Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
lundi 21 juin 2021
jacques halbronn L'hypertexte centurique des années 1590
ESPACE NOSTRADAMUS
NOSTRADAMICA
ANALYSE
57
L’hypertexte centurique des années 1590
par Jacques Halbronn
Selon nous, c’est en se situant à la fin du règne d’Henri III et au début de celui d’Henri IV, qui débuta officiellement en 1589, à la mort du dernier roi Valois, que certains quatrains font sens. Considérons le quatrain 25 de la IIIe centurie :
Qui au royaume Navarrois parviendra
Quand de Secile & Naples seront ioints
Bigorre & Landes par Foyx, Loron tiendra
D’un qui d’Hespaigne (Espagne) sera par trop conjoint
P. Brind’amour l’explique ainsi :
“Celui qui parviendra au trône de Navarre, quand ceux de Sicile et de Naples seront unis, il tiendra le comté de Bigorre et des Landes depuis Foix et Oloron, lui qui sera par trop allié à l’Espagne.”1
Lisons aussi son commentaire :
“Le comté de Foix appartenait, au moment où Nostradamus écrit ces vers à Henri II de Navarre ; il pouvait donc servir de base à une invasion du comté de Bigorre et des Landes.”
En fait, Brind’amour s’interdit, par principe, de placer le contexte des quatrains au delà des années 1550 (“au moment où Nostradamus écrit ces vers”) et tout lui est bon pour proposer une référence. Or, il nous semble que le dit quatrain oppose avant tout la Navarre et l’Espagne - Espagne dont Brind’amour ne dit rien dans son “commentaire”.
Certes, on trouve chez Crespin (“A la maison de Monsieur de Tavannes”) la forme :
“Qui au Navarrois parviendra, quand de Sicile & Naples seront ioincts”2, mais on ignore si la suite du quatrain était déjà parue sous la forme susmentionnée. Dans ce cas, on aurait interpolé “royaume”.
Il pourrait s’agir, au prix d’un remaniement du quatrain d’origine d’une menace lancée au nom de Philippe II, l’homme de l’Invincible Armada (1588), roi de Naples et de Sicile, depuis 1580, contre les territoires contrôlés par Henri de Navarre (pas Henri II de Navarre mais le futur Henri IV, né en décembre 1553, presque jumeau de César de Nostredame) - qui était comte de Foix et de Béarn, auquel Bigorre est rattaché - et qui pourraient passer sous le pouvoir espagnol, de par leur situation géographique limitrophe. Elle se présente comme quelque chose qui n’a pas encore eu lieu, au futur, ce qui est le propre même d’une prophétie post eventum sauf bien entendu à attribuer à MDN des dons prophétiques extraordinaires, à ce détail près que cette prophétie ne s’est pas réalisée et qu’elle ne fut de circonstance que pendant une période relativement brève. On notera qu’en 1555, Charles Quint, était encore empereur d’Allemagne - il n’abdique qu’en 1556 - et que la description qui est ici donnée correspond mieux aux possessions de son fils. Ce texte semble difficilement, on l’avouera, pouvoir dater de 1555. Or, on l’y trouve bel et bien.
Il y aurait là un avertissement à Henri de Navarre qui est du même type que celui que l’on trouve en IV, 46 : “Garde toi Tours de ta proche ruine”. Si l’on admet que des quatrains appartenant aux 53 premiers de la IV étaient déjà attestés en 1572, on conçoit que ces mêmes quatrains et même ceux de la IIIe centurie aient été depuis encore remaniés. En tout état de cause, un tel quatrain faisant sens dans le cas d’Henri IV.
A propos de remaniement, il ne s’agit parfois que de changer un verset voire un mot, en gardant le reste. Il ne faut donc pas chercher systématiquement d’unité dans un quatrain, quand celui-ci a pu subir une interpolation. C'est une affaire d’économie.
C’est ainsi3 que le 18e quatrain de cette même Centurie IV connaît une variante dans l’almanach de Marc Coloni pour 1582, où la formule “princes ignorants” est remplacée par “Grand pontife”, le reste étant inchangé. Or le terme édict ne convient pas pour le pape mais il eût été trop compliqué de remanier le verset, on l’aura donc laissé tel quel.
D’un côté, la version présentée de Marc Coloni :
Des plus lettrez dessus les faicts celestes
Seront par le grand Pontife reprouvez
Promis d’edict chassez comme celestes
Et empoignez là où seront trouvez
De l’autre celle figurant dans le canon nostradamique :
Des plus letrés dessus les faicts celestes
Seront par princes ignorants réprouvés
Punis d’Edit, chassés comme scelestes
Et mis à mort la où seront trouvés
Les versets 1 et 3 n’ont pas été retouchés.
Signalons aussi le cas de II, 14 :
A Tours, Gien, garde feront yeux pénétrants
Faut-il préférer la leçon “Jean” (Macé Bonhomme) ou la leçon “Gien” (dans l’exemplaire 1605, B. Rigaud, Utrecht, Budapest) ? Ou bien a-t-on par la suite changé “Jean” en “Gien”, sur la Loire, non loin de Tours, pour les besoins de la cause ? Il semble que l’édition dite Macé Bonhomme 1555 ait préservé une version plus ancienne, ce qui nous permet de prendre conscience de l’ampleur des retouches qui peuvent en fait n’affecter qu’un mot.
P. Brind’amour, qui répertorie les éditions comportant une variante ou l’autre4, nous restitue vraisemblablement la signification initiale de ce “Jean” :
“La tour Saint jean à l’entrée du port était l’un des points élevés de Marseille. Le quatrain s’inspire peut-être de la réception que reçut le pape Clément VII et sa nièce Catherine de Médicis dans cette ville en 1533.”
De fait, dans les premières centuries, Marseille est souvent mentionné directement ou sous la forme de Phocée. On serait donc passé de “La tour (saint) Jean” à “A Tours, Gien.... ”. On voit qu’il ne suffit pas de resituer l’origine du quatrain mais de saisir les retouches qu’on a pu lui faire subir par la suite.
En ce qui concerne les mots mis en majuscules, là encore, il faut bien comprendre que la marge de manoeuvre de ceux qui voulurent recourir à un tel procédé était sensiblement limitée. Ne pouvant ou ne voulant plus remanier le texte, une solution consistait à constituer un hypertexte. Cela signifie que l’on ne peut que souligner de la sorte des mots déjà présents, et sur la masse des quatrains la tâche peut certes être envisagée encore que l’on puisse ne pas trouver le mot adéquat et dans ce cas on se reporte sur un terme approchant, soit phoniquement, soit sémantiquement. Pourquoi, par exemple, avoir - mais cela ne concerne il est vrai que les Présages (septembre 1565), mis en majuscules5 - le mot TOLANDAD, anagramme de François d’Andelot (1521 - 1569), un réformé, frère de l’amiral de Cologny, tué lors de la Saint Barthélémy (1572). C’est certainement un pis aller qui ne concerne évidemment plus Dandelot.
Et pourquoi le mot BRANCHES (ANRECH) figure-t-il dans certaines éditions, sous la forme majuscule, et pas dans d’autres ? A ce propos, il semble bien que Branches ait été considéré comme un quasi-anagramme de Henri, à rapprocher d’un autre anagramme CHIREN, également souvent mis en majuscules mais existant déjà précédemment en minuscules. Mais de quel Henri s’agissait-il à l’origine à part Henri III, à partir de 1574 à moins qu’il ne s’agit du père de celui-ci, Henri II, mort en 1559 ? On trouve aussi, pour Henri, ANICR, dans le Janus Gallicus, en majuscules, déformation de aisné. Cette fois l’hypertexte va jusqu’à modifier le texte original mais c’est une exception.
Un tel hypertexte constitué de quelques dizaines de mots ainsi sortis du rang est censé plaquer un discours qui fait sens pour les lecteurs d’une certaine époque.6
Bien entendu, les éditions ne comportant pas de mots en majuscules peuvent être considérées comme antérieures à l’époque où cette pratique se développait. C’est ainsi que l’édition d’Anvers (1590) ne comporte encore aucune présentation de ce type. Un cas assez remarquable est celui de l’exemplaire de Budapest d’une édition Antoine du Rosne 1557 qui ne comporte en sept centuries qu’une seule occurrence de ce type en I, 16.
Faulx à l’estan ioinct vers le Sagittaire
Et son hault AUGE de l’exaltation.
Une autre bizarrerie tient au fait que certaines éditions ne comportent pas les premiers mots en majuscules, à la première centurie, comme ce BRANCHES et cet AUGE dont il a été question. C’est le cas notamment de l’édition datée de 1605 (type Modèle Du Ruau, MDR) et qui pour nous est la plus complète et la moins corrompue. On ne trouve d’ailleurs dans cette édition 1605 aucun mot mis en majuscules pour la première Centurie et c’est aussi le cas pour le Janus Gallicus. En revanche, on en trouve dans les Présages de cette même édition. Quant à l’édition Benoist Rigaud 1568, les majuscules de la Centurie I figurent bel et bien.
En tout état de cause, il nous semble bien que toute édition comportant ne serait-ce qu’un mot en majuscule, en dehors du premier mot de chaque Centurie, appartient à une période qui ne saurait être antérieure à 1590. Cela ne signifie pas que ces éditions ne sont pas conformes à des éditions antérieures mais elles ont été retouchées pour inclure un hypertexte ou du moins sont marquées, peu ou prou, par des éditions le comportant. A noter que l’édition de Cahors, datée de 1590, et la première à comporter deux volets, à cette époque, comporte des mots en majuscules (comme BRANCHES en I, 2). Ce procédé pourrait en fait caractériser la dernière décennie du XVIe siècle et le début du siècle suivant. On voit que la période qui marque les éditions antidatées (1555, 1557, 1568) se situe après 1590 et est contemporaine du Janus Gallicus (1594 et réédition parisienne, sous un autre titre, en 1596).
Quel est le message composé par ces mots ainsi soulignés par le procédé des majuscules ? Le fait que cet hypertexte figure également dans des éditions à 4, à 7, à 10 centuries voire dans les Présages, peut poser problème en ce qu’il risque d’être tronqué.
En fait il semble bien que ces mots en majuscules renvoient à des versets, à des quatrains : non pas à ceux où ils se trouvent mais à d’autres comportant les mêmes mots.
Prenons un cas qui semble avoir défié jusqu’à présent la sagacité tant des interprètes que des historiens du texte centurique, à savoir la forme CAR PAR NERSAF.
VIII, 67
PAR CAR NERSAF, à ruine grande discorde
Ne l’un ne l’autre n’aura élection.
Il faut lire “Cardinal de France (anagramme Nersaf) apparaîtra”, formule qui apparait en clair en VIII, 4.7
On pourrait d’ailleurs associer cette formule avec une autre qui revient aussi à plusieurs reprises : “Roy de Bloys en Avignon régner”, dans cette même centurie VIII (quatrains 38 et 52) d’autant qu’on a aussi “Le grand Chyren se saisir d’Avignon” (IX, 41). Or GRAND et CHIREN / CHYREN (anagramme d’Henri) figurent dans lot des mots mis en majuscules, encore qu’Avignon ne soit pas mis en majuscules mais est obtenu en recherchant un quatrain comportant certains mots sous cette forme. Certes la formule “Roy de Bloys en Avignon régner” est-elle déjà attestée par Crespin (cf. infra), lequel d’ailleurs au début des années 1570 avait encouragé Charles IX à intervenir à Avignon laquelle rivalisa avec Rome au XIVe siècle, en tant que siége de la papauté et fait partie des territoires pontificaux.
A noter que par “Roy de Bloys”, il faut entendre “roi natif de Blois” comme l’indique un autre quatrain X, 44 :
Par lors qu’un Roy sera contre les siens
Natif de Bloys subjuguera Ligures
Si en ce qui concerne les éditions à sept centuries, nous pouvons comparer avec les éditions parisiennes pour vérifier que tel quatrain existait bien avant 1590, en revanche, pour les centuries VIII-X, notre seul recours est Crespin, avec ses Prophéties dédiées à la Puissance Divine (Lyon, 1572), lesquelles ne comportent que quelques extraits des dites Centuries. Rien n’empêche de penser dans ce cas qu’une formule comme CAR PAR NERSAF n’ait pas existé avant les années 1590. On trouve certes chez Crespin “Le Roy de Bloys dans Avignon régner” (au Pontife romain) mais non le verset “Cardinal de France apparoistra”. Rappelons que selon nous Crespin pourrait avoir inspiré les Centuries VIII-X en les mettant sur le compte de MDN8 et les faisant précéder d’une nouvelle mouture de l’Epître à Henri II, postdatée de 1558.
Le fait d’avoir mis en lettres majuscules la forme CAR PAR NERSAF souligne qu’il existe alors un enjeu lié à l’élection d’un pape français. On brandit là la menace d’un nouveau schisme, lié, rappelons-le, à la présence simultanée de papes à Rome et à Avignon, avec éventuellement en perspective la présence française tant sur le siège pontifical qu’à l’Empire, d’où le terme de DUUMVIRAT, mis en majuscules. La période des années 1590 - 1591 est favorable à de telles spéculations : en 1590, le 27 août, Sixte Quint mourrait, remplacé par Urbain VII, qui meurt la même année, le 27 septembre, au bout de 12 jours de règne. On est dans une période où les papes règnent très peu de temps : Grégoire XIV du 8 décembre 1590 au 16 octobre 1591, Innocent IX, du 3 novembre 1591 au 30 décembre de la même année.
Autant, l’on peut toujours discuter de la date de tel ou tel quatrain, autant la mise en place d’un hypertexte est-elle un phénomène, qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas en place avant 1590. Au delà de la signification du dit hypertexte, on peut conclure que toute édition centurique datée d’un élément hypertextuel est postérieur à l’assassinat d’Henri III, en 1589 par un moine, devant Paris. En tout état de cause, nous avons là un document à analyser et à décrypter qui semble avoir échappé aux nostradamologues de tout poil. Et est-ce que cet hypertexte est déchiffrable sans les Présages et les centuries XI-XII ? Dans ce cas, il aurait été à l’origine associé à une édition de type Modèle Du Ruau, à laquelle appartient l’édition datée de 1605 - et dont le Janus Gallicus serait le commentaire - la seule à inclure ceux-ci et les autres éditions ne comporteraient, partiellement, cet hypertexte que parce qu’elles en dériveraient mais sans en assumer nécessairement la signification.
En pratique, il est peu d’éléments qui ne se retrouvent déjà dans les Centuries I-X : signalons cependant la mention de la Savoie, sous l’anagramme transparent EIOVAS, celle des Bourbons, à partir d’un quatrain qui probablement à l’origine concernait un certain Du Bourg, la mention de TOLANDAD qui pourrait désigner la Lorraine par son ancien nom de Lotharingie, Lot étant l’inversion de Tol (cf. nos annexes). Toute l’astuce consiste à pouvoir revenir vers le même signifié au travers de divers signifiants, de trouver des équivalences, des synonymies de façon précisément à pouvoir constituer un hypertexte avec une matière déjà existante. Mais c’est aussi une façon de procéder par allusion comme lorsque Venise est désignée par Hadrie. C’est d’ailleurs tout le travail du versificateur - et les dictionnaires de rimes sont là pour ça - que de concilier son propos avec l’exigence de la rime. C’est probablement ces contraintes qui confèrent au texte centurique son caractère quelque peu décalé.
On ne peut exclure que chaque édition ait remanié son hypertexte. Le cas de l’édition Macé Bonhomme 1555 (Bib. Albi) est significatif. Le quatrain 96 de la Centurie III y comporte deux voire trois mots mis en majuscules que l’on ne trouve pas dans d’autres éditions des Centuries :
Chef de FOUSSAN aura gorge couper
Par le ducteur du limier & levrier
Le faict patré par ceux du mont TARPEE
Saturne en Leo XIII de Février
Seuls les mots en majuscules comptent ici et en dehors du contexte originel du quatrain. FOUSSAN, ici, pourrait désigner Phocée, c’est-à-dire Marseille, même si au départ cela désignait une ville d’Italie.
On ne peut d’ailleurs exclure que ces hypertextes n’aient été ainsi mis au service de camps opposés. C’est ainsi que la seule édition de notre corpus qui mette MENDOSUS ou MENSODUS en majuscules est, en dehors du Janus Gallicus, celle datée de 1605, ce n’est même pas le cas de l’édition Chevillot.
MENDOSUS IX, 45
MENSODUS (sic) IX 50
Faute donc de pouvoir supprimer cette mention présente à quelques quatrains d’intervalle, se référant aux Bourbons, il semble que l’on ait préféré ne pas la souligner, ce qui est tout de même assez significatif, surtout. Ajoutons que les Présages qui ont été rejetés par toutes les éditions, en dehors de la même édition datée de 1605 comportaient un quatrain avec en majuscules d’hypertexte une autre référence bourbonienne : Bon Bourg pour Bourbon.
BON BOURG (almanach pour 1559, mois d’octobre) Présage 44. En revanche, les allusions à la Lorraine et donc aux Guises n’ont pas été semblablement gommées.
Le moins que l’on puisse dire, en tout cas, c’est que l’évolution de l’hypertexte d’une édition à l’autre n’est pas vraiment favorable aux Bourbons, ce qui pourrait nous rapprocher de l’esprit de la Fronde ou du moins du climat délétère de la fin des années 1620, symbolisé par le siége de La Rochelle, alors que l’on commence à s’inquiéter sur l’absence d’enfants du couple royal, Louis XIV ne devant naître qu’en 1638 et le remuant Gaston duc d’Orléans, frère cadet de Louis XIII - il sera exilé en 1652 - ayant été jusque là le successeur en titre. On notera curieusement que Orléans et Lorraine ont les mêmes consonnes et que Norlaris (VIII, 60), in fine, pouvait renvoyer au duc d’Orléans. Bien plus, le second volet ne commence-t-il pas par trois majuscules, PAU, NAY, LORON, le troisième terme étant fort proche de Lorraine mais aussi éventuellement d’Orléans (Orlon) ? Intéressante ambiguïté de l’hypertexte qui a pu faire la fortune des Centuries sous la Fronde. Il est remarquable, en effet, que les deux fauteurs de trouble du Royaume entre le temps de la Ligue et celui de la Fronde portent des noms qui soient les anagrammes l’un de l’autre. Sans un tel hasard, qui sait si les Centuries eussent poursuivi leur carrière de la même façon ? Mengau, sous la Fronde, dédiera son Sixiesme Advertissement, 1652, à Son Altesse le duc d’Orléans avant de se mettre au service de Mazarin.9
Cela dit, en ce qui concerne les éditions datées 1555 et 1557, nous pensons qu’elles sont marquées tout simplement par le climat anti-Bourbon qui était propre à l’époque de la Ligue. Quant à la circulation des éditions type Benoist Rigaud 1568, nous montrons dans une autre étude10, qu’elles appartiennent au XVIIIe siècle, à l’instar de l’édition Pierre Rigaud 1566. Il est possible, dans ce cas, que certaines éditions des Centuries du XVIIIe siècle aient pu canaliser / fixer une certaine hostilité à l’encontre de la dynastie régnante, ce qui devait conduire à la Révolution, et ce d’autant que l’Epître à Henri II comportait, comme chacun sait, la date de 1792.
On retiendra en conclusion que l’existence d’un hypertexte à la fois dans les Centuries et les Présages semble indiquer que l’on ne puisse à ce stade dissocier ces deux ensembles. Peut-on imaginer l’addition d’un hypertexte, dans un deuxième temps, au niveau des Présages ? Cela nous semble, somme toute, fort improbable, ce qui revient à dire que les éditions des Centuries, dépourvues des Présages mais pourvues d’un hypertexte sont issues d’éditions à hypertexte comportant et les Centuries et les Présages. CQFD.
Jacques Halbronn
Paris, le 12 septembre 2003
Annexes
Majuscules Edition 1605 (Modèle Du Ruau) :
CHIREN (Henri) II, 79
GRAND II, 94
CHYREN (Henri) IV, 24
SELIN IV, 77
DUUMVIRAT V, 23
RAPIS (Paris) VI, 23
CHIREN (Henri) VI, 70
PLUS OULTRE VI, 70
LORON (Lorraine, Orléans) VIII, 1
HIESON VIII, 16
FLORE (Florence, Médicis) VIII, 18
NORLARIS VIII, 60
PAR CAR NERSAF (Cardinal de France apparaîtra) VIII, 67
LOIN (lorrain) VIII, 92
PUOLA IX, 30
CHYREN (Henri) IX, 41
RAYPOZ (PARY, Paris) IX, 44
MENDOSUS (Vendôme, Bourbon) IX, 45
MENSODUS (sic) (Vendôme) IX 50
DRUX (Duc ?) IX, 57
PHILIP (Philippe II) IX, 89
BARBARES IX, 89
MANSOL (Mandosus ?) X, 29
LONOLE (Londres, London ? Lorraine ? Lyon ?) X, 40
LAYE (Louis ?) X, 52
Hypertexte dans la centurie XII :
EIOVAS (Savoie) XII, 59
Hypertexte dans les Présages :
FLORA, (Florence) Présage 8
FLORE (Florence ?) Présage 32
HENRIPOLIS (Henri) Présage 34
BON-BOURG (Bourbon) Présage 44
LOIN (Lorrain ? Guise) Présage 52
LOIN, LOIN (Lorrain? Guise) Présage 59
LOIN (Lorrain ?) Présage 70
LORVARIN (Lorrain) Présage 76
TOLANDAD (Dandelot mais aussi Lotharingie (Lorraine) ?) Présage 114
DIEU Présage 141
Majuscules Janus Gallicus :
CHIREN (Henri) VI, 70
PLUS OULTRE VI, 70
HENRIPOLIS (Henri) Présage 34
LOIN (Lorrain) Présage 56
LORVARIN (lorrain) Présage 76
LOIN (Lorrain) Présage 70
LOIN, LOIN (Lorrain) Présage 69
BLOYS (Louis ?) III, 55
TOLANDAD (Dandelot, Lotharingie) Présage 114
FLORA (Florence, Médicis) Présage 8
LUIS Présage 88
LOIN (Lorrain) II, 28
LOIN (Lorrain) VI, 61
BON BOUR (Bourbon) Présage 44
LOIN (lorrain) IV, 22
LOIN (Lorrain) Présage 62
LOIN (Lorrain) Dec. 1567 (présage manquant dans l’édition 1605)
LOIN (Lorrain) Présage 78
PHILIP (Philippe II) IX, 89
ANICR, en réalité, à l’origine, Aisnier (anagramme Henri) II, 2
LOIN (Lorrain) VI, 61
LOIN (Lorrain) VIII, 92
MENDOSUS (Vendôme) IX, 45
RAPIS (Paris) VI, 23
NORLARIS (Lorraine, Guise) VIII, 60
FLORE (Florence, Médicis) VIII, 18
FLORE (Florence, Médicis) Présage 32
EIOVAS (anagramme de Savoie) XII, 69
LUIS (Louis) Présage 88
Majuscules Exemplaire Benoist Rigaud, Lyon 1568 :
BRANCHES I, 2
AUGE I, 16
CHIREN II, 79
GRAND II, 94
LAUDE (L’Aude ?) III, 85
SELIN IV, 77
DUUMVIRAT V, 23
SEXT V, 57
PAU, NAY, LORON (Lorraine, Orléans) VIII, 1
PAR CAR NERSAF (Cardinal de France apparaîtra) VIII, 67
HIERON VIII, 16
IURA VIII, 34
NORLARIS VIII, 60
VAR VIII 97
PUOLA IX, 30
DRUX IX, 57
POL MANSOL X, 29
OR X, 46
LAYE X, 52
Majuscules Exemplaire Chevillot (non daté) :
AUGE I, 39
CHIREN II, 79
GRAND II, 94
LAUDE III, 85
SELIN IV, 77
DUUMVIRAT V, 23
SEXT V, 57
HIERON VIII, 16
IURA VIII, 34
NORLARIS (Lorraine, Guise) VIII, 60
TAG VIII, 61
PAR CAR NERSAF (Cardinal de France apparaîtra) VIII, 67
VAR VIII, 97
PUOLA IX, 30
DRUX IX, 57
MANSOL X, 29
LAYE X, 52
Majuscules Antoine du Rosne, 1557, Bibliothèque Utrecht :
BRANCHES I, 2
AUGE I, 16
CHYREN (Henri) II, 79
GRAN (grand) II, 94
SEX IV, 27
CHYREN (Henri) IV, 34
SELIN IV, 76
DUUMVIRAT V, 23
SEXT V, 57
Majuscules Macé Bonhomme, Bibliothèque Albi :
BRANCHES I, 2
AUGE I,16
CHYREN (Henri) II, 79
GRAN (grand) II, 94
PARIS III, 51
SAUROME (Rome) III, 58
PAU (Pô, le fleuve italien qui se jette dans l’Adriatique) III, 75
FOUSSAN (Phocée, Marseille) III, 96
TARPEE (Roche tarpéienne, proche du Capitole) III, 96
ROUAN IV, 19
CHYREN (Henri) IV, 34
Notes
1 Cf. Premières Centuries, Droz, Genève, 1996, p. 370. Retour
2 Cf. Documents Inexploités sur le phénomène Nostradamus, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002, p. 217. Retour
3 Cf. notre étude “Du traitement raisonné de l’iconographie nostradamique”, sur Encyclopaedia Hermetica. Retour
4 Cf. Ed. Premières Centuries, Genève, Droz, 1996, pp. 212 - 221. Retour
5 Cf. B. Chevignard, Présages de nostradamus, Paris, Seuil, 1999, p. 173. Retour
6 Cf. notre étude sur le rôle des majuscule chez Chavigny, sur E. H.. Retour
7 Cf. S. Hutin, Intr. Prophéties de Nostradamus, Paris, Ed. J’ai lu, 1982, p. 70. Retour
8 Cf. Documents Inexploités, op.cit, pp. 107 - 108. Retour
9 Cf. R. Benazra, RCN, p. 223. Retour
10 Cf. notre étude “Le vrai pedigree des éditions Benoist Rigaud”. Retour
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