Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
vendredi 7 avril 2023
Jacques Halbronn Recherches théologiques. Textologie & Anthropologie Tome II Entre Nature et Culture.
Jacques Halbronn
TEXTOLOGIE -ANTHROPOLOGIE
Etudes en épistémologie
Tome second Entre Nature et Culture
'Toutes ces substitutions, prothèses, tromperies qui pourtant rendent la vie matérielle, parfois plus facile (.) Sont sans danger si le fait de la relation réelle de cette personne-substitut est constamment souligné comme n »étant pas de droit naturel mais d'un prenant place du parent absent' »
(Françoise Dolto, Préface au Premier Rendez-vous avec le psychanalyste. L'enfant à la rencontre de lui-même, de Maud Mannoni, Paris Denoël)
« Nul ne pourra être proposé à Sa Majesté pour les places de pensionnaire ou d’associé, s’il n’est connu par quelque ouvrage considérable imprimé, par quelque cours fait avec éclat, par quelque machine de son invention, ou par quelque découverte particulière » .Article XIII du règlement de l'Académie Royale des Sciences (Janvier 1699)
On ne saurait œuvrer dans le domaine du cyclique sans avoir pu réaliser une description anatomique pertinente de la structure concernée. C'est bien là notamment que le bât blesse en ce qui concerne l'astrologie dont l'anthropologie se réduit le plus souvent à des données mythologiques et symboliques au lieu de s'ancrer et s'articuler sur une approche du monde tel qu'il se présente à nous. Il importe en effet de mettre en évidence tant les processus cycliques et les processus de corruption étant entendu que si l'on parle d'évolution, il importe d'en préciser les étapes, faute de quoi on risquerait fort de se perdre dans une apologétique paresseuse de quelque statu quo, aveu d'une impuissance à dégager le passé de ses scories.
Pour nous, la troisième théologie est intermédiaire entre la Nature et la Culture, car elle n'est ni une Nature transcendantale ni une Culture immanente mais une « Nature-Culture' qui relève d'une autre dimension. Ce qui signifie ipso facto une autre idée de dieu ; Cette Nature -Culture englobe l'idée de machine mais il s(agit d'une Machine hors de portée de l'homme, à l'instar des astres entourant notre planète. En ce sens, les leaders comporteraient une dimension mécanique intrinsèque bien distincte du reste de l'Humanité, laquelle est vouée à se servir d'une mécanique extrinsèque.
Dans la plupart des cas, tout au long de l’Histoire, les machines sont actionnées par des humains et ce n’est que relativement récemment qu’elles sont devenues plus ou moins autonomes. Il n’est évidemment pas question pour nous de ne nous en tenir qu’à cette dernière phase, ce qui serait fortement restrictif et fausserait les perspectives.
C’est dire que l’empire de la machine s’avère des plus vastes notamment en ce que celle-ci est instrumentalisée au service d’un certain égalitarisme revendiqué par les femmes et les étrangers, notamment, ce qui en fait un Cheval de Troie. C’est ainsi que plus un ensemble est dépendant de la machine, et plus l’intégration des étrangers en sera facilitée et vice versa, la résistance à l’invasion mécanique déterminera la résistance à l’invasion de populations venues d’ailleurs.
Karl Marx écrivait en 1865 (Salaire, prix et profit)
« Un homme qui ne dispose d'aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu'une bête de somme. C'est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l'histoire de l'industrie moderne montre que le capital, si on n'y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d'extrême dégradation. »
Cent Cinquante ans plus tard, la machine reste, certes, un signe distinctif mais son emprise s’est considérablement amplifiée et seule une petite minorité –une élite- semble encore pouvoir lui échapper. Il revient à une écologie axée non plus sur la protection de la planète mais de l’humanité elle-même, de faire passer le mes-sage. Or, force est de constater que le courant écologique dominant ne pointe aucunement le péril mécanique. Pour nous, l’âme importe ici plus que le corps. La machine, c’est ici une ligne de clivage au sein même de l’Humanité entre ceux qui sont à son service ou qui s’en servent- ce qui revient au même- et ceux qui tiennent à s’en démarquer, quitte à passer par quelque forme de médiation. Cette machine qui au regard de la Troisième théologie est diabolisée ; génératrice de toutes sortes de faux semblants, vecteur de tentation et d’aliénation.La machine est liée à l'argent : à la fois parce que sa fabrication a un coût et à la fois parce qu'il faut rémunérer les gens qui servent la dite machine, fixant strictement leur lieu et leur temps de travail. Il importe de distinguer nettement la personne appareillée et celle qui ne ne l'est pas tout comme celle qui est payée et celle qui ne l'est pas. La machine et celui qui la sert ne sont pas des interlocuteurs à part entière,
Ils conviennent à notre besoin de solitude (phase conjonctionnelle en Astro-horoscopie, cf Partie II Tome II). Quand le leader est fatigué – ce qui tient aux phases de son cycle intrinsèque, donc plus subjectivement qu'objectivement) de la compagnie de son entourage, il fera appel à la machine ou à l'argent, au salaire qui transforme l'homme en machine..
Autrement dit, le recours à la machine relèverait d'une forme de misan-thropie, privilégiant le passé par rapport au futur, ce qui est au cœur de la dialectique cyclique..
Inversement, même le processus électoral offre une dimension méca-nique qui peut lasser et notamment le leader en phase de disjonction qui préférera dialoguer avec des gens identifiables que de dépendre du comp-tage, susceptible de fraude, d' une masse de bulletins anonymes
Cette machine apparaît, d’ailleurs, en contrepoint du premier chapitre du Livre de la Genèse dans les chapitres suivants, où l’on voit se manifester une Création –Bis, elle sous -tend toutes formes de mimétisme et par voie de conséquence elle génère du faux, de la contrefaçon et là encore, en effet, il importe de faire tampon et de s’en protéger, d’où une écologie que nous préconisons mettant en avant l’âme avant le corps, l’homme avant la planète car une écologie qui immergerait l’homme dans la Nature viserait en vérité à un nivellement par le bas.
Le Dieu qui nous aura intéressé dans notre premier volet est une entité qui s’est incarnée et impliquée dans l’Histoire de notre Humanité et à laquelle nous avons des comptes à rendre. Nous serions, à vrai dire, bien en peine, de préciser à quelle époque une telle intervention a pu avoir lieu si ce n’est que ce fut relativement tardivement dans un monde déjà largement menacé par la Machine. C’est là tout le processus de la Troisième Création et on aura compris que cela met en échec ou en tout cas vient défier le darwinisme. Rappelons, une fois pour toutes, que le judaïsme - on emploie ce terme par commodité car il est fort possible qu’il se révèle anachronique - ne serait nullement un premier mais bien un stade ultime d’une certain processus religieux, ce qui sous - tend, nous semble-t-il, une véritable révolution copernicienne, non plus dans l’ordre du synchronique mais dans celui du diachronique. Quant à l’idée de « Nouvelle Alliance »,(cf notre Volet I) véhiculée par le prophète Jérémie, au cœur de la Bible- mais probablement bien antérieure à son temps-elle sous-entend la mise en place d’une Subconscience aux dépends d’une Surconscience et soulignons-le elle n’annonce aucunement quelque changement de programme, de plan, concernant les Juifs mais seulement une autre façon de les préparer à leur mission. Et comme, on l’aura compris, l’accès à la Subconscience est une porte bien plus étroite que celui à la Surconscience, l’une étant de l’ordre du génétique, l’autre de l’ordre d’une transmission de capital, d’héritage culturel.
Le chef –selon notre deuxième volet- est le moteur astral installé par Dieu, afin d’impulser notre Humanité en instaurant une relation systémique entre le Ciel et la Terre, comme indiqué au tout début du Livre de la Genèse, ce qui rend vain tout argument qui voudrait qu'astrologie et judaïsme ne soient point compatibles en l'assimilant aux mancies interdites. (cf. le Monde juif et l'astrologie, Milan, 1985) Enfin, quant au présent volet, le troisième, il traite du monde créé par notre Humanité elle-même, un monde non prévu dans le plan « divin » originel et donc quelque part en porte à faux. C’est le champ de la Deuxième Création, de l’anthropocène, se dressant face aux deux autres Créations. Nous nous trouvons ainsi face à trois paradigmes dont nous espérons avoir réussi à cerner les contours. Ce troisième volet est marqué par l’observation sociologique de notre monde, tel qu’il se présente à nous en ce qui concerne les machines et ceux qui les servent et dont l’avenir est menacé à terme par de nouvelles générations/mutations de machines; il vient ainsi compléter les deux premières démarches largement fondées sur l’analyse de textes. Nous avons dans le précédent volet abordé la question du Droit et de la Loi, ce qui constituait déjà une transition, un enchaînement, vers ce qui sera traité à présent dans la mesure où ces domaines juridiques comportent assurément une certaine dimension mécanique, du fait de leur mimétisme par rapport à l’Astrologie.
Chaque théologie peut d’ailleurs être caractérisée du point de vue de son rapport à la machine. En 1979, dans notre thèse de troisième cycle, en Études Orientales, « La problématique astrologique chez les principaux penseurs juifs du Moyen Age Espagnol », nous avions tenté de montrer que chaque penseur juif pouvait être appréhendé quant à son rapport, à son positionnement par rapport à l’Astrologie. On peut dire aussi que toute société peut s’aborder de par son rapport à la machine.
Notre rapport à la machine est fort ambivalent et cela explique pourquoi certaines sociétés se refusent à toute action comportant un coté machinal, répétitif, ce qui les conduit à importer des populations n'ayant pas cette appréhension et cette défiance Pour nous, la machine est doublement liée à l'aliénation en ce qu'elle est à la fois aliénante et aliénée. Elle est aliénante en ce qu'elle détermine de la dépendance et elle est aliénée en ce qu'elle se prête au mimétisme, elle est dans l'imitation et favorise une certaine forme de nivellement.
Nous passons par des périodes qui nous poussent à faire appel à l'extérieur, à l'étranger en raison de quelque vide intérieur . C'est alors que nous nous embarquons imprudemment, non sans quelque dose d' inconséquence - et cette dualité vaut tant pour les hommes que pour leurs dieux - dans des unions, des alliances, des empires. On est dans l'entropie. Et il semble que nous ne cessions d'osciller entre ces deux temps. (cf Réparer II) . Nous dirons que nos sociétés et nos chefs alternent entre un tropisme de souveraineté et un tropisme d'alliance., ce qui conduit des dénis, à des reniements mais aussi – ce qui en est le corollaire des appropriations successives que l'on aurait bien tort de stigmatiser, de dramatiser puisque nous sommes intrinsèquement marqués par la dualité comme il est écrit dans le Livre de la Genèse, en son premier chapitre : à vrai dire cette dualité n'a rien à voir avec le couple extérieur mais bien avec une polarité intérieure androgynale : on notera l'usage du singulier (oto, lui) , suivi d'un pluriel (otam). Visiblement, le texte aura été corrigé en vue d'harmoniser les deux premiers chapitres, le deuxième traitant de la création de la femme. Or il y a bien là quelque tour de passe- passe, ce qui trahit une réécriture – on passe au sein d'un même verset (Genèse II, 23) d'Adam à Ish , alors qu' Adam l'androgyne est d'une toute autre dimension que Ish tout content de voir se former sa Isha :
Genèse I
כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu (Elohim) créa l'homme (haAdam) à son image; c'est à l'image de Dieu qu'il le (oto) créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.
Genése II
כד עַל-כֵּן, יַעֲזָב-אִישׁ, אֶת-אָבִיו, וְאֶת-אִמּוֹ; וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ, וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד. כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme (Adam) dit: "Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich." 24 C'est pourquoi l'homme (Ish) abandonne son père et sa mère; il s'unit à sa femme (Ishto) et ils deviennent une seule (Ehad) chair.
Mais nous ne sommes pas synchronisés comme le voudrait une certaine astrologie mondiale, et au même moment nous ne nous situons pas nécessairement sur la même longueur d'onde, ce qui garantit un certain équilibre et une circulation des énergies au sein du corps social comme l’on peut parler des composantes sanguines.
Les phases de la Lune nous enseignent que de la nouvelle lune l'on passe au premier quartier comme de la pleine lune au dernier avant d'accéder à la nouvelle lune suivante, ce qui n'est pas sans faire penser au Rocher de Sisyphe. Passage de la nuit, des ténèbres à la lumière- comme il est dit au tout début du Livre de la Genèse- et vice versa, indéfiniment, ce qu’exprime le croissant de Lune.
La Bible nous délivre un message brouillé par le syncrétisme, comme cela aura été mis en évidence en notre premier volet. Ce corpus devient une auberge espagnole. En effet, on y trouve tout et son contraire : immanence et transcendance, céleste et terrestre, Le lecteur ne sait plus, à force, à quel saint se vouer Cela tient à un mélange entre deux théologies, l'une centrée sur Dieu, l'autre sur l'homme, ce qui, selon nous, caractérise, au final, l'opposition entre judaïsme et christianisme, en rappelant que ce dernier s'enracine dans le monde israélite, adversaire du monde Judée.
On ne saurait faire -on l'a vu - l'économie de l'approche théologique, à savoir la compréhension des attentes propres à tout créateur par rapport à sa création. Mais on ne peut davantage se dispenser d'aborder d'autres phénomènes : qu'est-ce qu'une machine, comment se comporte-t-elle ?Car tant que l’on n’a pas compris comment elle se comporte, l’on risque fort de se rendre incapable d’établir certaines comparaisons avec la Femme, d’où le danger de cloisonner les domaines et les époques ! Est-ce que la machine peut être qualifiée d'autiste ? Pour nous l'autiste, est un réactif, il répond aux ordres, aux demandes explicites, en revanche il n'est pas prévenant,ni obligeant il n'offre pas ses services à qui ne l'en prie pas en ce sens, il ne prend pas d'initiative, ne va pas au devant des attentes de l'autre. Cela fait qu'il manque d'envergure, , ne pressent pas les situations et les laisse pourrir. ; il faut lui mettre les points sur le « i ». A l'opposé, la personne qui devance, devine les attentes non formulées révèle une toute autre forme de sensibilité encore qu'elle puisse éventuellement, à tort ou à raison, être accusée de « viol ». Il y a le principe de l'échange de bons procédés qui est un art difficile exigeant un sens de l'équité, impliquant un certain dosage assez subtil, de gestes, d'attentions, de surprises, de réciprocités dans le non dit, dans l'entente tacite. Celui qui n'entre pas honnêtement dans ce jeu exigeant du « fair play », de la générosité, du respect, de la gratuité, qui ne supporte pas les manquements, les retards et les indélicatesses, se verra tôt ou tard rejeté, jugé indésirable. C'est dire que la prévenance est à double tranchant et qu'il ne faut rien prendre pour acquis, sans contre- partie. C'est tout un art de vivre qui nourrit et conditionne l'amour de la femme pour l'homme..Mais pour qu'il y ait des gens prévenants, encore faut -il qu'il y en ait de « prévenables », c'est à dire qui acceptent qu'on les aborde, qu'on les surprenne sans se sentir agressés, voire violés dans leur « territoire », leur « espace ». Encore convient -il de préciser que nombreux sont ceux qui offrent des services dont on a nullement besoin. Ce sont des fâcheux qui vous enseignent ce que vous savez déjà pour simplement montrer ce qu'ils savent . On peut même penser que certains animaux ont pris le goût de produits fabriqués par l'homme comme le pain pour les oiseaux. Celui qui est prévenant peut se révéler tentateur, générateur d'addictions qui n'auraient pas germé toutes seules sans l'interférence humaine et notamment masculine. Le pouvoir est nourri par la prévenance et celui qui en manque n'accédera pas au pouvoir car il manque de générosité, ne sait pas prendre les devants, tâche généralement réservée, à leurs risques et périls, aux hommes dans leur rapport avec les femmes. Il faut ici faire la part du mimétisme social qui conduit à imiter l'autre, à vouloir faire comme lui.(cf Pablo Sévigne), ce qui crée de la surcharge chez l'imitateur. Il y a des cadeaux empoisonnés !
Comment le dieu de la Bible perçoit-il, apprécie-t-il ce que l'homme fabrique de lui-même, ce qui est au cœur de la troisième Création ? On pense à l’Arche de Noé, au chapitre VI et à la Tour de Babel, au chapitre XI, soit deux événements contradictoires, puisque Dieu décourage les humains d’aller plus avant dans leur édification dans un cas et au contraire va les aider à se sauver du Déluge par le biais d’une construction qui sera relayée avec le Temple de Jérusalem ! S’agit-il chaque fois de la même idée de dieu ? Pourquoi, donc, ne pas accepter et assumer théologiquement et socialement une certaine diversité plutôt que de prôner et défendre une unité factice à tous les niveaux ? Sans un tel bagage, il nous semble difficile de comprendre ce que signifie la Femme, présentée comme une « aide » pour Adam, ne serait-ce que théologiquement. Question tournant autour de l'aliénation de l'homme par l'homme, c'est à dire du culte que l'homme voue à sa propre création, à ses œuvres, à ses engins ce qui comporte des enjeux écologiques, un autre volet de l'altérité étant à traiter à propos de l’idolâtrie de la Loi des hommes pour les hommes.En fait , l'homme oscillera tout au long de sa vie entre la femme maîtresse et la femme secrétaire, ce qui tient à la dualité même de la femme. Ce n'est pas la femme qui change mais l'homme, au prisme de sa cyclicité intrinsèque, du moins chez les leaders.
Selon nous, la création de la Femme, au sens du chapitre II de la Genèse, n'est pas- comme on nous le présente- le fait de Yahvé mais bien de l'homme du Ish créant « sa » Isha (Genèse II-III) ne parvenant pas à l'autosuffisance, si l'on admet que la fabrication d'objets d'outils d'instruments est la marque d'un manque, d'une « nudité » (arom) à recouvrir, à cacher d 'urgence, pour reprendre l'expression du Jardin d’Éden :
Genèse Chapitre III
וַיִּשְׁמְעוּ אֶת-קוֹל יְהוָה אֱלֹהִים, מִתְהַלֵּךְ בַּגָּן--לְרוּחַ הַיּוֹם; וַיִּתְחַבֵּא הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ, מִפְּנֵי יְהוָה אֱלֹהִים, בְּתוֹךְ, עֵץ הַגָּן. 8 Ils entendirent la voix de l'Éternel-Dieu, parcourant le jardin du côté d'où vient le jour. L'homme et sa compagne se cachèrent de la face de l'Éternel-Dieu, parmi les arbres du jardin.
ט וַיִּקְרָא יְהוָה אֱלֹהִים, אֶל-הָאָדָם; וַיֹּאמֶר לוֹ, אַיֶּכָּה. 9 L'Éternel-Dieu appela l'homme, et lui dit: "Où es-tu?"
י וַיֹּאמֶר, אֶת-קֹלְךָ שָׁמַעְתִּי בַּגָּן; וָאִירָא כִּי-עֵירֹם אָנֹכִי, וָאֵחָבֵא. 10 Il répondit: "J'ai entendu ta voix dans le jardin; j'ai eu peur, parce que je suis nu (Arom), et je me suis caché."
יא וַיֹּאמֶר--מִי הִגִּיד לְךָ, כִּי עֵירֹם אָתָּה; הֲמִן-הָעֵץ, אֲשֶׁר צִוִּיתִיךָ לְבִלְתִּי אֲכָל-מִמֶּנּוּ--אָכָלְתָּ. 11 Alors il dit: "Qui t'a appris que tu étais nu? Cet arbre dont je t'avais défendu de manger, tu en as donc mangé?"
A partir de cette prise de conscience de la nudité, l'homme est contraint, condamné à chercher à s'habiller, se confectionner quelque sorte de tunique. Autrement dit, Dieu aurait voulu cacher à l'homme qu'il était nu ou si l’on préfère qu’il éprouvât cette sensation de nudité. C'est le serpent qui révèle cette vérité et d'une certaine façon, les Israélites – qui sont les auteurs du Livre de la Genèse, vouent un culte au serpent mais déjà la création, la construction de la femme par l'homme et non par Dieu devait conduire à une telle issue. Cela dit, être nu n’est ce pas ne dépendre, n’être (re)lié, de dépendre de personne ? Tout le Pentateuque nous montre un dieu tentateur- celui christique, luciférien d’antithèse- qui fabrique, taille les tables de la loi qui décrète la circoncision laquelle est une façon pour l'homme de modifier son état premier, un dieu qui prend le contre- pied du père à moins que Yahvé-Jupiter ne vienne remettre en question un état antérieur. Et dans ce sens, Yahvé ne serait -il pas venu pour avertir les hommes des dangers «écologiques » qui les menacent. Rappelons cette formule du Jésus de évangiles s'adressant à Pierre, « je construirai mon Église » L'idéologie chrétienne conduit à rendre un culte, à croire à sa propre œuvre, y compris à ses enfants que la femme a « fabriqués ».
Genèse III
טז אֶל-הָאִשָּׁה אָמַר, הַרְבָּה אַרְבֶּה עִצְּבוֹנֵךְ וְהֵרֹנֵךְ--בְּעֶצֶב, תֵּלְדִי בָנִים; וְאֶל-אִישֵׁךְ, תְּשׁוּקָתֵךְ, וְהוּא, יִמְשָׁל-בָּךְ. {ס} 16 A la femme -(haIsha) il (Dieu) dit: "J'aggraverai tes labeurs et ta grossesse; tu enfanteras avec douleur; la passion t'attirera, vers ton époux (Ishekh), et lui te dominera."
L'Eglise - la cathédrale, le temple-est aussi un monument,
En tout état de cause, la création de la femme, dans le deuxième chapitre de la Genèse, marque, signe la conflictualité entre création adamique qui fait d'Adam le gardien de l’œuvre de Yahvé et création humaniste qui fait de l'homme la mesure de toute chose, cette dernière étant caractérisée par une humanité fascinée et aliénée par sa propre production, ce qui est vigoureusement dénoncé par le discours de Yahvé. La lignée d'Adam aura été, selon nous, programmée pour échapper à l'emprise des objets fabriqués par les hommes, ce qui n'est pas le cas de la lignée, de la « maison » d’Israël laquelle prône les représentations de Dieu par le génie technique des hommes .Or, une telle programmation exige un mode de fonctionnement cérébral, de repérage différent, qui s'acquiert par la naissance, le sang et non par sa seule volonté ni par quelque mode éducatif. Celui qui ne jouit pas -qui n'a pas reçu la grâce- d'une telle programmation sera condamné à la dépendance, mu instinctivement par un besoin de recourir à des éléments extérieurs à lui. En ce sens, le commandement d'aimer son prochain, c''est à dire autrui, ne serait en fait que l'aveu d'une aliénation et il n'est dès lors pas surprenant que l'on ait fait de cette nécessité une vertu ! D'où notamment le besoin de parler, souvent compulsif – notamment chez les femmes - et que l'on qualifie un peu vite de sociabilité alors que l'on se sert de l'autre pour s'épancher, ce qui est notamment ce qui se passe avec un thérapeute.
La femme est le cheval de Troie de la machine et d'ailleurs, c'est par la machine, qu'elle entretient ses revendications égalitaires, ce qui conduit à un transhumanisme si ce n'est que la femme est menacée par la machine, laquelle est susceptible de la remplacer de par ses performances supérieures. Sur la base de ce que nous avons pu établir au volet II, le cas de la femme reste ambigu, ce qui renvoie à une structure ternaire de médiation : la femme s'inscrit-elle pour l'homme dans sa phase de disjonction ou de conjonction, ! La femme fait-elle écran entre l'homme et son environnement mécanique ou humain ou bien fait-elle partie de cet environnement dont périodiquement l'homme se lasse ? That is the question
Elle est dans le multiple, à l'instar du pianiste dont le répertoire englobe toute une kyrielle de compositeurs alors que le compositeur personnifie une unité d'inspiration. Il est un soleil entouré de ses satellites, de ses hypostases .En ce sens, tout leader met en évidence la nécessité d'une centralité, mais le monde a besoin d'un grand nombre de chefs, d'animateurs dont l'ensemble constitue une sorte de « peuple élu », non pas un bloc compact d'entrée de jeu mais une synergie qui se mesure, se jauge statistiquement avec le temps., ce qui n'empêche pas que cette élite puisse présenter une certaine unité génétique. C'est ainsi que les femmes ne deviennent pas femmes parce qu'on le leur a dit, enseigné mais parce qu'elles le découvrent par elles-mêmes, et ce individuellement. Leur problème, c'est qu'elles sont fascinées par ce que les hommes créent et ne trouvent pas le chemin de leur propre dynamique. Même les enfants que les hommes leur font et qu'elles portent en leur sein les ravissent et en même temps les dispersent . En tout état de cause, l'on observe que dans les cas de rejet de telle ou telle théorie, il ne faudrait pas jeter trop tôt le bébé avec l'eau du bain : ce n'est pas parce que les explications avancées, à un moment donné, sont discutables,que cela justifie que l'on ferme définitivement le dossier, comme d'aucuns seraient tentés de le faire de nos jours. On est alors en présence d'un égalitarisme par défaut !
De même qu'il importe de comprendre les intentions des dieux, il convient, à l'autre extrémité du spectre de deviner quelle est la raison d'être des machines / Sans un tel travail anthropologique en amont comme en aval, l'on risque de ne pas appréhender correctement la mentalité du leader pas plus que celle de la femme. Toute impasse tant dans l'espace que dans le temps risquerait fort, en effet, d’hypothéquer notre entreprise. D'où l'importance de la prise de conscience des processus sous-jacents nécessaires au bon fonctionnement des sociétés. Il y a d'ailleurs là quelque paradoxe quand nous comparons une société à une mécanique plus ou moins bien huilée si ce n'est que dans un cas, il s'agit de l’œuvre des dieux et dans l'autre de celles des hommes ! Enjeu théologique majeur ! La question n'est pas la création en soi mais la qualité de son auteur. On notera que certaines sociétés éprouvent quelque répulsion à l'encontre de tout ce qui est machinal, réservant cette occupation à des étrangers n'ayant pas une telle attitude, ne voyant pas d'autre avenir que par le service de la machine et de son propriétaire, ce qui nous renvoie à la question de la propriété des moyens de production. (Marx)
Le Livre de la Genèse nous soumet en ses cinq premiers chapitres (à) un double questionnement : qui est Adam et qui est la femme, la Isha ?
Nous répondrons ainsi : Adam est le père non pas de l'Humanité mais du « peuple juif « c'est à dire des « fis d'Adam, des adamites. » stricto sensu, et nous dirons que c'est là un peuple de prêtres (mamlekhet Cohanim), c'est à dire de leaders chargé de conduire les nations. Nous avons tendance à penser que lorsqu'il est question d'un singulier dans la Bible, il faut entendre un pluriel.
Quant à la femme, elle serait un ajout qui symbolise ce que les hommes sont en mesure de construire et ce que font les hommes est détestable pour Yahwé. À ses yeux, ce qui est censé le prolonger, l'augmenter ( Ezer : l'aide) Le dieu qui suggère à l'homme de sortir de sa nudité, de son isolement, est Satan, le tentateur, le serpent.
Pour exposer nos thèses, il nous faudra impérativement d'une part préciser la notion de « leader » et de l'autre la problématique de l'outil dont les humains peuvent se saisir. Symboliquement, l'image du sac nous semble assez heureuse pour décrire le processus de l'aliénation : dans un même sac, on peut mettre tout et n'importe quoi, en vrac. Le sac est un contenant dont le contenu est indifférent, aléatoire, soumis au hasard, à la fortune, à la rencontre. On ramasse et on amasse, on accumule tout ce qui se présente. Tout est à l'avenant. L'occasion fait le larron. Et cela vaut pour le sac qu'est notre estomac ou pour la femme son utérus. Et ce sac, il se remplit et puis se vide et ce indéfiniment. Un grenier est aussi une sorte de sac. Il y a là de l'inconséquence aux effets des actes et des propos.
Exode (adressé aux Israélites) Chapitre 19 : le peuple élu (Am segoula)
ה וְעַתָּה, אִם-שָׁמוֹעַ תִּשְׁמְעוּ בְּקֹלִי, וּשְׁמַרְתֶּם, אֶת-בְּרִיתִי--וִהְיִיתֶם לִי סְגֻלָּה מִכָּל-הָעַמִּים, כִּי-לִי כָּל-הָאָרֶץ. 5 Désormais, si vous êtes dociles à ma voix, si vous gardez mon alliance (Brith), vous serez mon trésor entre tous les peuples (Segoulat ben kol haAmim)! Car toute la terre est à moi,
ו וְאַתֶּם תִּהְיוּ-לִי מַמְלֶכֶת כֹּהֲנִים, וְגוֹי קָדוֹשׁ: אֵלֶּה, הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר תְּדַבֵּר, אֶל-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל. 6 mais vous, vous serez pour moi une dynastie de pontifes et une nation sainte.’ Tel est le langage que tu tiendras aux enfants d'Israël."
Genèse II
יח וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, לֹא-טוֹב הֱיוֹת הָאָדָם לְבַדּוֹ; אֶעֱשֶׂה-לּוֹ עֵזֶר, כְּנֶגְדּוֹ. 18 L’Éternel-Dieu dit: "Il n’est pas bon que l’homme (haAdam) soit isolé(levado); je lui ferai une aide (ezer) digne de lui."
כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם. 22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme,(haAdam) et il la présenta à l’homme.(haAdam)
כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת. 23 Et l’homme (haAdam)dit: "Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich."
La France est-elle malade de la francophonie ? C’est une question que l’on est en droit de se poser, nous semble-t-il. En effet, le francophone d’outre- mer - qu’il soit ou non de nationalité française - n’aura pas à passer par un processus d’apprentissage au même titre que le non francophone, il va être tenté de brûler les étapes de son intégration en métropole, d’autant qu’il rejoindra une communauté des personnes ayant le même profil. Bien pis, ce francophone risque fort, en revanche, de ne pas offrir vraiment la même apparence visuelle (signes religieux ostensibles, couleur de peau etc.). alors que le non francophone européen chrétien sera victime de sa non familiarité avec la langue française même si par ailleurs sa présence muette détonera moins dans le paysage. Le problème se pose également au regard du déclin de l’exogamie, ce qui évite aux femmes de se retrouver en situation d’étrangère, sur le plan linguistique, alors même que sur d’autres plans, leur intégration ne sera pas nécessairement résolue. En fait, une francophonie peut en cacher une autre : la francophonie basique rassemble des locuteurs maîtrisant peu ou prou l’usage de la langue française. Mais il en existe une autre laquelle concerne les langues elles-mêmes, celles qui ont été pénétrées, à des degrés divers, par la dite langue française, par le biais notamment d’emprunts et de calques. Cela dit, il est attesté que la francophonie la plus ancienne est celle qui est passée par l’emprunt de mots et la plus récente celle qui a adopté la langue française d’un seul tenant, en bloc. Toute la question est de savoir si la France a plus intérêt à jouer la carte de l’une ou l’autre des francophonies ainsi décrites. Mais le plus raisonnable serait d’englober et de coordonner ces diverses formes de francophonies ( cf la partie III infra)
On aura compris que nous aborderons la question de la machine par le biais des dangers qu’elle représente écologiquement, non pas tant par les dommages que toute forme d’industrie détermine pour la planète en général que, plus spécifiquement, par ceux qu’elle génère pour l’Humanité en tant que telle. D’où nos développements sur les étrangers et les femmes – ce qui nous ramènera aux premiers chapitres du Livre de la Genèse- en terminant par une étude d’ordre linguistique, en mettant notamment l’accent sur les perspectives unificatrices et impérialistes.
.
Dans le domaine linguistique, nous verrons que l’on peut tout à fait appliquer une grille darwinienne pour décrire l’histoire d’une famille de langue, et notamment, faire apparaître les perturbations majeures que les langues germaniques auront subi du fait de l’intrusion des langues latine, à commencer par le français qui va en devenir le fer de lance, notamment tout au long du deuxième millénaire (après JC)
Nous sommes ici confrontés à un double obstacle épistémologique qui risque de rendre notre propos quasiment inaudible. D'une part, la question des femmes et de l'autre celle des cycles. Sur ces deux grands thèmes, il nous apparaît qu'il existe un double déficit de la réflexion qui hypothèque la culture de l'homme « moderne » lequel est censé considérer inintéressant ou suspect, digne des qualificatifs les plus désobligeants tout discours sur la spécificité du comportement féminin et qui également est censé mépriser tout ce qui touche de près ou de loin au savoir astrologique dont il est de bon ton de ne pas y accorder d'intérêt- de n'avoir rien à en connaître- quand bien même serait-ce pour l'analyser. Tout est fait pour dissuader, décourager toute tentative d'approfondir ces domaines que l'on pourrait qualifier de « maudits », de tabous pour l'honnête homme du XXIe siècle. Dans les deux cas, ce serait une affaire classée, dépassée- digne en quelque sorte d'ignorance, d'indifférence – dont on pourrait même se vanter- sur laquelle il ne serait pas pertinent de revenir. Si l'écologie est apparue au XXIe siècle comme une priorité , une urgence, l'astrologie – et bien évidemment l'on verra qu'un tri draconien s'impose- aura été également, trop longtemps, un point aveugle, l'objet d'un déni épistémologique. On ne peut pas décréter que l'on passera ainsi, à telle date, du septennat au quinquennat sans trahir une désinvolture effarante à l'égard de la structure du temps social. Le droit constitutionnel ne peut faire l'économie d'une cyclologie qui ne soit pas factice comme celle qu'il véhicule depuis deux siècles et qui ne se confirme que par le processus de la self fulfiling prophecy, (effet d'annonce) en ce sens que l'on génère artificiellement des événements. L'on est en droit de se demander si le droit constitutionnel n'est pas un cache-misère, une sorte de panacée qui permet de compenser les manques en matière non seulement de cyclicité mais aussi d'appartenance. Pour notre part, nous ne voyons pas ce qu'il y a de si scandaleux à réserver l'exercice du pouvoir à une certaine « caste » », à une « aristocratie » et d'ailleurs la fin de la monarchie, ou sa marginalisation, c'est bien le rejet d'une telle conception des choses et son remplacement par le dispositif juridique que l'on connaît. C’est pourquoi notre volet II associera l’astrologique et le politique, le juridique et le phénomène du leader.
SUITE SUR NOFIM unblog
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire