mercredi 8 décembre 2021

Jacques Halbronn L'étrange omniprésence du mot Israel dans le "monde juif"

Jacques Halbronn L’ étrange omniprésence du mot « Israel » dans le monde juif. Comment s’étonner de l’association et de la désignation des Juifs sous le nom d’Israel quand on constate une remarquable récurrence de ce mot dans les divers aspects de la vie juive. Tout se passe comme si Israel était comme un synonyme de « peuple juif »: la liste est longue de telles occurences: 1 L’Etat Hébreu a pris en 1948, lors de sa fondation le nom d’Israel et ses citoyens sont des « Israéliens ». 2 A la synagogue, l’on récite solennellement le « Ecoute (Shema) Israel. Cette formule est largement reprise dans les Livres des Prophétes, d’Ezékiel à Jérémie. 3 On pense à des slogans comme ‘ »Am Israel Hai »: le peuple d’Israel est en vie. 4 Dans le Livre de l’Exode, il est constamment question, dès le premier verset, des fils d’Israel (Beney Israel), autre nom de Jacob (cf Genése) 5 Jésus dit être venu avant tout pour les « brebis perdues de la maison d’Israel’ 6 Dans le talmud de Babyone (traité Shabbat), l’on débat sur le « mazal » (astre) d’Israel. Ein Mazal le Israel. Les Juifs ne dépendent pas de l’influx céleste. 7 Les Juifs de France ont longtemps été désignes comme « Israélites » (d’où le CRIF, Conseil Représentatifs des Israélites de France, dont le I désignait initialement le mot « israélite ») Et pourtant, nous savons qu’Israel désigna pendant des siècles le Royaume secéssionniste du Nord – on opposait alors la maison d’Israel à la maison de Juda, centrée sur Jérusalem et sur David, né à Betlehem, ville où l’on fera naitre Jésus. Le « Ecoute Israel » s’adresse à une population qui aura désobéi et cela ne vise pas la maison de Judah/ Mais pourquoi dans ce cas répétet-on- cette injonction à la synagogue, le « Shema » correspondant au temps de recueillement du service religieux?. La question qui se pose est la suivante: comment en est-on arrivé à un tel « noyautage » du mot Israel dans le monde juif? Tout se passe comme si les tenants du Royaume d’Israel, ceux qui en descendent, auraient pris le contrôle du narratif, comme cela est flagrant dans le Livre de l’Exode et comment les a-t-on laissé faire occultant ainsi le « schisme » survenu à la mort de Salomon? Quel degré de méconnaissance historique, cela dénote-t-il de la part de ceux qui se disent « Juifs », le mot Juif ayant remplacé le mot » Israelite » dans l’intitulé du CRIF, devenu Conseil représentatif des institutions juifs de France. Le mot juif n’aura en effet nullement disparu : on pense à l’Etat Juif de Herzl ( Judenstaat). : Réflexions sur la question juive de Sartre en passant par l’Etoile juive sous l’Occupation. Il y a bien là une certaine forme de dualité dont on a du mal à percevoir la raison d’être, la « synonymie ». Nous nous hasarderons à formuler une hypothèse: cela correspondrait aux deux faces de la présence juive au monde : d’un côté des Israélites embrigadés dans les « modéles dominants » (cf les Cahiers du CERIJ), que sont la synagogue, la lecture de la Bible, le sionisme et de l’autre, les Juifs tendant vers une forme de laicité, marqués par la « Diaspora », la diasporicité. JHB 08 12 21

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