Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
jeudi 19 janvier 2023
jacques halbronn Astrologie et prophétie. Rettour sur le Colloque Prophéte et prophéties Paris 1997 et l'exposé de Michel Chomarat
jacques halbronn Astrologie et prophétisme. Retour sur le Colloque Prophétes et prophéties, Paris, 1997 et l’exposé de Michel Chomarat
En 1997, à la veille de la soutenance de notre thèse d’Etat « Le texte prophétique en France » nous avions fait un communication à l’occasion d’un Colloque sur « prophétes et prophéties », lors de Journées Verdun Saulnier. En 1986, s’était tenu dans ce même cadre, un colloque sur le thème « Divination et Controverse religieuse » Cahier V.L. Saulnier n° 4 où l’on abordait ‘ la divination comme objet et comme argument de débat dans la controverse religieuse du XVIe siècle : non seulement la divination a été un objet de controverse, scientifique, philosophique, mais encore elle a fourni des armes à la controverse religieuse. » Nous venions de nous inscrire avec Jean Céard mais celui ci n’avait pas cru bon de nous y faire participer. Parmi les intervenants, on trouve un certain nombre de personnes ayant participé à nos jury de thèse d’Etat et de Post doctorat; Olivier Millet, Isabelle Pantin, Jean Dupébe et évidemment Jean Céard.
Sommaire
Avant-propos, par Robert AULOTTE
Introduction, par Jean CÉARD
Le débat sur l’astrologie à Florence dans la seconde moitié du XVe siècle : Ficin, Pic de la Mirandole, Savonarole, par Cesare VASOLI
Le problème du fatalisme astral dans la pensée protestante en pays germaniques,
par Pierre FREYBURGERLes mythes de l’origine de l’astrologie, par Sylviane BOKDAM
Les pronostications et la propagande évangélique, par John LEWISLa lettre de Melanchthon à S. Grynaeus : les avatars d’une apologie de l’astrologie,
par Isabelle PANTINFeux croisés sur Nostradamus au XVIe siècle, par Olivier MILLET
L’ars notoria et la polémique sur la divination et la magie, par Jean DUPEBE
La fonction des arguments tirés de la divination dans l’Histoire … de l’hérésie de Florimond de Raemond, par Marie-Madeleine FRAGONARD
Après colloque, par Roland CRAHAYBibliographie, par Jean CÉARD
Dans le présent article, nous reviendrons sur le colloque de 1997, On y trouve Colette Beaune, Olivier Millet, et Jean Céard qui seront dans notre jury de thèse d’Etat en janvier 1999. Un spécialiste de Nostradamus, Michel Chomarat, allait y intervenir sur » De quelques dates clairement exprimées par Michel Nostradamus dans ses « Prophéties ». (pp 83 et seq) Avec le recul -un quart de siècle plus tard, revenons sur la question des dates chez Nostradamus en montrant que ces dates permettent paradoxalement , en fin de compte, à dater les textes qui les portent..
Chomarat rappelle heureusement la question de Saturne: (p. 91): « Nostradamus s’inscrivait seulement dans une tradition astrologique, celle de l’étude des cycles de Saturne, inaugurée par Albumasar puis poursuivie, entre autres, par Pierre Turrel et Richard Roussat. Ces derniers avaient avaient, avant Nostradamus, passé en revue, à travers leusrs recherches et publications bon nombre de ces renouvellements de périodes saturnale en s’efforçant d’en indiquer, si possible, clairement les effets historiques avec des dates précises C’est de cette façons que Roussat a pu dire, d’après ses calculs, que le prochain renouvellement devrait se produire vers 1789 qui correspod précisément au début de la Révolution Française » Chomarat ajoute plus loin « nous ne devons pas oublier que, de 1554 à 1566 et parallélement (sic) à ses prophéties Nostradamus rédigea ses almanachs dans lesquels les années pour l’année à venir étaient clairement datés, mois par mois. Il est alors évident d’envisager que nous nous trouvons là finalement face à quelques scories d’un procédé de datation qu’il voulut destiner exclusivement à ses almanchs. Ce n’était évidemment pas le cas poue les Prophéties dont une datation ou une chronologie précises sont totalement à exclure lorsque nous sommes dans le genre prophétique » Etrangement, Chomarat ne signale pas le quatrain VIII, 77 dont nous avons récemment souligné toute l’importance pour la datation même des Centuries car le recours aux dates peut servir à dater les textes qui en font usage.
8:76
Plus Macelin que roy en Angleterre,
Lieu obscure nay par force aura l’empire:
Lasche sans foy sans loy saignera terre,
Son temps s’approche si presque je soupire.
Or, on ne peut comprendre ce quatrain que si l’on connait une épitre de Nostradamus au Pape Pie IV où Nostradamus, écrivant au début des années 1560, annonce la naissance d’un Antéchrist en l’an 1567. Quand on ajoute 27 ans à 1567, on obtient 1594, date du couronnement d’Henri IV dans la cathédrale de Chartres, ce qui nous fait dire que ces quatrains de la VIIIe Centurie ne peuvent être antérieurs de beaucoup à un tel événement/Comme le Janus Gallicus intégre dans son commentaire une partie du second volet (centuries VIII-X), on s’en tiendra à l’an 1593.:
« Janus français, contenant les troubles, guerres civiles et autres choses mémorables advenues en la France et ailleurs dès l’an 1534 jusques à 1589, extraite des centuries de M. Michel de Nostredame méd. de Henri II – Le tout fait en français et latin par Jean Amat de Chevigny. Lyon 1594.
En fait, Nostradamus ne se sera pas contenté de s’intéresser aux dates de l’année de ses almanachs -sans oublier ses Pronostications- puisque son Epitre à Pie IV (traduite en italien) déborde du cadre annuel tout en ne relevant pas du cycle saturnien évoqué plus haut. D’ailleurs, selon nous, le recours à Roussat est l’oeuvre de ceux qui ont remanié la première épitre de Nostradamus au Roi Henri II, figurant en tête de « Présage Merveilleux pour 1557″ (cf notre édition en 2002 « Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat) laquelle ne comporte aucune date pour la fin du XVIIIe siècle. Chomarat (auteur en 1989 d’une Bibliographie Nostradamus) ne parvient pas à distinguer entre ce qui est de Nostradamus et de ce qui reléve d’un pseudo-Nostradamus des années 1580-90/ Nous avons montré que la mention « Macelin » de VIII 76 ne se comprenait qu’à la lumière de l’Epitre au Pape avec le jeu de mot sur Marcellin, nom attribué par Nostradamus(décédé en 1566) à l’Antéchrist à naitre en 1567. Dans notre communication au Colloque de 1997,intitulée « Les prophéties et la Ligue » Garde toi Tours de ta proche ruine (quatrain IV, 46), nous avions montré que l’édition comportant ce quatrain ne pouvait être antérieure à 1588, dans la mesure où elle faisait partie d’une série de quatrains ajoutés dans la IVe Centurie.(cf Robert Benazra, Répertoire Chronologique Nostradamique » Ed La Grande Conjonction-Guy Trédaniel, 1990;ouvrage paru peu de temps après celui de Chomarat sur le même sujet) C’est dire que l’affirmation de Chomarat quant à une parution « paralléle » des Centuries et des almanachs, n’est plus recevable car ces deux productions sont décalées d’une bonne vingtaine d’années.
4:46
Bien defendu le faict par excellence,
Garde toy Tours de ta proche ruine:
Londres et Nantes par Reims fera defense
Ne passe outre au temps de la bruine.
Resituons la référence à Tours:
Sur Internet https://paul-bert.jimdofree.com/lieux-faits-et-personnages/faits-divers/bataille-du-pont/
: », il faut se rappeler que le roi, aux prises avec la Révolution parisienne, avait été en mai 1588, après la « journée des barricades », dans l’obligation de quitter sa capitale. A Blois, pour se libérer de l’emprise des Guise, Henri III fait assassiner le Balafré le 23 décembre 1588, au cours des Etats généraux. De nombreuses villes hésitantes se rallient à la Ligue à la suite de cet événement. Le sud-ouest et le Languedoc restent entre les mains d’Henri de Navarre. De son côté Henri III ne contrôle plus qu’un territoire étroit entre Beaugency, Blois et Tours.Le roi ne dispose à Blois que des Gardes français et du régiment suisse commandé par Gaspard Galati et attend que l’armée soit regroupée. Cependant la situation est telle à Tours, que le 6 mars il s’y rend avec les quelques troupes dont il dispose. En effet l’agitation a gagné la Touraine, des placards sont diffusés annonçant « que le roi voulait donner cette place au roi de Navarre qui était huguenot pour y faire sa demeure ordinaire. A la nouvelle de la marche rapide et des succès de l’armée de la Ligue, Henri III effrayé, se voit contraint d’écrire au roi de Navarre de venir à son secours. Celui-ci, heureux d’avoir l’occasion de lui prouver l’utilité de sa récente alliance, s’empresse de se rapprocher de Tours avec son armée. Bien qu’ayant déjà signé un traité de paix et peu éloignés l’un de l’autre les deux rois ne s’étaient pas encore vus afin de ne pas se compromettre auprès de leurs partis ; mais le péril devenait trop pressant pour leur permettre de garder plus longtemps cette apparente réserve.
Là encore, d’aucuns n’hésiteront pas à soutenir que tout cela aurait été « prédit » par Nostradamus, empechant ainsi de recourir au critère du « terminus », essentiel pour une approche critique des textes. Patrice Guinard qualifiera ainsi notre travail de « canular »!
JHB 19 01 23″
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