Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
samedi 17 décembre 2022
Jacques Halbronn Critique nostradamique: sur Jean Céard et la trahiison des clercs
jacques Halbronn Critique nostradamique : sur Jean Céard et la trahison des clercs
Dans sa préface au Répertoire Chronologique Nostradamique de Robert Benazra (Ed La Grande Conjoncrtion Guy Trédaniel, 1990) Jean Cééard expose son idée du traitement du corpus centurique (pp. V-IX)! à partir des données fournies par le dit RCN. Or, il ne semble pas que Céard ait pleinement exploité les dites données concernant les éditions parues sou la Ligue, à partir de la fin des années 1580 à savoir notamment le hiatus entre le groupe des éditions 1555-1568 et le groupe des éditions 1588-1590, pas plus d'ailleurs que n'avait été en mesure de le faire Benazra lui même qui à propos du second groupe se contente de parler de quatrains "manquants", qui auraient été retrouvés entre 1588 et 1589 dès lors qu'une édition ne comportant pas ou plus 53 quatrains à la IVe Centurie est signalée par Benazra, à la suite de Daniel Ruzo qui décrit un exemplaire de sa collection d'imprimés et de reproductions, de nos jours "manquant". D'ailleurs, Pierre Brind'amour qui aura, semble t il été recruté par Céard pour réaliser une édition critique de l'édition Macé Bonhomme 1555, parue en 1996 après la mort du chercheur québécois, ne tient pas davantage compte de cette éclipse du second volet entre 1568 et 1590 et ne s'en explique pas.. Il y a là selon nous ce que Bachelard appelle un obstacle épistémologique à savoir que l'on n'imagine pas que les libraires aient pu faire paraitre des éditions antidatées. En effet, avec l'invention de l'imprimerie, le livre aura acquis un statut en quelque sorte instititutionnel: l'éditeur devient le gardien de la chronologie et de nos jours, l'idée selon laquelle une date figurant en tête d'un ouvrage pourrait être délibérément fausse reste difficile à accepter et c'est ainsi que le même Benazra quand il retrouve un exemplaire Macé Bonhomme 1555, à la bibliothèque Municipale d'Albi, est persuadé qu'il a prouvé que cette édition avait bien existé, ce qui sera le cas pour Michel Chomarat et son équipe, pour les éditions 1557 et 1568 et quand on ne retrouve pas certaines éditions signalées par la suite, l'on va se persuader que celles ci n'auront pas été conservées. On n'arrive pas à penser l'impensable à savoir qu'il pût avoir existé des éditions antidatées dont la vocation était de conférer de l'ancienneté à des prédictions liées à l'actualité du temps de la Ligue (cf notre étude "Les prophéties et la Ligue Garde toi Tours de ta proche ruine", Journées Verdun Saulnier 1997, ed ENS, 1998). Il ne semble pas qu'en janvier 1999, lorsque Céard présenta notre thèse d'Etat (Le texte prophétique en France, Paris X Nanterre),il ait adopté notre approche, en tant que notre directeur (depuis 1985) à savoir que ce ne fut qu'au milieu des années 80 que le chantier centurique fut entrepris, avec des additions successives jusqu'à aboutir à un corpus qui sera intégré et parachevé dans le Janus Gallicus de 1594 par le biais de commentaires englobant les diverses Centuries, outre les quatrains des almanachs.Céard restera donc fidéle à la thèse de quatrains manquants dans les éditions 1588 à 7 centuries, 20 après l'édition 1568 à 10 centuries. Certes, Céard note-t-il des variantes mais au lieu de les mettre sur le compte d'un "work in progress", il préfére y voir des erreurs, des lacunes et d'ailleurs, ceux qui auront participé en 2003 à la célébration du 500e anniversaire de la naissance de Michel de Nostredame, tant lors de colloques ou de biographie, auront adopté le même point de vue, à savoir que les dates indiquées par les libraires faisaient foi.
JHB 17 12 22
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