Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
vendredi 15 septembre 2023
jacques halbronn Epistémologie. Erreur ponctuelle er erreur chronique.
jacques halbronn Epistémologie. Erreur ponctuelle et erreur chronique.
L'erreur ponctuelle ne dure qu'un instant, comme dit la chanson à propos du Plaisir d'Amour mais peut avoir des conséquences durables, à long terme, notamment quand cela conduit au meurtre, au viol, à l'accident. Inversement, certaines erreurs, qui sont finalement des errances, sont susceptibles de perdurer et de se renouveler indéfiniment, d'où la formule Errare humanum est, perseverare diabolicum. La question épistémologique et éthique qui se pose est celle de la gravité de ces deux types d'erreur. Sur le thème de l'erreur, nous renvoyons à notre Eloge de l'erreur; (1990) et rappelons que nous avons consacré beaucoup de temps aux contrefaçons qui sont des erreurs persistantes non pas seulement quant à leurs auteurs mais aussi et surtout à ceux qui leur ont emboité le pas et ont donc prolongé leur impact d'autant.
Au niveau juridique, le probléme se pose : quelle condamnation, quel chatiment pour l'erreur d'un instant fatal? Et comment sanctionner une faute qui se sera déployée dans le temps, non seulement quant à ses effets mais aussi quant à ses causes, ses mobiles. On oppose volontiers ce qui a été prémédité, plus ou moins longuement préparé, à ce qui a été un instant (instantané.(Augenblick, le temps d'un clignement de l'oeil) d'une seconde. Le crime de Cain - à en croire la Bible -reléva de l'instantané, la Shoah s'était installée dans la durée. La crucifixion de Jésus (selon les Evangiles) s'inscrit dans une très courte durée effective mais son instrumentalisation aura traversé les siècles.
L'erreur ponctuelle peut donner lieu à des regrets dans la mesure où il s'en fallut de peu qu'elle eut pu être évitée tandis qu'une erreur pleinement assumée de bout en bout, prolongée sur le long terme, serait vécue tout autrement voire tout à fait justifiée, légitimée. Mais n'est il pas justement plus facile de prouver l'erreur ponctuelle, accidentelle - qui reléve d'un déraillement - que de dénoncer une erreur séculaire comme dans le cas de l'antijudaisme, de l'antisémitisme, des persécutions même si les pogroms ne durent que peu de temps.? Il est en tout cas des "erreurs" qui s'instituent, qui revêtent un caractère, sont chargées d' un poids identitaire et qui sont d'ailleurs vouées au déni comme le génocide arménien de 1915.
On aura compris que dans bien des cas, il peut être tentant de glisser d'un type d'erreur à l'autre et ce, dans les deux sens. Ce qui n'était au départ qu'accidentel peut accéder à une dimension emblématique et ce qui fut le résultat d'une tendance profonde de la société -comme le colonialisme - peut être présenté comme une erreur de parcours...
JHB 15 09 23
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