vendredi 28 juillet 2023

jacques halbronn Etudes nostradamiques Antoine Crespin ou l'arroseur arrosé, l'imitateur récupéré. L'édition Brind'amour 1996

:jacques halbronn Etudes nostradamiques Antoine Crespin ou l'arroseur arrosé., l'imitateur récupéré. L'édition Brind'amour 1996 Nous allons revenir sur un texte paru il y a près de 30 ans, du à la plume du regretté Pierre Brind'amour. (Titre Les Premières Centuries ou Prophéties (édition Macé Bonhomme. 1555). Edition et commentaire de l'Epitre à César et des 352 premiers quatrains. Ed Droz Avertissement Pierre Kunstmann 1996.) Dans son introduction, le chercheur québécois, peu avant sa mort, à propos d'Antoine Crespin:(pp. XXV-XXVI) voyait en cet auteur un imitateur laborieux de Nostradamus, lequel Crespin n'avait pas hésité à se présenter sous le surnom d'Archidamus (cf aussi Patrice Guinard http://nostredame.chez-alice.fr/nhalb92.html). Rappelons que nous avons été le premier à révéler le travail de Crespin, cette imitation des Centuries n'aura été signalée ni par Ruzo, ni par Chomarat, ni par Benazra dans leurs bibliographies respectives. La première remarque que nous ferons est la suivante: comment un tel "plagiat" (daté de 1572) a-t-il pu être ignoré au lendemain de la mort de Nostradamus (1566)? Comme nous l'avons montré dans nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus (Ed Ramkat 2002), On retrouve dans les "Prophéties à la puissance divine" des éléments figurant ou plutôt repris, dans les Dix Centuries, prétendument parues en 1568 chez Benoist Rigaud à Lyon et dont traitera longuement Guinard. La thèse de Crespin imitateur ne tient pas dès lors que cette édition à 10 centuries apparait comme antidatée et pour cause, puisque dans les années 1588 89, on ne trouve aucune édition des trois dernières centuries, censées constituer le second volet des Centuries! D'aucuns se dépécheront pour parler de quatrains "manquants" puisque selon eux attestés 20 ans plus tôt (cf notamment Robert Benazra,Répertoire Chronologique Nostradamique, 1990 Préface de Jean Céard lequel faitt partie du "Comité de publication des textes littéraires français" chez Droz). On est là dans un labyrinthe et l'on a besoin d'un fil d'Ariane qui fait terriblement défaut à ceux qui s'y sont risqués. Pour Brind'amour, les Prophéties de Crespin vont l'accompagner tout au long de son édition "critique" même s'il s'en sert parfois comme repoussoir au lieu d'envisager que son texte ait pu être "amendé" pour la circonstance. Tout dépend en effet de quel point de vue l'on se place, quel parti on adopte dans la polémique autour de Crespin. En tout cas, Brind'amour aura pris pour argent comptant ce cadeau empoisonné et si l'on parle ici de cadeau, c'est que l'on se demande dans quelles conditions, il en a pris connaissance, lui qui n'en dit mot dans son Nostradamus astrophile de 1993.(pp/ 55-56) signalant en passant(en 3 lignes) que Chomarat dans sa Bibliographie Nostradams recense 17 publications sous ce nom. Pas question ici , pour Brind'amour, à ce stade, de traiter du contenu des dites pronostications mais simplement de l'emprunt "Archidamus). Entre temps, juste avant sa mort, Brind'amour, à la différence de Chomarat et Benzara, aura réalisé tout ce que Crespin aurait emprunté aux Centuries. Eureka! En revanche, il n'avait pas réalisé, sur ces mêmes bases bibliographiques, que le quatrain IV, 46, faisant partie intégrante de l'édition "Macé Bonhomme" était dicté par les circonstances propres au temps de la Ligue! Voyons donc comment en 1995, Brind'amour sera parvenu, in extremis - c'est le cas de le dire- à appréhender l'apport de Crespin! Brind'amour note toutes sortes de divergences avec l'édition 1555 et constate que cela s'apparente parfois aux éditions centuriques des années 1580. On se demande d'ailleurs comment Brind'amour sera parvenu à établir la relation entre la production de Crespin et celle qu'il attribue à Nostradamus! En outre, il ne se demande pas si le texte de Crespin n'est pas plus cohérent que celui des Centuries, ce qui inverserait le processus influentiel. Selon nous, comme nous l'avons montré dans notre Post doctorat sur la naissance de la critique nostradamique au XVIIe siècle (EPHE 2007);kes dites Prophéties de Crespin sont antidatées tout comme l'Androgyn de 1570 lequel se référe obligeamment aux Centuries..propheties.it http://www.propheties.it › biblio L'androgyne né à Paris le 21 juillet 1570 illustré des vers latins de Jean Dorat, ... avec la traduction d'iceux en françois par Chevigny" En fait, l'on peut se demander si Brind'amour a étudié les rapports de Crespin non pas seulement avec les "premières" Centuries mais avec l'ensemble de dix centuries dont nous pensons qu'il ne se constitua qu'autour de 1590.En 2002, nous en étions resté à la thèse d'une parution posthume des Centuries puisqu'il n'existait aucun document antérieur à 1569 concernant une quelconque parution du premier volet des Centuries. Ce n'est que par la suite, nous avons réalisé que Crespin avait développé une forme d'antijudaisme que l'on retrouvait dans certains quatrains (cf notre communication au congrès mondial des études juives 2005 ("Fortune du prophétisme d’Antoine Crespin Archidamus") Brind'amour note certaines tonalités antijuives qu'il juge tout à fait incompatibles avec le positionnement de Nostradamus sans s'apercevoir que les dits passages auront bel et bien "contaminé" certains quatrains comme ce quatrain "Roy de Bloys en Avignon régnes"(cf notre étude .L’hypertexte centurique des années 1590) lequel condamne la trop grande tolérance du pape envers "ses "Juifs,en Avignon. Apparemment, Brind'amour n'aura pas pris la mesure de l'article de Chantal Liaroutzos dans RHR , 5 ans avant notre propre texte) Les prophéties de Nostradamus : suivez la guide Réforme, Humanisme, Renaissance Année 1986 23 . Brnd'amour aurait compris que les faussaires, les faiseurs de quatrains n'avaient pas trop de scrupules pour remplir les "cases" avec à peu près n'importe quoi.§ Nos travaux sur le syncrétisme ont montré qu'assez vite des clivages majeurs cessent d'être perçus comme dans l'Ancien Testament à propos du schisme entre les maisons d'Israel et de Juda, au lendemaine de la mort du roi Salomon. Rien ne semble plus incompatible. l'ignorance du fait de la méconnaissance des anciens cliaages est la meilleur assurance d'impunité pour le syncrétisme JHB 25 07 23

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