Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
lundi 4 avril 2022
Jacques Halbronn La problématique de la précision au prisme du modéle astronomique
Jacques Halbronn La problématique de la précision au prisme du modéle astronomique
Selon nous, l'Histoire de l'astrologie ne saurait ignorer l'impact toxique que l'astronomie aura exercé sur son développement, au cours des siècles, et ce jusqu'à nos jours avec la découverte de planétes et autres astéroides inconnus de l'Antiquité, parce qu'invisibles à l'oeil nu. Nous avons déjà, lors de précédentes études, signalé la facheuse influence du métalangage de l'astronomie adopté par les astrologues depuis Ptolémée (IIe siècle) et avant lui, qu'il s'agisse du nom des planétes, du balisage zodiacal de l'écliptique ou des aspects. Il faut souligner que le métalangage est une instrumentalisation de données dans des applications fantaisistes et hors de propos. (cf notre texte "La pensée astrologique", in Histoire de l'Astrologie avec Serge Hutin, Ed Artefacr, 1986). On retrouve un tel processus avec le remplissage des Centuries de Nostradamus en recyclant toutes sortes de textes (cf Chantal Liaroutzos, Suivez le Guide, in Réforme Humanisme Renaissance, 1987) pour faire le compte. L'on détecte le métalangage précisément par son éclectisme et son arbitraire : c'est ainsi que dans le cas du nom des planétes, pourquoi les astronomes antiques ont ils choisi telle divinité et point telle autre, issu de tel ou tel panthéon, pour nommer les cinq planétes, en dehors des luminaires, dont ils disposaient alors? Pourquoi une seule déesse sur les 5, Vénus alors qu'il y avait à leur disposition Junon, Vesta, Minerve, Cérés, Proserpine? Certains astrologues, friands d'apologétique prophétique, soutiendront probablement que ces autres divinités anticipaient la découverte de nouveaux astres, à partir de la fin du XVIIIe siècle. Insistons sur le fait qu'une telle pratique mimétique aura gonflé, saturé, submergé l'arsenal de l'astrologie.
Nous voudrions nous focaliser cette fois sur l'importance accordée par la plupart des astrologues à la précision, à la sureté des données de naissance ou de fondation (pour une ville, un Etat etc). Il est clair que les astronomes ont très tôt compris toute l'importance de la précision dans le temps et dans l'espace, d'où justement cette floraison de leur métalangage, leur tâche étant de baliser, de recenser, de reconnaitre le Ciel. Mais ce souci de précision faisait-il sens pour l'approche astrologique, on peut sérieusement en douter. On notera en passant que les anti-astrologues de service, comme un Serge Bret Morel, seront passés complétement, à coté d'une telle problématique et donc seront restés à la marge, en surface. Ce qui est valable quand on étudie le ciel vaut-il quand on s'intéresse à la marche de notre monde terrestre, cela est bien peu probable. Un événement terrestre ne saurait se réduire à une date "précise" même si on pourrait le croire à la lecture de certains manuels scolaires et d'ailleurs on y parle d'années (Marignan, 1515) et non de jours et encore moins d'heures.
Autrement dit, la recherche de la précision en astrologie, en termes d'heures, minutes, nous apparait comme parfaitement vaine et ne fait sens que par imitation, calque, par rapport à l'astronomie, surtout si l'astronome se veut également astrologue, ce qui est une combinaison bien périlleuse : mélange des genres. Or, force est de devoir constater que sans ce qui lui permet de tracer un thème astral, l'astrologue se sent perdu, tel un aveugle sans sa canne! Il est condamné au chomage technique.Il est victime d'un complexe, d'un syndrome de précision qui lui vient de l'astronomie. André Barbault avait voulu détacher l'astrologie mondiale de cette exigence horaire alors qu' Yves Lenoble, avec son "astrologie groupale" insiste sur la prise en compte des données ainsi fournies, dans son désir de relier astrologie mondiale et astrologie individuelle. Grave méprise! D'ailleurs Barbault était allé très loin dans son entreprise d'émanciper l'astrologie du métalangage de l'astronomie avec son indice cyclique qui ne tient compte ni du nom des planétes, ni de celui des signes où les configurations considérées se produisent. (cf Les astres et l'Histoire, Ed Pauvert, 1967) et l'on peut même dire que Barbault ne retenait pas la tradition des aspects mettant sur le même plan l'opposition et le carré dans la représentation du dit indice, se contentant de distinguer les phases de concentration, de conjonction et les "autres" qui faisaient "remonter" sa courbe.
Toutefois, Barbault accordait la plus grande importance au moment de la conjonction, non pas avec la précision du calcul d'un thème natal, mais avec une orbe relativement étroite qui ne devait pas dépasser le cadre d'une année civile. Pour Barbault, il fallait impérativement, en tout état de cause, ne pas se tromper sur l'année, d'où l'importance qu'il accordera au fait d'avoir mis en avant l'année 1989, ce qui l'aura conduit à surévaluer l'importance de la dite année, quand on sait que l'effondrement de l'URSS exigera plus de temps, ce qui nous conduit à la notion de période de plusieurs années, ce que Barbault ne sera jamais parvenu à déterminer formellement, manquant notamment la période cruciale de 7 ans qui est selon nous la pierre de touche de toute l'Astrologie. Certes, d'aucuns argueront du fait qu'une telle durée de 7 ans est trop large pour valider une prévision mais ce serait oublier que toute période est une suite, une succession d'événéments allant dans le même sens et ne se limite aucunement à une seule date. Bien plus, nous nous portons en faux contre la focalisation sur une seule région comme chez Barbault l'accent mis sur la Russie avec son cycle Saturne Neptune. Bien au contraire, la preuve de l'astrologie, sa falsifiabilité, passe par une diversité de situations géographiques pas forcément liées entre elles si ce n'est pas le facteur astrologique. Une hirondelle ne fait pas le printemps.
Bien entendu, il ne s'agit pas de couper les ponts entre astrologie et astronomie mais de circonscrire très clairement les modalité d'une telle synergie. Les périodes de 7 ans que nous mettons en avant, en exergue, désignent spécifiquement la planéte Saturne et son cycle découpé en 4 temps par le cycle des saisons - axes équinoxiaux/vernaux et solsticiaux. On nous objectera que les travaux statistiques d'un Michel Gauquelin "L'influence des astres", ed dauphin, 1955) viendraient bel et bien valider toute l'importance à accorder à la question de la précision de l'heure en astrologie (d'où toute une littérature sur 'les "régimes horaires", "L'heure dans le monde" (Le Corre, Gabriel, Françoise Schneider Gauquelin, dont d'ailleurs nous avons exploité nous mêmes, à différents titres, le filon, durant des décennies). Nous proposerons une nouvelle lecture des données mises en évidence par Michel Gauquelin, en ce qui concerne leur mode d'emploi. Selon nous, un tel dispositif n'a pas vocation à être individuel, il est simplement garant d'une certaine présence de fonctions au sein des sociétés humaines tout comme dans notre sang, il convient qu'existe un certain équilibre entre les différentes composantes (globules). Ce sont des processus inconscients, sur lesquels nous n'avons pas prise. Ces fonctions pourraient correspondre à la triade, chère à Dumézil. A l'opposé d'une astrologie qui ne nous laisse collectivement guère de marge de manoeuvre, il y a l'astrologie EXOLS qui n'a pas du tout le même rapport au temps (on passe d'un jour à Sept ans!) nous ménageant une certaine liberté et même une liberté certaine.
Autrement dit, cette astrologie gauquelinienne a un rapport différent de celui de notre astrologie avec le systéme solaire puisqu'elle mobiliserait cinq planétes et non la seule planéte Saturne laquelle s'adresse directement et ouvertement à notre Humanité, à la différence de l'autre. Nous prenons connaissance d'un commentaire (de la part de Lunesoleil) sur notre paralléle entre les événements de Crimée et ceux d'Ukraine. Ce commentaire fait remarquer que l'intervention en Crimée date de 2014 et non de 2015. Mais on notera aussi que la situation russo-ukrainienne s'enclencha dès la fin de 2021(cf wikipedia), ce qui maintient l'écart de 7 ans. Cela dit, on est bien en face d'une phase équinoxiale en 2014 comme en, 2015 et d'une phase solsticiale en 2021-2022 et même au coeur , au centre des phases respectivement équinoxiale et solsticiale et non point en leur commencement. Or, l'intervalle de 7 ans est particulièrement notable en début de phase, puisque pour nous la phase atteint son sommet en milieu de phase, donc avec un certain délai comme ce fut le cas entre la chute du mur de Berlin de 1989 et l'effondrement de l'URSS de 1991. Le mouvement des planétes est une chose, celui des humains en est une autre, les pratiques des astronomes ne sont pas celles des astrologues et il convient de s'en tenir à une probabilité statistique dans le second cas. Globalement, nous vivons bien selon une succession de phase de 7 ans et cela n'a rien à voir avec la méthode de l'astrologie mondiale en vigueur qui prétend se profiler de façon rigide sur celle de l'astronomie, laquelle poursuit d'autres buts.
JHB 04 22
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