lundi 19 juin 2023

jacques halbronn Langue et Société . Le stigmate de la ressemblance collective

Jacques Halbronn Langue et Société. Le stigmate de la ressemblance collective En 1987, nous avions présenté un mémoire intitulé LINGUISTIQUE DE L'ERREUR ET EPISTEMOLOGIE POPULAIRE (en ligne sur la plateforme SCRIBD) dans lequel nous montrions, notamment, que les emprunts de l'anglais au française pouvaient être classés en un nombre relativement restreint de groupes, constitués sur la base des finales et des suffixes. En effet, les mots dérivés à partir de radicaux tendent à se rassembler - et donc sont rassemblables- comme dans le cas des substantifs ( en - té/ty)et des adverbes.(en ment). L'emprunteur est en effet condamné à se retrouver avec d'autres emprunteurs et donc à leur ressembler. Si l'on applique ce modéle à l'organisation sociale, il est clair que plus le niveau social est médiocre, plus les personnes concernées vont se ressembler, à commencer par leur habillement standard. Il en est de même pour les étrangers qui auront une pratique de la langue d'accueil assez peu personnelle et qui ne seront pas davantage différenciés entre eux par la société d'accueil. Cela vaut aussi pour les personnes agées dont le physique portera les mêmes stigmates (rides, couleur des cheveux, calvitié, dentition, démarche etc) Cela nous conduit à aborder le clivage que nous avons introduit entre équinoxialité et solsticialité. En phase solsticiale, les classes inférieures - et cela englobe la condition de l'immigré - seront protégées au nom d'une pluralité horizontale alors qu'en phase équinoxiale, ce sont les classes supérieures qui bénéficieront la pluralité verticale. La notion de pluralité est liée à celle de tolérance au regard de la différence. La solsticialité admet les différences entre les groupes, avec des personnes identifiables à un groupe donné mais sans implication hiérarchique alors que l'équinoxialité admettra la diversité individuelle, sur la base du mérite personnel avec les implications quant à la diversité des statuts,, cette fois non fixés par l'appartenance d'origine, de provenance. Au sein d'une communauté donnée, la phase solsticiale renforcera un sentiment de similitude alors que la phase équinoxiale conduira à la mise en évidence de clivages internes. Dans le cas des Juifs, il est clair que les Juifs de souche française n'auront pas les mêmes motivations que les Juifs issus d'une immigration récente. Les uns seront portés par l'équinoxialité, les autres par la solsticialité, ces derniers souhaitant n'être considérés que comme une communauté parmi d'autres avec ses coutumes propres. Il y a eu récemment un débat autour de certaines déclarations de Zemmour au sujet de l'attitude de Pétain envers les Juifs et il ressort que les Juifs immigrés furent sensiblement plus impactés que les Juifs de souche, ne serait-ce que-entre autres- parce qu'ils étaient plus reconnaissables, de par leur façon de parler le français. JHB 18 06 23

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