Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
dimanche 13 octobre 2024
jacques halbronn La période 1876-1886 essentielle pour l'Histoire du Sionisme
Jacques Halbronnn La période 1876-1886 essentielle pour l'Histoire du Sionisme.
Le roman de George Eliot, "Daniel Deronda" paru en 1876 à la veille du Congrès de Berlin, mis en oeuvre par le premier Ministre juif de la reine Victoria, Benjamin Disraeli.
Sur le web
"En 1876, l’écrivaine anglaise Mary Anne Evans, qui se signait sous le nom de George Eliot, publiait le roman « Daniel Deronda » dans lequel elle défendait la résurgence d’une nation juive en terre d’Israël, soit 19 ans avant que Theodor Herzl ne lance le mouvement. « Juif d’État ». L'historien Nahum Sokolov soulignait, au début du siècle dernier : « le livre de Daniel Deronda a ouvert la voie au sionisme ».
A la même époque, le ministre juif de la reine Victorian Benjamin Disraeli joua un rôle clef dans la préparation du Congrès des Nations en 1878 lequel s'intéressa à la solution de la question juive tout comme l'ONU en 1947, 70 ans plus tard. La Roumanie est choisie alors pour régler la question du "refuge", de l'asile des Juifs, en contrepartie de l'octroi de son indépendance par la communauté internationale réunie à Berlin. Un article de la résolution affirme notamment que la Roumanie doit devenir un espace ouvert à toutes les religions. Cette condition ne va pas conduire à la réalisation du projet, lequel sera repris par Herzln vingt ans plus tard, sans aucunement mentionner dans son Judenstaat l'expérience "sioniste" antérieur, ce qui peut s'assimiler à une forme de plagiat politique. En ce qui concerne son roman utopique, Alteneuland (1902), Herzl a une dette envers un quasi homonyme, Theodor Hertzka, auteur d'un Freiland (1890)
Sur le web
" Rédigé en allemand de 1899 à 1902, publié en Allemagne en 1902, ce livre est traduit en de nombreuses langues, dont l'hébreu en 1902, par Nahum Sokolow, sous le titre Tel Aviv (« Mont du printemps »), et le français en 1931, sous le titre Terre ancienne, Terre nouvelle".
Intervention du ministre français Waddington au Congrès de Berlin
Au lendemain de la guerre russo-roumano-turque de 1877, le ministre français Waddington avait proposé au congrès de Berlin de subordonner la reconnaissance de l'indépendance de la Roumanie à l'octroi de l'égalité des droits civils et politiques aux Juifs. Après 1880, lorsque l'indépendance fut reconnue sans l'émancipation des Juifs, les puissances garantes renoncèrent les unes après les autres aux principes d'ordre « humanitaire » qui les avaient conduites à la rédaction du traité de Berlin; elles ne retrouvèrent jamais l'unanimité pour s'opposer à l'arbitraire des autorités roumaines : même en septembre 1902, quand les États-Unis les sollicitèrent avec la fameuse mais timide Note Hay qui, suite à la grande vague d'émigration des Juifs roumains au tournant du siècle et aux conditions pénibles dans lesquelles elle s'est déroulée, affirmait que la situation des Juifs en Roumanie constituait une violation flagrante de ce traité et réclamait une intervention commune auprès du gouvernement de Bucarest.
Dans sa "France Juive" Drumont (1886) s'en prend à William Wadington (pp.462 et seq) Il cite notamment Gambetta: « J’engage votre gouvernement à s’exécuter, la France ne reconnaîtra pas l’indépendance de votre pays sans que vous ayez reconnu les droits civils à tous les Juifs sans distinction. M. Crémieux y tient. M. Waddington a pris au congrès de Berlin l’initiative de cette question, il y va de l’honneur de la France de ne pas la laisser éluder. Moi-même j’ai donné ma parole à Crémieux de l’appuyer, ainsi je ne peux encore une fois que vous engager à remplir sans délais vos engagements. » Chantage : pas d'indépendance pour la Roumanie sans les droits civils pour les Juifs"
Carol Iancu note que le Parlement de Bucarest, à l'époque du Congrès de Berlin, en 1879, constitue une tribune pour les antisémites, comme ce sera le cas, ajouterons- nous, trente ans plus tard, au Parlement de Vienne, en 1909
" Cet avilissement légal de la condition juive est intimement lié à l'idéologie antisémite qui se développe surtout à travers des cercles littéraires et nationalistes. Le slogan est connu : « Les Juifs sont notre malheur ! » Dans cet univers, les organisations antisémites ont joué le rôle de groupes de choc, mais leur rôle politique fut secondaire. En effet, tant les conservateurs que les libéraux rivalisèrent de zèle pour persécuter légalement les Juifs. Non seulement la quasi-totalité de la presse dénonçait les Juifs, mais même le Parlement, à l'époque du congrès de Berlin, était devenu une tribune où les députés pouvaient donner libre cours à leurs invectives contre « l'invasion juive », cette « plaie sociale », contre ceux qui représentaient « une nation dans la nation, un État dans l'État », etc.
Jewish issue, economic antisemitism, social antisemitism, article 7 of the Constitution
Si P.P. Carp et Maiorescu se déclaraient publiquement philo-juifs, Eminescu, lui, reconnaissait toujours publiquement être un « adversaire des Juifs » : « Bien que nous ne soyons nullement amis de la race qui professe le culte mosaïque et que personne ne puisse nous imputer avoir jamais dit quoi que ce soit en sa faveur… »1 , écrivait-il en 1876 dans Curierul de Iaşi (Le Courier de Jassy). Il était, comme le révèlent les nombreux articles sur la question juive publiés dans Curierul de Iaşi (1876-1877) et Timpul (Le Temps, 1877-1879), une personne bien documentée sur le sujet ; il se servait, par exemple, de statistiques et traités économiques, statistiques démographiques, sources internes et Synergies Roumanie n° 3 - 2008 pp. 121-128 La question juive dans les articles d’Eminescu Résumé : A la fin du XIXe siècle, tous les junimistes ont répondu, d’une manière ou d’une autre, à l’une des provocations de la réalité sociohistorique contemporaine : celle que l’on a appelée à l’époque « la question juive ». L’étude présente est fondée sur l’analyse des articles politiques d’Eminescu, y compris de ceux qui, dans les années 1878-1879, débattent « le problème juif ». L’étude de Marta Petreu détruit le mythe non fondé – créé par l’extrême droite – d’un Eminescu antisémite féroce, réduisant l’antisémitisme éminescien à sa juste dimension, que l’on peut prouver par ses textes. Mots-clés : question juive, antisémitisme économique, antisémitisme social, l’article 7 de la Constitution 122 étrangères (notamment allemandes). Ses opinions antisémites ne constituent qu’un seul pic d’un iceberg plus grand, plus précisément l’un des volets de sa conception social-politique, conception développée en trois phases : la phase organiciste, la phase junimiste - antilibérale et anticonstitutionnelle et la phase conservatrice (moment où il parachève sa théorie sur la couche superposée et finit par devenir constitutionnaliste).2 La pensée social-politique d’Eminescu est organiciste, influencée par la théorie junimiste des formes sans fond, évolutionniste et profondément réactionnaire par son choix pour un régime autoritaire. Il estime franchement que « la souveraineté du peuple, la liberté, l’égalité et la fraternité », c’est-à-dire les principes du monde libéral-bourgeois, « ne conviennent plus »3 chez nous ; ou, plus fermement encore : « Ce que nous ne voulons point, c’est le suffrage universel, ce sont les idéaux républicains, le despotisme et l’oppression de la foule, le radicalisme et la démagogie »4 . Par contre, comme Cioran le remarquait bien dans Schimbarea la faţă a României (La transfiguration de la Roumanie), il rêve d’un avenir forgé sur le modèle du passé, prenant comme étalon l’absolutisme monarchique : « Jadis, l’autorité et l’obéissance étaient de règle. Ce que le prince régnant disait était tenu pour dit ; or aujourd’hui… »5 . Exaspéré par la pauvreté et la ruine de la classe moyenne et paysanne de Roumanie, phénomènes qu’il met sur le compte du libéralisme « qui nous a réduits à la misère »6 , le grand écrivain décide : « Donnez-moi l’Etat le plus absolutiste, mais où les gens sont sains et aisés ; je le préfère à un Etat plus libre mais avec des gens miséreux et malades… Puisque l’homme a autant de liberté et d’égalité qu’il a de fortune »7 . Son attitude à l’égard des Juifs de Roumanie est, naturellement, le fruit de cette conception politique, sociale et économique. L’antisémitisme d’Eminescu avait une motivation économique et nationale, nullement religieuse ou raciale. C’est ce qui caractérise d’ailleurs tous les antisémites roumains de la seconde moitié du XIXe siècle, excepté Vasile Conta, chez qui, pour la première fois, je pense, dans la culture roumaine, l’antisémitisme a vêtu un aspect racial et religieux, de nature fondamentaliste. L’appréciation d’Ibrăileanu que « cet antisémitisme (éminescien) serait et civilisé et dépourvu d’exclusivisme »8 , bien que contradictoire à première vue, est au fond très correcte. Le discours d’Eminescu s’appuie sur des arguments pour aboutir à des conclusions, étant loin du délire irrationnel de A.C. Cuza ; à une seule mention : le discours éminescien est, à l’instar de celui de la plupart des intellectuels de l’époque, à l’exception de Carp et de Maiorescu, fondamentalement faux. On doit en plus préciser que l’antisémitisme éminescien pâlit par rapport à son antilibéralisme et antigrécisme. Concrètement, Eminescu n’aime pas le costume traditionnel juif (qui n’était pas au goût de Barasch non plus), mais agrée l’idée d’un théâtre juif ouvert à Jassy.9 Tenant les Juifs pour « un élément sans patrie, sans langue, sans nationalité »10, il se déclare au début « contre toute concession juridique ou économique, quelque insignifiante qu’elle soit, en faveur des Juifs dans leur ensemble »11, mais en même temps n’accepte pas qu’ils soient maltraités par les Roumains.
1876
Au moment où il apprend, en 1876, que l’ « Alliance universelle israélite » se prépare à œuvrer pour l’émancipation des Juifs de Roumanie, le journaliste politique se montre indigné et passe à des insultes : « Quant aux Roumains, l’égalité de droits de 600.000 sangsues et boutiquiers est pour eux une question de vie et de mort… »12. Pris séparément, chacun des articles d’Eminescu s’avère Synergies Roumanie n° 3 - 2008 pp. 121-128 Marta Petreu 123 cohérent et, s’appuyant toujours sur des arguments, il a l’air de la vérité. Par contre, à les comparer, on constate que maints articles sont tout à fait opposés, trahissant l’esprit passionnel souterrain de leur auteur. Le 9 janvier 1877, par exemple, le journaliste reproche aux Juifs « de gagner tous leurs droits sans faire des sacrifices et sans travailler », puisqu’ils « s’occupent partout dans le monde du trafic de travail des autres ».13 Alors que, le 6 juillet 1877, le même Eminescu leur reprochait d’avoir accaparé tous les métiers de Moldavie : « On sait bien que les métiers de Moldavie sont passés des mains des Roumains entre les mains des étrangers », en particulier des Juifs.14 Ou bien, le 5 décembre 1876 il parle de l’existence de 600.000 Juifs en Roumanie, pour que le 1er mars 1879 il n’en mentionne que 550.000. Eminescu accuse les Juifs de n’avoir ni travaillé ni fait des sacrifices pour l’Etat roumain, donc « Par quel travail ou sacrifice ont-ils gagné le droit d’aspirer à l’égalité de droits avec les citoyens de l’Etat roumain ? »15. « Ils ne sont rien ni personne, ils empoisonnent la population avec leurs boissons alcooliques16 » constituant « un danger social et économique »17 ; plus grave encore, « ils ne sont et ne peuvent pas être Roumains ».18 En systématisant tous ces reproches, il résulte deux grands leitmotive qui traversent comme un fil rouge les articles de presse antisémites d’Eminescu : la question économique et la question de l’altérité absolue des Juifs. La question israélite en tant que question économique
En automne 1878, après le Congrès de Berlin (1er juin – 1er juillet 1878), la Roumanie s’est vue confrontée au problème de l’article 7 de la Constitution de 1866. Rédacteur à ce moment à Timpul (Le Temps), Eminescu, probablement à la suite d’une décision du Parti Conservateur, ne fit aucun commentaire au sujet de la révision. Ce n’est qu’à partir du 17 février 1879 qu’Eminescu et le journal Timpul se mettent à débattre la « question israélite ». Et ils le font d’un ton prudent, comme d’ailleurs toute la presse (« tous les journaux semblent s’être mis d’accord de marcher sur des œufs, c’est-à-dire de la traiter avec toute la réserve»19), étant donné l’enjeu, qui était la reconnaissance de l’indépendance de la Roumanie. Appréciant à juste titre que l’article 44 du Traité de Berlin, qui conditionnait l’indépendance de la modification de l’article 7 de la Constitution, était « une immixtion directe dans les affaires intérieures de notre Etat, immixtion que même pas les Turcs ne se l’étaient permise jusqu’ici »20, Eminescu, s’appuyant sur des études et des statistiques économiques et démographiques, s’attaque à cette question du point de vue économique. Tout en reprenant ses accusations antérieures, plus précisément que les Juifs sont « une armée économique » qui se sont emparés du commerce, de l’industrie, du capital et de la propriété foncière urbaine de Moldavie21, le journaliste constate que leur présence massive a fait disparaître la classe moyenne roumaine pour en prendre la place.22 Il est d’accord que les Juifs sont de meilleurs artisans et qu’ils savent mieux s’adapter aux besoins du marché que les Roumains23, mais ce qu’il veut par-dessus tout, c’est de protéger ces derniers. C’est tout à fait contraire à la conception économique de Carp, qui dénonce la paresse roumaine et fait l’éloge du travail La question juive dans les articles d’Eminescu 124 zélé des Juifs. Eminescu s’attaque à l’inventivité des Israélites et excuse l’inertie des Roumains. Le tableau de la classe moyenne roumaine, réduite à la misère et éliminée du marché à cause de la concurrence des Juifs, l’image des villages misères et « empoisonnés » par l’alcool des taverniers et des aubergistes juifs24 ou celle qu’il donne de toute la situation sociale dans Cestiunea izraelită (La question israélite), sont bouleversants. Dans la série d’articles La question israélite (parus du 24 mai au 21 juin 1879), Eminescu dresse une analyse du mécanisme économique de l’usure en Europe et en Roumanie, annonçant, d’un ton sombre, la future ruine des paysans roumains au cas où les Juifs auraient reçu des droits civils, dont celui de posséder des propriétés rurales.25 Certains arguments d’Eminescu – tel celui que l’émancipation des Juifs de Prusse s’est fait progressivement, de 1812 à 186926, et que nous devrions emprunter la même voie -, paraissent convaincants, voire pragmatiques et rationnels, d’autant plus qu’à la fin du XIXe siècle la population roumaine était loin des cimes de la civilisation spirituelle. Ce point de vue économique revêt un aspect national lorsqu’il arrive à la conclusion que « Si l’égalité de droits civils est octroyée à tous les Juifs – allogènes ou autochtones –, alors la Moldavie disparaîtra en dix ans, et la Valachie, probablement, en trente ans »27. Les invectives d’Eminescu déferlent moins sur les Juifs que sur le parti libéral, le parti des « rouges », responsable d’avoir introduit en Roumanie les institutions libérales et ouvert ainsi la voie à l’entrée massive des Juifs de Galicie et de Russie. Eminescu finit donc, dans le contexte des formes sans fond, par mettre la « question israélite » sur le compte du parti libéral.28 Je dois remarquer que P.P. Carp et Maiorescu accusaient, eux aussi, le parti libéral, non pour sa tolérance envers les Juifs mais pour les mesures prises contre eux et pour l’instigation antisémite. Eminescu pensait fermement qu’ « une organisation plus conservatrice » du pays aurait fait que « le grand nombre (des Juifs) ayant inondé le pays » renonce à s’établir en Roumanie, préférant « à migrer dans d’autres pays de l’Orient »29. Bien que le ton de ses articles soit le plus souvent, selon ses propos, « comme s’il marchait sur des œufs », il devient par ailleurs – tout comme celui de Cioran plus tard – expressif et injurieux à la fois, ce qui fait que les Juifs se transforment en « éléments économiquement et moralement malsains »30, « race profondément méprisée par tous les peuples européens »31, « hyènes de la société »32 qui « suivent les armées belligérantes comme des volées d’oiseaux de proie qui cherchent à amasser des richesses dans les mares de sang »33 etc. Etant un nostalgique du régime absolutiste-monarchique et adversaire de la constitution libérale, le journaliste regrette à un moment donné l’abolition de la peine de mort pour des raisons de trahison, puisque, dit-il, les Juifs de Roumanie qui s’étaient adressés à l’Alliance israélite afin de mobiliser les grandes puissances en leur faveur, sont au fond des traîtres et encourent « la cravate de chanvre et la hache du bourreau ».34 Un pareil raisonnement sanglant et fallacieux, où Eminescu oublie que les Juifs de Roumanie n’avaient pas de citoyenneté, donc pas de pays, mais veut les punir pour avoir trahi la patrie, nous laisse sans commentaire. Son information était, certes, correcte, les Juifs autochtones avaient, pendant ces années-là, demandé par toutes voies l’intervention des grandes puissances européennes en faveur de l’obtention de la citoyenneté ; les Mémoires de Moses Gaster en sont la preuve.35 L’état de guerre entre les Roumains et les Juifs fut, dans les décennies d’après l’Union Synergies Roumanie n° 3 - 2008 pp. 121-128 Marta Petreu 125 et avant l’Indépendance, une réalité indiscutable, que P.P. Carp déplorait, en demandant à haute voix la cessation des hostilités. Cependant quelle distance entre la solution de Carp, qui demandait aux Roumains de mettre fin à cette guerre, et Eminescu, qui parlait de corde et de la hache du bourreau… La question israélite en tant que question d’altérité Outre la motivation économique, Eminescu a un autre argument indéniable contre les Juifs : le fait qu’ « ils ne sont – ne peuvent pas être Roumains », tout comme ils ne peuvent pas être Français, Anglais ou autre chose, puisque « le sentiment de race est plus fort en eux que le patriotisme, que l’amour pour la nation au milieu de laquelle ils vivent ».36 Concrètement, ils sont à tel point des étrangers en Roumanie qu’ils ne parlent même pas roumain. En plus, ils se marient exclusivement entre eux37 et, renfermés dans ce « sentiment d’appartenir à une race étrangère », ils ne montrent le moindre intérêt pour « notre vie nationale » ; la preuve qu’ils nous méprisent, ce sont « les appellations dédaigneuses par lesquelles ils dénomment dans le langage vulgaire les chrétiens en général, les Roumains en particulier ».38 Ce qui le dérange le plus, c’est le fait qu’ils ne parlent pas roumain et même refusent de l’apprendre. Les objections d’Eminescu – justes d’ailleurs et confirmées par les textes des Juifs roumains éclairés de l’époque, tels Barasch, Gaster, Dr Elias Schwarzfeld – sont celles d’un assimilationniste. Eminescu pensait en termes d’assimilation dès 1877 déjà, étant prêt à leur octroyer la citoyenneté roumaine si eux, à leur tour, par leur langue et par « des mariages interconfessionnels avec les Roumains », « se muaient en chair de notre chair ».39 En 1879, au plus fort du débat sur la révision de l’article 7 de la Constitution, il répétait la même chose : si les Juifs devenaient Roumains, parlant roumain tant chez eux (prétention exagérée, quand même !) qu’en public, ils pourraient être naturalisés : « Bien que la langue ne soit pas le seul signe distinctif de la nationalité, elle est tout de même un signe principal. Aussi longtemps qu’ils ne parlent pas roumain en famille… on ne pourra pas les considérer comme des Roumains »40, écrit le journaliste politique le 1er août 1879. En octobre 1879, au moment où le Parlement était sur le point de trouver une solution de compromis à la question de révision de l’article 7, le journaliste Eminescu écrivait dans Timpul, « sans haine ni emportement » : A cette heure de rapprochement général, lorsque la Roumanie s’ouvre vraiment à la possibilité que les Israélites deviennent ses citoyens, on a le devoir de parler dans l’esprit de la paix et rappeler que ni la haine ni les principes religieux ne nous ont forcés à nous tenir aussi rigides, mais surtout la nature des occupations économiques des Juifs, ainsi que leur entêtement à parler en famille et au marché un dialecte polono-allemand qui les rend inassimilables à notre peuple. Si à la place de leur travail actuel, qui n’est autre chose que le marchandage du travail étranger, les Juifs s’adonnent eux-mêmes à des occupations productives, si nos écoles, où on les a toujours accueillis et traités sur un pied de parfaite égalité avec les Roumains, réussissent à leur faire apprendre à parler et écrire en roumain, alors le futur article 7 ne sera plus pour eux une entrave, puisque personne ne contestera à un vrai Roumain, quelle que soit sa confession, le droit de citoyen roumain41. La question juive dans les articles d’Eminescu 126 C’est beau, n’est-ce pas ? Cependant Eminescu se trompait, car au moment où les Juifs roumains non seulement ont appris le roumain, mais sont de plus devenus journalistes et écrivains roumains, il y a eu, évidemment, une voix qui a voulu les chasser de la littérature roumaine : Octavian Goga, dans les années 20 du XXe siècle. Compte tenu du ton d’Eminescu, de la nature de ses arguments (économiques et de langue, et non de religion ou de sang/race), étant donné le fait qu’il offre une solution – l’assimilation par la langue et le style de vie – et vu la situation ultérieure (l’antisémitisme d’A.C. Cuza, ensuite la réalité des années 20 et 30), l’antisémitisme d’Eminescu, issu de la panique et de sa compassion pour la population roumaine, qui se retrouva surclassée économiquement, et non pas de la haine, s’avère malléable et, comme le disait Ibrăileanu, « civilisé ». Ce sont ceux qui s’en sont inspirés, les légionnaires et les cuzistes (adeptes d’A.C. Cuza – n.t.), qui l’ont radicalisé ; et, profitant de la position d’Eminescu, de poète national, se sont servis de son antisémitisme – qui, je le répète, est un antisémitisme malléable – comme principal ingrédient d’une doctrine et d’une pratique de la haine et du crime. Je parle, évidemment, des mouvements cuziste et légionnaire de l’entre-deux-guerres. A comparer Carp, Maiorescu, Eminescu et Conta et leurs opinions sur les Juifs et l’article 7, on constate que Conta est l’antisémite sans espoir, par rapport à qui Eminescu – avec ses objections économiques (faites au nom des petits propriétaires et des artisans) et ses objections culturelles (l’obligation des Juifs d’apprendre le roumain) – s’avère un modéré malléable, alors que Maiorescu et notamment Carp sont de véritables Européens. Carp est vraiment merveilleux, il pense la question juive en termes sociaux et économiques et estime les bénéfices que la Roumanie pourrait obtenir en mettant le capital juif « au service du pays ».42 Carp ne se montrait pas favorable à une citoyenneté obtenue en masse, il préférait qu’elle soit octroyée de manière graduelle, avec une période de transition de 10 à 15 ans. Son point de vue – qui ne réussit pas à s’imposer – fut probablement le seul vraiment raisonnable. En français par Liana Lăpădatu Notes 1 Mihai Eminescu, « Maltratare », dans Curierul de Iaşi, no. 107, 29 sept. 1876, dans Opere, vol. IX. Publicistica 1870-1877, édition critique soignée par un collectif de chercheurs du Musée de la Littérature Roumaine, coordinateur Petru Creţia, Bucarest, Editura Academiei, 1980, p. 217 (par la suite : Opere, IX). 2 Garabet Ibrăileanu, Spiritul critic în cultura românească (1909), IIe édition, Iaşi, Viaţa Românească, 1922, pp. 175-176. 3 Mihai Eminescu, « Icoane vechi şi icoane nouă », dans Timpul, année II, no. 279-289, 11-23 déc. 1877, dans Opere, vol. X. Publicistica 1877-1880, Bucarest, Editura Academiei, 1989, p. 22 (par la suite : Opere, X). 4 Mihai Eminescu, « Organele de publicitate », dans Timpul, année III, no. 279, 20 déc. 1878, dans Opere, X, p. 162. Synergies Roumanie n° 3 - 2008 pp. 121-128 Marta Petreu 127 La question juive dans les articles d’Eminescu 5 Mihai Eminescu, « Icoane vechi şi icoane nouă », loc. cit., 11-23 déc. 1877, dans Opere, X, p. 22. 6 Ibidem, p. 31. 7 Ibidem 8 Garabet Ibrăileanu, op. cit., p. 189. 9 Mihai Eminescu, « Galiţia », dans Curierul de Iaşi, année IX, no. 80, 18 juillet 1876 ; « Teatrul evreiesc », dans Curierul de Iaşi, année IX, no. 93, 22 août 1876 ; dans Opere, IX, pp. 157, 189. 10 Mihai Eminescu, « Influenţa austriacă asupra românilor din Principate », dans Convorbiri literare, année X, 1er août 1876, dans Opere, IX, p. 171. 11 Mihai Eminescu, « Maltratare », loc. cit., 29 sept. 1876, dans Opere, IX, p. 217. 12 Mihai Eminescu, « Iarăşi evreii », dans Curierul de Iaşi, année IX, no. 133, 5 déc. 1876, dans Opere, IX, p. 281. 13 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », dans Curierul de Iaşi, année X, no. 9, 9 janv. 1877, dans Opere, IX, p. 299. 14 Mihai Eminescu, Meseriile, dans « Curierul de Iaşi », année X, no. 72, 6 juillet 1877, dans Opere, IX, p. 401. 15 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », loc. cit., 9 janv. 1877, dans Opere, IX, p. 300. 16 Ibidem, pp. 300-301. 17 Mihai Eminescu, « Deosebirea între aceste două declaraţii », dans Timpul, année IV, no. 47, 1er mars 1879, dans Opere, X, p. 201. 18 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », loc. cit., 9 janv. 1877, dans Opere, IX, p. 302. 19 Mihai Eminescu, « Cestiunea art. 7 a înlăturat… », dans Timpul, année IV, 3 mars 1879, dans Opere, X, p. 203. 20 Mihai Eminescu, « Se ştie că noi… », dans Timpul, année IV, no. 37, 17 févr. 1879, dans Opere, X, p. 189. 21 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », loc. cit., 9 janv. 1877, dans Opere, IX, p. 303 ; « Cestiunea izraelită », dans Timpul, année IV, 24 mai-21 juin 1879, dans Opere, X, p. 249. 22 Mihai Eminescu, « Cestiunea izraelită », loc. cit., dans Opere, X, pp. 248-250. 23 Mihai Eminescu, « Meseriile », dans Curierul de Iaşi, no. 72, 6 juillet 1877, dans Opere, IX, pp. 401-402. 24 Mihai Eminescu, « Camerele actuale de revizuire », dans Timpul, année IV, no. 157, 17 juillet 1879, dans Opere, X, p. 301. 25 Mihai Eminescu, « Cestiunea izraelită », loc. cit., dans Opere, X, pp. 244-251. 26 Ibidem, p. 252. 27 Mihai Eminescu, « Vechea imputare… », dans Timpul, année IV, no. 132, 19 juin 1879, dans Opere, X, p. 272. 28 Mihai Eminescu, « Între multe neplăceri ale vieţii… », 22 mars 1879 ; « Cestiunea izraelită », 24 mai-21 juin 1879 ; « Cu cât trec una după alta zilele… », 23 juin 1879 ; « Fremdenblatt, ziar oficios… », 10 juillet 1879 ; « Camerele actuale de revizuire… », 17 juillet 1879 etc., tous les articles publiés dans Timpul ; voir Opere, X, pp. 209, 248-249, 276, 294-295, 300 etc. 29 Mihai Eminescu, « Camerele actuale de revizuire », loc. cit., dans Opere, X, p. 300. 30 Mihai Eminescu, « Între multele neplăceri ale vieţii… », dans Timpul, année IV, no. 65, 22 mars 1879, dans Opere, X, p. 209. 31 Mihai Eminescu, « Oare roadele demagogiei… », dans Timpul, année IV, no. 125, 8 janv. 1879, dans Opere, X, p. 267. 32 Mihai Eminescu, « Camerele actuale de revizuire… », dans Timpul, année IV, no. 157, 17 juillet 1879, dans Opere, X, p. 301. 33 Mihai Eminescu, « Trebuie să aibă cineva… », dans Timpul, année IV, no. 146, 4 juillet 1879, dans Opere, X, p. 288. 34 Mihai Eminescu, « Ziarele guvernului… », dans Timpul, année IV, no. 161, 22 juillet 1879, dans Opere, X, p. 305. 35 Moses Gaster, Memorii, éd. Victor Eskenasy, Bucarest, Hasefer, 1998, pp. 104, 156. Voir aussi Iacob Psantir, În memoria Zionului, rédigé à la veille du Congrès de Berlin, dans Evreii din România în texte istoriografice. Anthologie par Lya Benjamin, Bucarest, Hasefer, 2002, note de la p. 50. 36 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », loc. cit., dans Opere, IX, p. 302. 128 Synergies Roumanie n° 3 - 2008 pp. 121-128 Marta Petreu 37 Ibidem, p. 303. 38 Mihai Eminescu, « Dacă proiectul majorităţii… », dans Timpul, année IV, no. 149, 7 juillet 1879, dans Opere, X, p. 291. 39 Mihai Eminescu, « Evreii şi conferinţa », loc. cit., dans Opere, IX, p. 303. 40 Mihai Eminescu, « Ne e silă… », dans Timpul, année IV, no. 168, 1er août 1879, dans Opere, X, p. 306. 41 Mihai Eminescu, « Suntem în ajunul unei soluţiuni… », dans Timpul, année IV, no. 221, 7 oct. 1879, dans Opere, X, p. 330. 42 Petre P. Carp, Art. 7 din Constituţie, loc. cit., 28 sept. 1879, dans Discursuri, p. 96
Articles du Congrès de Berlin relatifs à la Roumanie et qui font de celle-ci une terre d'accueil applicable, entre autres, aux Juifs:
Article 44.
En Roumanie, la distinction des croyances religieuses et des confessions ne pourra être opposée à personne comme un motif d'exclusion ou d'incapacité en ce qui concerne la jouissance des droits civils et politiques, l'admission aux emplois publics, fonctions et honneurs ou l'exercice des différentes professions et industries, dans quelque localité que ce soit.
La liberté et la pratique extérieure de tous les cultes seront assurées à tous les ressortissants de l'État roumain aussi bien qu'aux étrangers, et aucune entrave ne sera apportée soit à l'organisation hiérarchique des différentes communions, soit à leurs rapports avec leurs chefs spirituels.
Les nationaux de toutes les Puissances, commerçants ou autres, seront traités en Roumanie, sans distinction de religion. sur le pied d'une parfaite égalité.
Article 45.
La Principauté de Roumanie rétrocède à S. M. l'Empereur de Russie la portion du territoire de la Bessarabie détachée de la Russie en suite du Traité de Paris de 1856. limitée à l'ouest par le thalweg du Pruth, au midi par le thalweg du bras de Kilia et l'embouchure de Stary-Stamboul.
Article 46.
Les îles formant le Delta du Danube ainsi que l'île des Serpents, le sandjak de Toultcha comprenant les districts (Cazas) de Kilia, Soulina Malimoudié, Isakcha, Toultcha, Matchin, Babadagh, Hirsovo, Kustendje, Medjidié, sont réunis à la Roumanie. La Principauté reçoit en outre le territoire situé au Sud de la Dobroutcha jusqu'à une ligne ayant son point de départ à l'Est de Silistrie et aboutissant à la Mer Noire au Sud de Mangalia.
Le tracé de la frontière sera fixé sur les lieux par la Commission Européenne instituée pour la délimitation de la Bulgarie."
"Le congrès de Berlin fut perçu par les peuples chrétiens balkaniques comme un « coup de poignard dans le dos », raviva le souvenir de la quatrième croisade et développa dans les Balkans un sentiment anti-occidental. Les musulmans, en revanche, ainsi que les minorités ottomanes , en furent soulagés et se montrèrent, en Bosnie-Herzégovine, de loyaux sujets des Habsbourg. Seule la Roumanie échappa à ces ressentiments : s'étant battue aux côtés des Russes et ayant perdu beaucoup d'hommes, elle dut tout de même abandonner à la Russie la Bessarabie méridionale, mais le congrès de Berlin lui attribua en échange les deux tiers nord de la Dobroudja, territoire un peu plus grand et où vivaient davantage de Roumains, et surtout reconnut définitivement son indépendance
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ARVCHIVES
Jacques Halbronn Histoire des Juifs. Emancipation. L'appartenance de facto et de jure
Halbronn Jacques TELE DE LA SUBCONSCIENCE (TéléProvidence)
2022
Jacques Halbronn Astrologie et question juive Le cycle Saturnien au prisme de trois "congrès des nations" 1878, 1919, 1948, liés à la question juive
Pour ceux qui s'intéressent aux grandes rencontres internationales, l'on peut observer une série de trois grandes rencontres espacées respectivement d'une quarantaine d'années (6x7) et d'une trentaine d'années (4x7)., dont la première est probablement moins connue mais dont nous avons eu l'occasion de traiter notamment au regard de la "solution" de la question juive, à savoir, le Congrès de Berlin de 1878 dénommé "Congrès des Nations" qui précéda de 40 ans le Congrès de Versailles qui concluait la Première Guerre Mondiale en 1919. On n'ergotera pas sur la "précision" des intervalles car nous sommes pour une astrologie d'observation 'à la louche" qui part de la Terre pour remonter au Ciel et non l'inverse. Le souci de précision brandi par bien des chercheurs en astrologie est de la poudre aux yeux et correspond à une certaine façade de scientificité qui ne saurait faire illusion car pour nous l'astrologie doit être bâtie à partir de ce que nous observons du monde terrestre et non du monde céleste des astronomes.(cf L'astrologie selon Saturne, 1994-1995 autour d'un cycle de 30 ans). I Le Congès de Berlin 1878 wikipedia: "Le congrès des Nations, ou congrès de Berlin, est une conférence diplomatique tenue à Berlin, du 13 juin au 13 juillet 1878, par les représentants des puissances européennes, à la suite des efforts de Benjamin Disraeli pour réviser le traité de San Stefano. "Après la victoire de l'Empire ottoman contre la Serbie en 1876 et la répression de l'insurrection bulgare d'avril 1876, le tsar Alexandre II, souverain de l'Empire russe, qui se voulait protecteur des sujets chrétiens du sultan, lui déclara la guerre en avril 1877. La guerre russo-turque de 1877-1878 se solda en janvier 1878 par une victoire russe. Les Turcs furent contraints d'accepter les conditions du traité de San Stefano, signé le 3 mars 1878, qui prévoyait l'indépendance des États chrétiens des Balkans, l'Empire ottoman ne gardant que la Thrace orientale en Europe, ce qui déplut au Royaume-Uni et à l'Autriche-Hongrie qui s'interposèrent pour contraindre la Russie à reconsidérer les termes du traité" A l'occasion de ce Congrès, la question juive fut abordée et il fut proposé à la Roumanie de servir de refuge pour les populations juives persécutées. Cela eut lieu en phase solsticiale.(Astrologie EXOLS) cf Jacques Halbronn "Les trois solutions ottomanes de la question juive: Algérie Roumanie, Palestine"
II Congrès de Versailles Ce Congrès qui se tint 40 ans après celui de Versailles, vit naitre la "Société des Nations; En 1917, la Grande Bretagne avait proposé (Déclaration Balfour) de prendre en charge la "solution" de la question juive, ce dont elle recevra mandat dans le cadre de la SDN en vue de la création d'u Foyer Juif (Jewish Home) en Palestine/ On retrouve une période "solsticiale" puisque le multiplicateur de Saturne est pair : 6x7 .
III L'Assemblée générale de l' Organisation des Nations Unies(ONU) novembre 1947 Au lendemain de la création de l'ONU, qui succédait à la Société des Nations, la solution de la question juive fut à nouveau débattue et cela conduisit au "partage" de la Palestine, suivi en mai 1948 de la déclaration d'indépendance de l'Etat Hébreu qui adopta le nom d'Israel, choix que nous avons eu l'occasion de commenter. Dans les trois cas, on est en phase solsticiale (au regard de l'astrologie EXOLS) L'intervalle de 30 ans (multiplicateur pair, 4x7) apporte une continuité par rapport aux deux autres dates, soit 70 ans (10x7) après Berlin. JHB 23 04 22
jacques halbronn La phase équinoxiale et la consécration du juifs Benjamin Disraeli Années 1876 1878)
Jacques Halbronn La phase équinoxiale et l’ascension du juif Benjamin Disraeli Années 1876-1878 Dans notre série consacrée aux liens positifs entre Jufaisme et équinoxialité, interessons nous au cas du grand ministre Juif britannique, Disraeli(1804-1881). En 1876, lors du passage de Saturne sur l’axe vierge Poissons, il est anobli par la reine Victoria et devient Lord Beaconsfield. Deux ans plus tard, en 1878, il sera l’instigateur de la conférence internationale de Berlin, à laquelle nous avons consacré une étude (. cf Jacques Halbronn « Les trois solutions ottomanes de la question juive: Algérie Roumanie, Palestine » Notice Wikipedia « Le congrès des Nations, ou congrès de Berlin, est une conférence diplomatique tenue à Berlin, du 13 juin au 13 juillet 1878, par les représentants des puissances européennes, à la suite des efforts de Benjamin Disraeli pour réviser le traité de San Stefano. »Après la victoire de l’Empire ottoman contre la Serbie en 1876 et la répression de l’insurrection bulgare d’avril 1876, le tsar Alexandre II, souverain de l’Empire russe, qui se voulait protecteur des sujets chrétiens du sultan, lui déclara la guerre en avril 1877. La guerre russo-turque de 1877-1878 se solda en janvier 1878 par une victoire russe. Les Turcs furent contraints d’accepter les conditions du traité de San Stefano, signé le 3 mars 1878, qui prévoyait l’indépendance des États chrétiens des Balkans, l’Empire ottoman ne gardant que la Thrace orientale en Europe, ce qui déplut au Royaume-Uni et à l’Autriche-Hongrie qui s’interposèrent pour contraindre la Russie à reconsidérer les termes du traité » A l’occasion de ce Congrès, la question juive fut abordée et il fut proposé à la Roumanie de servit de refuge pour les populations juives persécutées » Selon nous, la phase équinoxiale vise à relativiser les divisions , ce qui facilité les rencontres internationales. Elle confère notamment aux leaders juifs un certain charisme et une reconnaissance de leur importance par autrui.. Cette phase se distingue de la phase solsticiale en ce qu’elle conduit à une reconnaissance du rôle des Juifs par des tiers, comme dans le cas de la reine Victoria récompensant Disraeli en 1876. On insistera, à toutes fins utiles, sur le fait que cette période glorieuse pour Disraeli, tant au niveau national qu’international, se déroule pendant le passage de Saturne en signe mutable, ce qui montre bien que la période équinoxiale ne débute pas sur l’axe bélier-balance mais bien sur l’axe Poissons-vierge. Jacques Halbronn JHB 22 12 22
à
JHB 12 10 24
Jacques Halbronnn Theodor hertzka et Théodor herzl. d'étranges similitudes utopiques
Altneuland de Herzl et Freiland de Hetzka (1890)
Sur le web
Theodor Hertzkas' Freiland is a complicated machine with lots of teeth and wheels that even engage each other, but nothing proves to me that they could be put into operation. And even seeing Freeland clubs arise, I shall regard the whole thing as a joke.—Theodor Herzl, “Der Judenstaat”1Theodor HertzkaTheodor Herzl’s contemptuous remark on Theodor’s Hertzka’s Freiland (1890) is rather surprising when one compares his own novel Altneuland to it, as the two utopias share many themes and narrative structures, to say the least, and both utopias critique Vienna’s fin-de-siècle decadence. While Herzl’s Altneuland went on to become the world-renowned manifesto of Zionism, Hertzka’s Freiland enjoyed popularity only at the time of its publication. Herzl’s utopia is set in Palestine; Hertzka’s narrative takes place in the empty space of East Africa. If Altneuland oscillates between a vision of a sparsely populated Near East and a geopolitical action plan, Freiland seeks to inhabit previously unpopulated territory. Hertzka’s vision to found a new civilization on vacant land in Africa coincided with European colonialism and the surge of anti-Semitism in Vienna. In what follows, I investigate if Hertzka merely posits Freiland as a critique of Vienna’s fin-de-siècle culture or if he produces a viable alternative.Utopian fiction as a literary genre dramatizes the need for social change; these visions of a better society are meant to shatter and overcome society’s ideo-logical status quo. Yet narrative utopias are neither literature presenting fictional experiences nor social theory presenting totalities. Paradoxically, utopias achie"
wikipedia
"He studied at the universities of Vienna and Budapest, and in 1872 became a member of the editorial staff of the Neue Freie Presse of Vienna. In 1879 he founded the newspaper Wiener Allgemeine Zeitung, which he edited until 1886. He was a friend of Johannes Brahms.
Hertzka has been called the "Austrian Bellamy", because his novel Freiland, ein soziales Zukunftsbild[1] had a similar theme to that of Edward Bellamy's novel Looking Backward.
Though Hertzka was not a Zionist and his utopian vision was directed at human beings in general, Theodor Herzl acknowledged the influence of Hertzka on his own ideas in the opening chapter of his book Der Judenstaat, envisioning the creation of a Jewish state.
On notera que le Freiland de Hertzka se situe en Afrique Orientale, ce qui correspond à la proposition britannique "Ouganda".
Le Plan Ouganda, un Etat juif en Afrique noire
Ecrit par Olivier de Marliave - Auteur des "Terres promises avant Israël"
L’uchronie est un genre littéraire relevant de la fiction et qui consiste à réécrire l’histoire en imaginant les conséquences de la modification d’un événement précis. C’est donc un récit alternatif. Cette rubrique se propose d’appliquer ce principe à des grands moments de l’histoire juive.
Et si... l’établissement d’un État juif en Afrique noire avait vraiment eu lieu, comme cela fut un temps envisagé ? Mise en regard des faits historiques et d’un conte alternatif.
sur le web
QUAND L’OUGANDA ÉTAIT UN ESPOIR POUR LE PEUPLE JUIF
Tout a commencé à partir d’un roman. En 1890, paraît Freiland -traduit en français, en 1894, sous le titre « Terre libre, une image sociale de l’avenir », signé Theodor Hertzka. Ce journaliste de Budapest (1845-1924) était chargé de la rubrique économique au Neue Freie Presse de Vienne. Il fondera plus tard le Wiener Allgemeine Zeitung, alors qu’il s’était lié avec Theodor Herzlet qu’il militait dans les rangs de la cause sioniste. Son ouvrage décrit l’histoire de Juifs européens arrivant au port de Mombasa et qui se mettent en marche vers l’intérieur du pays (l’actuel Kenya) en soumettant les tribus masaïs, jusqu’à un haut plateau intérieur où ils créent la cité de Freiland. Cette utopie s’accompagne de descriptions précises de ce que pourrait être une colonie au type de développement calqué sur un modèle européen. Freiland serait entourée d’une nature richement exploitée, avec une faune sauvage à présent domestiquée, entourée de manufactures desservies par des voies ferrées, et le mont Kenya enneigé deviendrait même un vaste terrain de jeux pour les enfants ! Au-delà de ce scénario édénique, Hertzka défend un système social permettant un libre accès à la terre dans des collectivités se situant entre le capitalisme de la propriété privée et l’étatisation des biens de production défendue par les marxistes.
Le succès de ce roman fut tel qu’il aboutit à la création de l’association Freeland League (la « Ligue de la Liberté »), destinée à repérer un territoire qui pourrait être réservé à une population juive émigrée. Pour Hertzka, un petit groupe d‘hommes décides devait suffire dans un premier temps à jeter les bases de cette terre de liberté. Une expédition sera donc mise sur pied, mais l’étude envisagée sur les conditions de vie n’ayant pas été très poussée sur le terrain, elle sera de retour à la fin du mois de juillet 1894. Aucune suite ne lui sera donnée, mais tout va rebondir sous une forme bien différente, dix ans plus tard. En effet, le 23 août 1903, Theodor Herzl et ses compagnons Nordau et Greenberg, proposent aux six cents délégués du sixième Congrès sioniste de Bâle une option est-africaine dénommée « plan Nairobi ou plan Ouganda ». La controverse sera très violente pour Theodor Herzl durant cette ultime assemblée. Sur le papier, la proposition (soutenue par les Britanniques) réunit tous les atouts pour plaire : il s’agit d’allouer aux Juifs du monde un vaste territoire en Afrique orientale doté d’une certaine liberté administrative, religieuse et culturelle. Herzl croit sincèrement à cette solution de l’Afrique de l’Est, comme il le confie dans son Journal. Pour lui, « ce sera, pour la première fois depuis la diaspora, une quasi-reconnaissance de la nécessité d’aider le peuple juif en tant que nation ».
Dans une ambiance très tendue, mettant en évidence le clivage entre les « Territorialistes » et les « Sionistes » qualifiés de « palestino-centrés », le plan Nairobi est voté, par 295 voix contre 177, ce qui déclenche la fureur des délégués russes. Cette ambiance va exténuer Herzl, que certains accuseront de trahison à la cause non plus sioniste, mais tout simplement juive, alors qu’il voulait surtout sauver les victimes des pogroms russes sans perdre de vue le lointain objectif palestinien. Herzl a 49 ans, et il est déjà très fatigué par son hyperactivité ; il ne lui reste alors que six mois à vivre. La tentative d’assassinat de Max Nordau, fondateur avec Herzl de l’Organisation Sioniste Mondiale, le 19 décembre 1903 à Paris, illustre bien l’ambiance dramatique entourant les débats sur le projet Ouganda qui a radicalisé l’opposition des sionistes intransigeants. Un jeune étudiant russe de 27 ans, Zelig Luban, tente en effet d’assassiner Nordau en hurlant : « À mort Nordau l’Africain ». Luban rate son coup et échappe à Ia justice pour cause de déséquilibre mental.
Il se trouve que le secrétaire aux Colonies, le Britannique Joseph Chamberlain, avait lu le roman de Theodor Hertzka qu’il avait fortement apprécié. De plus, Chamberlain avait une réelle sympathie pour la cause sioniste, et les pogroms russes le révulsaient. En décembre 1902 il avait inauguré le trajet ferroviaire de la Uganda Railwayen compagnie de son épouse et, séduit par ces terres, il avait discuté quelques mois plus tard avec Herzl de l’opportunité que pourrait constituer une colonisation d’un territoire situé entre les actuels Ouganda et Kenya, au nord-est du lac Victoria. Et Chamberlain de vanter à l’infatigable Herzl cette zone au climat favorable, propre à la culture du coton et de la canne à sucre, et qui ressemblerait aux collines du Sussex, si ce n’est à un charmant parc anglais ! L’avantage d’un développement colonial ici pouvait, du point de vue de la chancellerie britannique, décourager les velléités territoriales allemandes, tout en rentabilisant la voie du chemin de fer. Le 25 janvier 1904, sir Clement Hill, directeur au Foreign Office, rejoint l’avis de Chamberlain pour préconiser la colonisation d’un territoire de quelque 5000 miles carrés couvrant précisément le plateau Uasin Ngishu de Nandi, au sud-ouest du mont Elgon, une zone avantageusement située près de la voie ferrée et du lac Victoria. Cette région en partie inconnue était gérée depuis 1895 par le British East Africa Protectorate. Le Parlement anglais débat de la question jusqu’au 20 juin, mettant face à face adversaires et partisans du plan. Les premiers font valoir qu’une colonie de l’empire ne peut en aucun cas devenir un territoire plus ou moins national, et qu’au mieux on pourrait attribuer à celle-ci un « gouvernement municipal ». La presse anglaise s’oppose plutôt à ce plan Ouganda. Dans le Times, Harry Johnston dénonce une affaire qui finirait dans le même ridicule que la tentative, dix ans auparavant, inspirée par Theodor Hertzka. Johnston représente une voix de poids dans ce débat car cet homme, explorateur et administrateur colonial sa vie durant, est un spécialiste des conflits ethniques, frontaliers et nationaux en Afrique. Il a longtemps défendu, avec le magnat anglais Cecil Rhodes, le projet avorté consistant à relier par le chemin de fer les possessions britanniques du nord au sud de l’Afrique, depuis Le Cap jusqu’au Caire. Autre opposition, sur place celle-là : le tout nouveau journal de Nairobi (créé en 1902), The African Standard, lance une campagne de presse contre « une invasion » qui aboutirait à la création d’un Jewganda.
Malgré tout, l’histoire se répète donc à dix ans d’intervalle lorsque, le 13 janvier 1905, arrivent à Mombasa trois hommes, au profil autrement plus professionnel que leurs prédécesseurs. Cette seconde expédition a été montée à l’initiative de Leopold Greenberg à l’aide de fonds privés et avec la participation inattendue d’Harry Johnston dont l’opinion, d’abord hostile à une solution est-africaine, a ensuite évolué. A la tête des experts venus étudier les conditions de vie de l’Est africain se trouve le major Alfred Saint Hill Gibbons, vétéran de la guerre des Boers. Il a exploré la zone mythique entre l’Égypte et le Congo, et a publié un grand classique de la littérature de voyage, Exploration and Hunting in Central Africa. À ses côtés, le Suisse Alfred Kaiser a lui aussi parcouru l’Afrique, depuis la Somalie jusqu’au Maghreb, et il parle couramment arabe et swahili. Mais surtout ce naturaliste a passé six ans à travers les déserts du Sinaï et du Néguev pour comprendre comment le « peuple juif » avait pu errer quarante ans durant, sous la conduite de Moïse, dans ces zones pour le moins inhospitalières ! Le troisième homme, tout aussi haut en couleur, l’ingénieur russe Nahum Wilbuschewitz, à peine âgé de 25 ans, avait déjà travaillé avec les Turcs pour des adductions d’eau dans le Golan. Plus tard, Wilbusch comme on l’appelait couramment, ouvrira à Haïfa le premier collège technique de l’Empire ottoman et il deviendra ensuite un magnat de la production d’huile végétale en lsraël. Son attirance pour la Palestine, qu’il avait parcourue à cheval, aurait faussé son jugement sur l’Afrique ; on l’accusera même d’avoir délibérément saboté cette seconde expédition Ouganda. Les explorateurs embauchent sur place un des meilleurs guides, Feradji qui, suprême référence, a servi aux côtés du fameux Stanley ; il dirigera une troupe de quarante porteurs, domestiques, cuisiniers et autres gardes. Pour professionnel qu’il se présente, Feradji commettra pourtant de grosses erreurs dans la logistique de l’expédition qui finira par manquer de vivres. Arrivé en train sur zone, le groupe a aussi le tort de se diviser pour mieux visiter ces terres, alors que des porteurs refusent d’approcher des tribus jugées agressives. On se répartit hommes, matériel et vivres, en se fixant un rendez-vous six jours plus tard. En fait, les trois hommes se perdent, Wilbusch s’égarant même durant une semaine supplémentaire. Des dissensions apparaissent aussi entre les explorateurs. A. H. Gibbons est supposé rendre un rapport de toute façon favorable : à son avis, ce haut plateau d’Uasin Ngishu est une des régions les plus agréables qu’il ait fréquentées en Afrique. Kaiser, lui, constate la présence de lions, et chacun observe les risques de maladies, d’épidémies de peste bubonique et de malaria endémique à proximité du lac Victoria.
En fait, le plan Nairobi échouera du fait de l’administration coloniale britannique qui voit d’un très mauvais œil la création d’une région autonome sur un de ses territoires. Cet argument, déjà opposé en 1894, est renforcé par l’idée que cette terre est-africaine est peu peuplée car peu fertile et inhospitalière. Au contraire, les partisans du plan appuient leurs arguments sur la disponibilité de cette vaste contrée. Leur raisonnement : puisque personne ne vit sur ces hautes terres, on pourra faire nos preuves et démontrer au monde entier de quoi le peuple juif est capable ! Tout cela viendra en discussion au septième Congrès sioniste de Bâle, à partir du 27 juillet 1905, un peu plus d’un an après la mort de Theodor Herzl. Ce congrès sera encore une fois dramatique dès le début, avec l’opposition de plus en plus violente entre les Sionistes, pour qui le seul horizon est celui de la Palestine, et ceux que l’on définit comme les Territorialistes. La Jewish Territorialist Organization (J.T.O.) verra, en effet, le jour à Bâle cet été 1905, à l’initiative d’Israël Zangwill, qui sera rapidement pris d’une véritable frénésie de projets à travers le monde."
Articles du Congrès de Berlin relatifs à la Roumanie et qui font de celle-ci une terre d'accueil applicable, entre autres, aux Juifs:
Article 44.
En Roumanie, la distinction des croyances religieuses et des confessions ne pourra être opposée à personne comme un motif d'exclusion ou d'incapacité en ce qui concerne la jouissance des droits civils et politiques, l'admission aux emplois publics, fonctions et honneurs ou l'exercice des différentes professions et industries, dans quelque localité que ce soit.
La liberté et la pratique extérieure de tous les cultes seront assurées à tous les ressortissants de l'État roumain aussi bien qu'aux étrangers, et aucune entrave ne sera apportée soit à l'organisation hiérarchique des différentes communions, soit à leurs rapports avec leurs chefs spirituels.
Les nationaux de toutes les Puissances, commerçants ou autres, seront traités en Roumanie, sans distinction de religion. sur le pied d'une parfaite égalité.
Article 45.
La Principauté de Roumanie rétrocède à S. M. l'Empereur de Russie la portion du territoire de la Bessarabie détachée de la Russie en suite du Traité de Paris de 1856. limitée à l'ouest par le thalweg du Pruth, au midi par le thalweg du bras de Kilia et l'embouchure de Stary-Stamboul.
Article 46.
Les îles formant le Delta du Danube ainsi que l'île des Serpents, le sandjak de Toultcha comprenant les districts (Cazas) de Kilia, Soulina Malimoudié, Isakcha, Toultcha, Matchin, Babadagh, Hirsovo, Kustendje, Medjidié, sont réunis à la Roumanie. La Principauté reçoit en outre le territoire situé au Sud de la Dobroutcha jusqu'à une ligne ayant son point de départ à l'Est de Silistrie et aboutissant à la Mer Noire au Sud de Mangalia.
Le tracé de la frontière sera fixé sur les lieux par la Commission Européenne instituée pour la délimitation de la Bulgarie."
"Le congrès de Berlin fut perçu par les peuples chrétiens balkaniques comme un « coup de poignard dans le dos », raviva le souvenir de la quatrième croisade et développa dans les Balkans un sentiment anti-occidental. Les musulmans, en revanche, ainsi que les minorités ottomanes , en furent soulagés et se montrèrent, en Bosnie-Herzégovine, de loyaux sujets des Habsbourg. Seule la Roumanie échappa à ces ressentiments : s'étant battue aux côtés des Russes et ayant perdu beaucoup d'hommes, elle dut tout de même abandonner à la Russie la Bessarabie méridionale, mais le congrès de Berlin lui attribua en échange les deux tiers nord de la Dobroudja, territoire un peu plus grand et où vivaient davantage de Roumains, et surtout reconnut définitivement son indépendance
JHB 08 10 24
1890-1902
restricted access Seeking Emptiness: Theodor Hertzka's Colonial Utopia Freiland (1890)
Ulrich E. Bach, 2011
Utopian Studies
Penn State University Press
Volume 22, Number 1, 2011
"Theodor Herzl once contemptuously remarked that he regards Freiland as a joke. This statement surprises if one compares his novel Altneuland (Oldnewland) to Theodor Hertzka's Freiland. To say the least, both utopias share many themes and narratives structures. While Altneuland (1902) became the world-renowned manifesto of Zionism, Freiland (1890) cherished popularity only at the time of its publication. Both novels are products of Vienna's fin-de-siècle modernism. Herzl's utopia is set in Palestine, Hertzka places Freiland in the empty space of East Africa. His vision of a new civilization in Africa coincided with European colonialism, nationalism and the surge of anti-Semitism in Vienna. In the following, the essay investigates if Hertzka merely criticizes the culture of fin-de-siècle Vienna, or, if he produces a unique alternative""
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