mercredi 19 novembre 2025

jacques halbronn La décennie Quatre Vingt Dix du XVIe siècle et le poids politique du prophétisme . Un paralléle au XIXe siècle

jacques halbronn La décennie Quatre Vingt Dix du XVIe siècle et le poids politique du prophétisme . Un paralléle au XIXe siècle En 2005, à la mort d'un pape, nous avions fait paraitre " Papes et prophéties" (Ed Axiome) autour de la Prophétie de Saint Malachie, laquelle apparut à la toute fin du seizième siècle. Cette étude recourt à un grand nombre de textes en langue latine. Nos travaux nostradamologiques se focalisent sur cette même période dont un des sommets est le commentaire -franco-latin - de Chavigny (Janus Gallicus, Janus François) articulé sur un corpus à 10 centuries (Lyon, 1594), Si l'on admet qu'un texte prophétique non seulement refléte un certain contexte historique passé ou présent mais également -et peut être surtout- entend programmer un certain futur-il importe d'en déterminer l'enjeu - ce qui se joue -à savoir qui sera le prochain roi de France et qui sera le prochain évêque de Rome au moyen du subterfuge de l'antidatation dont on sait que le Nouveau Testament est coutumier. Le pape Clément VIII, succédant à Innocent IX, fut intronisé en 1592, il se ralliera d'ailleurs à Henri IV dont il léve l'excommunication en 1595, après son abjuration.(Paris vaut bien une messe, 1593) Rappelons, en passant, toute l'importance que nous avons accordé à l'épître que Nostradamus adressa à Pie IV, trente ans plus tôt et qui, selon nous, figurera en tête des Centuries avant d'être remplacée par une pseudo Epitre à Henri II. Il y a là conjonction entre l'élection d'un pape et la consécration d'un prince, Henri de Navarre, à la Cathédrale de Chartres, Reims restant inaccessible alors car dominé par la Ligue. Or, en 1871, on rencontre un cas de figure assez analogue avec la parution du "Grand pape et le grand roi ou Traditions historiques et dernier mot des prophéties". Il s'agit là de Pie IX et du Comte de Chambord que ses partisans nomment Henri V (p. 162 et seq et notre ouvrage Le texte prophétique en France formation et fortune) Le fait que Nostradamus et Malachie aient connu un revival dans les années 90, en vue de renforcer les chances d'accéder à un trône n'a pas été souligné pour l'excellent raison que l'on ne situait pas l'emergence du centurisme dans cette dernière décennie du XVIe siècle(.https://www.baglis.tv/ame/psychologie-mythes/399-nostradamus-et-saint-malachie-le-faux-au-xvie-siecle.html) Dans notre ouvrage de 2005 (cf aussi Le texte prophétique en France, 1999),nous avions retracé le "making of" d'une prophétie, ce qui vaut peu ou prou pour les Centuries.(p. 73) si ce n'est que Nostradamus aura vécu au même siècle que ses continuateurs, à la différence d'un Saint Malachie qui appartient au XIIIe siècle, intronisé en 1199. Il s'agit pour l'historien de retrouver les sources non pas de l'auteur mais des faussaires, lesquels ne sauraient se priver du plagiat.(cf pp. 177 et seq) En fait, dans le cas malachien, les sources auront égélament servi à décoder les devises. Il faut noter que la prophétie des papes concerne les papes alors que les quatrains centuriques peuvent s'appliquer à n'importe quoi, ce qui exige une certaine herméneutique, laquelle est assez peu encadrée puisque ce n'est même pas un quatrain qu'il faut interpréter mais éventuellement un seul verset - voire un seul nom propre, un anagramme (comme Varennes (p. 91), comme Tours, Chartres) au sein d'un quatrain. On aurait tort, en fait, contrairement à ce qu'affirme Guinard, de considérer le quatrain comme "prophétéme" (unité prophétique) d'un seul tenant. Il importe de prendre conscience du fait qu'un texte nait d'un contexte (cf p.131), ce qui permet de le dater comme nous l'avons fait pour IV, 46 aux dépens des tenants de la pseudo première édition de 1555.(cf notre communication de 1997 Colloque Prophétes et prophéties. Encore faut-il que la ficelle ne soit pas trop grosse, c'est ce qui aura déconsidéré les "sixains", oeuvre de Morgard (cf notre étude Documents Inexploités, 2002) intégré dans le corpus centurique, au début du XVIIe siècle avec ses anagrammes un peu trop transparents (voir la critique du Dominicain Giffré de Réchac cf notre post doctorat 2007) On a là l'exemple d'imitateure du style supposé de Nostradamus finalement récupérés par le canon nostradamique. ) JHB 20 11 25

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