vendredi 22 avril 2022

jacques halbronn L'astrologie, écartellée entre le collectif et l'individuel, la santé et la maladie

Jacques Halbronn L’astrologie, écartelée entre le collectif et l’individuel, la santé et la maladie Il y a un adage qui veut que la santé reléverait d’une norme sociale alors que la maladie contribuerait à une approche individuelle. En effet, c’est la pathologie, l’accident, la crise qui nous font mériter un traitement particulier, spécial, du fait de choses qui ne sont arrivées qu’à nous, étant entendu que nous devenons renoncer à notre spécificité personnelle quand tout est rentré dans l’ordre. Or, l’astrologie s’est vue confrontée à une telle dialectique. André Barbault, il y a 60 ans, publiait De le Psychanalyse à l’astrologie (Ed Seghers), ouvrage dans lequel il tentait de démontrer que la structure même du thème natal, dans toute sa complexité, devrait prédisposer l’astrologie à s’attaquer à la complexité du psychisme individuel telle que la révélait la psychologie à l’encontre de la sociologie qui se situait dans le champ du général. En tant qu’historien de l’astrologie, il nous revient de réfléchir à l’émergence de telle ou telle technique faisant partie de la « tradition » astrologique. Nous avons déjà abordé les rapports Astrologie-Astronomie et Mythologie-Astronomie, venons-en, cette fois, aux rapports entre Astrologie et Médecine, sachant que ces divers mariages -et emprunts- n’auront pas nécessairement eu des effets positifs sur le « savoir » astrologique. Selon nous, la mise en place du « thème » tient à une focalisation sur des cas individuels et comme on a dit plus haut, la maladie, le malheur nous font sortir du rang par le bas comme le génie nous fait sortir du rang par le haut, ce qui était l’approche d’un Dane Rudhyar, désireux de trouver un usage au thème natal autre que celui relevant de la pathologie. Il y aurait là une instrumentalisation de l’astronomie puisque le thème est d’abord une « carte du ciel » sauf que la description des positions planétaire pour un instant T n’a en soi rien de scientifique mais n’est jamais qu’un constat, un cliché factuel et ponctuel. Bien pis, la carte du ciel instaure artificiellement des rapports entre les planétes du systéme solaire (voire avec les étoiles fixes) que l’on ne saurait qualifier autrement qu’artificiels. La carte du ciel, tout comme le nom des signes et des planétes appartiennent au méta-langage des astronomes et ces dénominations sont tout à fait interchangeables, ne relevant que de la convention et de l’arbitraire. On dira que l’astrologie dite « mondiale » n’est en revanche pas censée accorder la moindre importance à cette fameuse « carte du ciel », n,’en déplaise à l’astrologie « groupale » d’Yves Lenoble lequel entend concilier ces deux formes d’astrologie. Pour nous la formule ‘ »astrologie groupale » est censée indiquer à quel point l’astrologie travaille sur le collectif et non sur l’individuel. Mais là encore, il y a des écueils, dans les mesure où l’on doit distinguer entre le point de départ et le point d’arrivée. L’astrologie mondiale n’est pas censée nous dire comment tout se termine mais comment les choses commencent, ce qui correspond au clivage entre le féminin qui est aboutissement, accouchement et le masculin, conception, enclenchement. André Barbault ne semble pas avoir voulu s’en tenir à décrire les données premières et aura été tenté de spéculer sur le résultat final. Or, les historiens savent que ce qui arrive aurait pu ne pas arriver et que les mêmes causes ne produisent pas nécessairement les mêmes effets, le pire n’étant jamais certain et la situation actuelle en Ukraine aurait certainement pu être gérée différemment. En ce sens, le rôle de l’astrologue n’est-il pas justement d’éviter que les choses dégénérent en évitant les écueils, pour ne pas tomber de Charybde en Scylla? JHB 23 04 22

Aucun commentaire: