mardi 7 mars 2023

Une enquete autour de l'astrologie de Joelle de Gravelaine et Jacqueline Aimé. Réflexions de Jacques halbronn, soixante ans après

Pour la revue Janus (en 1963): une enquête » débat sur l’essentiel » de Joelle de Gravelaine et Jacqueline Aimé Réllexions de Jacques Halbron, soixante après. Réponses de Gilbert Cesbon, « Je suis choqué de lire un thème astrologique tellement travaillé et quo cerne la définition d’un être (…) Deux êtres auraient des âmes semblables alors je ne peux l’admettre A l’inverse, il est aussi inadmissible et dangereux que les magazines publient des horoscopes collectifs et que les lectrices crédules se jettent dessus et se croient « conditionnées » Réponses de Maurice Druon, « Ce n’est certainement pas pour rien que les planètes portent les mêmes noms que les dieux d’une mythologie qui était une symbolique bien détaillée de l’homme et des rapports de ce dernier avec l’univers (…) Pourquoi n ‘ y aurait il pas d’autres astres que les deux liminaires et dans des domaines moins immédiatement évidents, des influences plus subtiles mais aussi efficaces? » Réponses de Max Pol Fouchet, Je ne peux réprimer mon irritation contre l’astrologie de cuisine. Il ne se passe pas de semaine où, dans les journaux, je ne lise un horoscope qui m’est destiné (…) Max Jacob avait fait mon horoscope » Je l’ai malheureusement égaré mais je le regrette beaucoup car il y avait des choses assez troublantes en tout cas sur ma personnalité. Il est vrai que Max Jacob me connaissait mais tout de même cela allait plus loin, puisque de toute façon les plus sincères des hommes avancent, malgré tout,maqués Réponses de René Huyghe, Voilà pourquoi dans les ouvrages sur les types astrologique on a pu reprendre mes propres commentaires sur des peintres célébres (..) Pour moi l’astrologie est extrémement intéressante dans le monde des signes et de la symbolique parce qu’elle est exactement une symbolique de la psychologie collective alors que dans l’oeuvre d’art, nous sommes fascinés par la facture de la psychologie individuelle; surtout de son auteur » (..) Le danger et la grandeur de l’astrologie, c’est de manier des symboles dont la portée écrase souvent les astrologues et les étouffe. Mais c’est la chance de l’astrologie de reposer sur une symbolique collective qui a donc une amplitude extraordinaire » Réponses de Gabriel Marcel Mes conversations avec des astrologues m’ont permis de constater que le déterminisme astrologique n’est pas absolu. (…) Je ne suis pas du tout sûr qu’il y ait incompatibilité entre cette conception et une philosophie chrétienne au sens large (.) J’ai été impressionné par un certain nombre de faits qui me font hausser les épaules devant les gens qui écartent complétement l’astrologie. (…)Des hommes comme Bachelard et Jung ont, je crois, écrit sur l’astrologie et c’est à cette catégorie d’esprits que j’appartiens; Il y a une sorte de scientisme négateur qui me parait l’expression même de l’inertie intellectuelle » Nos commentaires Il apparait que ces personnalités voient l’astrologie en tant que phénoméne de société, ce qui reléve d’une forme d’éthnologie ou encore témoigne d’une linguistique décrivant un certain mode de fonctionnement. Il y est question au fond de l’outil astrologique comme on parlerait d’une assiette, d’une bouteille. Autrement dit, ici, l’astrologie n’est point perçue comme un champ de recherche, comme un chantier au sens archéologique du terme, comme un savoir restant à décrypter. On comparera cette enquéte avec le texte de Raymond Abellio, dans le même numéro (cf notre étude) lequel, au contraire, projette l’astrologie dans un avenir voué à nous révéler des clefs manquantes apportées par deux planétes restant à découvrir au delà de Pluton. Selon nous, la découverte de Pluton, attendue depuis la fin du XIXe siècle ( Fomalhaut, Manuel d’astrologie sphérique et judiciaire, 1897) et déjà alors désignée sous ce nom (cf Piobb cité dans La vie astrologique il y a 100 ans et années 30-50) aura marqué les astrologues des années 30 à 50, en ce que cette prévision se réalisera bel et bien en 1930.(cf Brunhubner) Que faut-il penser de cet éloge du « symbolisme » astrologique? Est ce une référence à la mythologie, aux signes zodiacaux, ce qui correspond à une facette baroque dont au XXe siècle, tant jean Pierre Nicola qu’André Barbault auront voulu s’émanciper, l’un avec le « RET »; l’autre avec l’indice cyclique?. Quant au débat sur astrologie personnelle et astrologie collective, il est clair que les gens en général connaissent mieux leur propre histoire que celle du monde, notamment sur le plan chronologique, c’est ce qui aura conféré aux études de thèmes une certaine préférence mais selon nous, l’astrologie n’a nullement vocation à aborder l’idiosyncrasie individuelles, et ce en dépit de l’instrumentalisation que l’on peut faire du thème natal. Nous ne voyons, en revanche, rien de scandaleux à admettre que nous soyons impactés à un moment donné par les mêmes forces, à grande échelle et nous dirons même que cela nous semble sain que les gens ne soient pas obnubilés par leur petit moi, comme disait Alex Ruperti, étant entendu qu’à une même question, à un même stimulus, plusieurs réactions peuvent tout à fait se manifester.

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