jeudi 10 août 2017

jacques Halbronn Le Guide de la Vie Astrologique 2001

LE GUIDE DE LA VIE ASTROLOGIQUE (GVA)
Sous la direction de Jacques Halbronn
lien pour le  texte complet   cura.free.fr/xx/20halb14.rtf

Extraits du DESS "Le milieu astrologique, ses structures et ses membres", Paris VIII, 1995, sous la direction d'Yves Lecerf)

Note: ce travail est paru en 1997  aux éditions  Laurens,  sous le titre Guide Astrologique. (associations, astrologues, librairies, Conférences ...


Note de Patrice Guinard (27 Juillet 2002):
Cette version du DESS de Jacques Halbronn (1995) n’a été que partiellement expurgée, par moi-même, des innombrables coquilles et marques de frappe hâtives qui accompagnent le texte. Il s’agit d’un témoignage, indispensable car unique en son genre, mais parfois exagérément auto-centré à mon goût, sur la vie astrologique française, principalement dans les années 60, 70 et 80. Il fait suite à l’ouvrage de Jacques, "La vie astrologique années Trente-Cinquante", publié la même année à Paris aux éditions Trédaniel. D’aucuns ne pourront s’empêcher de penser à la fameuse formule d’Auguste Bouché-Leclercq, tout aussi appropriée au sujet semble-t-il, du moins dans sa subordonnée, qu’à l’astrologie grecque, déconstruite par l’érudit rationaliste et sceptique: "On ne perd pas son temps en recherchant à quoi d'autres ont perdu le leur."





Avant-propos à la réédition du CURA


La récente soutenance d’Elisabeth Teissier en avril 2001 et la sortie six mois plus tard de sa thèse, chez Plon, sous le titre L’Homme d’aujourd’hui et les astres. Fascination et rejet, nous invite à faire le point sur la sociologie du milieu astrologique, en constatant que Mme Teissier n’a pas jugé bon de signaler l’existence d’un Guide de la Vie Astrologique 1985, paru en 1984 chez Guy Trédaniel, le GVA, réédité en 1997 aux Ed. Olivier Laurens, ouvrages vendus en librairie et qui d’ailleurs lui consacrent une notice significative. Il eut été précieux que E. T. signalât la façon dont les astrologues parlent d’eux-mêmes et se mettent en perspective, ce qu’en jargon anthropologique on appelle l’accountability i, entreprise qui d’ailleurs n’a pas été menée par d’autres communautés astrologiques dans le monde pas plus d’ailleurs que ce ne fut le cas pour le CATAF (sur le site du CURA, le Catalogue Alphabétique des Textes astrologiques français).


Le texte qui suit a été en partie publié en 1997 mais sous une forme à la fois expurgée et augmentée: expurgée de nombreux développements concernant la vie des associations astrologiques et augmentée de diverses contributions d’astrologues à leur propre notice. On y a joint des enquêtes et des entretiens conduits, à notre demande, par Patrick Arduise, Anne Rose, Agnès Fiquet Delagnolo.ii


Le texte que nous nous proposons de diffuser est extrait d’un mémoire de DESS datant de 1995, voilà déjà six ans. C’est dire qu’il date quelque peu mais il a le mérite d’exister. Nous n’avons pas cru bon de le retoucher et nous renvoyons au Guide Astrologique 1997 pour des compléments pour la période qui fit immédiatement suite à la rédaction du dit mémoire. Cela dit, nous voudrions insister sur le point suivant: les congrès n’ont évidemment plus la même fonction aujourd’hui qu’il y a vingt cinq ans. A la fin des années soixante-dix, ils ont largement contribuer à changer l’image que la communauté astrologique française se faisait d’elle-même alors que de nos jours, ils ne sont plus qu’une expression de la dite communauté avec, on ne saurait en douter, une référence aux congrés fondateurs.iii


Comme pour le CATAF, ce travail est “en progrès”, il peut être précisé et complété, sur tel ou tel point et servir de base à une rubrique sur l’histoire du milieu astrologique français. Espérons aussi qu’il incite les visiteurs étrangers du site du CURA à s’engager dans cette voie. Les astrologues ont l’obligation d’assumer une certaine mémoire collective, ne serait-ce que parce que le futur dépend souvent du passé.


Nous avons introduit les congrès en France, en y acclimatant ce qui se passait notamment en Angleterre et en Allemagne mais aussi aux Etats Unis depuis des années. Rappelons une fois de plus qu’aucun congrès ne se tint à Paris de la fin de 1953 à septembre 1974, soit pendant plus de 20 ans. On expliquera la réticence des astrologues à se rassembler, encore au début des années Soixante-dix, en raison de la référence aux "salons”, où de temps à autre on regroupait des praticiens, dans des cabines, pour donner des consultations. Se rassembler était resté, dans l’inconscient collectif des astrologues, synonyme de prostitution. Il aura fallu que ces congrès soient organisés par un leader dégagé de telles préoccupations commerciales pour que les représentations changent et ce durablement.


Force est de constater que, pour des raisons qui restent à éclaircir, le Centre International d’astrologie (CIA) et ses responsables ne furent pas en mesure de consacrer un des mille week ends qui s’écoulèrent à quelque chose qui ressemble de près ou de loin à un colloque, se contentant de soirées d’ailleurs très toniques, deux fois par mois. En 1974 - on le voit avec le recul - commença l’ère des congrès et s’acheva celle des revues: Volguine décéderait en 1976. Non pas que les revues aient cessé de paraître, mais elles ne jouèrent plus le même rôle, reprenant d’ailleurs souvent des textes de communications faites lors de congrès: l’ère des congrès reste marquée par la parole et non point par l’écrit: tout d’un coup, les gens se parlaient, se rencontraient et non pas simplement, de façon virtuelle au travers d’une parution au sein d’une revue. C’est d’ailleurs pour cette raison que les vingt cinq ans qui se sont écoulés sont difficiles à cerner pour ceux qui n’en ont pas pleinement profité: il existe certes des cassettes audio et des documents vidéo mais c’est la participation même aux congrès qui transforma insensiblement les esprits, qui sortit les astrologues de leur coquille. Le travail est fait, il n’est plus à faire et les choses se poursuivent sur leur lancée. Il est important que les astrologues des nouvelles générations sachent que ce qui leur semble évident ne l’était pas, qu’il a fallu essuyer les plâtres.


Nous apprécions peu que certains regardent ces premières années de l’ère des congrès avec condescendance en disant: “je suis arrivé et enfin ont commencé les choses sérieuses”, surtout quand ceux qui profèrent ce type de propos ont été à l’école de ces congrès “héroïques” sans lesquels le milieu astrologique français ne serait pas ce qu’il est! Il faut quand même savoir que ce n’est pas d’hier qu’ont été mises en place des Fédérations tant au niveau national qu’international et que le mouvement fédératif a une histoire que l’on ne peut ignorer. Un tel ouvrage servira également à ceux qui ont la mémoire courte ou qui ont traversé les trente dernières années sans faire l’effort de suivre ce qui se passait, avec attention: ceux là ne savent que ce dont ils ont été les témoins directs et ont tendance à minimiser les événements qu’ils ont manqués, ce qui leur fait raconter l’histoire du milieu astrologique à leur façon, ce qui ne les empêche pas d’en recueillir les fruits. L’importance d’une bibliothèque comme la Bibliotheca Astrologica, fondée il y a trente ans, tient notamment au fait qu’elle conserve des documents, des archives, des correspondances et pas seulement des livres, elle est la mémoire de la communauté et son existence empêche les amnésies et les plagiats de toutes sortes.


Pour se faire une idée de ce que fut le phénomène MAU (Mouvement Astrologique Universitaire), en son début, c’est à dire dans les années 1975-1978, on ne peut que comparer - et son Livre d’Or en témoigne, consultable à la Bibliotheca Astrologica - avec l’engouement que connaît depuis 1999 le CURA (Centre Universitaire de Recherche en Astrologie), passant de l’ère des congrès à celle des sites, après une période de Purgatoire, de consensus mou, représentée par les années Quatre Vingt Dix. Apparemment, le mot “Universitaire” - et de là la lettre U - fait rêver les astrologues. Il convient en effet de souligner que le MAU a incarné l’astrologie française à l’étranger, et ce de diverses manières que l’on découvrira ci-après, tout comme le CURA est, avec d’autres moyens qui n’existaient pas il y a 25 ans, la voix de l’astrologie française dans le monde.


Cela dit, force est de constater que si la culture “congrès” s’est généralisée et vulgarisée, depuis le congrès fondateur de 1974 (cf infra), il n’est nullement certain que les copies sont à la hauteur de l’original, car pour qu’une culture reste vivante; encore faut-il qu’elle soit sous-tendue par une certaine dynamique. Il ne suffit pas de remplir une salle ou de respecter un programme pour qu’un congrès - on dit plutôt maintenant, à notre instigation “colloque” - soit une réussite autre que financière.


Il semble bien, pour aller, dans le sens, des revendications de Patrice Guinard, que la communauté astrologique pourrait se permettre de perdre de l’argent en organisant des congrès qui ne seraient pas écrasés par la pression d’un public avide d’apprendre plus que de débattre. Il faut aussi insister sur le fait que les colloques ont pour but de permettre à une certaine intelligentsia astrologique de mener ensemble une réflexion et cela n’implique pas une présence d’un public non averti. Qu’il faille un équilibre entre activités rémunératrices et entreprises visant à faire de la communauté astrologique un ensemble capable de brasser conjointement de nouveaux modèles, devrait être une évidence pour le XXIe siècle. Entendons par là, qu’il s’agit de faire des éléments les plus brillants, de ce qu’il faut bien appeler une avant-garde, un forum où chacun soit capable de se remettre en question et de renoncer parfois à des positions dépassées, à l’instar de ce qui se passe dans les milieux scientifiques. La communauté astrologique ne se fera respecter que si elle laisse toute sa place à ceux qui sont capables de la conduire vers un certain dépassement d’elle-même.




J. Halbronn, 27 novembre 2001


i Essai de bibliographie sociologique
Ellic Howe Le monde étrange des astrologues. Paris Laffont
E. Teissier Astralement vôtre Ed R. Laffont
Edgar Morin Le Retour des Astrologues, Paris, 1971; Reed. La croyance astrologique moderne, L’Age d’Homme, 1982.
Suzel Fuzeau Braesch, L’astrologie, Que sais je?
Herbais de Thun Encyclopédie du Mouvement astrologique de langue française au Xxe siècle,, Bruxelles, 1944
A. Barbault Défense et illustration de l'astrologie, Paris, Grasset, 1955
Jacques Maitre “La consommation d'astrologie dans la société contemporaine” Diogène Paris, 1966, Gallimard
Hubert Brun, mémoire sur les astrologues, paru sur le site du CURA..
Daniel Gros La profession d'astrologue. Etude sociologique d'une profession marginale, statut, vocation pratique, thèse
Theodor Adorno “Theses against Occultism” in Telos 1974
Isabelle Bourgeois et Sabrina Mervin Guide de l'Occulte, Paris, 1990
Elisabeth Alexandre et Agnès Mathon Guide des Voyants et des Astrologues
ii On nous pardonnera le fait que je parle souvent de moi à la troisiéme personne, cela tient à la conception collective de l’ouvrage qui s’est imposée au final
iii Signalons l’existence d’une cassette vidéo de 4 h rassemblant des archives audiovisuelles, réalisée en 1995 avec Daniel Kubezik et complétée en 2001, avec l’aide de P. Guinard.. Elle est disponible à la Bibliotheca Astrologica.

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