo Ginzburg a analysé l’univers d’un meunier frioulan avec le même intérêt, le même respect et les mêmes outils méthodologiques que ceux qui ont été utilisés pour étudier la cosmologie de Giordano Bruno [Ginzburg (Carlo), Le Fromage et les vers, l’univers d’un meunier du xvie siècle, Paris, Flammarion, 1980]. Les travaux de Roger Chartier sont aussi au centre de cette réflexion (« Culture populaire », dans A. Burguière éd., Dictionnaire des sciences historiques, Paris, Presses Universitaires de France, 1986, p. 174-179). C’est l’époque où paraît le grand livre de Jack Goody, La Raison graphique (Paris, Minuit, 1979), qui propose d’expliquer de façon concrète, par l’analyse de changements dans les pratiques (d’écriture notamment), le passage de la pensée magique à la pensée scientifique. Goody montre que pour comprendre ce changement il n’est pas besoin de grandes causes intellectuelles (le fameux grand partage) mais que suffit l’accumulation de petites causes matérielles. Nous avons cité les travaux de Jack Goody, mais le domaine a été profondément renouvelé par la réflexion de chercheurs comme Robin Horton (voir à son propos La Pensée métisse : croyances africaines et rationalité occidentale en question, sous la direction d’Yvonne Preiswerk et Jacques Vallet, Paris / Genève, PUF /Cahiers de l’iued, 1990).
À ces travaux il faut ajouter un certain nombre d’articles importants sur la notion de croyance, de la part de Gérard Lenclud (« Vues de l’esprit, art de l’autre », Terrain, Carnets du Patrimoine ethnologique, n° 14, mars 1990, p. 5-19, et dans Gradhiva), de Jean Bazin (« Les fantômes de Mme Du Deffand. Exercice sur la croyance », Critique, n° 529-530, juin-juillet 1991, p. 492-511) et de Alain Bourreau (« La croyance comme compétence », ibid., p. 512-526).
Sociologie des sciences
C’est enfin, point indispensable pour qui prétend étudier des littératures qui discutent, d’une façon ou d’une autre, notre rapport aux sciences, l’époque où les premières études d’histoire sociale et de sociologie des sciences « symétriques » ont commencé à paraître. Par symétrique on entend des études qui appliquent les mêmes principes d’analyse aux différents discours et pratiques, qu’il s’agisse de savoirs acceptés comme les sciences ou de savoirs rejetés par les porte-parole de la connaissance, comme l’ésotérisme ou les parasciences.
L’étude de savoirs contemporains des sciences comme l’ésotérisme ou les « parasciences » ne peut se faire sans une interrogation sur les sciences. Il n’y a pas de sociologie des parasciences possible sans une sociologie des sciences.
Dans ce domaine aussi la question du grand partage a été posée par Bruno Latour (« Comment redistribuer le Grand Partage ? », Revue de synthèse, vol. 104, avril-juin 1983, p. 203-236). Les études sur la croyance doivent prendre en compte le principe de symétrie et accorder la référence à tous les acteurs : Latour (Bruno), « Quand les anges deviennent de bien mauvais messagers », Terrain, n° 14, mars 1990.
Les études sur les sciences ont fait un sort à l’opposition savant-ignorant [Bensaude-Vincent (Bernadette), La Science contre l’opinion : histoire d’un divorce, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond / Seuil, 2003].
L’étape suivante a consisté à étudier les prétendues parasciences. On sait déjà, à la lueur des travaux que nous venons d’énoncer, qu’il y a peu de chance d’y trouver de l’irrationnel, de la pensée magique, de l’ignorance, etc. Mais elles posent un problème redoutable car, contrairement aux autres situations étudiées, à l’exception notable des sciences, les parasciences ne constituent pas un de ces terrains exotiques d’emblée placés à distance de l’ethnographe. Avec les parasciences, l’ethnographe est déjà sur le terrain. Son problème n’est donc pas d’y avoir accès mais de parvenir à se mettre à distance de tous les acteurs avec lesquels il interagit car, face à ce sujet, même ses collègues sont plus spontanément acteurs qu’anthropologues.
Les différents domaines d’étude de l’ésotérisme
Après avoir décrit le contexte qui légitime une approche renouvelée, penchons-nous sur les différents domaines au sein desquels les notions d’ésotérisme, d’occulte, de parasciences, ont été étudiées.
Histoire des sciences / de l’ésotérisme
Il y a en France, dans le domaine de l’histoire de l’ésotérisme, une exception culturelle. Alors que les Anglo-Saxons traitent à l’aide des mêmes outils, et souvent dans les mêmes ouvrages, l’histoire des sciences normales et celle des « pseudosciences1 », les Français séparent les deux domaines qui semblent alors totalement étrangers l’un à l’autre. Le phénomène est encore renforcé en France par le fait que l’histoire de l’ésotérisme est à peu près exclue des catalogues des éditeurs universitaires pour se retrouver chez les éditeurs d’ésotérisme. Et lorsqu’il s’agit de traiter de l’histoire de ces domaines dans des ouvrages de référence on a fait longtemps appel à des ésotéristes plutôt qu’à des historiens. Ainsi, Serge Hutin – tout d’abord attaché de recherche au CNRS en histoire des idées avant de devenir écrivain à plein temps dans le domaine de l’ésotérisme, un domaine qui le passionnait visiblement au-delà de sa seule dimension historique – a-t-il écrit l’article sur l’ésotérisme dans le volume de la Pléiade consacré à l’histoire des religions et dans les premières éditions de l’Encyclopaedia Universalis. Alors que chez les historiens anglo-saxons ce sont souvent les mêmes historiens qui traitent à la fois d’histoire des sciences et de l’ésotérisme (ou plutôt des sciences occultes puisque la catégorie ésotérisme créée au xixe siècle constitue un anachronisme), en France, chaque domaine a ses spécialistes et les deux milieux se mélangent peu. Pourquoi isoler ces travaux les uns des autres alors que les historiens des sciences ont montré que la coupure entre les vieilles sciences occultes et les jeunes sciences expérimentales était une illusion liée à la philosophie des Lumières plus qu’une véritable coupure historique ? Pourtant les historiens de l’ésotérisme ont tendance à ignorer les travaux en histoire des sciences à quelques exceptions près, comme les travaux de Frances Yates et ceux de D.P. Walker.
Quoiqu’il en soit de cette situation, voici une bibliographie commentée des principaux travaux, présentés ici justement avec l’intention d’éviter cette sectorisation préjudiciable, nous semble-t-il, à la bonne compréhension de ces domaines.
Commençons par les études classiques d’historiens qui constituent les références incontournables. Au départ, il y a bien sûr l’important travail en huit volumes de Lynn Thorndike, A History of Magic and Experimental Science, New York-Londres, Columbia University Press, 1923-1958. Parmi les études pionnières dans ce domaine on retiendra encore le livre de Daniel Pickering Walker, La Magie spirituelle et angélique : de Ficin à Campanella, Paris, Albin Michel, 1988. Et les livres de Frances Yates, Giordano Bruno et la tradition hermétique, Paris, Dervy, 1988 et La Philosophie occulte à l’époque élisabéthaine, Paris, Dervy, 1987. La plupart des œuvres de Frances Yates, publiées en Amérique dans des collections consacrées à l’histoire des idées et des sciences, sont passées, une fois traduites en français, dans des collections ésotériques. Ainsi, le traducteur des deux livres qui précèdent a-t-il cru judicieux de traduire systématiquement l’expression « rosicrucian » par « R + C », leur donnant ainsi un ton « initiatique » emprunté aux sociétés rosicruciennes contemporaines dont l’auteur tenait pourtant très clairement à se démarquer. Frances Yates a toujours affirmé son incompétence en matière initiatique et sa volonté de demeurer historienne. Seul l’ouvrage consacré à L’Art de la mémoire, publié dans la prestigieuse « Bibliothèque des Histoires » dirigée par Pierre Nora (Gallimard, 1975), a échappé à cette récupération. Les éditions Retz avaient fait paraître en 1973, dans une collection d’ésotérisme dirigée par Louis Pauwels, sa célèbre étude The Rosicrucian Enlightenment, sous le titre La Lumière des Rose-Croix, mais de l’avis de l’historien Didier Kahn, le nombre de contresens introduits par la traduction rend nécessaire une sérieuse révision de celle-ci.
Ces travaux, auxquels on rajoutera Wayne Shumaker, The Occult Sciences in the Renaissance : A Study in Intellectual Patterns, Berkeley, University of California Press, 1972 – même si Yates en fait une critique virulente –, ont donc ouvert la voix hors de France à de célèbres études sur le rôle de l’occulte dans l’histoire des sciences. Citons, parmi les plus importantes :
- Righini-Bonelli (Maria Luisa) et Shea (William R.) ed., Reason, Experiment and Mysticism in the Scientific Revolution, New York, Science History Publications, 1975.
- Debus (Allan G.) ed., Science, Medecine and Society in the Renaissance : Essays to Honor Walter Pagel, Londres, Heinemann, 1972.
- Vickers (Brian) ed., Occult and Scientific Mentalities in the Renaissance, Cambridge, Cambridge University Press, 1984.
- Wallis (Roy) ed., On the Margins of Science : The Social Construction of Rejected Knowledge, Keele, University of Keele, 1979 (Sociological Review Monograph ; 27).
Les trois premiers ouvrages traitent d’histoire, le dernier y ajoute des études consacrées aux controverses actuelles sur la parapsychologie et l’ufologie. Mais ces travaux sont inconnus en France. Et, une fois de plus, lorsque certains ont été traduits en français c’est pour se retrouver chez des éditeurs d’ésotérisme ignorés de la critique universitaire. C’est le cas de l’étude classique de Betty Jo Teeter Dobbs sur Newton (Les Fondements de l’alchimie de Newton ou « La chasse au lion vert », Paris, Guy Trédaniel / Éditions de la Maisnie, 1981). On notera encore que dans l’œuvre de certains historiens, certains ouvrages sont traduits, alors que d’autres non. Le cas d’Anthony Grafton est particulièrement significatif. Ses ouvrages sur l’érudition, sur le faux, ont été publiés par de grands éditeurs parisiens, tandis que les volumes qu’il a consacrés à Jérôme Cardan ou à l’alchimie ne sont pas disponibles en français (Cardano’s Cosmos, Cambridge, Harvard University Press, 1999 ; avec William R. Newman, Secrets of Nature : Astrology and Alchemy in Early Modern Europe, Cambridge, MIT Press, 2001). Encore une fois, les éditeurs français recréent ainsi une frontière qui n’existe pas dans l’histoire sociale des sciences de langue anglaise. La publication récente de la traduction du livre de Burton, Anatomie de la mélancolie (José Corti, 2004) présenté par Jean Starobinsky, ou la traduction plus ancienne de l’étude de Raymond Kiblansky, Erwin Panofsky et Fritz Saxl, sur Saturne et la mélancolie (Gallimard, 1989, coll. « Bibliothèque des Histoires ») constituent des exceptions dont on peut espérer qu’elles marquent une évolution dans la façon de concevoir l’histoire des sciences.
Un certain nombre d’ouvrages récents permettent de comprendre les liens complexes, ou plutôt l’absence de séparation entre sciences occultes et sciences expérimentales au moment de la révolution scientifique. Steven Shapin est l’auteur d’une introduction tout à fait utile sur la formation des sciences modernes (La Révolution scientifique, Paris, Flammarion, 1996). L’ouvrage contient une excellente bibliographie commentée sur les travaux d’histoire des sciences. On lira aussi du même auteur, avec Simon Schaffer, Leviathan et la pompe à air, Paris, La Découverte, 1993, ainsi que le livre de Lorraine Daston et Katharine Park, Wonders and the Order of Nature : 1150-1750, New York, Zone Books, 2001.
Histoire de l’ésotérisme, France
Les travaux des historiens français ont donc paru soit dans des collections d’ésotérisme, soit dans des volumes consacrés à l’histoire des religions. Pourquoi ? Sans doute parce que, au départ, ces études ont été délaissées par les historiens des sciences. La lecture du volume de la Pléiade consacré à l’histoire des sciences illustre cette démarcation. Il n’y a pas de place dans cet ouvrage pour ces sujets (théosophie, etc.) qui sont renvoyés aux volumes d’histoire des religions. Les volumes dirigés par René Taton aux PUF confirment la volonté d’adhérer à l’image rationaliste de l’histoire des sciences. Cause ou résultat de cette attitude, la plupart des études consacrées à l’histoire de l’occultisme et de l’ésotérisme ont commencé par être le fait d’ésotéristes. Ainsi, l’entrée consacrée à l’occultisme dans l’Encyclopædia Universalis par René Alleau ou par Serge Hutin. Ce qui n’empêche pas ces travaux d’être à l’occasion intéressants. Ainsi, une remarque qui aurait dû être le fait d’historiens des sciences apparaît sous la plume de René Alleau dans sa préface au livre de Grillot de Givry Mages, Le Musée des sorciers, mages et alchimistes (Tchou, 1966). Alleau écrit justement :
« En langue française, au xxe siècle, aucune histoire sérieuse de l’astrologie n’a été publiée. On attend encore celle de l’alchimie. Malgré leurs mérites, les ouvrages de Seligman et de Ribadeau-Dumas sur la magie sont insuffisants. Le seul traité encyclopédique moderne qui ait été consacré aux rapports historiques entre la magie et les sciences expérimentales, six volumes publiés en ving-cinq ans par l’université de Columbia et que l’on doit à l’un des plus grands érudits de notre temps, Lynn Thorndike, n’a pas été traduit et il n’est connu que de rares spécialistes. Les remarquables recherches de Singer et de Needham ne sont pas moins généralement ignorées. Dans une publication universitaire française récente, une histoire générale des sciences depuis la préhistoire jusqu’à notre époque, c’est à peine si l’on a mentionné les théories et les pratiques de la magie et de l’astrologie. Sur les quatorze cent pages, moins d’une vingtaine leur ont été réservées et qui contiennent autant d’erreurs. De telles libertés avec la méthode historique n’étonnent pas quand les occultistes en abusent. Mais si d’éminents spécialistes ne s’en privent point afin de justifier leurs thèses rationalistes, elles nous surprennent et elles nous gênent. »
Lorsqu’un éditeur comme Albin Michel a lancé une collection consacrée à l’histoire de l’hermétisme, elle est codirigée par un historien, Antoine Faivre, et par un littéraire, Frédérick Tristan, et mélange auteurs universitaires et ésotéristes (précisons qu’il ne s’agit pas de rejeter des travaux qui seraient dus à des non-universitaires, il s’agit juste de discuter le mélange de travaux aux orientations différentes voire divergentes). La situation aurait pu se calmer avec le temps mais, au moment du rachat des éditions Dervy par Albin Michel, la collection s’est retrouvée, sans doute pour des questions de cohérence administrative peu soucieuses du contenu des ouvrages, parmi les collections ésotériques de Dervy, entretenant ainsi la confusion.
Le milieu académique français se trouve ainsi à la traîne, et même à contre-courant, d’un mouvement qui a profondément révolutionné l’histoire des sciences depuis plus de cinquante ans. La situation évolue lentement. Les travaux d’Antoine Faivre, un des principaux représentants de cette histoire de l’ésotérisme, témoignent de la démarginalisation de ce thème. Voici quelques-uns de ses titres dans une bibliographie abondante : L’Ésotérisme au xviiie siècle en France et en Allemagne, Paris, Seghers (« La Table d’émeraude »), 1973 ; L’Ésotérisme, Paris, PUF (« Que sais-je ? »), 1992 ; Accès de l’ésotérisme occidental, 2 vol., Paris, Gallimard, 1996 ; « Aspects de l’ésotérisme chrétien. xviiie siècle », dans Marie-Madeleine Davy (éd.), Encyclopédie des mystiques, Paris, Seghers, 1977, vol. 2, p. 306-367 ; « L’ésotérisme chrétien du xve au xxe siècle », dans Henri-Charles Puech (éd.), Histoire des religions, vol. 2, Paris, Gallimard (« Encyclopédie de la Pléiade »), 1972, p. 1304-1 362 (l’ouvrage a été réédité dans la collection « Folio Essais » en 1999, il comporte des corrections et une mise à jour de l’orientation bibliographique).
Tout un courant s’est formé autour d’un historien comme Faivre. Mentionnons les principaux ouvrages qui en sont issus :
- Corsetti (Jean-Paul), Histoire de l’ésotérisme et des sciences occultes, Paris, Larousse, 1992.
- Laurant (Jean-Pierre), L’Ésotérisme chrétien en France au xixe siècle, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1992.
- Laurant (Jean-Pierre), Le Regard ésotérique, Paris, Bayard, 2001.
- Riffart (Pierre. A.), L’Ésotérisme, Paris, Robert Laffont, 1990, (« Bouquins »).
- Servier (Jean), Dictionnaire critique de l’ésotérisme, Paris, PUF, 1998.
- Sladek (Mirko), L’Étoile d’Hermès : fragments de philosophie hermétique, Paris, Albin Michel, 1993.
À noter que la majorité de ces travaux sont consacrés à l’histoire de l’ésotérisme et non à des domaines contemporains. Les quelques revues consacrées à ces questions en France, comme Aries (Archè), Crysopeia ou Politica Hermetica (L’Âge d’homme) privilégient aussi le plus souvent les formes historiques d’ésotérisme. Crysopeia est publiée par la Société pour l’histoire de l’alchimie et les éditions Archè. Politica Hermetica, qui vient de faire paraître son quatorzième numéro, est une revue annuelle où sont publiés les actes de différents colloques consacrés à l’histoire de l’ésotérisme et de l’occultisme. Le niveau est généralement excellent même si la présence de certains textes ou contributeurs peut surprendre ; ses sommaires mêlant souvent de remarquables études sociologiques et historiques à des réflexions d’acteurs de ces domaines, dont certains ont des parcours complexes (comme Alain de Benoist ou Alexandre Douguine). Comme s’il fallait donner une excuse supplémentaire aux universitaires qui rejettent ces questions. L’excellente revue Aries (Association pour la recherche et l’information sur l’ésotérisme, Éd. Archè/ » La Table d’émeraude »), dirigée notamment par Roland Edighoffer et Antoine Faivre, rend compte avec érudition des travaux en histoire de l’ésotérisme. La première revue dans le domaine fut La Tour Saint-Jacques, héritière de la série de la Revue métapsychique (IMI) éditée par Robert Amadou, à la fois ésotériste et historien de ce domaine. Dans cette revue se croisaient des passionnés d’ésotérisme et des historiens. Amadou fut aussi à l’origine de colloques à Royaumont et Saint-Paul-de-Vence dans les années cinquante où l’on pouvait croiser des parapsychologues, des occultistes et des historiens comme Mircea Eliade (encore que son statut pourrait être questionné : ésotériste ou historien ?) ou Ernesto De Martino2.
Histoire littéraire
La situation a évolué malgré tout. Sur deux fronts, celui de l’histoire littéraire et celui de l’histoire sociale des sciences. Pour trouver quelques études sur l’histoire de l’ésotérisme, c’est encore vers le domaine des études d’histoire littéraire qu’il faut se tourner. Comme si traités sous forme de littérature ces domaines perdaient de leur dangerosité.
- Pierssens (Michel), « Le syndrome des tables tournantes », Les Temps modernes, n° 528, juillet 1990 ; « Littérature et tables tournantes », Critique, tome XLII, n° 473, 1986, p. 999-1 015.
- Muray (Philippe), Le xixe siècle à travers les âges, Paris, Gallimard, 1999, (« Tel ») [Denoël, 1984]. Le roman vrai de l'occulto-socialisme comme religion du progrès.
- Vadé (Yves), L’Enchantement littéraire, Paris, Gallimard, 1990.
Histoire sociale des sciences
À l’opposé des études françaises d’histoire des sciences traditionnelles qui maintiennent un partage malgré l’évidence, certains historiens ont fait évoluer la discipline. Le premier à avoir osé mêler les deux domaines est l’historien des sciences Pierre Thuillier (Le Petit savant illustré, Paris, Seuil, 1980 ; Les Savoirs ventriloques ou comment la culture parle à travers la science, Paris, Seuil, 1983 ; La Revanche des sorcières : l’irrationnel et la pensée scientifique, Paris, Belin, 1997).
Plus récemment, l’émergence de la sociologie des sciences a permis la publication de certains travaux de langue anglaise. Ainsi, la première anthologie jamais parue en français de travaux d’histoire et de sociologie des sciences de langue anglaise, d’abord publiée sous la forme de deux anthologies autoéditées par l’association Pandore, et reprise à La Découverte sous une nouvelle version [Callon (Michel) et Latour (Bruno) éd., La Science telle qu’elle se fait : anthologie de la sociologie des sciences de langue anglaise, Paris, La Découverte, 1991] mêle des travaux sur les « vérités » scientifiques à d’autres sur les sciences rejetées (rejected sciences), études empruntées notamment à l’anthologie de Roy Wallis déjà citée.
Signalons une des rares études dirigée par des historiennes des sciences et consacrée à l’histoire de l’occulte : Bensaude-Vincent (Bernadette), et Blondel (Christine) éd., Les Savants face à l’occulte, 1870-1940, Paris, La Découverte, 2002, ainsi que :
- Méheust (Bertrand), Somnambulisme et médiumnité, 2 vol., Le Plessis-Robinson, Paris, Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance / Seuil, 1998 (Les Empêcheurs de penser en rond)
- Méheust (Bertrand), Un voyant prodigieux : Alexis Didier, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond / Seuil, 2003
- Méheust (Bertrand), Cent mots pour comprendre la voyance, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond / Seuil, 2005
Signalons quelques autres ouvrages consacrés à l’histoire des sciences, à celle des rapports entre sciences et sociétés :
- Bensaude-Vincent (Bernadette), L’Opinion publique et la science, Paris, Institut d’édition Sanofy-Synthélabo, 2000 (Les Empêcheurs de penser en rond).
- Licoppe (Christian), La Formation de la pratique scientifique : le discours de l’expérience en France et en Angleterre (1630-1820), Paris, La Découverte, 1996.
- Rossi (Paolo), La Naissance de la science moderne en Europe, Paris, Seuil, 1999.
- Witkowski (Nicolas), Dictionnaire culturel des sciences, Éditions du Regard / Seuil, 2001. Il est le premier à prendre en compte la nouvelle histoire des sciences en contraste avec le très académique Dictionnaire d’histoire et philosophie des sciences dirigé par Dominique Lecourt (Paris, PUF, 1999).
Ethnologie de l’occulte
Plusieurs numéros spéciaux de revues d’anthropologie ont été publiés sur l’occulte et les parasciences depuis une quinzaine d’années. En 1990, la revue Terrain a consacré son numéro 14 à « L’incroyable et ses preuves ». Dirigé par Gérard Lenclud, il a accueilli des travaux sur les sorts, les apparitions de la Vierge, la communication avec les morts, les anges, la croyance médiévale, les soucoupes volantes. Au même moment, la revue Communications consacrait son numéro 51 aux « Rumeurs et légendes contemporaines » sous la direction de Véronique Camion-Vincent et Jean-Bruno Renard. On y trouvait aussi une série d’études sur les soucoupes volantes et sur la croyance (Bertrand Méheust). En 1993, un numéro d’Ethnologie française a été consacré au thème : « Sciences-parasciences : preuves et épreuves » (vol. 23, n° 3, septembre 1993, dirigé par Pierre Lagrange). Dix ans plus tard, un autre numéro de la même revue, dirigé par Christine Bergé, s’est penché sur le thème : « Voix, Visions, Apparitions ». La même année, Elisabeth Claverie publiait chez Gallimard son livre tant attendu sur les apparitions de la Vierge [Les Guerres de la Vierge, Paris, Gallimard (« Essais »), 2003].
Malgré toutes ces études on constate que les travaux sur l’occulte contemporain ont beaucoup de mal à s’affranchir de deux travers.
Premier travers : une nette tendance des travaux consacrés à des sujets ésotériques ou paranormaux à se concentrer sur des sujets « morts » et à délaisser tout ce qui est vivant, actuel. On commence à voir se multiplier les études sur le spiritisme du xixe siècle, mais les études sur la croyance aux soucoupes volantes ou la parapsychologie actuelle sont peu nombreuses, ou bien elles donnent lieu à de vives discussions sur la nécessité de « ne pas y croire », soupçonnant ceux qui s’y intéressent de sympathie coupable : voir notamment les débats entre Giordana Charuty et Bertrand Méheust dans la revue L’Homme, en 2003, ainsi qu’entre Paul Jorion et Wiktor Stockowski dans la même revue (comme si le problème le plus important n’était pas plutôt de cesser de croire aux sciences, un danger qui n’est jamais évoqué par les analystes). Si on relit l’article de M. de Certeau, D. Julia et J. Revel en se penchant sur les collections ésotériques on peut difficilement manquer l’actualité de leur propos.
L’autre travers, symétrique de celui qui implique la critique ou l’absence d’intérêt, est le fait de se focaliser sur les aspects nobles, savants de ces littératures. Ainsi, on va consacrer de passionnantes et parfois passionnées études à René Guénon, aux littératures alchimiques « savantes » dans des études qui marquent dans le même temps très nettement leurs distances avec les littératures parascientifiques « populaires » sur l’alchimie comme « super-science extraterrestre » ou sur la tradition comme savoir héritée d’une Atlantide supertechnologique ou apportée par des « dieux » extraterrestres. Que les acteurs du domaine ésotérique construisent des partages, cela se comprend aisément, que les historiens les reprennent à leur compte, voilà qui est plus problématique.
Histoire et sociologie des religions et des sectes
Dans la foulée de toute une série de travaux parus dans les années soixante-dix sur les sectes, le Nouvel Âge et l’Occult Revival des années soixante, des études de sociologie des religions se sont développées. En France, on ne retient bien souvent de ces travaux que le livre de Harvey Cox, L’Appel de l’Orient et les essais d’Eliade sur l’occulte et le monde contemporain.
En fait, on peut considérer l’ouvrage de Leon Festinger, Henry Riecken, Stanley Schachner, L’Échec d’une prophétie, Paris, PUF, 1993 (la version originale est parue en 1956), comme une borne dans ce domaine. Il s’agit d’une étude sur un groupe d’Américains « en contact » avec les extraterrestres, qui attendaient la fin du monde pour l’automne 1954 : c’est le récit des avatars d’une des premières sectes soucoupiques.
Par la suite, des auteurs comme Brian Wilson (Les Sectes religieuses, Paris, Hachette, 1970) ou Roy Wallis ont commencé à se pencher sur des phénomènes contemporains des sectes, comme la dianétique et la scientologie [Wakllis (Roy), The Road to Total Freedom : A Sociological Analysis of Scientology, New York, Columbia University Press, 1977 ; « The Aetherius Society : A Case Study in the Formation of a Mystagogic Congregation », The Sociological Review, vol. 22, n° 1, 1974, p. 27-44].
En France, toute un courant est apparu dans le sillage des travaux de Danièle Hervieu-Léger et Françoise Champion. On est alors à la croisée des chemins entre les études sur les sectes et les études sur le Nouvel Âge.
- Champion (Françoise) et Hervieu-Léger (Danièle), De l’émotion en religion : renouveau et traditions, Paris, Centurion, 1990.
- Champion (Françoise) et Cohen (Martine) dir., Sectes et démocratie, Paris, Seuil, 1999.
- Hervieu-Léger (Danièle) avec la collab. de Champion (Françoise), Vers un nouveau christianisme : introduction à la sociologie du christianisme occidental, Paris, Cerf, 1986.
- Hervieu-Léger (Danièle), La Religion en miettes ou la question des sectes, Paris, Calmann-Lévy, 2001.
Les différents domaines de l’ésotérisme et de l’occulte
Intéressons-nous maintenant aux différents thèmes qui constituent le vaste domaine de l’ésotérisme et du paranormal afin de lister les principales études qui leur ont été consacrées.
Astrologie et divination
L’astrologie et la divination font partie, avec l’alchimie, des sujets à propos desquels on dénombre le plus d’études historiques. Elle ont suscité d’importantes analyses (malgré certains jugements de valeur déplacés), dès la fin du xixe siècle, notamment par A. Boucher-Leclerq (Histoire de la divination dans l’Antiquité, Jérôme Million, 2003 ; L’Astrologie grecque, Paris, 1899, rééd., Bruxelles, 1963). Mais ces analyses deviennent caricaturales lorsqu’il s’agit de traiter l’époque actuelle [voir, par exemple : Adorno (Theodor), Des étoiles à terre, Paris, Exiles Éditeur, 2000]. Anthony Grafton a justement critiqué ce manque de méthode dans l’introduction de Secrets of Nature (op. cit.). Exception notable, l’étude de Jacques Maître parue dans Diogène en 1963 (« La consommation d’astrologie dans la France contemporaine »), et celle de Philippe Defrance, Claude Fischler, Edgar Morin, et Lena Petrossian, Le Retour des astrologues : diagnostic sociologique, édité par les Cahiers de l’Obs, 1971, Cahier n° 3. Signalons pour l’histoire de l’astrologie antique les travaux de Jean Bottero, (« L’Astrologie est née en Mésopotamie », L’Histoire, n° 141, février 1991 ; Mésopotamie : l’écriture, la raison et les dieux, Paris, Gallimard, 1987). L’astrologie – tant décriée aujourd’hui comme une forme d’irrationnel et de pensée magique préscientifique – correspond historiquement aux premières manifestations de la pensée scientifique. Signalons aussi, pour l’histoire de la divination antique, l’ouvrage dirigé par Jean-Pierre Vernant, Divination et Rationalité, Paris, Seuil, 1974, dans lequel on retrouve une contribution de Bottero.
Pour l’histoire de l’astrologie à la Renaissance, on se reportera aux travaux d’Eugenio Garin (Moyen Âge et Renaissance, Paris, Gallimard, 1969 ; Le Zodiaque de la vie : polémiques antiastrologiques à la Renaissance, Paris, Les Belles Lettres, 1991). Pour la France moderne l’ouvrage de Hervé Drévillon est incontournable [Lire et écrire l’avenir : l’astrologie dans la France du Grand Siècle (1610-1715), Seyssel, Champ Vallon, 1996]. Cette étude, qui prend en compte l’évolution récente des travaux sur l’astrologie en histoire des sciences et des mentalités, permet de comprendre pour quelles raisons culturelles et politiques – et non pas scientifiques – l’astrologie a été disqualifiée au xviie siècle.
Dès qu’il s’agit de la place de l’astrologie chez les fondateurs de la science moderne, les travaux en français se font rares, à l’exception notable de l’étude classique de Gérard Simon sur Kepler (Kepler astronome astrologue, Paris, Gallimard, 1979) qui déploie tout de même des trésors d’analyse pour séparer l’astrologie et l’astronomie keplérienne, parce qu’elles ne relèveraient pas, selon l’historien, des mêmes catégories cognitives. Autre exception notable : Pierre Thuillier, « Le temps des astrologues », L’Histoire, n° 55, avril 1983. Pierre Thuillier y prône une attitude nuancée qui tienne compte de l’histoire des débats qui ont entouré cette discipline considérée naguère comme un savoir légitime.
Et lorsque certains travaux de langue anglaise sur l’histoire des ramifications contemporaines de la discipline sont traduits, c’est pour paraître chez un éditeur ou dans des collections d’ésotérisme et passer ainsi totalement inaperçus de la critique. C’est le cas de l’important ouvrage de Ellic Howe, Le Monde étrange des astrologues, qui traite notamment de la place de l’astrologie pendant la guerre [Paris, Robert Laffont (« Les énigmes de l’univers »), 1968]. C’est aussi le cas d’un livre regroupant des essais de Patrick Curry, N. Campion et Jacques Halbronn, La Vie astrologique il y a cent ans, Paris, Guy Trédaniel /La Grande Conjonction, 1995. Jacques Halbronn est un astrologue devenu historien de sa discipline. On lui doit d’intéressantes contributions à l’histoire de l’astrologie au XXe siècle, notamment : La Vie astrologique, années trente-cinquante : de Maurice Privat à Dom Néroman, Paris, Guy Trédaniel/La Grande Conjonction, 1995. Patrick Curry est l’auteur ou le compilateur d’études d’histoire des sciences sur l’astrologie (notamment Astrology, Science and Society : Historical Essays, Woodbridge, The Boydell Press, 1987).
Dans le domaine de l’épistémologie, signalons l’ouvrage de Paul Feyerabend, Dialogues sur la connaissance, Paris, Seuil (« Science ouverte »), 1996. Dans ce dynamique dialogue imaginaire, le célèbre philosophe défait les arguments rationalistes opposés à l’astrologie. Le lecteur n’en devient pas pour autant partisan de l’astrologie mais saisit mieux les nuances qu’il convient d’apporter à la discussion lorsqu’il s’agit de traiter de la scientificité des savoirs.
L’épistémologie de Karl Popper utilise souvent l’astrologie comme exemple de discours imperméable à la critique et formulé de telle façon qu’il ne se prête pas à la réfutation. En réponse aux arguments de Popper, Thomas Kuhn montre, dans un article intitulé « Logique de la découverte ou psychologie de la recherche ? » (dans La Tension essentielle, Paris, Gallimard, 1990), que l’astrologie est moins non scientifique qu’on le croit ; il compare notamment, pour une même époque, la façon dont deux savoirs aussi fragiles au départ, astrologie et météorologie, ont abouti à l’exclusion de l’un et à l’admission de l’autre au sein des sciences. Indice clair du fait que l’exclusion de l’astrologie est certainement due à des arguments autres que scientifiques.
Nostradamus
Nostradamus s’est vu consacrer un certain nombre d’études érudites depuis une vingtaine d’années mais on notera avec intérêt que ces études ont débuté dans le cadre d’associations d’amateurs où se côtoyaient des universitaires, des érudits et des auteurs de livres ésotériques comme Serge Hutin. Ainsi de la série des Cahiers Nostradamus, dirigée par Michel Chomarat (six numéros parus entre 1984 et 1988, publiés par l’association des Amis de Nostradamus).
Signalons toute une série d’études écrites par des amateurs érudits ou par des universitaires et qui permettent de replacer Nostradamus dans son contexte.
- Amadou (Robert) éd., L’Astrologie de Nostradamus, Poissy, ARRC. Très intéressante collection de travaux consacrés à Nostradamus avec notamment la traduction française de lettres adressées au médecin-astrologue ou rédigées par lui pour ses clients (publiées en latin par Jean Dupèbe, Nostradamus, lettres inédites, Genève, Droz, 1983). Malheureusement diffusé de façon confidentielle.
- Benazra (Robert), Répertoire chronologique nostradamique (15451989), Paris, La Grande Conjonction / Guy Trédaniel, 1990. Ce livre de près de sept cents pages recense les nombreuses rééditions des prophéties de Nostradamus et les ouvrages consacrés au célèbre astrophile entre 1555 et 1989. Incontournable.
- Brind’amour (Pierre), Nostradamus astrophile, Ottawa-Paris, Presses de l’université d’Ottawa / Éditions Klincksieck, 1993. L’historien québécois, trop tôt disparu, restitue la place de Nostradamus dans le contexte du travail de l’astrologue du xvie siècle.
- Chevignard (Bernard), Présages de Nostradamus, Paris, Seuil, 1999. Nostradamus n’est pas simplement l’auteur des Prophéties. Il a aussi rédigé des présages dans le cadre de ses almanachs et pronostications annuels. Recueillis en 1589 par Jean-Aimé de Chavigny, le secrétaire de Nostradamus, ils sont aujourd’hui réédités et accompagnés d’une analyse très sérieuse de Bernard Chevignard.
- Chomarat (Michel), avec la collaboration de Laroche (Jean-Paul), Bibliographie Nostradamus, Baden-Baden & Bouxwiller, Éditions Valentin Koerner, 1989. Le spécialiste lyonnais et collectionneur de documents nostradamiques, Michel Chomarat, y établit une liste de plus de quatre cents éditions des différents ouvrages de Nostradamus parus entre le xvie et le xviiie siècles. Difficile à se procurer et d’un coût prohibitif mais indispensable.
- Chomarat (Michel), Dupèbe (Jean) et Polizzi (Gilles), Nostradamus ou le savoir transmis, Lyon, Éditions Michel Chomarat, 1997. Une série d’études sérieuses sur le mage et tout particulièrement une estimation du contenu de la bibliothèque de l’astrophile.
- Dumézil (George), « … Le moine noir en gris dedans Varennes » : sotie nostradamique…, Paris, Gallimard, 1984. Exercice de « physique seconde » à propos du quatrain des Prophéties censé évoquer la fuite de Louis XVI à Varennes par le célèbre spécialiste des études indo-européennes.
- Halbronn (Jacques), Prophetica Judaica Aleph : documents inexploités sur le phénomène Nostradamus, Feyzin, Éditions Ramkat, 2002. Cette étude importante et controversée de Halbronn est suivie d’une série de « documents nostradamiques » tels que les Trois épitres pour l’An 1557 de Nostradamus, Les Prophéties dédiées à la puissance divine d’Antoine Crespin, dit Archidamus ou encore les Prophéties présentées au Roy Henry le Grand par Noël Léon Morgard.
- Leroy (Edgar), Nostradamus, ses origines, sa vie, son œuvre. Nouvelle édition corrigée et annotée, Marseille, Laffitte Reprints, 1999.
- Prévost (Roger), Nostradamus, le mythe et la réalité : un historien au temps des astrologues, Paris, Robert Laffont, 1999.
Alchimie
On peut faire sur l’alchimie les mêmes remarques que sur l’astrologie : respectable sous sa forme historique, elle est méprisée sous sa forme actuelle.
Le gros volume dirigé par Michel Blay et Robert Halleux (La Science classique. xvie-xviie siècles : dictionnaire critique, Paris, Flammarion, 1998) contribue à changer un peu les mentalités mais, à lire certaines de ses contributions, on se demande s’il s’agit d’un mouvement volontaire ou contraint. En effet, lorsqu’ils évoquent le rôle de l’alchimie dans l’œuvre de savants comme Newton, un sujet qui a émergé après la publications de l’article célèbre de John Maynard Keynes (voir infra) et de travaux comme ceux de Teeter Dobbs, les auteurs ne manquent pas d’expliquer que ces faits étaient connus depuis longtemps. Mais pourquoi alors avoir tant tardé à le dire ?
Il existe de nombreuses études en français sur l’histoire de l’alchimie, pour la plupart assez anciennes. Mais si l’on veut échapper au cliché d’une histoire de la chimie pensée comme une rationalisation de l’alchimie on se reportera au livre de Bernadette Bensaude-Vincent et Isabelle Stengers, Histoire de la chimie, Paris, La Découverte, 1993.
Pour des études de cas, voir Bernadette Bensaude-Vincent, Lavoisier, Mémoires d’une révolution, Paris, Flammarion, 1993, et Michel Bougard, La Chimie de Nicolas Lemery, Turnhout, Brepols, 1999.
L’image choquante pour nous d’un Newton alchimiste, longtemps cachée, a pourtant éclaté après-guerre grâce au rachat par l’économiste John Maynard Keynes d’une collection de manuscrits alchimiques de Newton, rachat suivi de la publication d’un article retentissant en anglais mais ignoré ici. Grâce à la revue Alliage, fondée par Jean-Marc Lévy-Leblond, un des rares physiciens français à prendre au sérieux l’histoire sociale des sciences et les épistémologues contestataires comme Feyerabend, l’article de Keynes est aujourd’hui disponible en français : « Newton le dernier des alchimistes », Alliage, n° 22, printemps 1995. On décrit souvent Isaac Newton comme « le plus grand et le premier scientifique des Temps modernes ». Et s’il avait plutôt été le dernier des représentants d’une vision du monde préscientifique, le dernier magicien ? Ce texte remet en fait en question de façon efficace notre vision du progrès scientifique partagée entre les Lumières et l’obscurantisme. Newton appartenait aux deux mondes.
Un intéressant article d’Isabelle Stengers sur Newton (« Newton redécouvert », dans La Mort de Newton, Paris, Maisonneuve et Larose, 1996, p. 133-143) permet de récapituler le débat qui oppose les historiens autour de l’alchimie de Newton.
On dispose aussi désormais de la biographie monumentale de Westfall qui révolutionne les connaissances sur Newton [Westfall (Robert N.), Newton, Paris, Flammarion, 1994], et à laquelle on peut ajouter : Verlet (Loup), La Malle de Newton, Paris, Gallimard, 1993. Il s’agit de la fameuse malle rachetée par John Maynard Keynes et dans laquelle se trouvaient les manuscrits alchimiques de Newton. Dans un scénario écrit pour une fiction télévisée, qui n’a jamais été tourné, Isabelle Stengers imagine les raisons profondes de la dispute entre Newton et Leibniz (La Guerre des sciences aura-t-elle lieu ? Scientifiction, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond / Seuil, 2001).
Il n’existe rien en français sur la sociologie ou l’anthropologie de l’alchimie. Personne n’a pris la peine d’étudier ces milieux très secrets et d’en faire une ethnographie. Seule exception, un petit article de Pierre Thuillier, « Petit vade-mecum de l’alchimiste du xxe siècle », La Recherche, n° 29, décembre 1972. L’historien Pierre Thuillier présente l’alchimie telle qu’elle a survécu dans notre xxe siècle, loin du moment historique où elle était une forme de connaissance légitime. Ce n’est pas d’hier.
Histoire parallèle et archéologie fantastique
Le domaine des histoires et archéologies parallèles offre un champ d’étude vaste et riche. Pourtant, lorsque les historiens s’y intéressent c’est plus pour défendre leur discipline contre les pseudo-historiens que pour faire l’histoire sociale de ces courants. Mais, comme le remarquait Daniel Milo à propos de la question de l’an mil, les sujets comme l’Atlantide ou les pistes de Nazca sont des sujets pour le sociologue ou l’historien du monde contemporain et non pour l’archéologue ou l’historien de l’Antiquité.
La première étude en français qui prenne au sérieux les thèses des archéologues parallèles est celle de Wiktor Stoczkowski, Des hommes, des dieux et des extraterrestres : ethnologie d’une croyance moderne, Paris, Flammarion, 1999. On pourra y ajouter une étude antérieure : Stoczkowski (Wiktor), « Origines de l’homme : quand la science répète le mythe », La Recherche, n° 244, juin 1992. Sur l’imaginaire archéologique, voir enfin : Poulot (Dominique) et Voisenat (Claudie) dirs., L’Imaginaire archéologique, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, à paraître.
Parmi les nombreux thèmes qui relèvent d’une archéologie parallèle, prenons l’exemple de l’Atlantide. L’existence supposée de ce continent disparu a suscité de nombreux commentaires s’agissant de Platon, mais beaucoup moins concernant les controverses contemporaines, les auteurs étant surtout occupés à découvrir le noyau des faits sous la légende, trait commun aux passionnés d’archéologie fantastique comme aux archéologues « officiels ». Exception notable, les travaux de l’historien Pierre Vidal-Naquet, et notamment son livre L’Atlantide (Paris, Les Belles Lettres, 2005). On pourra consulter aussi quelques autres études de l’historien parues dans Le Chasseur noir (Paris, La Découverte, 1991 [Paris, Maspero, 1981]) ou dans La Démocratie grecque vue d’ailleurs : essais d’historiographie ancienne et moderne (Paris, Flammarion, 1990). Signalons enfin : « Le mythe de l’Atlantide », L’Histoire, n° 111, mai 1988. Dans cet entretien, Pierre Vidal-Naquet révèle un aspect insolite de son travail : son intérêt pour l’Atlantide. Occasion pour l’historien de discuter les rapports entre science et idéologie à travers l’usage nationaliste de la légende platonicienne.
Plus récemment, un livre de Chantal Foucrier, Le Mythe littéraire de l’Atlantide 1800-1939 : l’origine et la fin, Grenoble, Ellug, 2004, vient combler une lacune.
À propos du catharisme
Sur l’exemple du catharisme, on trouvera quelques pistes de recherche dans une série de travaux consacrés aux réécritures de l’histoire du catharisme.
- Catharisme : l’édifice imaginaire, Actes du 7e colloque du Centre d’études cathares / René Nelli, Carcassonne, 29 août-2 septembre 1994. Présentés par Jacques Berlioz et Jean-Claude Hélas, Heresis, « collection d’histoire des dissidences ».
- Cathares : au-delà des mystères…, Nice, Éditions SPH, 2003 (sous la direction du magazine Les Temps médiévaux). Il s’agit en fait de la reprise d’une partie des articles parus dans les actes du colloque « Catharisme : l’édifice imaginaire ».
- « Historiographie du catharisme », Cahiers de Fanjeaux, n° 14, Toulouse, Éditions Privat, 1979.
- Martel (Philippe), Les Cathares et l’histoire : le drame cathare devant les historiens (1820-1992), Toulouse, Privat, 2002.
Anomalies scientifiques
Dans le domaine de la sociologie des sciences, les études ont moins porté sur les parasciences, sur des disciplines aux marges de la science, que sur les phénomènes rejetés, les anomalies scientifiques, et la question de leur rejet ou non hors des sciences. Dans ce domaine, il faut mentionner les études du sociologue américain Ron Westrum, pionnier du domaine : « Social Intelligence About Anomalies : The Case of UFOs », Social Studies of Science, vol. 7, 1977, p. 271-302 ; « Science and Social Intelligence About Anomalies : The Case of Meteorites », Social Studies of Science, vol. 8, 1978, p. 462-486 ; « Knowledge About Seaserpents » dans Wallis (Roy) ed., On the Margins of Science : The Social Construction of Rejected Knowledge, op. cit., p. 293-314 ; « Sasquatch and Scientist : Reporting Scientific Anomalies », dans Halpin (Marjorie) et Ames (Michael M.), Manlike Monsters on Trial : Early Records and Modern Evidence, Vancouver / London, University of British Columbia Press, 1980, p. 27-36 ; « Social Intelligence About Hidden Events : Its Significance for Scientific Research and Social Policy », Knowledge : Creation, Diffusion, Utilization, vol. 3, n° 3, March 1982, p. 381-400.
Parmi les phénomènes étranges, citons également les combustions spontanées. Signalons l’une des rares études ethnologiques sur ce sujet (la seule ?) : Voisenat (Claudie), « Feux d’entrailles : alcool, corps-alambic et combustions spontanées », Terrain, n° 19, octobre 1992, p. 17-38.
Parapsychologie
Une « parascience » a suscité plus d’études que d’autres, il s’agit de la parapsychologie. La raison en est simple : il ne s’agit pas, malgré ce que voudraient laisser croire les auteurs rationalistes, d’une parascience – donc constituée en marge des sciences acceptées –, mais d’une discipline scientifique, c’est-à-dire disposant de chercheurs, de laboratoires, de publications, de colloques, d’une association membre de l’AAAS. Les controverses dont elle est l’objet ne sont d’ailleurs pas à proprement parler scientifiques mais reflètent les débats qui l’opposent à des milieux rationalistes, plus proches par leur façon de fonctionner des groupes d’action citoyenne que des institutions savantes. Ainsi, les scientifiques qui interviennent contre la parapsychologie ne le font-ils pas en tant que chercheurs mais en tant que rationalistes, militants, citoyens. Avant de donner des références consacrées à cette discipline, rappelons l’un des travaux importants pour resituer ce domaine par rapport à l’histoire de la psychologie et de la psychiatrie : Ellenberger (Henri), Histoire de la découverte de l’inconscient, Paris, Fayard, 1993.
- Collins (Harry M.) et Pinch (Trevor J.), Frames of Meaning : The Social Constuction of Extraordinary Science, London, Routledge & Kegan Paul, 1982.
- Collins (Harry M.) et Pinch (Trevor J.), « En parapsychologie, rien ne se passe qui ne soit scientifique », dans Callon (Michel) et Latour (Bruno) éd., La Science telle qu’elle se fait, op. cit., p. 297-343.
- Edelman (Nicole), Voyantes, guérisseuses et visionnaires en France, 1785-1914, Paris, Albin Michel, 1995.
- Méheust (Bertrand), Somnambulisme et médiumnité, 2 vol., Le Plessis-Robinson / Paris, Institut Synthélabo pour le progrès de la connaissance / Seuil, 1998 (Les Empêcheurs de penser en rond), op. cit.
- Pinch (Trevor J.), « Normal Explanations of the Paranormal : The Demarcation Problem and Fraud in Parapsychology », Social Studies of Science, vol. 9, 1979, p. 329-348.
- Pinch (Trevor J.) et Collins (Harry M.), « Private Science and Public Knowledge : the Committe for the Scientific Investigation of the Claims of the Paranormal and Its Use of the Literature », Social Studies of Science, vol. 14, n° 4, November 1984, p. 521-546.
- Stengers (Isabelle), « Conditions pour une histoire », Ethnologie française, vol. 23, 1993 (spécial « Science-parascience »). Quelles sont les conditions posées par la science pour cesser de discuter la question de la réalité des phénomènes parapsychologiques ? Et quelles sont les conditions réelles qui pourraient conduire à mettre fin à cette contestation de la réalité ?
- Wallis (Roy) ed., On the Margins of Science : The Social Construction of Rejected Knowledge, op. cit.
- Wallis (Roy), « Science and Pseudoscience », Social Science Information, vol. 24, n° 3, September 1985, p. 585-601.
Ovnis
Les controverses sur les ovnis ont suscité aussi quelques études. Tout d’abord, une bibliographie indispensable : Eberhart (George M.), UFOs and the Extraterrestrial Contact Movement : A Bibliography, 2 vol., Metuchen, N.J. & London, The Scarecrow Press, 1986 (les thèses, les articles de sociologie, etc., y sont recensés. Au total plus de quinze mille références).
La première étude sociologique sur le phénomène, ou tout au moins l’étude pionnière, est celle de Robert Hall, ancien directeur du département de sociologie de l’University of Illinois. Elle a paru sous la forme d’un chapitre de l’ouvrage sur les ovnis publié sous la direction de Carl Sagan et Page Thornton, UFO’s : A Scientific Debate, Ithaca, N.Y., Cornell University Press, 1972 (réed. : New York, W.W. Norton & Company, 1974). Il s’agit des actes d’un colloque de l’American Association for the Advancement of Science (Association américaine pour l’avancement des sciences) qui s’est tenu à Boston en 1969. Un autre ouvrage, dirigé par Richard F. Haines, UFO Phenomena and the Behavioral Scientist, (Metuchen, NJ, The Scarecrow Press, 1979), comprend notamment des études de sociologues, dont celles de Westrum déjà citées.
Je me permets de renvoyer à quelques-uns de mes propres travaux sur ce sujet : Lagrange (Pierre), « Enquêtes sur les soucoupes volantes », Terrain, n° 14, mars 1990, p. 92-112 ; « L’affaire Kenneth Arnold », Communications, n° 52, octobre 1990, p. 283-309 ; « La science et l’irrationnel, le cas des ovnis », dans L’État des sciences et des techniques, Witkowski (Nicolas) dir., Paris, La Découverte, 1991, p. 112-114.
Médecines parallèles
La délicate question des médecines parallèles a suscité quant à elle de nombreuses études qui se sont surtout concentrées sur les médecines traditionnelles « populaires ». On retiendra, dans une abondante bibliographie, quelques travaux récents :
- Nathan (Tobie) et Stengers (Isabelle), Médecins et sorciers, manifeste pour une psychopathologie scientifique : le médecin et le charlatan, Le Plessis-Robinson, Synthélabo, 1995 (Les Empêcheurs de penser en rond). Tobie Nathan a publié plusieurs ouvrages chez Odile Jacob. L’Influence qui guérit vient de reparaître en poche.
- Pignarre (Philippe), Les Deux médecines : médicaments, psychotropes et suggestion thérapeutique, Paris, La Découverte, 1995.
- Zimmerman (Francis), Généalogie des médecines douces : de l’Inde à l’Occident, Paris, PUF, 1995.
Sur un thème un peu décalé, celui de la mémoire de l’eau, l’une des meilleures analyses est due à un journaliste scientifique : de Pracontal (Michel), Les Mystères de la Mémoire de l’eau, Paris, La Découverte, 1990.
Les rationalistes
Il reste un thème lié à celui des parasciences qui n’est pas étudié, c’est celui des rationalistes. Comment peut-on étudier les controverses sur les parasciences sans décrire le rôle des rationalistes et leur épistémologie, leur « logique de la recherche scientifique » ?
L’étude la plus remarquable sur la logique du discours rationaliste est sans doute celle de Trevor J. Pinch et Harry M. Collins, « Science privée et connaissance publique : le csicop et son usage de la littérature », dans Ethnologie française « Science-parascience : preuves et épreuves », septembre 1993. Lorsqu’ils contestent les parapsychologues et les astrologues, les rationalistes font appel à une rhétorique de la science très efficace. Ils évoquent notamment cette extraordinaire méthode scientifique qui, à partir d’un test, permet de valider ou d’invalider les théories (para) scientifiques. Mais que se passerait-il si, au lieu de se contenter d’en parler, les rationalistes devaient mettre en pratique leur définition de la science ? Il se passerait ce qui est arrivé aux rationalistes américains qui ont cru que leur discours sur la méthode était le reflet de la vraie vie des sciences. Dans ce texte unique en son genre, Pinch et Collins décrivent et analysent les déboires des rationalistes qui ont cru naïvement que la science fonctionnait comme dans les manuels.
L’historienne et philosophe Bernadette Bensaude-Vincent a consacré un ouvrage à l’un des fondateurs du rationalisme contemporain, Paul Langevin. (Langevin : science et vigilance, Paris, Belin, 1987).
Le Nouvel Âge
Le phénomène du Nouvel Âge a suscité des études dès son apparition, tant et si bien qu’on ne sait plus parfois si ces études ont analysé le problème ou contribué à le produire (comme le célèbre livre de Marilyn Ferguson). Il est aussi souvent difficile de faire la différence chez un même auteur entre la posture du sociologue et celle d’acteur des controverses. Ainsi, en France, le seul ouvrage un peu synthétique sur le Nouvel Âge est-il dû à l’ancien porte-parole de l’épiscopat, Jean Vernette. Là encore, on note une nette différence entre le domaine français et les études de langue anglaise. En France, les travaux sont rares sur ces sujets ou bien se concentrent sur la question des sectes.
- Cox (Harvey), L’Appel de l’Orient, Paris, Seuil, 1979. op. cit.
- Durand (Jean-Yves), « Des Lumières aux “illuminés” ? Le regain des ésotérismes », dans Bromberger (Christian) dir., Passions ordinaires : du match de football au concours de dictée, Paris, Bayard éditions, 1998, 499-521.
- Eliade (Mircea), « L’occulte et le monde moderne », dans Eliade (Mircea), Occultisme, sorcellerie et modes culturelles, Paris, Gallimard, 1978, p. 65-92.
- Hanegraaf (Wouter J.), « Nouvel Âge », dans Servier (Jean), Dictionnaire critique de l’ésotérisme, op. cit., p. 942-946.
- Hanegraaf (Wouter J.), New Age Religion and Western Culture : Esotericism in the Mirror of Secular Thought, Leyde / New York / Cologne, Royal E.J. Brill, 1996.
- Kerr (Howard) et Crow (Charles L.) eds., The Occult in America : New Historical Perspectives, Urbana / Chicago, University of Illinois Press, 1986.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Magic, Witchcraft, and Paganism in America : a Bibliography, New York & London, Garland Publishing, Inc., 1982.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Bibliographical Dictionary of American Cult and Sect Leaders, New York & London, Garland Publishing, Inc., 1986.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Encyclopedic Handbook of Cults in America, New York & London, Garland Publishing, Inc., 1986.
- Tiryakian (Edward A.) ed., On the Margin of the Visible : Sociology, the Esoteric, and the Occult, New York, John Wiley & Sons, 1974.
- Truzzi (Marcello), « The Occult Revival as Popular Culture : Some Random Observations on the Old and the Nouveau Witch », The Sociological Quarterly, vol. 13, n° 1972, p. 16-36.
- Vernette (Jean), Le New Age, Paris, PUF, 1993.
- Wallis (Roy) ed., On the Margins of Science : The Social Construction of Rejected Knowledge, op. cit.
Les sectes
Le phénomène des sectes ou des nouveaux mouvements religieux est aussi le sujet d’une bibliographie abondante. On retiendra ici quelques titres parmi les plus importants.
- Wilson (Brian R.), Les Sectes religieuses, Paris, Hachette, 1970.
Dans cet ensemble vaste, un certain nombre de travaux ont été consacrés aux « contactés » :
- Festinger (Leon), Riecken (Henry W.) et Schachter (Stanley), When Prophecy Fails, Minneapolis, University of Minnesota Press, 1956. Tr. fr. : L’Échec d’une prophétie, op. cit.
Les travaux de Balch et Taylor ont connu un grand retentissement au moment de leur première publication. Ils avaient étudié de l’intérieur le groupe de Bo et Peep qui est devenu tristement célèbre au moment du suicide collectif de ses membres lors du passage de la comète Hale-Bopp.
- Balch (Robert W.) et Taylor (David), « Seekers and Saucers : The Role of the Cultic Milieu in Joining a UFO Cult », American Behavioral Scientist, vol. 20, n° 6, July-August 1966, p. 839-860.
- Balch (Robert W.) et Taylor (David), « Le culte des ovnis », Psychologie, n° 85, février 1977, p. 35-38, 40-41.
D’autres chercheurs se sont penchés sur les contactés. C’est le cas de David Stupple, de Roy Wallis et de David Swift, de l’université de Hawaï qui s’est à la fois intéressé aux contactés et à la sociologie des chercheurs impliqués dans le programme Seti (Search for extraterrestrial intelligence).
- Stupple (David) et McNeece (William), « Contactees, Cult, and Culture », MUFON Symposium Proceedings, 1979, p. 47-61.
- Stupple (David) et Dashti (Abdollah), « Flying Saucers & Multiple Realities : A Case Study in Phenomenological Theory », Journal of UFO Studies, vol. 2, 1980, p. 21-32.
- Swift, (David W.), « Scientist’s Selection of New Research Topics : UFOs vs SETI », Journal of UFO Studies, vol. 3, 1983, p. 62-75.
- Wallis (Roy), « The Aetherius Society : A Case Study in the Formation of a Mystagogic Congregation », The Sociological Review, vol. 22, n° 1, 1974, p. 27-44.
- Wallis (Roy), The Road to Total Freedom : A Sociological Analysis of Scientology, New York, Columbia University Press, 1977.
Il faut rajouter à cette liste le nom de Marcello Truzzi qui s’est penché sur le phénomène de l’Occult Revival des années soixante.
- Truzzi (Marcello) ed., Sociology and Everyday Life, Englewood Cliffs, N.J., Prentice Hall, 1968.
- Truzzi (Marcello), « The Occult Revival as Popular Culture : Some Random Observations on the Old and the Nouveau Witch », The Sociological Quarterly, vol. 13, n° 1972, p. 16-36. Texte repris dans Tiryakian (Edward A.) ed., On the Margin of the Visible : Sociology, the Esoteric, and the Occult, New York, John Wiley & Sons, 1974, op. cit.
J. Gordon Melton a apporté à ce domaine sa connaissance encyclopédique des mouvements religieux contemporains.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Magic, Witchcraft, and Paganism in America : a Bibliography, op. cit.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Bibliographical Dictionary of American Cult and Sect Leaders, op. cit.
- Melton (J. Gordon), compiled by, Encyclopedic Handbook of Cults in America, op. cit.
Ces auteurs définissent donc un champ qui couvre les pratiques spirituelles issues de la modernité.
Sur l’ésotérisme au xxe siècle
Nous avons donné plus haut un certain nombre de références de travaux français consacrés à l’histoire de l’ésotérisme. Il existe bien sûr de nombreux travaux en langue anglaise. Voici deux titres dus à un érudit amateur, James Webb, documentés mais critiques : The Flight From Reason, London, MacDonald, 1971 (volume I of The Age of the Irrational) ; The Occult Establishment, Glasgow, Richard Drew Publishing, 1981 (volume II of The Age of Irrational).
Une partie de ces travaux concerne l’histoire des liens supposés entre nazisme et occultisme. C’est Le Matin des magiciens qui a popularisé l’idée mais elle remonte avant-guerre (notamment au petit livre de Saby). Nicholas Goodrick-Clarke a écrit un ouvrage important sur ce thème, Les Racines occultistes du nazisme, (Puiseaux, Pardès, 1989, trad. française de The Occult Roots of Nazism, Londres, Aquarian Press, 1985), qui contient un appendice consacré à la littérature qui a fleuri à partir du Matin des magiciens. L’édition allemande comporte en outre une annexe bibliographique très complète due à Hans Thomas Hakl, qui recense les sources liées à la connexion nazisme-occultisme. Cette annexe a été traduite en anglais par Goodrick-Clarke et publiée sous le titre : Unknown Sources : National Socialism and the Occult (Edmond, Wa, Holmes Publishing Group, 2000). En France, conformément à la règle que nous avons énoncée au début, ce travail universitaire à été ignoré par les éditeurs académiques. Il a donc été publié dans une édition par ailleurs très soignée, chez un éditeur d’extrême droite, Pardès.
Signalons enfin, de Jocelyn Godwin, l’ouvrage intitulé Arktos. Le mythe du pôle dans les sciences, le symbolisme et l’idéologie nazie, Milan, Archè, 2000.
Notes de bas de page
1 Le terme « pseudoscience » renvoie en fait le plus souvent aux savoirs qui ont précédé l’apparition de la science expérimentale au xviie siècle, autrement dit la philosophie occulte. C’est la revue d’histoire des sciences Isis qui regroupe ces domaines sous l’expression « pseudosciences ».
2 Voir chapitre I.
Auteur
Pierre Lagrange
Compte-rendu du Colloque Le Sionisme face à ses détracteurs tenu à Paris, le 13 octobre 2002
� Compte-rendu du Colloque Le Sionisme face à ses détracteurs tenu à Paris, le 13 octobre 2002
Jacques Halbronn
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On aurait souhait� que les intervenants accordent un peu mieux leurs violons en vue de cette journ�e suppos�e fournir des arguments contre les d�tracteurs du sionisme. Chacun y est all� de son petit couplet et il n�y a pas eu de d�bat entre les orateurs���ce qui �tait probablement prioritaire���mais seulement avec la salle.
Entre ceux qui affirmaient, comme Jacques Tarn�ro, oubliant la D�claration Balfour, que le sionisme trouvait sa l�gitimit� en tant que compensation de la Shoah et ceux qui rappelaient, comme Georges Bensoussan, que l�id�e sioniste �tait beaucoup plus ancienne et remontait bien avant Herzl ou avec Paul Giniewski qu�elle se retrouvait dans les milieux chr�tiens des si�cles pass�s ou encore qu�elle avait �t� approuv�e par une partie du monde arabe d�s le d�but du XXe si�cle, que d�accords discordants�! Comme si chacun piquait dans l�Histoire juive ce qui lui �tait utile.
Entre ceux qui consid�raient, comme Alain Finkielkraut, que refuser Isra�l, c��tait ipso facto nier aux Juifs le statut de peuple et Daniel Sibony qui, voulant �lever le d�bat, pla�ait le conflit palestinien au niveau d� une rivalit� s�culaire entre juda�sme et Islam, on �tait dans une sorte de surench�re sinon de foire aux ench�res.
Certes, des �l�ments historiques furent fournis mais point de philosophie de l�Histoire, de mod�le historique � poser en ce qui concerne le peuple juif � est-ce vraiment un peuple comme les autres�? Il semble que l�on se soit content� de retourner certains arguments ou d�instrumentaliser certains discours de l�autre plut�t que de se d�finir�!
On a certes fait le constat ou cru devoir le faire que le ��b�n�fice�� de la Shoah n�existait plus gu�re et que les juifs, comme le note justement Sibony, vont devoir se trouver une autre l�gitimit� � leurs demandes et attentes que celle de victimes car cela ne marche plus. En fait, on aurait pu dire que la confusion entre antis�mitisme et antisionisme montrait l��chec du projet sioniste comme solution de la question juive puisque, bien au contraire, le dit �tat Juif, voulu par Herzl, est devenu le centre de gravit� de tout ce qui est projet� sur le Juif et � terme pourrait aggraver la dite question juive, en diaspora..
Si sionisme et juda�sme vont d�sormais de pair tout comme antisionisme et antijuda�sme, il eut convenu de r�fl�chir sur la situation de la communaut� juive en France, notamment dans ses rapports avec la communaut� musulmane���et sur sa l�gitimit� et l�on sait que l� encore les discours sont multiples et les arguments vari�s. Quelle l�gitimit� pour cette communaut� musulmane en France�? Il y a selon nous mati�re � contre-attaque. Une communaut� musulmane uniquement issue de l�immigration/�migration qui n�a cess� de se d�velopper et ce, cette fois, sans aucun cadre juridique sp�cifique � la diff�rence de la pr�sence juive en Palestine, fond�e sur le droit international (Soci�t� des Nations, ONU). alors que, par exemple, la communaut� juive d�Alg�rie est en France�; par exemple, au nom du rapatriement des citoyens fran�ais.
Contrairement � ce que soutient un Shmuel Trigano, la l�gitimit� d�Isra�l n�est pas li�e au fait que les juifs seraient un peuple comme les autres, au sens du XIXe si�cle. Parler avec les d�tracteurs, c�est aussi se mettre, peu ou prou, � leur place, ce qui ne signifie pas adopter leurs th�ses�: il aurait convenu de parler du pan-juda�sme d�un Herzl qui, par certains c�t�s, est encore plus inqui�tant que le pangermanisme ou le panarabisme. Ces deux mouvements sont de nature expansionniste, c�est � dire que leurs exigences consistent � revendiquer un espace suppl�mentaire, dans la continuit� de celui qui leur est d�j� imparti. En revanche, avec le pan-juda�sme, il ne s�agit pas, du moins avant 1967, de revendiquer plus d�espace mais d�affirmer une l�gitimit� non plus dans l�espace mais dans le temps�: une l�gitimit� diachronique en quelque sorte. Un des orateurs au Colloque a m�me d�velopp� l�image d�une maison hant�e pour parler d�Isra�l et de ceux qui au cours des �ges auraient eu l�imprudence de s�y installer. Apr�s 1967, on serait pass�, selon nous, � un nouveau stade avec cette fois la conqu�te de la Cisjordanie, retrouvant d�s lors une forme plus classique d'expansionnisme.
Il ne semble pas qu�au cours du Colloque on ait tent� de distinguer trois �tapes bien distinctes, 1917, 1947 et 1967. Si l�on prend 1967, il est clair que le conflit actuel est li� aux retomb�es de la Guerre des Six Jours avec l�occupation de cette Cisjordanie pass�e sous contr�le arabe, dans l�esprit sinon dans la lettre de la r�solution de l�ONU de novembre 1947 annon�ant la cr�ation en Palestine Occidentale d�un �tat Juif et d�un �tat arabe.
Ainsi, ce Colloque ��Le sionisme face � ses d�tracteurs�� remonte au D�luge et � aucun moment ne s�est arr�t� sur la situation existante depuis 35 ans. On voudrait nous faire croire que les Intifadas remettent en question le sionisme et non pas seulement la pr�sence isra�lienne en Cisjordanie.
Cela dit, force est de constater que cette fameuse r�solution de novembre 1947 n�est pas sans faire probl�me en ce qu�elle ne respecte pas les engagements pris � l��gard des juifs � la fin du premier conflit mondial et dans les ann�es qui suivirent. Il faudrait en effet insister sur l�inacceptabilit� d�un partage de la Palestine, qui ne se con�oit qu�� l�aune des accords de Munich de 1938. En effet, c�est � la m�me �poque que l�id�e de partage de la Palestine vit le jour, le panarabisme faisant ainsi �cho au pangermanisme et revendiquant le contr�le de territoires palestiniens � l�ouest du Jourdain, � forte d�mographie arabe. Ce partage �tait d�autant moins l�gitime que cette Palestine �tait cens�e accueillir des populations juives � venir et ne pouvait donc se mettre en place sur la base de la situation provisoire existante. Et c�est d�ailleurs en cela que le fait de laisser affirmer que les Juifs sont un peuple comme les autres est un pi�ge car c�est ipso facto leur nier des droits sp�cifiques, li�s � leur situation historique et ce bien avant la Shoah�: ce serait ignorer que cette exception juive n�a pas attendu la Shoah pour �tre per�ue comme telle tant par les juifs que par les autres.
S�il n� y avait pas eu 1947, il n�y aurait pas eu 1967 et s�il n�y avait pas eu 1967, on n�en serait pas l�. Pour nous, r�pondre aux d�tracteurs du sionisme, c�est d�montrer l�aberration de la d�cision de l�ONU de 1947, c�est exiger d�en revenir au cadre d�termin� en 1922 par la Soci�t� des Nations, reprenant la D�claration Balfour de 1917. La d�cision de 1947 de d�couper un si petit espace est une solution b�tarde et 1967 a r�tabli ce qui avait �t� promis aux Juifs trente ans plus t�t. On dira que 1917 est la th�se, 1947 l�antith�se et 1967 la synth�se et c�est cette synth�se qui doit �tre d�fendue.
Ce Colloque aura en fait �t� l�occasion d�un douteux repli strat�gique�: on ne se bat pas pour affirmer les droits sionistes sur la Cisjordanie, ce qui est somme toute l�objet du vrai d�bat actuel, mais pour l�gitimer la pr�sence juive au Moyen Orient comme si celle-ci �tait s�rieusement remis en cause�! Ce faisant, un tel colloque nous semble prendre un risque consid�rable, apportant de l�eau au moulin des antisionistes les plus radicaux et m�langeant ceux-ci avec les arabes qui veulent simplement le respect des d�cisions de 1947. En fait, on veut faire croire, par un �trange amalgame, que, pour les Arabes, revendiquer la Cisjordanie, c�est remettre en question la l�gitimit� de l��tat d�Isra�l.
Le probl�me, c�est que nous ignorons au bout du compte au nom de quelle strat�gie un tel Colloque s�est mis en place car ce colloque a bien lieu dans un temps bien d�fini qui est celui des n�gociations concernant le sort de la Cisjordanie, ce n�est pas une rencontre intemporelle. Nous ne pensons pas qu�un tel Colloque soit ��bon�� pour l��tat d�Isra�l�; � vouloir poser certaines questions dites de fond, on remet en question un fait accompli et peu ou prou reconnu par la communaut� internationale, celui de l�existence d�un Etat h�breu, sioniste�: � quel jeu joue-t-on�? Comme dit l�adage�: garde de moi de mes amis (ici, les juifs), de mes ennemis (ici, les arabes) je me garde. Malheur � un �tat qui a de tels avocats qui, pour se faire valoir, conduisent � la condamnation de leur client et rouvrent des dossiers qu�on ne leur avait pas demand� de reprendre�!.
Un Colloque au demeurant assez surr�aliste, marqu� par la confusion et une attitude que nous qualifierons d�irresponsable, � la strat�gie embrouill�e et qui n�aura certainement pas conduit au ��r�armement moral�� voulu par son animateur, Shmuel Trigano. Politique de gribouille�: une bien pi�tre arm�e, mal pr�par�e, �voluant en d�sordre, dans la cacophonie, pour d�fendre le sionisme face � ses d�tracteurs, o� l�on distribue des verges pour se faire fouetter. Et, comme on l�a remarqu�, face � un ennemi sinon imaginaire du moins absent���pas d�intervenants arabes/musulmans���et auquel on r�plique l� o� il ne vous interpelle m�me pas, ne faisant finalement que projeter ses doutes sur l�autre. Car ce qui ressort au bout du compte d�un tel Colloque, organis� dans le cadre de l�Alliance Isra�lite Universelle, fond�e en 1860, c�est bien, paradoxalement, que ces intellectuels juifs ne supportent pas l�id�e qu�Isra�l ait transform� les victimes en bourreaux et quelque par ils se vengent inconsciemment sur Isra�l tout en pr�tendant vouloir l�aider. Ce Colloque, au fond, exprime ce d�sarroi d�une communaut� juive fran�aise en train de perdre ses rep�res, confront�e au regard inquisiteur des musulmans de France. Ce n�est pas tant Isra�l qui est en crise, en ce qu�il assume ce qu�il fait mais bien le juda�sme fran�ais et d�ailleurs, comme un orateur l�a rappel�, attaquer Isra�l serait contester jusqu�� la l�gitimit� m�me des juifs dans le monde. Et de fait, c�est peut �tre bien de cela qu�il s�agit et c�est la question que pos�rent les nazis avant d�opter pour la ��solution finale��, reprenant ironiquement la formule de Hezrl en sous-titre de son �tat Juif de 1896 �: des juifs pour quoi faire�? On le sait tr�s bien, en effet�: l��tat d�Isra�l est un fait et un �tat n�a pas � l�gitimer ses citoyens. Mais cette double all�geance des juifs de France, citoyens fran�ais, du fait m�me qu�ils se veulent d�fenseurs du sionisme, ne fait-elle pas le jeu non plus des antisionistes mais des antis�mites�?. C�est ce que l�on appelle tomber de Charybde en Scylla�
Jacques Halbronn, le 14.10.02
Auteur du Sionisme et ses avatars au tournant du XXe si�cle, Ed. Ramkat, 2002
Phonologie? La question des préfixes englobe notamment la prononciation des "nasales".
jacques halbronn Linguistique Pour une théorie générale des affixes et la question de l'état neutre en sémiologie.
Etat de la question
wikipedia"
"En morphologie, domaine de la linguistique, un affixe (du latin ad-fixus > affixus, « (qui est) fixé contre ») est un morphème en théorie lié qui s'adjoint au radical ou au lexème d'un mot. Des affixes peuvent se lexicaliser et donc devenir des morphèmes libres : c'est par exemple le cas pour le préfixe ex- dans une expression comme mon ex, à savoir mon ex-mari / -petit ami, etc.
Selon la norme ISO 4:1997, un affixe est un « morphème, à l'exclusion des radicaux et des désinences, qui se fixe au début ou à la fin d'un radical pour en modifier le sens ou la catégorie lexicale ou grammaticale ». Cette norme distingue le préfixe, « affixe qui précède un radical ou un autre préfixe », du suffixe, « affixe qui suit un radical ou un autre suffixe ». Les affixes sont principalement de deux natures : les affixes grammaticaux et flexionnels et les affixes de dérivation".
Selon nous, la notion d'affixe suppose un stade premier de neutralité dans la mesure ou un affixe peut signifier des valeurs opposées, ce qui est d'ailleurs, peu ou prou, lié à la dualité du préfixe et du suffixe. Cela apparait notamment, dans nos récents travaux, au niveau des marqueurs de passé et de futur. En français, le suffixe associé à un infinitif détermine le mode futur tandis que le préfixe concernerait, assez logiquement, le passé. Un principe d'ailleurs non respecté dans les langues sémitiques où le préfixe est lié au futur et le suffixe au passé. Il importe, selon nous, d'élargir les acceptions du mot "affixe" en ce que cela n'implique pas que celui-ci soit "collé" au mot qu'il précéde ou qu'il suit. Cela permet ainsi d'englober le futur des verbes, dans les langues germaniques ( will, wird) ainsi que les marqueurs négatifs (ne/pas) placés devant le terme à traiter;
Phonologie? La question des préfixes englobe notamment la prononciation des "nasales".
"Les règles de nasalisation du français transforment la prononciation des voyelles lorsqu'elles sont suivies d'une consonne nasale, créant ainsi des sons uniques qui font partie intégrante de la langue française. Ce processus phonétique est essentiel pour distinguer les mots, car il implique que le flux d'air soit redirigé par le nez. La compréhension de ces règles améliore la prononciation du français, et il est donc essentiel que les apprenants maîtrisent les voyelles nasales pour une communication claire et précise".
Un préfixe peut en effet marquer négativement une proposition. Mais dans bien des cas, il aura perdu sa "nasalisation" et le français aura su maintenir celle-ci à la différence des autres langues latines (vamos, allons) ou germaniques (nein) non L'anglais, certes, distinguera pour l'article indéfini le "a" (bird (un oiseau) et le "an" (eye, un oeil), selon qu'il procéde un consonne ou une voyelles. Cette distinction n'est d'ailleurs plus en vigueur en français si ce n'est en tant que marqueur de genre, à l'oral du fait de la diphtongue (un/une, le "a" anglais dérivant du "un" français) Ce qui montre que les articles peuvent tout à fait être qualifiés d'affixe. D'ailleurs, en hébreu comme en arabe, l'article défini est attaché au mot qu'il désigne, ce qui explique que des emprunts à l'arabe aient englobé le 'al" (comme pour alcool, hasard etc) Il en est de même pour les "pronoms" -comme leur nom l'indique placés avant le nom. C'est ainsi qu'en hébreu et en arabe, les préfixes marquant le passé et le futur sont dérivés des pronoms personnels, avec d'ailleurs des exceptions pour la première personne du singulier (Katavti (j'ai écrit) au lieu de Katavni, par référence à 'Ani"(Je, moi) tout comme Katavnou (nous avons écrità renvoie correctement, cette fois, à Anahnou.(nous) qui comporte le même radical qu'au singulier avec le N comme marqueur tout comme le Thav est marqueur de la deuxiéme personne du singulier et du pluriel. Nous avons signalé la possibilité de considérer le verbe (auxiliaire) avoir comme pouvant servir de pronom personnel de par sa terminaison qui se retrouve dans la conjugaison du passé (en préfixe) et du futur (en suffixe) D'ailleurs, dans les autres langues latines, l'usage du pronom personnel est bien moins courant, à juste titre, qu'en français. (Yo)Te Quiero, je t'aime)
On aura compris que la question des consonnes nasales autour de la consonne "N" (et accessoirement de la consonne "M") est absolument majeure et constitue une perte pour la plupart des langues ici référées. On a a ainsi la trace d'un processus tombé en désuétude en tant que marqueur du positif et du négatif. Prononcer "impossible" à la française est à comparer avec le traitement tant en anglais qu'en espagnol tout comme la forme "vamos" a perdu le "n" , alors qu'initialement on devait entendre, comme en français, le son "on"? Le tilde montre bien à quel point cette lettre avait un statut à part. Encore au XVIe siècle, le tilde annonçait la nasale associée à la voyelles. (cf "combien" dans la Préfacé à César dans les Centuries de Nostradamus).
On aura compris que l'affixe, dès lors qu'il n'est pas spécifié, correspond à un état neutre, en puissance, indéterminé et pouvant inverser symétriquement l'acception d'un "radical", tout et son contraire. C'est dire toute l'importance qu'il convient de lui accorder en renforçant ses variations, au niveau phonologique. (morpho-phonologie)
En anthropolinguistque, nous dirons que selon le phénoméne de cyclicité, l'on est voué, périodiquement, à basculer d'une tendance A à une tendance B qui en prend le contre-pied, ce qui suppose des marqueurs suffisamment repérables, à l'oreille (phonologie). Les langues qui ne disposent plus de marqueurs suffisamment accentués sont en état de dysfonctionnement et présentent une ergonomie médiocre; avec des conséquences pouvant se révéler très significatives.
Bibliographie
Blogger.com
http://editionsgrandeconjonction.blogspot.com › 2023/10
"La fonction morphologique et phonologique des diphtongues."
Unblog.fr
http://nofim.unblog.fr › 2023/12/22 › jacques-halbronn...
"Pour nous, une langue doit comporter des marqueurs phonologiquement forts tout comme une société, les deux plans étant interdépendants."
Jacques Halbronn Linguistique comparée au prisme du "sheva".
Jacques Halbronn Linguistique comparée au prisme du "sheva".
On notera que le français est la seule langue latine ayant maintenu la pratique orale du "sheva" et des "diphtongues. L'article défini au masculin du français sert de préfixe se collant devant un nom, on rend en français le "e" (sheva) par une apostrophe, quand on opte pour une transcription phonétique ( je vais manquer l'train) le pronom personnel à la première personne du singulier, "je" subit le même sort "J'pense". Il reste que l'anglais, en suivant l'exemple matriciel du français, utilise l'apostrophe pour ses formes négatives, mais ce n'est pas le "e" qui est alors impacte mais le "o": passage du "ne" au "no".I do not I don't, I cannot, I can't etc. En ce qui concerne le son diphtongué, "nasalisé" l'on retrouve en anglais le "an" du français dans "want", can't, et le "on" dans "don't.
En espagnol, on trouve des traces de diphtongaison dans la conjugaison à la première personne du pluriel : vamos viendrait de 'vamons", le tildé " servait à signaler qu’une lettre avait été écartée pour économiser de la place dans un texte. Ce trait ondulé s’est ensuite imposé comme une abréviation dans les écrits latins, chez nos voisins les Goths et dans l’alphabet cyrillique où il répond au nom de titlo." Selon nous, cette abréviation de l'écrit aura fini par générer une abréviation de l'oral, d'où la perte de nasalisation par comparaison avec le français: le "ons " du français faisant ainsi pendant au "os" de l'espagnol.
En allemand, on trouve des traces de nasalisation: le "ein" et le "nein" allemands devaient à l'origine ressembler à l'oral au "un" et au "non" du français; Le "ein" allemand s'oppose au féminin au "eine" mais cela conduit à prononcer le "e" final de "eine" et à renoncer à nasaliser le masculin "ein"
En ce qui concerne les langues sémitiques, elles ont perdu l'emploi du pronom personnel dans la formation du passé et du futur, à la différence du français qui se sert du verbe avoir et de l'infinitif comme nous nous en sommes expliqués ailleurs. C'est ainsi que tant l'hébreu que l'arabe utilisent le préfixe "t" à la première personne du singulier du passé alors que ce préfixe est réservé à la deuxiéme personne. D'ailleurs, à la première personne du pluriel, c'est bien le pronom personnel en "n" qui est utilisé pour marquer le passé.
Ce bref tour d'horizon devrait avoir montré que le français aura mieux su maintenir ses codes de prononciation que les autres langues référées ici. Mais des traces demeurent avec les mots en "n" de l'allemand et les mots en "os" de l'espagnol. Il importe, en tout cas, de comprendre que l'écrit ne fournit pas ipso facto ses codes de prononciation, d'autant que cela dépend du contexte, si l'on admet que l'écrit reléve d'une neutralité qui peut basculer, dans le positif et le négatif, dans le passé et le futur. Sellon nous, l'écrit ne saurait anticiper sur son usage..Dans le cas de noms propres, convient-il de respecter les pratiques locales? Signalons le rôle des diphtongues nasales en tant que marqueur d'une proposition négative, à commencer par le "non" du français ou le préfixe "in/im" dans impossible, inouï etc Seul le français respecte la fonction nasale du "n", (initiale de "nasal" comme par hasard! Dans les autres langues, le n préfixal ou suffixal est prononcé à tort.
JHB 13 06 25
Jacques halbronn Anthropolinguistique et Astrologie septénale: le Deux.
Jacques halbronn Anthropolinguistique et Astrologie septénale: le Deux.
Le fait de diviser les périodes de 7 ans en deux parts égales conduit à diviser un angle saisonnier de 90° (360/4) en deux temps de 45°; On reléve que dans les langues germaniques, "entre" se dit between et zwichen, dérivées respectivement de two et de zwei./
On trouve en astrologie contemporaine allemande les mi-points, la "mi-distance" considérée comme un point fictif entre deux astres! Il y a là une intuition heureuse, heuristique qui éloigne, émancipe, l'astrologie de la réalité astronomique, en créant une dimension supplémentaire:
"La technique des mi-points en synastrie quant à elle fait référence à la réalisation du thème composite. Elle se définit par un calcul de la distance entre deux mêmes astres chez les deux personnes (sœur, ami, partenaire, parent, collègue). La mi distance établit un degré précis qui devient la position commune de l’astre. Cet endroit, bien que fictif agit telle une zone sensible lors de transits ultérieurs. Le composite reflète surtout l’atmosphère au sein de la relation tandis que la synastrie donne des informations sur le rôle de l’un par rapport à l’autre et l’image projetée de l’un sur l’autre"."
De même, en Astrologie Septénale, l'on s'intéresse à ce qui se situe à mi-chemin, à mi- parcours. La nouvelle année chinoise se situe au "milieu" de l'hiver
" Pourquoi un Nouvel an... vingt-sept jours après le 1er janvier?
A contrario du calendrier grégorien-solaire, sur lequel se sont fondés en premier les états catholiques en 1582, les Chinois ont bâti leur cycle de douze mois sur celui de la lune et du soleil. Partant de ce postulat, ces derniers ont décidé de fixer le début de la nouvelle année, deux lunes après le solstice d'hiver, soit entre le 21 janvier et le 20 février, de façon à ce que le soleil puisse entrer dans le signe (fixe) du Verseau (symbole du renouvellement de la vie) et être favorable aux prochaines récoltes.
En effet, le nouvel an chinois, littéralement «passage de l'année» (nónglì xīnnián) était à l'origine une fête agricole. Il était une manière pour les paysans de mieux observer le rythme des saisons et ainsi, de célébrer le printemps, invocateur de l'arrivée des beaux jours." Encore une tradition qui nous montre que nous allons dans le bon sens.
On notera la demi-semaine allemande , littéralement, le Mittwoch (Mercredi), ce qui s'oppose au Week end, fin de semaine; mais nous avons aussi la tradition du jeudi où les éléves ne vont pas en classe, ce qui constitue un "break" Tout dépend si le dimanche est le premier ou le dernier jour de la semaine.
Autrement, nous avons le "midi" (méridien) et le "minuit" (milieu du jour, milieu de la nuit) qui attestent de cette tradition duelle.
Il convient de souligner le statut des étoiles "royales" en Astrologie.
"QUATRE ETOILES ROYALES OU GARDIENNES DU CIEL
Les 4 étoiles royales ou les gardiennes du Ciel sont une série d'étoiles de faible
magnitude (donc relativement brillantes) sélectionnées il y a environ 5000 ans par les astrologues Perses. Il s'agit de Aldébaran, Regulus, Antarès et Fomalhaut"
Ces étoiles se situent dans les constellations correspondants aux 4 signes fixes, respectivement le taureau, le lion, le Scorpion et le Verseau" bien que Fomalhaut appartienne à la constellation du poisson austral et que l'Aigle corresponde au Scorpion. (cf A. Volguine, le symbolisme de l'Aigle) cf notre ouvrage collectif Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau Ed Albatros, 1979. On notera que les étoiles fixes royales correspondent aux signes dits "fixes" (quadruplicité, modes), ce qui marque une frontière entre les deux phases de 3 ans et demi. On retrouve cette structure de tétramorphe dans l'iconographie du sphinx et dans le Livre du Prophéte Ezékiel (les "Hayoth')
JHB 13 06 25
Le sphinx et la précession des équinoxes
Posté par nofim le 2 août 2014
Une révoltion copernicienne du symbolisme zodiacal
par Jacques Halbronn
En 1979, quand nous avons publié Aquarius ou la Nouvelle
Ere du Verseau (Ed Albatros) , nous avions choisi pour
illustration de couverture, un Sphinx, mettant ainsi en
avant les signes fixes dont faisait partie le signe du Verseau
lesquels signes constituaient cette créature connue sous le
,nom de Sphinx.
Ce n’est que 20 ans plus tard que notre intérêt pour les
étoiles fixes royales allait conférer une certaine forme de
prémonition à ce choix. Mais il aura fallu attendre encore
près de 15 ans pour que nous comprenions que le Zodiaque
et le Sphinx constituaient deux systémes traitant tous les deux
du cycle des saisons mais l’un sur un mode tropicaliste,
l’autre sur un mode sidéraliste, tout en se présentant comme
d’un seul tenant.
Mais par ailleurs, nous avions été fascinés par l’existence
de ces 4 « être vivants », comme on les appelle parfois- formant le
tétramorphe- et qui connurent une carrière séparée
(cf l’arcane majeur « Le Monde », le Livre d’Ezéchiel etc)
de celle qui les relia au symbolisme zodiacal auquel on les
assimile à tort. Le rapport entre le « tétramorphe » et le Zodiaque fait
d’ailleurs probléme puisque l’on ne trouve pas de signe de
l’Aigle (la constellation de l’aigle est proche de celle du
Scorpion) alors qu’il y a bien parmi les signes « fixes », le lion,
le taureau et l’homme (Verseau), ce dont a tenté de
s’expliquer Volguine (Le symbolisme de l’aigle, 1960)
Il nous aura donc fallu bien des décennies pour percer le
mystère de ce tétramorphe dans son rapport aux 4 saisons.
C’est un beau jour que l’image jaillit sous notre plume ou
sur notre langue qui associait le vol de l’oiseau au printemps
et ne dit-on pas qu’une hirondelle ne fait pas le printemps.?
Nous trouvons des traditions chinoises qui associent
non pas l’aigle mais l’épervier-il faudrait donc
éventuellement- remplacer l’aigle par l’épervier. On notera
aussi que les oiseaux incarnent fréquemment l’amour comme
dans le cas des perruche. Il est aussi question du pigeon
ou de la tourterelle qui se change en épervier.
A partir de cette prise de conscience, se forgea peu à peu
dans notre esprit l’idée d’un revirement à 180° du
symbolisme zodiacal., qu’il faudra par la suite reformuler
en distinguant deux roues zodiacales intriquées l’une dans
l’autre.
Mais si revirement, il y avait qui voulait que l’Aigle incarnât
le printemps, ne fallait-il pas, a contrario, que le Taureau
incarnât l’Automne, ce qui remettait en question sinon
une tradition du moins une exégése devenue traditionnelle?
Pour s’en expliquer, il nous fallait bien connaitre l’iconographie
non pas tant du Zodiaque que des mois et que peu
d’astrologues connaissent bien qu’on la trouve dans le
Kalendrier des Bergers et dans les Très Riches Heures du
Duc de Berry. C’est ainsi qu’en novembre-décembre l’on
tuait le cochon (qui devenair porc chez les anglais qui
distinguent l’animal vivant et l’animal abattu pour la
consommation: ox/beef, calf/veal, pig/pork, sheep/mutton,
le second terme étant français). Le boeuf, animal sacrificiel -
tradition maintenue dans la corrida et ses banderilles- qui
inaugure la nouvelle année. L’agneau (pascal)
est aussi sacrificiel mais il aura été déplacé du fait de la précession des
équinoxes de l’automne vers le printemps tout comme le
taureau qui le suit ainsi que les astres qui lui sont
associés (les luminaires, soleil et lune)
Quel contraste entre l’aigle qui peut parcourir des distances
considérables et le taureau, le boeuf condamné à tourner dans
son pré. On voit à quel point le symbolisme zodiacal aura
été perturbé par la perte de la présence animale à l’automne
et par l’absence des oiseaux au printemps! Il ne semble
pas que les historiens du Sphinx ou du tétramorphe aient
réfléchi sur la dimension zodiacale du probléme au prisme
des saisons, ne serait-ce qu’ au niveau analogique.
Selon nous, cette « roue » des 4 « vivants » aura bougé avec
la précession des équinoxes et au bout d’un demi-cycle, soit
12000 ans environ, tout s’est trouvé inversé.
Cela vaut aussi pour les luminaires qui initialement, selon
nous, étaient associés avec le solstice d’hiver et qui le sont
à présent avec le solstice d’Eté. La naissance de Jésus, personnage
solaire, se fait au solstice d’Hiver et le taureau incarne bien
la jonction soli-lunaire avec ses cornes représentant un
croissant lunaire.Mithra, lié au taureau, nait le 25 décembre.(cf Robert
Carré/ Le Sphinx et l’homme (Essai contributif à l’élucidatio d’un mythe, Paris
Maisonneuve et Larose, 1974)
La précession des équinoxes est une donnée désormais bien ancrée en
astrologie avec un changement d’ère tous les 2160 ans, du fait du point vernal.
Plusieurs facteurs témoignent en faveur d’un tel glissement mais l’on n’avait pas
pris conscience de ce que ce glissement avait pu perturber l’agencement zodiacal, du
fait de l’existence d’une double roue, l’une étant fixe, l’autre mobile jusqu’au moment
où tout a fini par se figer. L’exaltation du soleil était initialement en taureau et elle
a glissé vers le bélier. Notons aussi le décalage des domiciles et des exaltations. Les
deux luminaires devraient être séparés par un axe de symétrie (axe équinoxial,
axe solsticial) or cet axe est décalé d’un signe. Le Zodiaque de Dendérah met
en avant le signe du Lion, ce qui a donné lieu au début du XIXe siècle à un vaste
débat..(The Zodiac of Paris. How an Improbable Controversy over an Ancient Egyptian Artifact Provoked a Modern Debate between Religion and Science Jed. Z. Buchwald et Diane Greco Josefowicz Princeton & Oxford 2010, Albert Slosman Le Zodiaque de Dendérah 150 ans avant JC ou 12000 ans? Rocher Monaco, 1980
Les étoiles fixes royales sont liées à ces 4 « vivants » et leur rapport avec les planétes
ne dépend pas de la précession des équinoxes. En fait, en astrologie, seules ces
4 étoiles importent et non pas le zodiaque dans son ensemble. C’est le passage des
luminaires et leur « opposé » Saturne qui a les mêmes nombres que la Lune
(un jour pour un an) qui constitue la cyclicité astrologique.
On demandera donc aux astrologues et aux symbolistes -(comme Luc Bigé) de cesser
de chercher à associer le taureau avec le printemps. Quant au mouton, il est frappant
d’observer que la scène où on lui coupe sa toison se situe à l’opposé de celle où
le cochon est depecé. Dans les deux cas, l’on se sert d »objets contondants. Mais encore faudrait-il réintégrer le porc au sein du symbolisme zodiacal.(cf le porc dans le zodiaque chinois).
Quant au lion et à l’aigle, ils constituent un autre zodiaque. Le taureau et l’Homme
sont communs aux deux zodiaques. On peut d’ailleurs penser qu’il a existé un
zodiaque à 8 secteurs qui s’est combiné avec un zodiaque à 4 secteurs, totalisant
ainsi 12 signes.
Ce type de renversement est également à observer avec le passage du Descendant
pour calculer les maisons vers l’Ascendant., ce qui a brouillé la numérotation des
maisons. Il faut noter les maisons du descendant vers l’ascendant, sous
l’horizon et de l’ascendant vers le descendant, au-dessus de l’horizon.
Rappelons que les Juifs ont maintenu la tradition de commencer l’année au début
de l’automne et la journée au coucher du soleil, que notre année civile commence
en janvier et notre journée à minuit.
Car tel est bien l’enjeu symbolique: le commencement d’un cycle n’est pas
diurne mais nocturne et on imagine les graves contresens que l’on peut
commettre quand on croit que la conjonction de deux astres amorce une phase
diurne et non nocturne, ce qui correspond par rapport aux maisons astrologiques
à celles qui concernent le milieu familial, la vie privée. (sous l’horizon, donc
nocturne)
JHB
02 08 14
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