vendredi 7 juillet 2023

Jacques Halbronn La réception du Centiloque au XVIIe siècke en France, de Nicolas Bourdin à Jean Bapstiste Morin

jacques halbronn La réception du Centiloque au XVIIe siècle en France, de Nicolas Bourdin à Jean-Baptiste Morin Cette étude fait pendant en quelque sorte à notre post doctorat "Le dominicain Jean Giffré de Réchac (alias de Ste Marie) et la naissance de la critique nostradamique en France au XVIIe siècle (EPHE Ve section, 2007) En effet, la dimension critique est également flagrante chez un Moiin de Villefranche quand il publie en 1654, peu avant sa mort, ses Remarques Astrologique ou le Commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas Bourdin.deux ans avant 'ECLAIRCISSEMENT DES VERITABLES QUATRAINS DE MAISTRE MICHEL NOSTRADAMUS... Grand Astrologue de Son Temps, & Specialement pour la Connoissance des Choses Futures" de notre dominicain.(paru anonymement, souvent faussement attribué à un certain Etienne Jaubert) Le dit siècle, en effet, se caractérise par l'éveil d'un certain esprit critique, dans la ligne d'un Descartes et d'un Spinoza. Dans le domaine de la critique astrologique, il importe de citer l'oeuvre d'un Johannes Kepler, d"ailleurs référé par Bourdin. et mis en cause par Morin.apparait comme une oeuvre de référence à l'instar des Centuries de Nostradamus. Nous avons consacré deux études au Centiloque en 1975 et en 1993 autour de Morin et de Bourdin;les Remarques déjà citées et le Centilogue de Ptolomée ou la seconde partie de lUranis (avec en postface Etudes autour des éditions ptolémaïques de Nicolas Bourdin (1640-1651) Ed Trédaniel. On se concentrera ici pour commencer sur l'aphorisme 50 signalé par Nostradamus, auteur mentionne par ailleurs, par le dit Morin et son traitement par nos astrologues français. "Il faut surveiller avec soin chacun des 119 conjonctions des planétes car c'est par elles que l'on acquiert la connaissance des forces mystérieuse qui produisent dans le monde la génération et la corruption" Julevno nous explique comment l'on est parvenu à ce chiffre: (p. 27) ' Les sept planétes conjointes successivement l'une avec l'autre forment 21 conjonctions , puis conjointes ensuite par trois font 35 conjonctions puis par 4 forment 35 conjonctions puis par 5 font 21 autres conjonctions et enfin par 6 forment 7 conjonctions, au total 119 conjonctions (voir aussi l'explication de Bourdin du même ordre) Nostradamus cite le Centiloque à deux reprises, la première (p. 11) Nostradamus se référe en latin au 4e aphorisme (en fait le 5e). "Potest qui sciens est etc"," Celui qui connait la nature des astres peut facilement en détourner les mauvais en sachant se mettre en garde contre leur maléfique influence avant qu'elle ne se manifeste" (traduction Julevno), la seconde fois sans numéroter l'aphorisme 50 (p. 42) à propos des 119 conjonctions. Passons aux "remarques " de Morin sur le dit aphorisme ainsi commenté: Morin n'admet pas que les planétes les plus lentes aient de plus grands effets. "Aucun bon astrologue, assure Morin, ne dira que Saturne ou Jupiter causent de plus grands effets que le Soleil ou la Lune" Morin, se veut astrologue et théologien comme d'illeurs Nostradamus; un siècle plus tôt, Morin affirme ainsi que " La Sapience divine a fait toutes les planétes et les étoiles fixes pour affectera principalement la Terre, qui est le domicile de l'homme (...) Ce qui paraitra clair au jour du Jugement quand Dieu mettant fin à la génération des hommes tous les mouvements cesseront, comme il est prédit en plusieurs endroits de la Sainte Ecriture à laquelle tous les Coperniciens doivent croire s'ils sont Chrestiens" L'outil des grandes conjonctions, comme le montre Bourdin dans le commentaire du dit aphorisme, est de permettre à l'astrologie de baliser l'Histoire bien moins que de prévoir ce qui va advenir, du fait du manque de recul.(p. 157) Cette approche se situe aux antipodes d'une astrologie qui attend des effets immédiats des conjonctions: " Bourdin écrit " Que si ces grandes causes des événements signalez les ont précédez de plusieurs années l'on ne s'en doit pas estonner si les corps céleste n'opèrent pas en un instant mais avec le temps nécessaire à la disposition de la matière affectable" Au demeurant, Nostradamus, dans une publication du début des années 1560, cite l'aphorisme 50 du Centiloque à l'appui de son travail sur les "grandes conjonctions".. (sur le Centiloque attribué à Ptolémée (cf Richard Joseph Lemay, Beyrouth, 1962 sur l'auteur présumé du Centiloque "Abu Maʻshar and Latin Aristotelianism in the Twelfth Century: The Recovery of Aristotle's Natural Philosophy Through Arabic Astrology" Passons à présent à quelques exemples frappants de dissensions entre ces deux astrologues ainsi qu'avec un Kepler dans les Remarques Astrologiques, toujours autour d'aphorismes du Centiloque. Morin n'hésite pas à pointer les "fautes" de son confrère, Marquis de Vilennes, ce dont il annonce s'en expliquer dans son Astrologia Gallica dont il a le manuscrit sous les yeux; Il s'en prend également à Cardan.(Aphorisme VII) et aux astrologues arabe (Aphorisme XIV): 'toute la doctrine des Arabes pour les interrogations faites indépendamment de la figure natale est vaine, fausse, trompeuse et diabolique" A l'aphorisme XVII, Morin- en jouant sur les mots, Mor déclare que Bourdin bâtit ses maisons sur un sable mouvant" A l'aphorisme XX,Morin met en avant l'argument des deux hémisphères contre le raisonnement de Bourdin cherchant à valider l'attribution de tel signe à telle partie du corps:" En la partie australe,il suivrait que la Balance dominerait la tête"Morin n'épargne pas les aspects de Kepler tout en proposant pour sa part le semi sextile et le quinconce(p. 119) Morin à propos des astrologues arabes et indiens constate qu'ils ont "péché à pousser leur science jusqu'où elle ne pouvait aller" JHB 07 07 23

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