vendredi 18 avril 2025

jacques halbronn Le leader né s'approprie un peuple auquel il n'appartient pas

jacques halbronn Le leader né s'approprie un peuple auquel il n'appartient pas Souvent, les gens s'imaginent- comme si c'était absolument évident- que l'on ne s'intéresse, se connecte avec une communauté parce qu'on en fait partie; Nous pensons, au contraire, que le leader tendra à se diriger vers des ensembles auxquels il n'appartient pas, par sa naissance. Certes, le leader, du moins à un certain stade, se consacrera à un certain groupe socio-professionnel, mais cela tiendra avant tout au sentiment qu'il peut se rendre utile au dit groupe, qu'il serait en mesure de le guider, d'en prendre la direction. D'où une ambiguité qui risque de fausser la perception: si l'on s'intéresse à un groupe, c'est qu'au départ, on lui serait lié génétiquement. On ne saurait donc étudier une langue que parce que cette langue fait sens, objectivement, pour nous et ainsi de suite. Or, selon nous, le leader authentique n'a pas l'esprit de troupeau même s'il peut se révéler être un "bon pasteur"! Le cas de Moîse , dans la Bible (et on est actuellement à Pâques) est assez emblématique et source courante de bien des contre-sens, ce qui est d'ailleurs lié à une certaine confusion dans les premiers chapitres du livre de l'Exode. Mais force est bien de constater que tout indique que moïse est (un) envoyé vers un peuple qui ne saurait être le sien même s'il en partage, à un certain stade, le destin et la destination. Ce peuple auquel doit s'adresser Moîse (même s'il n'a pas existé et n'est éventuellement qu'un archétype) a certainement déjà une histoire première mais il s'agit bien de la reformater, de la réorienter, de lui conférer un sens nouveau..(cf Sigmund Freud et son dernier ouvrage L'homme Moïse et la religion monothéiste (Der Mann Moses und die monotheistische Religion). Il importe donc pour l'historien de disposer, de se doter d'un certain nombre de paradigmes lui permettant de corriger des textes corrompus, biaisés puisque, selon nous, c'est bien sa tâche première, en dénonçant des invraisemblances. On pourrait multiplier les exemples de contre sens en raison justement d'un paradigme erroné qui voudrait que le leader soit l'émanation du peuple dont il a la charge. Il revient, en vérité, au leader de faire son choix et de savoir s'imposer à une population qui lui est, au départ, étrangère. JHB 18 04 25

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