Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
samedi 17 juillet 2021
Jacques Halbronn L'éditions centurique génante pour 1561 et l'epitre au pape Pie IV
L'édition centurique génante pour l'an 1561 et l’épitre au pape Pie IV
par Jacques Halbronn
Nous avions «évoqué dans un précédent article le carac-tère « génant » de l'' édition 1555 (Lyon Macé Bonhomme), un autre cas bien embarrassant est celui concernant 1561, pour la chronologie des éditions centuriques.
En effet, le scénario classique d'une édition à 7 centuries en 1557 ne tient pas dans la mesure où l'édition 1561 signale une addition de 39 'articles » à la « dernière » centurie, c'est à dire à la sixiéme, la dite addition devenant par la suite la VIIe Centurie tout comme l'édition 1555 témoigne d'un état à 4 centuries dont une « centurie » à seulement 53 quatrains mais l'on sait qu'il a d'abord existé une addition à seulement 49 quatrains (Raphael du Petit Val, Rouen, 1588) comme le signalent Chomarat et Benazra -RCN, pp. 122-123) dans leurs bibliographie respectives.. Par la suite, l'on aura com-plété pour produire une Ive centurie à 100 quatrains.
Tout se passe comme s'il y avait eu un stade à six centuries, se terminant par un quatrain latin. « Legis cautio ».
La référence à l'an 1561 est la suivante ; (RCN, p. 114) :
« Les Prophéties de M. Michel Nostradamus Dont il y en a trois cens qui n'ont encores jamais esté imprimées lesquels sont en cette présente édition. Reveues & additionnées par l'Autheur pour l'an mil cinq cens soixante & un de trente neuf articles à la dernière centurie »
Autrement dit les éditions à 7 centuries datées de 1557 sont antidatées puisqu'elles comportent l'addition de 39 article pour l'an 1561. En outre, ces éditions 1557 comportent une centurie IV compléte alors que l'édition 1555 atteste un état intermédiaire à la dite Ive Centurie, ce qui la rend « gé-nante » car l'on aurait voulu nous faire croire à une pre-mière édition datée de 1557 à 7 centuries, introduite par une « Préface à César ». On se serait bien passé d'une édition 1555 tout comme d'une édition 1561, qui viennent tout com-promettre !
Bien entendu, on l'aura compris, il s'agit là du « plan » des faussaires que l'on s'efforce de restituer , de respecter, de comprendre et décrire en tous ses méandres.
Mais quid de l'Epitre à Henri II datée de 1558 et censée in-troduite les Centuries VIII à X, parachvant la miliade. Dans l'esprit des faussaires, cette édition aurait fait suite à l'édi-tion 1557 à 7 centuries, ce qui n'est évidemment pas compa-tible avec l'édition 1561 ajoutant 39 quatrains à la sixiéme centurie.
Il faut comprendre qu'il s'agit là d'une entreprise paralléle, visant à ajouter 3 centuries aux 7 existantes, sur la base des éditions 1557 dans l'ignorance de l'addition pour 1561 puisque cette édition aura été en quelque sorte éclipsée par les éditions 1557. L'entreprise paralléle visant à créer un en-semble à 10 centuries n'avait pas une connaissance exhaus-tive de la genése du premier volet sinon elle n'aurait pas proposé une édition datée de 1558 adressée à Henri II mais aurait pu intégrer une épitre au pape Pie IV datée de 1561 ayant bel et bien existé. (cf notre étude in Réforme Huma-nisme Renaissance, 1991 et RCN p. 68), d'ailleurs, le conte-nu de l'Epitre à HenrI II en tête du second volet est en phase avec l'epitre au pape plus que celle de 1556 en tête des présages merveilleux pour 1557 (cf notre reprint de 2002.. Ed Ramkat) le ton de l'epitre à henri II 1558 est bien mieux compatible avec celle à Pie iv en ce qui concerne les menaces qui planent sur l' Eglise au point que l'on soit en droit de se demander si ce n'est pas à Pie iv qu'elle aurait été d'abord été placée en tête du second volet avant que l'on opte pour une epitre à henri ii 1558.
En fait, l’épitre centurique à Henri II 1558 est un mélange de l’epitre à Henri II 1556, de l’Epitre à Pie IV 1561, et du Livre de l’Estat et Mutation de Richard Roussat, ( cf CORPUS NOSTRADAMUS 50 -- par Patrice Guinard Antoine Couillard et la fin des temps annoncée par les astrologues) à propos de l’échéance de la fin du XVIIIe siècle. Il est clair qu’en 1558, Nostradamus n’avait pas encore développé les positions exposées en 1561. Il apparait nettement que l’importance de l’Epitre au pape aura été dramatiquement sous- estimée. On ne signale même pas le contenu de l’épitre dans les éditions italiennes conservées à la BNF. Quant au fait que Chomarat signale dans sa Bibliographie la Contrepronostication de 1561, il ressort qu’il n’indique pas qu’elle comporte une épitre au pape. C’est ainsi que l’empreinte de la dite Epitre sur celle censée adressée à Henri II n’est nullement indiquée alors que déjà sur la page de titre italienne les événements annoncés figurent en phase avec ceux se trouvant repris dans l’Epitre à Henri II dès 1558. Mais le catalogue de la BNF ne restitue pas la page de titre italienne en son intégralité même si Chomarat fournit la photo de la dite page de titre. On notera que l’authenticité de l’Epitre au Pape aura été mise en cause (par un point d’interrogation par exemple) alors que selon nous Nostradamus figure comme éditeur de certaines éditions italiennes et pas seulement comme auteur.
Nous conclurons en insistant sur la nécessité de dégager les divers scénarios en lice au lieu de croire à une unité tant diachronique que synchronique factice et syncrétique.
JHB
17 07 21
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