dimanche 25 décembre 2022

IsaIe, le prophéte e le Royaume de Juda

Prophète Isaïe - Présage de la guérison d'Ézéchias Le royaume de Juda. Le prophète Isaïe. Auteur : Par un groupe de pères et de mères de familles | Ouvrage : Histoire Sainte illustrée . XXI — Dis donc, Colette, tu n’aurais pas cinq minutes ? Colette, qui s’affaire autour d’un patron étendu sur la table, pose ses ciseaux avec un peu d’impatience. — Oh ! mon petit Pierre, songe qu’il faut que cette robe soit prête pour Nicole dans trois jours… Que me veux-tu ? Pierre est arrêté dans son élan. Pauvre Colette, tout de même ! C’est vrai qu’on en abuse un peu quelquefois. — Ça va bien ! Je reviendrai plus tard. C’était pour une composition… Une composition, c’est grave ! Colette retient son petit frère. — Quelle composition ? — D’instruction religieuse. C’est pour demain. Je vais la recevoir du collège et je suis presque sûr qu’on nous donnera justement un devoir sur la dernière partie de l’Histoire Sainte. Or je me suis aperçu l’autre jour, en allant à Jérusalem, que je la savais très mal. Si maman ne m’avait pas tout rabâché !… — Rabâché ! Oh ! Pierre ! Et tu voudrais que je « rabâche » aussi ! — Mais puisque tu ne peux pas, à cause de ce bout d’étoffe à couper. — On tâchera de faire les deux. Que veux-tu étudier au juste ? Pierre extrait de sa poche, en même temps que trois interminables bouts de ficelle, un crayon cassé, deux morceaux de pierre, un bout de savon, etc., un livre dont les angles sont inexistants et les pages terriblement jaunies. Colette, moitié riant, moitié grondant : — C’est ça, ton Histoire Sainte ? — Que veux-tu, elle a servi à tout le monde avant d’être à moi. Carte de la bible - Royaume d'Israël et de JudaEt Pierre cherche consciencieusement, avec son pouce, le chapitre désiré. — Voilà ! Royaume de Juda. Si tu pouvais m’expliquer ça. Ces deux royaumes,… je n’y comprends rien de rien. — Essayons. Passe-moi ton livre. Nous redisons d’abord que dix tribus sur douze s’étaient séparées du fils de Salomon, Roboam, pour former le royaume d’Israël. C’est cela que maman t’a fait étudier presque sur place. Mais je t’accorde que l’histoire de ces deux royaumes est passablement embrouillée. Alors, prenons le principal, tu saisiras mieux le reste en l’étudiant ensuite. Ainsi, le Peuple de Dieu était désormais divisé en deux royaumes qui se disputaient souvent. Les rois d’Israël furent presque tous mauvais et entraînèrent souvent leurs sujets dans une grossière idolâtrie. Plus petit, le royaume de Juda avait le privilège de garder Jérusalem avec son Temple unique, où tous les Juifs devaient adorer Dieu. C’était ce royaume qui conservait les promesses faites à la tribu de Juda, d’où devait naître le Messie. Ses rois furent tous des descendants de David, et il y en eut de très bons, mais aussi combien de mauvais ! Chaque fois que la Bible en nomme un nouveau, elle lui donne comme une bonne ou une mauvaise note. « Il fit ce qui est bien devant Dieu ; » ou, au contraire : « Il fit ce qui est mal devant Dieu. » Arbre de Jessé - Les ancêtres du Christ Tu es assez raisonnable, Pierre, pour remarquer en passant comment ces quelques mots résument en effet toute une vie, puisqu’à la mort, il ne nous restera que cela : ce que nous aurons fait de bien, ou ce que nous aurons fait de mal devant Dieu, qui seul voit tout. — Oui. Si on y pensait, on ferait moins de bêtises. — Alors, reprenons notre affaire. Roboam, fils de Salomon et premier roi de Juda, ne mérita pas la bonne note. Il tomba dans l’idolâtrie et en divers crimes. Mais Aza, son petit-fils, ramena son peuple à la vraie religion. Un peu plus tard, Josaphat gouverna comme un grand prince et fit preuve de zèle pour le culte de Dieu. Mais il commit la grande erreur de marier son fils Joram avec Athalie, fille d’Achab et de Jézabel, faisant alliance avec ces princes impies, dans le dessein de fortifier son royaume. — Qu’est-ce que tu racontes ? Le fils du roi de Juda épouse la fille de cette affreuse Jézabel. Il avait donc perdu la tête ? — L’ambition l’a fait perdre à plus d’un, n’oublie pas ça, Pierre. Cette fois, Jonathas dut expier sa faute par la défaite de ses armées et de sa flotte. Après lui, son fils et son petit-fils furent mauvais et périrent de mort violente. Athalie, qui avait fait leur malheur et voulait régner seule, n’hésite pas à faire tuer tous les jeunes princes de la maison de David. — Là, je t’arrête. Inutile de te fatiguer à me raconter la suite. Nous avons joué « Athalie », de Racine, au collège, et je puis te dire ce qui va se passer maintenant. Histoire sainte pour les veillées scouts : Coypel - Athalie interroge JoasSeul, le petit Joas va échapper au massacre, grâce à Josabeth, qui le cache avec sa nourrice dans une chambre secrète. Ensuite, on l’élève dans le Temple en grand mystère jusqu’à sept ans. Alors le grand prêtre, après lui avoir révélé sa royale origine, le fait reconnaître par ses meilleurs serviteurs. Athalie, accourue au bruit des acclamations, est tuée devant la maison du roi. — Parfait. Est-ce que Joas est demeuré fidèle à Dieu ? — Je crois que oui. — Oui, d’abord, non ensuite, puisqu’il commit le crime impardonnable de faire mourir Zacharie, fils de Joaïda, ce grand prêtre qui l’avait sauvé. — C’est abominable ! Pourquoi a‑t-il fait cela ? — Parce que Zacharie reprochait aux Juifs leur continuelle impiété. Et désormais cela va être ainsi jusqu’à la fin. Parmi les vingt rois de Juda, on voit une succession de faiblesses lamentables et de retours au Bon Dieu. Avec une incroyable miséricorde, Dieu avertit, punit, relève son peuple. — A‑t-il envoyé des prophètes en ce temps-là ? — Je crois bien… et même il serait impossible de les passer tous en revue. Isaïe est l’un des plus grands. Il naquit à Jérusalem, environ huit cents ans avant la venue de Notre-Seigneur, sous le règne d’Osias, l’un des meilleurs parmi les rois de Juda ; il vécut au temps de Joathan, prince fidèle, d’Achaz, prince idolâtre, et d’Ézéchias, qui fut vraiment digne de sa mission royale. Raphael - Le prophète Isaïe— Oh ! Colette, comment veux-tu que je me rappelle tout ça ? — Mais si, tu vas l’apprendre ce soir tranquillement. Tu as des images dans ton Histoire Sainte. Regarde-les bien, rien de mieux pour faire entrer dans la tête, comme tu dis, les choses difficiles. C’est l’époque des grandes invasions des Assyriens contre le Peuple de Dieu, et tu as justement ici un croquis représentant Sennachérib, le terrible ennemi d’Ézéchias. Rien ne semblait pouvoir arrêter ce prince puissant. Les Juifs avaient espéré s’unir aux Égyptiens, mais ce fut en vain ; Ezéchias essaya de détourner l’ambition de Sennachérib en lui envoyant ses trésors. Tout fut inutile, les Assyriens vinrent assiéger Jérusalem. En même temps Ézéchias se sentit atteint d’une maladie qui aurait dû être mortelle et, de toute son âme, il invoqua Dieu. C’est alors qu’Isaïe lui fut envoyé, pour lui promettre quinze ans de vie et la délivrance complète de Jérusalem. — Même s’il était guéri, comment Ezéchias a‑t-il pu repousser les armées de Sennachérib ; le peuple juif n’était pas de force ? — Évidemment, mais Dieu avait promis la victoire par la bouche d’Isaïe. Dans la nuit qui suivit la promesse, un fléau terrible s’abattit sur l’armée assyrienne, dont les survivants s’enfuirent sans livrer combat. — Chic alors ! Est-ce qu’Isaïe a fait beaucoup d’autres prophéties ? — Les plus remarquables sont celles qui annoncent la naissance, la vie et la mort de Notre-Seigneur, et cela plus de sept cents ans d’avance. — Tu les sais, Colette ? — Pas complètement. Relisons-les dans ton livre, tiens, à cette page. « Voici qu’une Vierge aura un fils qu’on appellera Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous. » Cela signifie que le Sauveur promis sera à la fois Dieu et homme. Et encore : « Un enfant nous est né… C’est Dieu Lui-même qui vient pour nous sauver. Alors les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds s’ouvriront, etc. » Ne dirait-on pas qu’Isaïe voit d’avance les miracles que fera Jésus ? Et puis : « Il a pris sur lui nos souffrances. S’il a été blessé, c’est à cause de nos crimes. Comme une victime, il a été offert en sacrifice et Lui-même l’a voulu, il n’a pas ouvert la bouche pour se plaindre. » Gravure Isaïe prédisant Jésus et Marie C’est la vision lointaine de Marie et de Jésus. Et enfin, après ces prophéties sur la passion de Notre-Seigneur, une dernière, à propos de sa gloire : « Les nations l’invoqueront et son tombeau sera glorifié. » N’est-ce pas merveilleux ? — Sept cents ans d’avance ! Sûr, c’est merveilleux. ! — Tiens, vois, là, cette gravure. Isaïe est représenté dans une forêt de cèdres, ces cèdres du Liban dont il est si souvent question dans l’Histoire Sainte. À l’ombre des grands arbres, apparaît la silhouette blanche de la Sainte Vierge et du Petit Jésus ; c’est l’image de la vision lointaine, par laquelle le prophète découvrait, dans les siècles à venir, la venue de Jésus et de Marie. Plusieurs autres prophètes, à des époques différentes, peignirent d’avance les traits de la vie et de la mission du Sauveur, de sorte que, quand on réunit tous ces traits épars, c’est comme un portrait de Notre-Seigneur Jésus-Christ fait avant qu’il parût sur la terre.

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