Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
jeudi 30 septembre 2021
jacques Halbronn Astrologie mondiale. Crise des empires Tout va de 15 ans en 15 ans: 1944, 1960-1975-1989
Jacques Halbronn Astrologie mondiale . Crise des empires. Tout va de 15 ans en 15 ans : 1944-1960-1975-1989
En 1975, nous avions donné une communication a congrès d'Ebertin, à Aalen (Allamagne) sur Saturne et le Colonialisme . Plus de 40 ans après, ces deux paramétres, Saturne et le Colonialisme nous apparaissent comme la seule véritable clef de l'Astrologie Mondiale. Mais un autre paramétre doit être mise en avant, à savoir le cycle de 15 ans car c'est selon nus l'unité astrologique de mesure. Toute tentative d'utiliser une durée plus longue est vouée à l'échec. Toute tentative ne présentant pas une dure récurrente est également à rejeter On pense évidemment au cycle Saturne Neptune de 36 ans ou à l'indice cyclique qui n'a de cyclique que le nom car il n'offre aucune récurrence numérique digne de ce nom.
Dans le présent article, il est clair que le notion de Guerre Mondiale ressort complétement relativisée car notre série 1944-1960-1975-1989 montre bien que 1944 n'est qu'un épisode comme un autre, et ne saurait justifier de configurations particulières.
Pour route personne un tant soit peu au courant de l'Histoire contemporaine, ce quatuor de dates, de 15 ans en 15 ans, correspond à un processus de retrait pour l'envahisseur.
1944 sonne la fin de la présence allemande en France, à la suite du Débarquement "allié" et tout ce qui suivra jusqu'à la division de l'Allemagne en 1949.
1960 sonne la fin de la présence française en Algérie mais aussi la fin de l'Afrique Occidentale Française..(AOF) Mais cela correspond aussi à la construction du Mur de Berlin contre l'influence occidentale.
1975 sonne la fin de la présence américaine au Viet Nam mais aussi le retrait en cette même année des Israéliens de la péninsule du Sinaï.
1989 sonne la fin de l'emprise russe en Europe Orientale mais aussi la dislocation en 1991 de l'URSS.
Bien évidemment, à cette série "solsticiale" fait pendant une série "équinoxiale" en sens inverse avec un processus d'occupation, de conquéte,. On pense à l'occupation de la Cisjordanie jordanienne lors de la Guerre des Six Jours On pense à la Guerre d'Algérie qui témoignait d'un refus de la France de se retirer.
Actuellement le retrait des Américains d'Afghanistan- en phase solsticiale, correspond à une nouvelle phase solsticiale, qui fait pendant, toutes proportions gardes avec leur retrait du Viet Nam en 1975.
Selon nous, le modéle que nous proposons est dans la ligne, par sa simplicité de celui d'un Albumasar avec son cycle Jupiter-Saturne de 20 ans, articulé sur les triplicités alors que le notre l'est sur les quadruplicités. Sa théorie des Grandes Conjonctions aura donné une image favorable de l'astrologie des siècles durant si bien que l'on peut raisonnablement penser que c'est la découverte d'Uranus en 1781 qui aura été le coup de grâce pour l'astrologie.
Comment se fait-il alors que les astrologues français d'aujourd'hui ne saluent nos travaux comme il convient? Cela tient au fait qu'ils ont encore du mal à reconnaitre, à admettre qu'André Barbault a fait fausse route. Les astrologues ont toujours préféré les attaques aux réformes.
JHB
30 09 21
Jacques Halbronn Astrologiue. Le Mur de Berlin (1961-1989) au prisme de la solsticialité saturnienne
Jacques Halbronn Astrologie. Le mur de Berlin (1961-1989) au prisme de la solsticialité saturnienne
Nous n'avons pas remarqué que les publications astrologiques aient rapproché 1961 et 1989 au lendemain des événements qui conduisirent à sa démolition,, 28 ans après son édification. Pourtant cet écart de 28 ans est censé être familier à la corporation des astrologues puisqu'il correspond au cycle de Saturne, ce qui signifie qu'il raméne la même configuration: Saturne dans les deux cas est entré dans le signe du capricorne. Comment expliquer une telle incurie méthodologique persistant trente après la "chute" du mur - sinon par la fixation obnubilée sur le cycle Saturne Neptune et le désintérêt pour le rapport de Saturne au zodiaque qui est le résultat de la démarche d'André Barbault depuis des décennies?
Que signifie le passage de Saturne sur l'axe solsticial cancer-capricorne? La solsticialité indique le refus des empires, des fédérations alors que l'équinoxialité favorise le dépassement des frontières tant historiques que géographiques. On l'a vu en 1940 et en 1954 quand les nazis se sont emparés de toute une partie de l'Europe continentale et avaient l'intention d'aller au delà - ce qui a décliné en 1944 avec l'arrivée de Saturne en phase solsticiale comme on a pu le voir en 195 quand la France a voulu garder le controle sur l'Algérie jusqu'au même passage de Saturne en phase solsticiale. La Shoah se déroula en phase équinoxiale et fut stoppée au passage de Saturne sur l'axe solsticial/ En 1975, c'est la fin de la Guerre du Vietnam, Saturne est en cancer sur l'axe solsticial
Article Wikipedia : Guerre du Viet Nam
"Le conflit étant dans l'impasse et de plus en plus impopulaire dans l'opinion publique américaine, les accords de paix de Paris décident en 1973 du retrait militaire américain. En 1975, le Nord Viêt Nam réalise une offensive contre le Sud Viêt Nam et remporte la victoire (chute de Saïgon). Le pays, officiellement réunifié l'année suivante, devient la république socialiste du Viêt Nam. En même temps que le Viêt Nam, le Cambodge et le Laos deviennent, eux aussi, des pays communistes."
En 1989, nouvelle phase solsticiale avec un lâcher prise de la puissance dominante, l'URSS sur ses "pays satellites", ce qui s'est poursuivi avec le démembrement de l'URSS elle même.
Comment analyser la situation de 1961 (sans oublier l'année suivante la crise des missiles Cuba? Période solsticiale qui aura conduit les Occidentaux à lâcher prise sur Berlin avec une "résistance" symbolisée par le dit "Mur". Dans les deux cas, 1961 et 1989, on aura assisté à un fléchissement,,dans un cas à l'Ouest, dans l'autre à l'Est.= et à une forme de repli stratégique. Mais tout étant cyclique, aucun événement n'est irréversible et donc son importance historique est toujours à réviser. Il faut s'attendre notamment avec le prochain passage de Saturne sur l''axe équinoxial (coincidant avec la conjonction Saturne-Neptune) à une résurgence des visées impériales à commencer par la reconstitution des anciens empires coloniaux.
Nous dirons que les conflits se terminent avec le passage de Saturne sur l'axe solsticial du fait que la puissance dominante perd de sa motivation et non en raison de quelque échec militaire. Le solstice produit un retrait plus qu'une retraite. Mais la motivation peut revenir, tel le phénix.
JHB
30 09 21
lundi 27 septembre 2021
Jacques Halbronn Les piéges de la recherche astrologique. Coincidences et anachronismes
Les piéges de la recherche astrologique. Coincidences et anachronismes par Jacques Halbronn
L’astrologie est assurément un terrain miné où l’on aura vite fait de prendre des vessies pour des lanternes.
I Les coincidences
Quand un événement a lieu, plusieurs facteurs cosmiques ou non peuvent entrer en jeu et on fera bien d’envisager toutes les hypothèses, de procéder à tous les recoupements avant de crier victoire.
André Barbault aura été victime et à sa suite tant d’autres d’une sacrée coincidence avec le cycle Saturne Neptune. Prenons simplement 1989. Est-ce que la seule façon de rendre compte astronomiquement des événements passait par le dit cycle? Evidemment, si l’on élimine d’entrée de jeu certaines possibilités, et que l’on décide de s’en tenir aux conjonctions entre deux planétes, l’on se déleste des alternatives comme l’entrée de Saturne sur l’un des deux grands axes saisonniers, qui est le b-a ba de l’astrologie antique. à savoir Bélier-Balance et Cancer Capricorne, une constante que les astrologues auront eu tout loisir d’observer des millénaires durant, ce qui n’est évidemment pas le cas du cycle Saturne Neptune, vu que Neptune n’a été repéré que depuis 1846. Quels auront été les recoupements de Barbault: 1917, 1953. C’est bien peu mais cela tient à la durée d’un tel cycle à savoir 36 ans alors que le passage de Saturne sur les axes saisonniers a lieu tous les 7 ans, ce qui permet un nombre bien plus elevé de recoupements. Or, aussi bien en 1953 qu’en 1989 Saturne passait bel et bien sur les dits axes, l’axe équinoxial dans un cas, l’axe solsticial dans l’autre. Mais encore aurait -il fallu vérifier si à chaque passage de Saturne sur les dits axes , des changements importants se produisaient. Or, Barbault avait jeté le bébé avec l’eau du bain: on peut certes se délester des 12 signes du Zodiaque mais certainement pas des deux grands axes saisonniers! Bien pis, Barbault avait renoncé à introduire une quelconque dualité, binarité dans son systéme,- à la suite de sa déconfiture prévsionnelle lors de l »opposition de Saturne à Neptune (1971) se rendant incapable de distinguer une conjonction Saturne-Neptune d’une autre à moins de recourir aux aspects d’autres planétes, ce qui n’aurait pu que tout embrouiller car c’est (clair comme) la bouteille à l’encre.. L’absence de binarité est la fin de toute prévision astrologique car l’on peut annoncer tout et son contraire, le chaud comme le froid.
II Les anachronismes
Peut-on se servir d’une planéte comme Neptune en astrologie mondiale (ou non)? D’aucuns diront que Neptune a toujours exisé même si on ne l’avait pas repérée de la même façon que le bacille de Koch a du sévir bien avant qu’on ne le découvre. Mais comparaison n’est pas raison. L’astrologie est liée à l’art de gouverner et elle fixe des lois qui sont censées être à la portée de tous les citoyens. Il faut avoir l’esprit drolement tordu pour croire en une astrologie dont le processus céleste serait resté si longtemps hors de notre portée. C’est là une vision fort peu démocratique et républicaine (la chose publique (res publica), commune). On voit donc que la démarche de Barbalt ne brillait certainement pas par un souci de transparence et de clarté. Laisser entendre que les astrologues n’eurent pas à leur disposition, des millénaires durant, toutes les données nécessaires nous semble bien douteux
L’astrologie est assimilable à une Loi donnée à une Société. On pense à la Révélation de la loi sur le Mont Sinai (Livre de l’Exode) C’est une loi qui est explicite, qui implique le recours à des signes visibles à l’oeil nu et non dans l’attente de quelque forme de transhumanisme technologique. Croit-on ainsi valider l’émergence d’une ‘astrologie moderne » en mettant en avant les nouvelles planétes, comme l’a cru un Jean-Pierre Nicola avec son systéme RET (englobant Uranus, Neptune et Pluton) en laissant de surcroit les astronomes baptiser à leur guise les nouveaux venus? C’est bien plutôt vers plus d’anthropologie que vers plus de cosmologie qu’il convient d’aller.
Jacques Halbronn Pierre Gassendi et le rejet de l'astrologie au milieu du XVIIIe siècle
Pierre Gassendi et le rejet de l'astrologie au milieu du XVIIIe siècle
Publications de la BURA Bibliothèque Universitaire de Recherche Astrologique.
Voilà plus de 40 ans, nous avons publié les Remarques astrologiques de Jean Baptiste Morin sur le commentaire du Centiloque de Ptolémée par Nicolas Bourdin ou le Fanal de l'astrologie. Introduction et notes de Jacques Halbronn RETZ, 1975
Si Gassendi (mort en 1655) est chronologiquement un homme du XVIIe siècle, force est de constater que c'est le siècle suivant -donc post mortem- qui façonnera sa stature de grand pourfendeur de l'astrologie , tout comme c'est le XVIIe siècle qui sacrera Nostradamus (mort en 1566) comme prophéte; Des gloires posthumes, ce qui fausse quelque peu la perception historique..C'est en 1737 que parait l'ouvrage de Joseph Bougerel Vie de Pieere Gassendi, que va commenter la même année; un certain Lavarde dans une [Lettre critique et historique à l'auteur de la vie de Pierre Gassendi
Si son oeuvre fut essentiellement accessible en latin, elle n'en fut pas moins traduite en anglais en t1659 The vanity of judiciary astrology. Or Divination by the stars. Lately written in Latine, by that great schollar and mathematician the illustrious Petrus Gassendus; mathematical professor to the king of France. Translated into English by a person of quality. Mais déjà Mersenne en 1634 avait rendu en français sa réfutation (cf notre communication, Colloque de Digne, 1692) dans ses Préludes de l'harmonie universelle ou Questions curieuses utiles aux prédicateurs, aux théologiens etc
. En ce sens, Gassendi est plus vraisemblable pour ses coups portés à l'astrologie par le ministre Colbert , crédité généralement, d'un tel rôle.(en 1666) et dont ignore ce que seon"'édit" reproche scientifiquement à l'Astrologie..
Et face à Gassendi on aim joindre un Jean Baptste Morin comme si l'issue du "duel" entre ces deux professeurs au Collége Royal fondé par François Ier; le sort de l'Astrologie avait été l'enjeu. (cf notre étude en 1975 sur cette polémique avec ses
Remarques Astrologiques (Ed Retz) Encore en 1853 donc deux siècles après sa mort, (BNF 8° Ln27 8297) A.Martin curé du Brusquet &crira dans son Histoire de la vie et des écrits de Pierre Gassendi 1853, p. 287:
" Le cabaliste Flud et l’astrologue Morin dont Gassendi avait démasqué et combattu les erreurs, voudront se venger de leur infériorité en attaquant les moeurs
et les doctrines du philosophe ; Dans leurs libelles, ils le représentaient comme un athée,un sceptique, un dangereux apologiste d’Epicure.. Gassendi content d’avoir fait connaitre les absurdités et le ridicule des sciences cabalistiques et astrologiques et fier de la haute opinion que le public avait de son savoir et de sa vertu ne répondit que peu de choses à ses abominateurs, ses amis se chargèrent de confondre leur impudence""
Bibliographie:
(cf notre étude Pierre Gassendi et l'astrologie judiciaire: approche bibliographique)
et notre Introduction Bibliographique à l' étude de de l'astrologie française ...
https://fr.scribd.com › document › Jacques-HALBRONN-I...
Between Astrology and Copernicanism: Morin – Gassendi – Boulliau
In: Early Science and Medicine
par Robert Alan Hatch1 .Online Publication 18 Jan 2017
Thomas P.-F La philosophie de Gassendi, Paris, P. Félix Alcan, 1889
samedi 25 septembre 2021
Jacques Halbronn Son parcours universitaire de 40 ans, de 1974 à 2014
Jacques Halbronn Son parcours universitaire de 40 ans, de 1973 à 2014
Nos relations avec nos directeurs de thèse successifs n’ont pas été simples et probablement les « torts » sont « partagés ». En fait, nous avons le plus souvent préparé plusieurs thèses en paralléle ou en alternance sans parler des diverses publications qui auront accompagné une période de plus de trente ans. Les thèmes principaux auront été la linguistique, l’astrologie, le prophétisme.
En 1973, Georges Vajda accepte de diriger une thèse de troiséme cycle (INALCO EPHE VE section Paris III) qui aura pour titre La problématique astrologique chez les principaux penseurs juifs du Moyen Age Espagnol. Ce n’est qu’en 1979 que nous serons invité à soutenir/ Entre temps, Vajda en 1977 nous avait accordé une préface pour notre édition de traités astrologiques d’Abraham Ibn Ezra.(Ed Retz) qui avait été précédée dans la même collection dirigée par René Alleau, de notre édtiion des Remarques Astrologiques de Jean Baptiste Morin, astrologue du XVIIe siècle. Mais il y avait eu aussi en 1976 la parution de nos Clefs pour l’Astrologie, chez Seghers dans la collection dirigée par Luc Decaunes. En 1976-1977, nous avions fait des séjours d’étude en Israël. Mais par ailleurs, depuis 1976, sous la direction de Jacques Merleau Ponty, nous préparions une thèse d’Etat en épistémologie à Paris X Nanterre. Notre soutenance avec Vajda fut suivie d’un contrat d’un au CNRS mais Vajda allait décédé peu après.
En 1980, nous nous inscrivimes à l’Université Lille III (Villeneuve d’Ascq) en Etudes anglophones avec André Joly et décrochions l’année suivante un DEA à propos de la traduction anglaise d’un traité astrologique du milieu du XVIe siècle d’Auger Ferrier. Nous primes ensuite comme directeur de thèse, à Paris V Louis Jean Calvet auquel nous présentames en 1987 un mémoire qui fut contesté par l’un des rapporteurs, ce qui nous conduisit à en présenter un nouveau en 1989 qui allait subir le même sort. C’est alors que nous allions nous inscrire à Paris VII avec Yves Lecerf en ehnométhodologie, qui avait été un des rapporteurs du mémoire de 1989. Mais ce n’est qu’en 1995, juste avant sa mort, que Lecerf nous accorda….. la soutenance d’un DESS (sur Paris VIII). Le milieu astrologique et ses membres. En 1986, nous avions publié dans les actes du Colloque de Bayeux, une bibliographie su les Cométes.
Mais dès 1985, nous avions obtenu que Jean Céard, spécialiste de la Renaissance et ayant écrit sur les prodiges, nous dirigeât pour thèse d’Etat à Paris XII Créteil. Ce n’est qu’à la fin de 1998 que Céard, à la veille de prendre sa retraite, nous invitera à soutenir. Mais entre temps, il était passé à Paris X Nanterre. Pendant toute cette période, on retiendra qu’en 1990, Céard fera une préface au Répertoire
Chronologique Nostradamus de Robert Benazra, paraissant dans une collection que nous dirigions (La Grande Conjonction, chez Trédaniel). En 1994, nous fumes chargés d’une exposition Astrologie et Prophéties. Merveilles sans images, à la Réserve de la Bibliothèque Nationale, peu avant son transfert sur le site Tollbiac. En 1993, nous avions publié deux éditions de textes astrologiques,avec Trédaniel, l’un sur Nicolas Bourdin (XVIIe siècle), l’autre sur Etteilla (XVIIIe siècle). Notre thèse d’Etat s’intitulera Le texte prophétique en France, Formation et fortune et couvrait une période allant de la fin du XVe siècle au début du XXe. Elle paraitra aux Presses Universitaires du Septentrion (Villeneuve d’Ascq). Nous passions beaucoup de temps à visiter des bibluithèques de par le monde; pour réaliser notre Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français. (mis en ligne sur le site du CURA de Patrice Guinard, en 1999.
Dans la foulée de notre thèse d’Etat, nous décidames de préparer à l’EPHE un post doctorat sous la direction de Louis Chatelier (Histoire du catholicisme) qui ne sera soutenu qu’en 2007 sous le titre Le dominicain Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique en France (XVIIe siècle). là encore, les choses trainèrent quelque peu. En 2002, nous avions fait acte de candidature pour la succession d’Antoine Faivre, à la chaire des Courants Esotériques et publions (Ed Ramkat) deux ouvrages, Prophetica Judaica Aleph et Beith, issus de notre thèse d’Etat, l’un sur Nostradamus et l’autre sur Theodore Herzl et son Etat Juif, ce qui comprenait un développement important sur les Protocoles des Sages de Sion. En 2005, à la mort de Jean Paul II, nous avions fait paraitre Papes et prophéties.(Ed Axiome)
En 2011, Gérardf Morisse (Bordeaux) nous donna l’occasion de publier une série de travaux, un par an pendant 4 ans, dans la Revue Française d’Histoire du livre, (Ed Droz), : Nostradamus, le Tarot et le Kalendrier des Bergers, le Splendor Solis, Lichtenberger et le Mirabilis Liber. Voilà donc un parcours d'une quarantaine d'années, dans un cadre universitaire mais qui ne fut absolument pas couvert par une quelconque aide financière.
Nous avons à peine mentionné ici nos contributions sur Internet. : Hommes et sites, Bibliotheca Hermetica, Propheties.it, Arka. CURA, sans parler de nos propres sites.
JHB
25 09 21
Jacques Halbronn Sur l'Histoire secréte de l'Astrologie de Patrice Bouriche
jacques Halbronn Sur l’Histoire Secréte de l’Astrologie de Patrice Bouriche
Arrêtons nous sur l’oeuvre de l’autre Patrice – non pas Guinard mais Bouriche, lequel revendiquer une astrologie « sidéraliste » et s’en prend aux tenants du « Zodiaque des saisons d’où son sous titre « Révélations sur l’imposture du Zodiaque des Saisons ». Il y est évidemment question de la précession des équinoxes; du « zodiaque des étoiles » Il y est question des « incohérences du zodiaque tropical ». Bouriche s’en prend aux « saisonologues ». Les gens se référeraient à un zigne zodiacal « qui n’est pas le bon » Bouriche voit dans la théorie des ères adoptée par l’astrologie « tropicale » le signe d’une victoire annoncée du zodiaque sidéral.
Il semble que toute l’argumentation de Bouriche s’articule sur notre signature zodiacale. Or, l’on peut tout à fait concevoir une astrologie qui n’accorde aucune importance à une quelconque typologie à 12 facteurs. L’idée selon laquelle, seuls les axes
saisonniers seraient valables a été formulée au XVIIe et XVIIIe siècle. Donc Bouriche rejette le Zodiaque saisonnier au prétexte d’une telle typologie à 12 possibilités au lieu d’admettre la possibilité d’une division « saisonnière » en 4 périodes. Par ailleurs, si l’on admet qu’il y a un axe éqiuinocial et un axe solsticial, son argument sur les 2 hémisphères tombe puisque les deux signes équinoxiaux s’équivalent au prisme même du zodiaque saisonnier ne retenant que le critère équinoxial et le critère solsticial. Là encore, Bouriche s’en tient à une représentation caricaturale et figée du Zodiaque saisonnier en ne prenant pas la peine de s’en tenir aux seuls fondamentaux, à savoir les deux axes.
L’argument que Bouriche ressasse est le suivant (cf le quatriéme de couverture de son tome I): « les personnes nées par exemple, entre le 21 mars et le 16 avril ,ne sont pas bélier mais bien Poissons, d’où la nécessité de revenir ai zodiaque des étoiles afin de retrouver la cohérence perdue »
Autrement dit, Bouriche fige la situation: il y a le public qui croit aux 12 types. Dont Acte. IL y a une astrologie qui traite des 12 types. dont acte. Et tout le reste de sa démonstration s’appuie sur ces deux constats! Or, c’est précisément là que le bât blesse, dans cette description ethnologique de certaines pratiques en vigueyr. La recherche astrologique est censée aller au delà d’un tels stade!
En tout état de cause, si l’on ne tient pas compte des 12 types, et si l’on s’en tient à d’autres critères, toute l »argumentation quant au fait que les gens se reconnaitraient mieux dans leur signe sidéral que dans leur signe sidéral devietnt vaine et ne vise que les adeptes d’une telle caractérologie. Bouriche se référe dans sa propre présentation comme « spécialiste d’astrologie mondiale », laquelle se passe fort bien de toute division en 12, comme l’a bien montré André Barbault qui ne tient même pas compte du signe où se forment les conjonctions planétaires!!
Bouriche nous parle de la précession des équinoxes mais d’où vient que l’on ait remarqué un tel phénoméne? Précisément parce que l’on accordait de l’importance à l’étoile fixe correspondant à l’équinoxe et dont on savait que ce n’était pas toujours la même. Ce qui va dans le sens de l’étude du point vernal correspondant à telle étoile à un moment donné et qui aura servi à établir la théorie des ères precessionnelles dont on n’est pas non plus obligé d’accepter le principe sous prétexte que des gens l’ont accepté.
Pour nous, il n’y a pas d’opposition entre tropicalisme et sidéralisme : le tropicalisme a besoin des étoiles fixes – pas des constellations- pour gérer les rapports entre Zodiaque et planétes, l’étoile fixe jouant le rôle d’interface car une planéte ne peut
se joindre à un axe saisonnier mais seulement aux étoiles qui lui correspondent. Selon nous, en effet, l’astrologie doit être visuelle, ce qui passe par la conversion des équinoxes en un axe stellaire. Ce qui permet de visualiser dans le ciel à quel moment
une planéte passe sur un des deux axes saisonniers du fait qu’elle se rapproche de telle étoile fixe dument identifiée pour un instant T et , répétons le, c’est bien ainsi que l’on avait découvert et intégré la précession dit des équinoxes.
Patrice Bouriche attache beaucoup trop d’importance au méta-langage des astronomes qui ont jugé bon de baptiser les planétes et de regrouper les étoiles en 12 secteurs, prenant modéle sur le calendrier soli lunaire. Il veut croire et faire croire que
l’astrologie ne peut pas exister sans ce substratt mythologic- symbolique dont pourtant l’astrologie française s’est largement émancipée et l’on pense notamment à Jean-Pierre Nicola. Il a un demi siècle de retard.
Bouriche cite Gauquelin et sa typologie planétaire qui ne dépend nullement du zodiaque mais des maisons, et que l’on divise généralement en 12 secteurs, ce qui selon Gauquelin est sans importance car on en revient à une division en 4 : horizon- méridien. Bouriche plaide pour le 12 contre le 4 mais rappelons lui, qu’il n’y a que 4 saisons quand il parle d’un zodiaque saisonnier.. Ce sont les astronomes qui ont introduit une telle symbolique et ils ont continué avec Uranus, Neptune et Pluton et les astrologues ont eu le tort de les suivre.. Qu’il lise l’Histoire du Ciel de l’Abbé Pluche, (c 1740).
Certes, les astrologues continuent à se servir du référentiel des 12 secteurs mais ils ne le font que par simple commodité et convention sans devoir leur accorder plus d’importance. C’est l’interface des éphémérides et l’on peut tout à fait positionner les planétes autrement (cf Gabriel Les Grandes Ephémérides, 1500-1899; Paris, Trédaniel 1990; Nous mêmes nous avons écrit sur les signes zodiacaux,(le grand Livre du Sagittaire, Tchou, 1980; dirigé une collection de livrets zodiacaux (Solar, France Loisirs, 1982-1992), dirigé Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau, Ed Albatros, 1979) mais il s’agit de simples exercices de style. Dans l’Astrologie selon Saturne, ¨Paris, 1994, nous nous sommes contentés de décrire certaines zones en degrés sans indiiquer les signes correspondants(cf aussi ,notre Lettre à une amie astrologue en préambule à notre réédition de l’Histoire de l’Astrologie de Serge Hutin, Artefact1986).
JHB
25 09 21
vendredi 24 septembre 2021
Jacques Halbronn Le Mouvement Astrologique U et la Belgique (1975-2008)
Publications de la BURA, Bibliothèque Universitaire de Recherche Astrologique
Le Mouvement Astrologique U et la Belgique (1975-2008)
par Jacques Halbronn
La Belgique Astrologique Wallonne aura entretenu pendant une trentaine d'années avec le MAU des relations assez privilégiées.
On pense notamment à Gustave Lambert Brahy qui fut sur la fin de sa vie un compagnon fidéle de nos
congrès, nous suivant jusqu'à Saint Maximin (près d'Aix en Provence) en 1978. Des photos en témoignent.
Une certaine sympathie existait entre nous probablement en raison de parcours assez semblables,
à commencer par une carrière en milieu astrologique commencée très tôt.Cinquante ans nous
séparaient tout de même (cf de Brahy, ses Confidences d'un astrologue, Ed Flandre Artois) 1946 où
traite notamment du Congrès de Bruxelles de 1935 qui précéda celui de Paris, de 1937. Ces deux congrès
étaient le fait de deux associations, l'Institut Astrologique Belge et la Société Astrologique de France,
fondées presque en même temps, autour de 1928. Notre Guide de la Vie Astrologique ressemble
par certains côtés aux Confidences d'un astrologue mais aussi à l'Encyclopédie du Mouvement
astrologique d'expression française de Herbais de Thun, un collaborateur de Brahy, au lendemain de la
guerre.. (cf notre ouvrage La vie astrologique années trente cinquante, Paris, La Grande Conjonction
Trédaniel, 1995). La BINA (Bibliothèque Internationale de numérisation astrologique)) a mis en ligne les actes de ces rencontres ainsi que la dite Encyclopédie.
. Nous avions assisté à notre premier congrès astrologique francophone à Bruxelles en 1971 dans le cadre de son association. Dès 1975, Brahy avait participé acttivement à notre premier Congrès et notamment avec Ruperti à la rédaction d'une Réponse au Manifesste des 186 ( cf le Guide de la Vie Astrologique 1985, Paris, La Grande Conjonction Trédaniel 1984, , pp 37-38)
.En 1980, nous organisâmes un congrès à Bruxellles, avec le concours de Jacques de Lescaut, d'où sortit lune Fédération des Astrologues Francophones laquelle tiendra un Congrès l'années suivante à Luxembourg. Nous eurent la visite dans nos congrès des années 70 d'Antarés et de Marie Pierre Pierry laquelle participa à notre congrès sur l'enseignement astrologique. (1978)
Nous nous étions liés avec Jacques de Lescaut qui avait pris le relais et relancé la revue Demain. Par la suite, De Lescaut organisera une série de colloques sidéralistes à Bruxelles que nous suivimes régulièrement.
Mais c'est avec l'équipe de l'Institut National d'Anthropocosmologie, dirigé depuis Liége (ville de
naissance de Brahy) qu'une synergie se développa, elle aboutira notamment en 1978 au congrès de Lille.
Et d'ailleurs, nous avons récupéré le terme anthropocosmologie pour désigner notre approche
de l'astrologie., reprenant le titre d'un ouvrage de Jacques Vanaise.
Une amitié s'était développée par ailleurs avec le Bruxellois Guy Le Clercq, rencontre en 1971 à
Bruxelles. Il présenta à notre congrès de Paris 1975 une brochure "Faut-il réinterpréter Gauqueln?/
participa à notre Congrès de Londres en 1981 et en 1992, il participera aux études accompagnant la parution des Personnalités planétaires parues au lendemain de la mort de Gauquelin (Ed La Grande Conjonction-Trédaniel) En 1978, nous l'avions chargé de la journée Gauquelin, dans le cadre d'un Congrès Astrologia et Science.
Il nous faut citer enfin notre collaboration avec Georges Schepers (Astrogroup) qui éditera deux
actes de nos Colloques(Metz et Toulouse 1982) et co-organisera le Congrès de Tournai (1983)
En 2008, lors du lancement de notre chaîne Teléprovidence, nous fimes une série d'émissions à
Bruxelles notamment avec Gemini Walter, Christiane Nastri, Yves Thieffry, Daniel Cologne., Elisabeth
Widmer., Paul Cardinal, Eric Panichi, Michael Mandl.
Quelques vidéos de notre enquête bruxelloise avec Téléprovidence
APERÇU
35:51
Sur La Formation De L'Astrologie Avec Daniel Cologne ...
YouTube · Halbronn Jacques TELE DE LA SUBCONSCIENCE
19 déc. 2013
33:18
rdv astro de Schaerbeek avec Gemini Walter, Benoit, Jacques ...
YouTube · Halbronn Jacques TELE DE LA SUBCONSCIENCE
9 déc. 2013
26:28
2010 Sur La genése De L Astrologie Avec JHB Gemini Walter ...
YouTube · Halbronn Jacques TELE DE LA SUBCONSCIENCE
10 janv. 2014
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24 09 21
jeudi 23 septembre 2021
mercredi 22 septembre 2021
Jacques Halbronn Observations autour de la revue Astralis n° 13 à 21 (1985-1987)
Jacques Halbronn Observations autour de la revue Astralis n°13 à 21 (1985-1987)
Posté par nofim le 22 septembre 2021
Jacques Halbronn Observations autour de la revue Astralis en ses numéros 13 à 21 (1985-1987)
La consultation de la revue Astralias, déposée dans le cadre du dépot légal à Paris, à la BNF (cote L 4 JO 30277) pour les années 1985-1987 est riche en enseignements de tous ordres pour l’historien et le sociologue du milieu astrologique mais aussi acteur, placé aux premières loges de la « vie astrologique » que nous sommes. Les faits sont déjà anciens puisqu’ils remontent à plus de trente ans mais cela mérite d’y revenir par le prisme de la dite revue Astralis,
Pour l’observateur, la présentation de la revue durant cette période n’aura guère changé si ce n’est que juste au niméro double 13-14 (Octobre-Novembre – Décembre 1985-Janvier février Mars 1996) il est indiqué « revue trimestrielle du Groupe d’Etudes et de Recherche en Astrologie Scientifique et Humaine (GERASH) alors que le numéro 15 .. se contente de reprendre seulement « Revue trimestrielle d’astrologie » sans autre précision. Sur la page de garde, présenntation de la revue AStraliis, sur la partie supérieure et dans les deux cas, le nom de Maurice Charvet apparait ainsi que celui d’Anne Claire Dupont.. Mais dans un cas, l’éditeur est indiqué comme GERASH et dans l’autre CEDRA. Et la partie inférieure de la même paage comporte en effet successivement les deux noms. L’adresse est changée mais on reste sur Lyon. Passons à la troisiéme page de couverture. Dans un cas, il est indiqué que le GERASH a été annoncé au Journal Officiel le 13 aout 1974 et dans l’autre que le CEDRA reléve du jO du 8 octoibre 1986. Or, le numéro 15 concerne la période avril Mai Juin 1986, donc avant la parution au JO. tout comme le n°16 qui couvre la période Jullet-Aout-Septembre 1986. Or, ) notre connaissance, le dévolution des biens au CEDRA décidée à l’Assemblée générale extraordinaire se tint à Lyon, au mois de septembre 1986, donc avant la dite parution d’octobre 1986.
On peut lire sur le site du CEDRA que c’est bien en septembre 1986 qu’il y eut une « dissolution volontaire ».
« L’astrologie n’est pas née d’hier. Nous poursuivons dans la lignée de nos prédécesseurs, cherchant à améliorer sans cesse nos connaissances en les adaptant à l’environnement actuel. Bien des groupements, mouvements et associations astrologiques ont vu le jour au XXème siècle… De fait, le CEDRA est né en 1986 pour faire suite à l’association GERASH, fondée en 1975 par Patrice Louaisel.
Le GERAS (Groupe d’Etude et de Recherche en Astrologie Scientifique), auquel le H pour Humaine ou Humaniste a été ajouté vers 1982, était constitué de cercles astrologiques locaux : à Paris, Oyonnax (Ain), Grenoble (Isère), Lyon (Rhône), Bourg-en-Bresse (Ain), Saint-Etienne (Loire) puis Strasbourg (Bas-Rhin), Orléans (Loiret). Il s’agissait aussi bien d’enseigner les premiers rudiments de l’astrologie que de mener en groupe diverses recherches. N’ayant pu adapter ses structures à l’accroissement de ses membres, le GERASH connut pas mal de problèmes en 1986, qui aboutirent à sa dissolution volontaire en septembre 1986. Le CEDRA reprit alors le flambeau et continua, sur de nouvelles bases, à développer le goût de la recherche et le sens des échanges entre astrologues de tous horizons et de tous niveaux. »
On peut donc se demander si cette dévolution des biens du GERASH à une association qui n »était pas alors encore parue au Journal Officiel n’était pas entachée d’un vice de forme.
La revue Astralis apparait comme l’élément centrale de la dévolution au CEDRA si ce n’est qu’en 1989 à la suite d’une procédure engagée pat le CEDRA en référe, le jugement excluait la revue Astralis de cette dévolution, ce qui n’empêche pas le CEDRA de continuer irrégulièrement d’utiliser ce titre jusqu’au jugement de 1992 en sa faveur, donc pendant trois sans, sans parler de l’appel qui reporta l’affaire encore de quelques années. Il aurait été plus simple pour le CEDRA d’adopter un autre nom pour sa revue. il est vrai que Charvet était lié à Astralis depuis des années…
Dans le numéro 13-14 d’Astralis( Octobre 85-Mars 1986) encore dans le cadre du GERASH, il est indiqué « Fonateur: Patrice Louaisel Président Maurice Charvet, Vice-ptésidente Véronique Guillet.. Normalement, le numéro 15 Avril -Mai Juin 1985 aurait du signaler que Patrice Louaisel était Président et que nous même, Jacques Halbronn, étions Vice- président, à la suite de démissions du Bureau. Autrement dit, le lecteur actuel qui consulte la collection de la revue Astralis se fera une idée assez peu exacte de la situation puisque dans la revue Astralis, la dissolution n’est même pas indiquée. C’est ce qu’on appelle une solution de continuité. Ce n’est que sur le site que ce point sera précisé comme on l’ a vu mais sans mentionner l’épisode Louaisel-Halbronn à la suite de l’élection d’avril 1986 qui allait conduire à un nouveau bureau jusqu’à la dissolution de septembre et nous n’entrerons pas ici dans les péripéties de la dite période dont on a dit plus haut qu’elle s’étendra sur près d’une dizaine d’années, avec notamment la nomination de Louis Saint Martin en charge de la dévolution des biens du GERASH au CEDRA, dont on a vu que son existence n’avait pas encore été validée à ce moment là au Journal Officiel!
Nous aborderons à présent un autre volet de notre enquéte relative aux textes publiés dans la revue Astralis, à propos de Patrice Guinard lequel signe » Hervé Grindau-Ghanir », soit deux anagrammes de son patronyme. Dans le numéro 13-14 donc encore dans le cadre du GERASH dont c’est le dernier numéro dans la réalité, paraissent les Fondements logique des « Maîtrises » (premiière partie), la suite se retrouvant dans le numéro 15, dans le cadre du CEDRA. Là encore, il y a bien continuité par delà la dissolution de septembre 86 dans ce numéro daté d’avril-mai juin 1986! Guinard fera encore paraitre un article dans le numéro 21 (octobre-novembre décembre 1987 : « le dominion ou systéme des maisons »/. Mais nous nous intéresserons surtout à sa contribution dans le numéro 19 (Avril-mai Juin 1987) parue dans Astralis sous le titre » Apogée de l’astrologie française à la fin du XVIIe siècle »(pp 18-22).dont il signale l’existence dans une étude plus tardive.[Eustache Lenoble (1643-1711): Un Bilan sur l’Astrologie à son déclin (Avec des extraits de son Uranie, ou les Tableaux des Philosophes). On peut lire en note :« Sur Eustache Lenoble, cf. mon article, « Apogée de l’astrologie française à la fin du XVIIème siècle » (in Astralis, 19, Lyon, 1987) et aussi les « Recherches sur l’histoire de l’astrologie et du tarot« , commentaire de Jacques Halbronn à sa réédition d’Etteilla, L’astrologie du Livre de Thot (Paris, Trédaniel, 1993, p.15-21). » Donc cet article de Guinard est forcément postérieur à notre ouvrage de 1993, soit au moins six ans plus tard Examinons de plus près le texte paru en 1987 dans le numéro 19 de la revue Astralis en sa Bibliographie (p. 22): on n’y trouve pas mention de notre édition des Remarques Astrologiques de Morin de Villefranche, Ed Retz, 1975 dont Guinard signale l’existence néanmoins avec la cote de la Bibliothèque Nationale.BN V 7767. Est ce là une iniiative du rédacteur en chef d’Astralis ou de Guinard lui même? Mais quid de la mention de l’Uranie d’Eustache Lenoble dans cette même bibliographie de 1987? Certes, dans son étude ultérieure, Guinard mentionnera-t-il notre édition de 1993 mais il aurait pu signaler que c’est par notre intermédiaire, dans le cadre de la Bibliotheca Astrologica, qu’il en avait eu connaissance comme d’ailleurs de la plupart des ouvrages du XVIIe siècle qu’il signale: Fayol, Le Royer, Gadroys. Guinard précise d’ailleurs « L’auteur a effectué ce travail à partir des éditions originales de la Bibliothèque Nationale ». Là encore, solution de continuité. Or, Guinard fréquentait assidument notre bibliothèque depuis 1983 comme l’attestent nos registres d’emprunt, ce qui lui permettra de nourrir sa thèse de doctorat soutenue en 1993 « L’Astrologie: fondements, logique et perspectives » (Université Paris I, avec Max Lejbowicz dans le jury)
JHH
22 09 21
mardi 21 septembre 2021
Jacques Halbronn Manifeste du "Qualisme", du questionnement
Jacques Halbronn Manifeste du « Qualisme », du questionnement
La lettre Q n’est pas très populaire en français en raison de sa consonance avec certains
termes jugés vulgaires. C’est ainsi qu’à la BNF, il n’y a pas de « Salle » Q. Il resre que
l’initiale Q, au niveau morphosémantique est singulièrement porteuse. On a le Q
de Question, de (s’en)quérir de quand, de (pour)quoi, de qui, de (le)quel, de qualité
(comme de quantité)/ et ainsi de suite. Et l’on pourrait ajouter le quomodo latin qui
a donne notre comment (commentaire). En latin, on trouve aussi le quia, le quid,
le quo (Quo vadis) le quando. Dans les langues germaniques, l’initiale Q a disparu
dans who, what, which, when, where. pour l’anglais.
D’où le Qualisme – prononcer Quoilisme) que nous proposons pour signaler et dénoncer
la crise du questionnement qui fait que l’on ne prend plus la peine de demander
« lequel » quand on parle de « Dieu », de « peuple ». On ne sait plus qui parle et à qui
l’on s’adresse. On reste délibérément dans le vague et cette absence du Q est
assourdissante.
Face au premier verset de la Genése, se pose ainsi une triple question:
א בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ. 1 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
Mais quel Dieu, quel Ciel et quelle Terre. Et l’on pourrait plus loin demander
« Quelle humanité (Adam).? L’article défini devrait le plus souvent laisser la
place à l’article indéfini: un certain Dieu, un certain Ciel, une certaine Terre (promise)
, un certain Peuple etc.Il y a là abus de non-qualification. Or, la langue nous donne
les moyens de qualifier, de préciser de quoi, de qui il est question. La langue nous
enseigne qu’il y a un « nous » et un « vous », donc une dualité sociale tout comme elle
distingue le masculin et le féminin/ Ce sont là les acquis parfois altérés -
du morphosémantique. passés à la trappe. Quel temps fait-il? A quel niveau se place-t-on? On pense
à l’Ecclésiaste: il y a un temps pour chaque chose, ce qui répond au quoi et au
quand.
Nous voudrions par ce Manifeste, revendiquer le droit de demander de quoi, de qui
parle-t-on? Quel est le dieu dont il est ici question et que vous désignez sans le
moindre article. Quel est le peuple, auquel « Dieu » – ce Dieu- s’adresse quand il dit
« mon peuple » (Ami en hébreu) ?
Exode III
ז וַיֹּאמֶר יְהוָה, רָאֹה רָאִיתִי אֶת-עֳנִי עַמִּי אֲשֶׁר בְּמִצְרָיִם; וְאֶת-צַעֲקָתָם שָׁמַעְתִּי מִפְּנֵי נֹגְשָׂיו, כִּי יָדַעְתִּי אֶת-מַכְאֹבָיו. 7 L’Éternel poursuivit: « J’ai vu, j’ai vu l’humiliation de mon peuple qui est en Égypte; j’ai accueilli sa plainte contre ses oppresseurs, car je connais ses souffrances.
La langue met à notre disposition la forme possessive (qui est suffixale en
hébreu) comme le Elohénou du Ecoute Israel.
Texte original
Écoute, Israëla, l’Éternel, notre Dieu, l’Éternel est UN. Chémâ, Israël, Ado-naï Elo-henou, Ado-naï Ehad’ שְׁמַע, יִשְׂרָאֵל: יְהוָה אֱלֹהֵינוּ, יְהוָה אֶחָד.
Si c’est « notre Dieu », ce n’est celui des autres. Là encore, le Qualisme a son
mot à dire. De quel Dieu parle-t-on? Et pourquoi est il précisé dans les
Dix Commandements : »Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. » Cela implique
qu’il y a d’autres dieux mais qu’un certain dieu est lié à un certain peuple.
Ne pas prendre la peine de préciser qui est qui, qui fait quoi, n’est ce pas favoriser le vol,
l’appropriation d’identité?.
Le Qualisme, c’est le droit désormais de ne plus laisser passer des expressions
équivoques. Pour nous, au niveau théologique, on ne saurait confondre
l’univers et notre petit monde terrestre avec « son » ciel, celui du systéme solaire.
Autrefois, quand on ne connaissait pas l’immensité de l’univers, l’on pouvait
ne pas faire de distinguo. Mais ce n’est plus le cas et Balise Pascal parlait déjà des deux
infinis. entre lesquels notre humanité se trouvait.
Ainsi, ce « Dieu » qui créa notre ciel et notre terre, comment serait-il à l’origine
de tout l’Univers. Or, dans bien des cas l’on continue à parler de Roi de tout
l’univers »(Melekjh ha Olam) pour désigner le dieu de la Bible. C’est bien là une
formule outrée. Ce dieu n’est pas le dieu de tout l’univers et même pas le dieu de toute
l’Humanité. C’est un dieu aux pouvoirs limités.
Dans un autre texte, sur matière et forme, nous précisons que le dieu premier est
illimité mais notre dieu ne l’est pas, c’est un dieu second, un « démiurge » et en cela
il est féminin et non masculin.
Dans le même chapitre de la Genése, il est question de la dualité de « Dieu » (Elohim)
à la fois masculin et féminin tout comme l’est Adam, c’est à dire Matière et Forme.
כז וַיִּבְרָא אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם בְּצַלְמוֹ, בְּצֶלֶם אֱלֹהִים בָּרָא אֹתוֹ: זָכָר וּנְקֵבָה, בָּרָא אֹתָם. 27 Dieu créa l’homme à son image; c’est à l’image de Dieu qu’il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois.
La matière précéde la forme et la forme structure la matière et en cela elle vient
en second tout comme le dieu qui « crée » notre Ciel et notre Terre, est un dieu
qui passe de la matière à la forme, de la puissance à l’acte, de l’illimité au limité. Ce
dieu a ses limites, il doit se limiter, se focaliser. Face à une théologie duelle, il
y a, selon nous, une anthropologie duelle, celle de l’homme et de la femme, celle
du génie et de la génitrice. Nous ne sommes pas le seul aboutissement de 9 mois de
grossesse mais résultat d’une longue hérédité, d’un temps autrement plus long.
Et puis le Qualisme ne saurait faire abstraction du « quand », ce qui renvoie à
l’astrologie, c’est à dire à notre Ciel jumelé à notre Terre et qui confère à notre
temps des phases, des périodes et l’on ne peut pas parler comme si notre
temps n’était pas structuré, d’où le sens de la formule citée de l’Ecclésiaste (Kohélet)
JHB 21 09 21
lundi 20 septembre 2021
Jacques Halbronn Le véritable impact de la 'conjonction" de Saturne en 1953, dans le temps et dans l'espace
Le véritable impact de la "conjonction " de Saturne en 1953, dans le temps et dans l'espace
par Jacques Halbronn
André Barbault a polarisé la conjonction Saturne-Neptune sur la Russie mais est ce bien la "bonne" conjonction et est-ce bien le point d'impact central dont il s'est alors agi, astrologiquement?
I Etait ce la "bonne" conjonction?
Nous pensons que la "vraie" conjonction n'aura pas été celle de Saturne avec Neptune mais de Saturne avec l'axe des équinoxes -ou si l'on préfére avec les étoiles fixes (nakshatra) correspondant au dit axe. Il y a eu une coincidence qui aura induit en
erreur vu qu'au moment de cette conjonction Saturne Neptune, ce fut également alors que Saturne passa sur l'axe équinoxial et cela se reproduira notamment en 1989.
Et cette conjonction va couvrir une période de 7 ans jusqu'au passage de Saturne sur l'axe solststicial.
II Etait ce le bon point d'impact?
Nous pensons que des événements plus marquants que la situation en Russie eurent lieu ailleurs et notamment en Algérie, en Europe de l'Ouest voire au Moyen Orient, en termes d'empire et de fédération puisque c'est là la signature de l'équinoxialité selon notre anthropocosmologie. Pour ce qui est la sphère soviétique, c'est 1956 et Budapest qui auront été l'expression la plus marquante. On lit que cela renforça l'emprise russe sur l'Europe de l'Est / En 1956, ce fut aussi la guerre liée au Canal de Suez initiée par les français et les britanniques, puissances coloniales, avec l'aide d'Israël contre l'Egyptien Nasser. Mais l'on sait aussi que le Maghreb fut impâcté: en 1956, avec la fin du protectorat;, la Tunisie devint indépendante alors que dès 1954, les troubles vont croissant dans une Algérie ayant statut de département français. Et puis il y eut en 1954, la Communauté Charbon Acier (CECA) et en 1957, le Traité de Rome à l'Ouest. Excusez du peu et tout cela du fait, selon nous, de ce passage de Saturne sur l'axe équinoxial et non du fait de la conjonction avec Neptune.
Double erreur de perspective chez André Barbault quand il se focalise sur Neptune et quand il se focalise sur la Russie. Quant à la mort de Staline, c'est là une "coincidence", un épiphénoméne.
Par ailleurs, Barbault ne prend pas la peine de préciser de quel type d'impact la dite Conjonction Saturne Neptune serait la cause; fallait il s'attendre à un renforcement ou à une implosion? Lors des événements de 1989, qui correspondirent à une implosion, Barbault n'en profita pas pour s'expliquer à ce sujet. Pour nous, il est clair que les effets de Saturne sur l'axe solsticial (cancer capricorne)sont diamétralement différents de ceux de Saturne passant sur l'axe équinoxial (bélier-balance) Une occasion manquée pour repenser la question de façon dialectique et alternative tant et si bien qu'à l'approche d'une prochaine conjonction Saturne-Neptune, un Yves Lenoble se révéle incapable d'indiquer ce que l'on peut en attendre plutôt dans le sens d'une tentation impériale et expansionniste ou plutôt dans un démembrement comme en 1989. Barbault avait accordé quelque importance à l'opposition Saturne -Neptune pour 1971 mais cela n'avait pas été concluant -cf la Crise Mondiale, 1964-1965, Ed Albin Michel) au point qu'il avait jeté l'éponge avant même cette échéance en changeant son fusil d'épaule avec son indice cyclique (Les astres et l'histoire, Paris, 1967) entendant s'en tenir à la seule conjonction, ce qui permettait de gagner 18 ans de répit, soit 36/2).
Pour notre part, le passage de Saturne sur le point vernal (cf notre Astrologie selon Saturne,1994-95) permet de comparer la prochaine période à celle décrite plus haut, puisqu'elle sera comparable à la conjonction de 1953 équinoxiale et non à celle de 1989, solsticiale. On peut s'attendre à un renforcement fédératif de l'Union Européenne alors que le Brexit s'inscrivait dans une phase solsticiale. avec Saturne en Capricorne. Mais cela peut aussi favoriser toute forme d'expansion comme dans le cas de la Chine par rapport à Taiwan ou de la Russie vers ses anciens satellites et l'ex URSS sans parler d'un néo-colonialisme qui pourrait inspirer les anciennes puissances coloniales, comme la Grande Bretagne. A contrario, en attendant, la période actuelle, marquée par la solsticialité aboutit présentement à une crise entre "alliés" à propos de la vente d'armement à l'Australie et à une menace sur l'OTAN qui ferait ainsi pendant au Brexit. Il faut donc s'attendre à un clivage au sein du milieu astrologique autour de la dite conjonction à venir et la tenue d' un colloque serait opportune, en 2022. Nous avons déjà souligné l'importance de la crise de 1961 -62 (Berlin et Cuba) avec Saturne en capricorne que Barbault aura totalement"squeezée" parce que cela ne correspondait pas à une conjonction Saturne-Neptune. Paradoxalement, cette conjonction de Saturne avec l'axe solsticial se reproduisit en 1989, avec la même position exactement de Saturne. C eut été pour Barbault l'occasion de réintégrer dans son discours la dite crise de 1961-62 mais il ne voulut rien entendre et vit surtout la validation de la conjonction Saturne-Neptune. Soulignons qu'au regard de l'astrologie traditionnelle, l'étude de Saturne à travers le zodiaque fait bien plus sens que la prise en compte d'une planété restée inconnue jusqu'en 1846, un siècle seulement avant la parution du premier ouvrage de Barbault à savoir l Astrologie météorologique suivie de Contribution à l'astrologie agricole. Préface et avant-propos de Robert Ambelain, Paris : Niclaus, 1945
Quelques repéres des éphémérides
1953 Saturne en balance (équinoxe)
1989 Saturne en capricorne (solstice)
2025 Saturne en bélier (équinoxe
1956 Saturne en sagittaire -(période équinoxiale)
1961-62) Saturne en capricorne (solstice)
JHB 20 09 21
samedi 18 septembre 2021
jacques Halbronn La production des études d’histoire dans le champ astrologique et nostradamique 1940 -2010 en France
La production des études d’histoire dans le champ astrologique et nostradamique 1940 -2010 en France
par Jacques Halbronn
Nous avons opté pour cette période d’une bonne soixantaine d’années comme cadre sociologique. On abordera la question des interactions dans le temps et dans l’espace au sein du dit corpus en observant le fil rouge des études autour de Jean-Baptiste Morin des années 1940 aux années 1990/
Les années 40
. Dans les années quarante parait l’ouvrage de Renée Simon consacre à Henry de Boulainviller et Hiéroz écrit sur Jean-Baptiste Morin (dit de Villafranche):
Une « Astrologie selon J. B. Morin de Villefranche » . Ed des Cahiers Astrologiques, 1941. (réédition 1999 Ed. Traditionnelles)
Du même Hiéroz: . L’Astrologie mondiale et météorologique de Morin de Villefranche. Traduction intégrale du 25e livre de « l’Astrologia gallica : » des Constitutions universelles du ciel/ Paris, Leymarie ; 1946
Renée Simon,… À la recherche d’un homme et d’un auteur, essai de bibliographie des ouvrages du comte de Boulainviller
Boivin
Livres
1942
Henry de Boulainviller, historien, politique, philosophe, astrologue 1658-1722 / Renée Simon…
Boivin
Livres
1941
Un révolté du Grand siècle : Henry de Boulainviller… / Renée Simon,… ; préface de M. Henri Gouhier,…
Éditions du Nouvel humanisme
Livres
1949
Astrologie mondiale , histoire du mouvement de l’apogée du soleil ou Pratique des règles d’astrologie pour juger des événements généraux, 1711, par le comte Henry de Boulainviller. Texte établi par Mme Renée Simon,… Présentation par Mme Renée Simon. Étude particulière par M. J. Duvivier,…
Livres
1940
Henry de Boulainviller, historien, politicien, philosophe, astrologue, 1658-1722, thèse… / par Mme R. Simon
impr. de Louis Jean
Livres
1941
traité des jugements des thèmes généthliaques de rantzau henri
RANTZAU Henri, HIéROZ Jean -. Edité par Éditions des Cahiers Astrologiques, Paris IX, 1947, 1947.
Les années 70
En 1974-75, paraissent deux ouvrages liés à l’astrologie au XVIIe siècle, ceux d’Elisabeth Labrousse et de Jacques Halbronn
E. Labrousse Entrée de Saturne au Lion L’éclipsé de soleil du 12 août 1654 La Haye Nijhoff 1974
compte rendu par J. Halbronn in Revue d’histoire des sciences Vol. 33, No. 1 (JANVIER 1980), pp. 85-87 . Paris Armand Colin
J. Halbronn Les Remarques Astrologiques sur le Centilogue de Ptolémée de Nicolas Bourdin, Paris, Reztz. (coll. Bibliotheca Hermetica. Dir. René Alleau)
Partie d’un diptyque avec le Livre des fondements astrologique d’Abraham Ibn Ezra, Paris,Retz 1977, Préface Georges Vajda
Dans notre édition des Remarques, nous montrons que Morin avait donné en français des éléments d’une Astrologia Gallica à venir Cet oiuvrage était inconnu de Selva et de Hiéroz.
1976 H. Selva. La théorie des déterminations astrologiques de Morin de Villefranche (1902). Paris, Ed. Traditionnellles, Préface à la nouvelle édition par André Barbault
Il faudra attendre une vingtaine d’années pour que succéde une nouvelle vague avec Jacques Halbronn, à nouveau, en 1993, puis l’année suivante Michèline Grenet et Hervé Drévillon .
Les années 90
Robert Benazra Répertoire Chronologique nostradamique Préface J. Céard, Paris La Grande Conjonction-trédaniel (collection dir. par J. Halbronn) 1990
J. Halbronn Etudes sur l e Centilogue de Nicolas Bourdin.(1651) Ed La grande Conjonction-Trédaniel 1993
Pierre Brind’amour Nostradamus, astrophile, Presses Universitaires Ottawa, 1993 (suivi d’une édition critique des Prophéties, Ed Droz, 1996)
partie d’un diptyque avec l’Astrologie du Livre de Toth d’Etteilla 1788. Ibidem
Micheline Grenet La passion des astres. De l’astrologie à l’astronomie 1994 Hachette
Hervé Drévillon .Thèse de doctorat de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, « Lire et écrire l’avenir. Astrologie, prophéties et prédictions dans la France du XVIIe siècle (1610-1715) » sous la direction de Roger Chartier. Parution révisée
Ed Champ Vallon 1996. Jean Céard, directeur de thèse de Halbronn est membre du jury
1994 J Halbronn Astrologie et Prophétie. Merveilles sans images. Ed Bibliothèque Nationale.
Alexandre Y. Haran Messianisme politique et rêve impérial en France aux XVIème et XVIIème siècles Thèse parue chez Champ Vallon
On parlera d’une troisiéme vague dans les années 2002-2003.
1999 Thèse d’Etat de J. Halbronn, Paris X, sous la dir de Jean Céard Le texte prophétique en France. Diffusion Presses Universitaires du Septentrion.
2000 J. Halbronn Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français, (CATAF) site du CURA.free.fr
2002 J. Halbronn Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Ed Ramkat 2002
(diptyque avec le Sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle) et en 2005, Papes et prophéties, Décodage et interprétation. Ed Axiome
2003 H Drévillon et Pierre Lagrange Nostradamus. L’éternel retour , Ed Gallimard.
2007 J. Halbronn Le dominicain Jean Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamique; Post Doctorat. Ecole Pratique des Hautes Etudes,
Quelques remarques épistémologiques autour du dit corpus astro-prophétique.
Il est clair que tout travail de recherche est peu ou prou tributaire des publications qui l’auront précédé. Il est bon de signaler les dites publications et souhaitable d’en avoir pris connaissance. Toute la question est de déterminer comment il convient
de procéder et c’est parfois délicat car cela peut conduire, notamment dans le cadre d’une thèse, à en relativiser l’importance. Ce principe est d’ailleurs valable pour tout jury de thèse qui entend apprécier la contribution d’un candidat à l’état de la
question, ce qui est loin d’être toujours le cas.
Le cas d’Hervé Drévillon nous apparait comme particulièrement significatif sinon exemplaire à ce propos.. Entre la soutenance de la thèse et la parution aux ed. Champ Vallon, Dréillon a pris connaissance du diptyque de J. Halbronn paru au premier semestre 1993 mais qu’il n’avait pas eu le temps de prendre en compte. Le contraste entre la thèse et l »ouvrage qui lui fait suite est assez saisissant et Drévillon aura ainsi pu conférer à son travail une nouvelle dimension. Il cite d’ailleurs les deux ouvrages d’Halbronn dans sa bibliographie. Ces limites ne l’auront pas empéché d’obtenir les félicitations du jury et la mention Très Honorable
On abordera notamment la question des notes en bas de page dans l’édition Champ Vallon 1996. D’une façon générale, Drévillon n’est pas avare de notes de bas de page tant pour les sources premières que secondaires. S’il ne mentionne pas notre éditiond des Remarqyes Astrologiques de Morin -(Retz, 1975) c’est probablement par inadvertance puisque cela ne figure même pas dans la bibliographie.. Il traite de Gassendi sans signaler nos travaux. (cf pp. 166 et seq) ou bien il omet de donner notre nom (o? 247) quand il signale en tête de sa Conclusion » ‘Auteur d’un traité d’astroloie savante publié en 1785 Etteilla etc » sans signaler que l’ouvrage qu’il indique en bas de page comporte une importante étude de notre part., cela ne sera indiqué que dans la bibilographie. Il n’aura pas non plus le souci de signaler en notes de bas de page notre travail sur Graindorge devant l’Académie Royale des Sciences mais cette fois, il n ‘y aura même pas de mention même réduite la portion congrue à notre ouvrage, signalé uniquement dans la bibliographie. Inadvertance? Mais Graindorge n’en figure pas moins dans l’index et en bas de page, Drévillon donne la référence des archives! Il y a là une désinvolture et/ou une incurie qu’il convenait de dénoncer. Le fait de signaler les travaux d’un auteur dans la bibliographie -en vrac- sans indiquer de quelle façon on l’aura utilisé ne nous semble guère honorable.. Il est vrai que Drévillon ne fournit pas un index des chercheurs dans son domaine avec les pages correspondantes et l’éditeur ne semble pas s’en être inquiété..
Si l’on examine la bibliographie de Drévillon dans Lire et écrire l’avenir./ L’astrologie dans la France du Grand siècle (1610-1715)
Champ Vallon 1996, l’on ne trouve pas d’ouvrage lui ayant fourni les titres des ouvrages qu’il cite en dehors de nos propres travaux mais il s’abstient de mentionner nos contributions dans les Actes de Colloque de 1984 et de 1986 qu’il signale sans plus de précision ce qui lui évite de nous citer expressément. Pas de mention donc de nos « variations d’impact des “comètes” en France. Etude bibliographique (fin XVe - fin XVIIIe siècles)”, in Actes du Colloque La comète de Halley et l’influence sociale et politique des astres, Bayeux 1991, et pas davantage de notre « revealing process of translation and criticism in the history of astrology », in Curry Astrology, science and society, historical essays Woodbridge 1987
En 2003, Drévillon publie une biographie de Nostradamus chez Gallimard., peu de temps après l’ouvrage d’Halbronn sur le sujet. Il mentionne le dit ouvrage en précisant que les thèses qui y sont soutenues sont « controversées ». mais cela ne le conduit nullement à remettre en question une chronologie des éditions qui affecte inévitablement le travail biographique puisqu’il attribue à Nostradamus des publications fictives, sans plus de précaution. Drévillon sera par ailleurs dans le jury de
post doctorat de Halbronn, en 2007. Résumons – nous: Drévillon utilise les travaux de Halbronn en 1996 sans en signaler correctement ce qu’il leur a emprunté, se contentant de placer les dits travaux au sein de sa bibliographie et 7 ans plus tard, il ne tient pas compte des objections du même Halbronn quant à l’attribution des Centuries à Michel de Nostredame. On peut dire que Drévillon se sera engagé à deux reprises sur un terrain miné et en tout état de cause sa contribution de chercheur en la matière semble des plus ténues et ne sera pas marquante. Comme on dit: ce qu’il dit d’intéressant n’est pas de lui et ce qu’il dit qui lui soit propre n’est guère intéressant.
11. 09 21
JHB
Cet article a été publié le Jeudi 26 août 2021 à 17 h 19 min et est catégorisé sous ASTROLOGIE, NOSTRADAMUS. Vous pouvez suivre les réponses à cet article par le fil Flux des commentaires. Vous pouvez laisser un commentaire. Les trackbacks sont fermés. Éditer cet article.
Jacques Halbronn La dialectique entre le producteur et le consommateur au prisme du rapport hommes-femmes
Jacques Halbronn La dialectique entre le producteur et le consommateur au prisme du rapport Hommes-femmes
Depuis longtemps, nous avions émis la pensée selon laquelle celui qui prend trop de plaisir à gouter ce que le monde a à lui offrir ne sera pas en mesure de puiser en lui même sa source de plaisir. Récemment, nous avons mis l’accent sur l’éclectisme qui caractériserait la psychologie féminine. Nous opposions le philosophe et le « prof de philo ». Celui qui connait trop bien le monde qui l’entoure risque de ne pas se connaitre (« Connais-toi toi même » du frontispice du Temple de Delphes, attribué à Socrate., c’est à dire de ne pas connaitre son « propre mode d’emploi ». Il est plus facile d’apprendre à utiliser une machine qu’à activer ses propres facultés car dans un cas, on est dans le visuel et dans la communication avec autrui alors que dans l’autre, on est livré à soi-même, ce qui commence avec l’apprentissage du langage qui précéde celui de la lecture. Est-il souhaitable qu’un enfant apprenne à se servir de tel appareil au lieu d’exploiter ses propres ressources?
Le contraste est remarquable entre ce que le monde a à nous offrir et ce que nous avons à offrir au monde! Peut-on se plaire dans la compagnie des oeuvres littéraires, plastiques, musicales et en même temps engager une recherche personnelle ne se réduisant pas à former sa bibliothèque ou sa discothéque? Nous posions déjà cette question en 1964 en classe de philo: « est ce que la culture ne doit pas déboucher sur la création? » Il y a là un sevrage nécessaire mais après tout, ne convient-il pas que chacun suive sa propre voie et n’emprunte pas celle qui ne lui correspondrait pas? That is the question!
La question de la « culture » semble bien se situer au coeur du débat car il y a d’un côté les producteurs et de l’autre les consommateurs qui ne jouent pas dans la même cour même s’il y a interaction, interdépendance. Le contraste est frappant entre celui qui vit pour son oeuvre et celui qui se complait à jouir de toutes les facettes de ce que la Culture lui offre, qui collectionne toutes sortes d’oeuvres de toutes sortes d’époques et de pays.. C’est ainsi que les femmes sont fort nombreuses dans le public des concerts et sur scéne et qu’elles ne sont qu’un tout petit nombre parmi les « compositeurs ». Cela ne devrait pas surprendre outre mesure, il nous semble. Contraste entre l’infini de k’ensemble des oeuvres disponibles dans les musées, les bibliothèques et l’enjeu d’une recherche personnelle spécifique étalée dans le temps. Mais alors pourquoi une telle division du travail fait-elle tant probléme encore en ce début de XXIe siècle, au point de devenir un sujet tabou? ne serait ce pas le symptome d’une mauvaise conscience sinon d’une mauvaise foi?
Pour mieux nous faire comprendre, prenons l’exemple de la prédation Il y a deux types d’oiseaux de proie ceux qui tuent et ceux qui consomment la proie, la charogne- abandonnée- on les appelle des charognards. Voyons ce qu’on trouve sur Wikipedia à propos du « vautour charognard »:
« C’est un charognard, se nourrissant essentiellement de cadavres d’animaux et des déchets qu’il repère en survolant la savane et les alentours des habitations humaines, y compris les décharges et les abattoirs. Il se déplace souvent en troupe et est très abondant. Dans une grande partie de son territoire, il y en a toujours plusieurs de visibles haut dans le ciel à n’importe quel moment durant la journée. »
Il y a comme un lien entre le charognard et la mort comme si cette bête avait peur du vivant qu’il était incapable d’atteindre.
Cette parabole du charognard que nous proposons exprime assez bien le décalage entre le producteur et le consommateur de culture, en prenant le terme culture au sens large de production intellectuelle, artistique, scientifique. En fait, il y a là plusieurs acceptions du mot « création »: une compilation, une anthologie ne peuvent-elles pas être qualifiées de « »créations »? Celui qui programme un récital à partir de pièces de divers « compositeur » n’accomplit-il pas, à sa manière, un acte « créatif »? D’ailleurs, le terme même de « compositeur » prête à confusion puisque composer c’est combiner, arranger, ordonner, ce qui peut relever du domaine du « charognard », de celui qui accommode différents mets d’origines diverses, pour en faire un « plat »? On touche là à la notion de syncrétisme, d’une unité instaurée après coup à partir d’éléments de sources très variées, dans le temps et dans l’espace. A contrario, ce qui est vivant déconcerte: cela bouge encore, cela n’est pas terminé, « parfait ». Ce qui est mort est plus facile à gérer. On sait qu’en musique, les concerts accordent bien plus de place aux compositeurs morts qu’aux vivants.
Autrement dit, l’instinct des producteurs ne serait pas celui des consommateurs, cela relève de logiques différentes. Le producteur n’a pas une mentalité de charognard et le consommateur est habitué à se plaire à des produits déjà reconnus, établis. Le producteur a l’instinct du chasseur alors que le consommateur « chasse » le producteur, entend s’approprier son gibier. Le consommateur arrive en second. Il met en forme ce que le producteur a su attraper au vol. De la même façon, la femme transforme le sperme de l’homme en un embryon qui donnera naissance à un « nouveau né ». Elle arrive en second et le sperme ayant jailli dans son vagin n’est plus de même nature que celui qui circulait chez l’homme avant le stade de l’éjaculation… On retrouve ici la dialectique de la matière et de la forme. Et rappelons le début du Livre de la Genése: On notera que « Dieu » ne sait pas exactement où son action, son impulsion va le mener. Il constate, après coup, que c’est « bon »
Dieu dit: « Que la lumière soit! » Et la lumière fut.
ד וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-הָאוֹר, כִּי-טוֹב; וַיַּבְדֵּל אֱלֹהִים, בֵּין הָאוֹר וּבֵין הַחֹשֶׁךְ. 4 Dieu considéra que la lumière était bonne,
Mais le texte nous dit
אֱלֹהִים, מְרַחֶפֶת עַל-פְּנֵי הַמָּיִם. 2 Or la terre n’était que solitude et chaos; des ténèbres couvraient la face de l’abîme, et le souffle de Dieu planait à la surface des eaux.
Cela signifie qu’avant cette « création », il existait déjà quelque chose qui allait devoir être transformé. Cette « création » correspond donc bien à un second temps et en ce sens « Dieu » s’apparenterait à un charognard qui se sert de ce qui est déjà là, qui préexiste et ce « chaos », c’est le vivant.
Le travail de ces deux poupulations doit être distingué. Le charognard explore tout ce qui est resté à l’abandon – il n’a plus qu’à se servir – alors que le vrai chasseur, le vrai prédateur est à l’affut d’une proie en mouvement. Il peut mettre beaucoup de temps pour y parvenir et ne saurait se contenter de ce qui traine ici et là et se présente inerte sur son chemin. On aura compris que les motivations ne sont pas les mêmes et que le ressenti des uns ne sera pas celui des autres. Le charognard ne connaitre pas le plaisir d’un contact premier avec un réel sauvage, il devra se contenter de ce qui a déjà été défloré. L’avantage pour le charognard, c’est qu’il a devant lui un champ illimité de possibles, puisqu’il a mis la barre plus bas alors que le prédateur devra se surpasser pour vivre l’expérience du « premier contact », de la première fois. Le charognard est condamné à n’arriver qu’au second rang.
JHB
18 09 21
Jacques Halbronn 1979 et l'attente prévisionnelle d'André Barbault dans sa revue L'Astrologue
Jacques Halbronn 1979 et l’attente prévisionnelle d’André Barbault dans sa revue L’Astrologue
Le numéro 48 de la revue L’Astrologue (4e trimestre 1979) comportait un texte inttulé « Les premières doriphories de la crise mondiale ». (p.100). On sait que le terme « crise mondiale » avait déjà fait l’objet d’un ouvrage de Barbault, une quinzaine d’années auparavant, en 1963 : La crise mondiale 1964-1965 (Ed Albin Michel)., au lendemain d’une vraie crise mondiale celle des années 1961-62 qui avec le recul nous apparaissent comme le moment le plus proche de l’idée d’une crise mondiale -crise de Berlin, crise de Cuba.. Signalons qu’en 1989, à la veille de la conjonction Saturne Neptune, la revue l’Astrologue ne jugera pas nécessaire de préparer les esprits à une échéance annoncée depuis les années cinquante par le même Barbault. Ironie de l’Histoire, c’est justement en 1989 que Barbault connaitre le gout du succés qui lui avait été refusé au cours de la décennie qui était en train de se terminer.
Etudions donc la tonalité des propos de Barbault en cette fin de 1979 qui précéde une « décade » vouée à être mémorable selon ses dires, celle des années 80 alors juste en train de se profiler.
« »Depuis 1975 nous sommes entrés dans le processus qui nous achemine vers une nouvelle grande crise mondiale » Et de se référer à son étude du 23 février 1977 «
Relisons un texte de Barbault paru dans le numéro 42 de sa revue sous le titre « Tradition et révolution de l’astrologie mondiale », 2e trmestre 1978
« J’ai maintenant l’absolue conviction que ce que découvriront les futurs historiens de l’astrologie, penchés sur nos travaux actuels, leur apparaitra comme une véritanle et même éclatante révolution de l’astrologie mondiale » Reconnaissons que Barbault aura effectivement « révolutionné’ l’astrologie mondiale, ce qui n’est pas rien, en tout état de cause et est un signe de vitalité en soi. Quant .à la valeur intrinséque de la dite révolution, c’est une autre paire de manches. Barbault fait déjà une prévision sur le regard qui sera porté sur son oeuvre : »Elle apparaitra à nos successeurs comme ayant été accomplie etc » (Communication faite aux Rencontres 1978 de la S.F.A. le 5 février 1978)
En 2021, avec le recul, le texte de Barbault datant de 1979 semble symboliser le destin de l’astrologie, toujours en quête d’une reconnaissance toujours remise à plus tard/
Revenons sur le cycle Saturne-Neptune qui correspond à la période précédant celle de l’indice cyclique. En 1979, c’est déjà de l’histoire ancienne dans son rapport à l’astrologie et il a renoncé à « parier » sur le rattrapage soviétique qui avait été son
cheval de Bataille depuis son article de janvier 1953 dans le périodique communiste L’Yonne Républicaine. (cf son Pronostic Expérimental en Astrologie, Payot, 1973) On sait qu’à partir de 1990, au lendemain de la fin du Mur de Berlin, il y reviendra, et ce d’autant plus que l’indice cyclique s’était révélé décevant et embarrassant. Mieux valait avoir deux fers au feu. Arrêtons nous un instant, tout de même, sur la « Mort de Staline », titre d’un article de Barbault dans son bulletin « Astrologie Moderne » (du mois d’Avril 1953). Certes, cette mort aura eu des conséquences significatives mais il reste qu’en elle même, astrologiquement, c’est un fait tout à fait contingent et qui ne saurait relever d’une quelconque dialectique cyclique. La mort d’un empire, oui, la mort d’un homme, non car les deux morts ne se situent pas sur le même plan. La période de 7 ans ouverte par le passage de Saturne en signe équinoxial- car la conjonction Saturne Neptune de 1952-53 eut lieu en signe équinoxial - aura enclenché la communauté charbon acier puis le traité de Rome et l’on voit bien que l’on est loin d’une histoire de maladie et de mort d’un leader aussi important soit-il. A ce propos, la conjonction Saturne Neptune de 1988-89 eut lieu en signe solsticial et Barbault ne fut pas en mesure de distinguer la différence d’impact des deux conjonctions, ce qui rendait son pronostic singulièrement flou car l’astrologie a vocation à mettre en évidence des polarités, car c’est par le jeu des polarités que son propos fait sens, faute de quoi il reste vain, En l’occurrence, la phase équinoxiale eut certainement des effets favorables à tout processus fédéraliste , favorable à une démarche impériale, coloniale et cela ne dépendit pas de l’état de sante du Camarade Stalin. C’est là une fausse causalité qui réduit l’astrologie à une forme de divination! En 1954, dans ce climat équinoxial, la France n’entend pas renoncer à l’Algérie et il faudra l’arrivée de Saturne en Capricorne pour qu’elle change son fusil d’épaule. De même en 1956, l’URSS interviendra en Hongrie., toujours dans le contexte de la même phase équinoxiale et là encore, le facteur mort de Staline n’est qu’un épiphénoméne qui ne saurait être au coeur d’une recherche astrologique digne de ce nom. D’ailleursn Barbault le savait bien et son indice cyclique vise un tout autre registre événementiel, d’une toute autre dimension. En fait, son article nous apparait comme une remise en cause de tout son travail sur Saturne-Neptune, après la déconvenue de l’opposition saturne Neptune de 1971. En fait, Barbault en 1979 avait renoncé à parier sur le cheval du communisme pour « prouver » l’astrologie mondiale. Mais dix ans plus tard, en 1989, il est rattrapé par le cycle en question, d’autant que tout le milieu astrologique applaudit à une prévision faite si longtemps à l’avance mais qui aurait d’ailleurs pu être validée aussi bien par l’effondrement du bloc communiste comme ce fut le cas que par son expansion. Une prévision à double entente.
Rappelons pour mémoire que les phases équinoxiales favorissent le dépasement des frontières, des clivages historiques alors que les phase solsticiales viennent renforcer le poids d’un passé refoulé.
JHB
17 09 21
vendredi 17 septembre 2021
jacques Halbronn Portrait de l'astrologie moderne au regard de l'Histoire des Sciences. Sur la méthodologie de l'astrologie (c 1975)
Jacques Halbronn Portrait de l'astrologie moderne, au regard de l'Histoire des Sciences. Sur la méthodologie de l'astrologie.(c 1975)
Nous avons retrouvé dans nos archives un "mémoire" rédigé dans le cadre d'une thèse d'Etat (non soutenue) sous la direction de Jacques Merleau-Ponty en épistémologie, Paris X, Nanterre. Ce texte est contemporain de la rédaction de nos Clefs pour l'Astrologie (Ed Seghers 1976, Dir/ de la Collection. Luc Decaunes). C'est d'ailleurs, en cette même université que nous soutiendrons en 1999 une thèse d'Etat sous la direction de Jean Céard, en Histoire non pas sur l'astrologie mais sur le prophétisme.
Nous ne reproduirons pas ce texte in extenso (il porte le numéro 3) mais nous contenterons d'en reprendre les passages les plus significatifs de notre point de vue. La thèse présentée s'intitulait alors "Idéalisme et rhétorique en Astrologie". En 1979, nous soutiendrons sous la direction de Georges Vajda une thèse de 3e cycle, (EPHE VE section) : la problématique astrologique chez les principaux penseurs juifs du Moyen Age Espagnol (qui paraitra en 1985 sous le titre LE monde juif et l'astrologie. Histoire d'un vieux couple. Milan, Ed Arché Dir.L. Toth)
Nous diasgnostiquions alors, le côté "hyperscientifique" du discours astrologique. L'astrologie, écrivions-nous "utilise une information à la fois simple et complexe. Complexe parce qu'elle repose sur un certain niveau de civilisation, simple parce qu'elle dispense d'un lourd travail de préparation et de traitement. Autrement dit, la complexité réside dans la nécessité de connaitre les données précises de naissance- ce qui n'est rendu possible que dans une société bureaucratique, institutionnalisée etc; Quant à la simplicité, elle tient à ce que cette information(...) une fois obtenue, le reste suit sur des rails (..) Le paradoxe, épistémologiquement, parlant, pour ce savoir considéré par la Cité scientifique comme paria tient à ce qu'il emprunte les attentes les plus caricaturale du scientisme. C'est un fait que si l'on ne tenait aucun compte des résultats obtenus mais simplement des méthodes, on pourrait placer l'astrologie au premier plan des sciences de l'homme. Avec l'astrologie, que d'énergie n'économise -t-on pas, que de longues heures- (...)l'astrologie n'épargne point quand on la compare au labeur du psychanalyste ou de l'historien"
Et nous insistions sur les résultats Gauquelin connus alors depuis une vingtaine d'années : " Le statisticien français a établi un rapport entre les catégories professionnelles et la présence de planétes distinctes pour chaque catégorie (...) Tant que des travaux statistiques significatifs et positifs n'avaient pu etre établis (...) avec quelle aisance, l'astrologue n'eut ils point démontré , au nom même de la Sciene, pourquoi on ne pouvait faire apparaitre le "fait astrologique"! Et voilà qu'il apparait que l'astrologie peut être appréhendée au niveau de catégories très générales. L'individu est certes unique mais les planétes semblent en mesure de saisir des lois propres à des groupes d'individus; (..) Nous voudrions montrer que globalisme et économie de recherche sur le terrain sont des traits tardifs, liés à une même cause, à une même inversion"
Nous entendions montrer qu'il y avait un contre sens dans l'usage des portraits astrologiques. ""Il faut se référer aux techniques actuellement répandues en astrologie indienne. Les astrologues indiens posent beaucoup de questions. Ils ont certes des définitions fort minutieuses mais celles-ci leur servent (..) à explorer le terrain et non à le deviner. (..) On passe en revue les diverses équations envisageables jusqu'à ce que l'on ait conclu que tel portrait se révélait dans l'ensemble plus ressemblant. (...) il s'agit de portraits somme toute plus ou moins généraux et qui visent moins à décrire qu'à identifier(..) La méthodologie astrologique serait ainsi passée d'une science de l'homme s'efforçant de baliser le terrain par des méthodes de classification, de répérage (...) à une pseudo-science dédaignant le long cheminement, la nécessaire décantation, pour divorcer d'avec le réel (..) Le concept d'horoscpie consiste à demander aux astres eux mêmes de fournir la réponse quant à l'astre régissant l'individu.(...) Le postulat sous jacent nous semble être le suivant : il y a solidarité entre l'ensemble des astres (..) L'on a introduit une série de critères permettant d'apprécier la force respective de chaque astres à la naissance. L'astre le plus "valorisé" sera celui qui gouvernera le sujet."
Et nous poursuivions: "Nous avons là une exemple caractéristique des difficultés du dialogue Astrologie Astronomie. (..) L'astrologie donne une importance prioritaire au fait astronomique. (..) Une part importante des mutations du savoir astrologique est due à des causes externes, à des nécessité de réajustement. Ainsi le passage de l'astronomie de position à une astronomie plus apte à décrire le mouvement des planétes a -t il constitué une révolution au moins aussi cruciale que la découverte de nouvelles planétes dans le systéme solaire. Mais cette révolution - comme c'est généralement le cas pour la pensée astrologique- n'évacue pas les acquis antérieurs même si
les causes ont disparu. L'astrologie (..) a du formuler se problématique prévisionnelle en faisant du long terme avec du court terme (..)
D'où la naissance de ce que l'on pourrait nommer "correspondances temporelles"(..)On conviendrait que, par exemple, un jour après la naissance indiquerait en fait la situation .....un an après la naissance." (..) Plutôt que de suivre un seul astre à la trace et d'apprécier toutes les nuances de son itinéraire, l'on va s'intéresser à tout un ensemble d'astres et s'interroger - ce que permet l'astronomie de position qui est "spatiale"- sur les interrelations qui y régnent. On a dénoncé ce tour de passe passe à propos de la détermination de la dominante (...) Il reste que l'astrologie joue avec beaucoup de persévérance son rôle d'exégéte de l'astronomie. " Nous parlions du syncrétisme astronomico-astrologique (...) L'astrologie ne saurait se voir reprocher de ne pas tenir un assez grand compte de l'astronomie et de ses bouleversements mais tout au contraire il conviendrait d'observer les méfaits d'un tel asservissement"
Quelques réflexions autour de ce "mémoire épistémologique" que nous avons produit il y plus de 45 ans. Nous apprécierons spécialement l'idée selon laquelle faute de suivre un seul astre dans son périple, l'on aura fait de nécessité vertu et décidé que l'important serait plutôt les relations entre planétes. Est ce que Barbault dans sa définition du cycle planétaire, impliquant deux planétes, ne reste pas marqué par une telle "solution"? Par ailleurs, nous percevons dans notre texte de jeunesse l'amorce d'une anthropocosmologie. D'ailleurs, dès la fin 1976, ,nous avions fait paraitre dans la revue Cosmopolitan un dossier intitulé "Astrologie sensorielle" (numéro de décembre) qui fixait le cycle de la personne sur la base de tests et non sur la date de naissance.
JHB
17 09 21
Jacques Halbronn La synergie MAU-CURA depuis 1999
Jacques Halbronn La synergie MAU- CURA, depuis 1999
Documentation Iconographique Astro-Prophétique
(DIAP 4: 1555-1597)
Patrice Guinard et Jacques Halbronn
Note P.G.: La plupart des documents présentés sur ces pages sont issus du fonds iconographique de la bibliothèque privée de Jacques Halbronn, duquel on pourra consulter le CATAF édité par moi-même au CURA, afin de les mieux situer. La Documentation Iconographique Astro-Prophétique (DIAP) sera utile aux curieux et chercheurs. J'avais initialement organisé le DIAP en six sections de 150 images au total (soit une moyenne de 25 images par page), réparties en ternaires (soit 27, 24, 21, 33, 15 et 30 images) dans les sections suivantes :
DIAP1: 1504-1554
DIAP2: Nostradamus: Almanachs & varia
DIAP3: Nostradamus: Centuries
DIAP4: 1555-1597
DIAP5: Nostradamus: adversaires, plagiaires et faussaires
DIAP6: 1600-1693
Seules les sections 1, 4 et 6 sont conservées dans cette nouvelle version : en effet, la première version du DIAP n'a plus de raison d'être, et en particulier les 60 images relatives aux ouvrages nostradamiens et nostradamiques. Concernant ce volet, la documentation était très partielle, souvent tronquée, et le support des images scannées de mauvaise qualité. En construisant le CORPUS NOSTRADAMUS depuis février 2006, je me suis efforcé d'acquérir une documentation de meilleure qualité (cf. en particulier la Biblio-iconographie du Corpus Nostradamus, qui se substitue aux trois sections supprimées, devenues obsolètes).
DIAP1: 1504-1554
DIAP4: 1555-1597
DIAP6: 1600-1693
Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français (C.A.T.A.F.) : Lettres A et B
par Jacques Halbronn, Docteur es Lettres
Note éditoriale (Patrice Guinard)
Présentation du CATAF (Jacques Halbronn)
Sigles des principales bibliothèques
C.A.T.A.F. LETTRE A
C.A.T.A.F. LETTRE B
C.A.T.A.F. LETTRES C et D
C.A.T.A.F. LETTRES E à K
C.A.T.A.F. LETTRES L et M (disponibilité avril 2001)
C.A.T.A.F. LETTRES N à R (disponibilité avril 2001)
C.A.T.A.F. LETTRES S à Z (disponibilité avril 2001)
Note éditoriale (Patrice Guinard)
Jacques Halbronn représente à lui seul depuis 25 ans l'essentiel de la recherche française en histoire de l'astrologie.
Un certain nombre d'auteurs, universitaires pour la plupart, ont publié quelques études éparses, sans que celles-ci ne s'inscrivent dans une recherche continue. Leurs auteurs (notamment Elisabeth Labrousse (1974), Luigi Aurigemma (1976), Gérard Simon (1979), Henri Stierlin (1986), Sylviane Bokdam (1990), Germaine Aujac (1993), Jean-Patrice Boudet (1994), Hervé Drévillon (1996), et René-Guy Guérin) ont vite fait de s'intéresser à d'autres sujets - l'histoire de l'astrologie restant en France le tabou que l'on sait. Se consacrer exclusivement à la recherche historique, et a fortiori philosophique, en astrologie, relève toujours, compte tenu des préjugés et des pressions académiques, d'une sorte d'idéalisme inconscient, et ce malgré le travail colossal accompli par l'américain Lynn Thorndike jusqu'en 1965.
Je connais Halbronn depuis 1983, et il y a près d'une dizaine d'années que je l'encourage à publier son CATAF. Je me réjouis d'avoir le privilège d'éditer cette bibliographie de l'astrologie française moderne, la plus importante jamais publiée sur le sujet, outil de travail indispensable et sans équivalent pour tout chercheur en histoire de l'astrologie.
L'auteur a suivi à la trace l'histoire des différentes éditions d'un même texte, et il est effectivement probable que cette méthode contribue à résoudre certaines questions d'emprunts. Plus généralement, les conditions de production et de transmission d'un texte ne sont pas sans rapport avec son contenu et font partie intégrante de son exégèse. Cette approche est complémentaire de celle du philosophe qui a tendance à ne considérer que le produit fini, et pour qui la réflexion sur le contenu prime sur l'appareillage critique.
Le CATAF est livré "tel quel", avec ses innombrables coquilles et avec ses notes de recherche, parfois juste ébauchées, parfois même personnelles. Cette forme me plaît, car on peut y suivre et comprendre les méthodes de travail d'un chercheur. Je signale cependant que la présentation et la mise en page m'ont pris un temps considérable, plus que pour tout autre texte publié par le CURA. Les lecteurs qui voudraient corriger les erreurs, vérifier les références dans les catalogues, et me présenter en fin de compte une version améliorée sont priés de me contacter . Ceux qui voudraient réagir à ce texte afin de signaler des omissions ou d'ajouter des commentaires peuvent aussi joindre Jacques Halbronn à l'adresse mouvementastro@yahoo.fr .
P.G. (Paris, le 11 février 2001)
Présentation du CATAF (Jacques Halbronn)
Le développement des catalogues informatisés, dans les différentes bibliothèques n'est que d'une aide relative pour le chercheur, notamment pour les ouvrages anonymes. Le besoin est grand de catalogues thématiques et interbibliothèques comme se veut l'être le CATAF. En effet, il convient de ne pas surestimer la compétence de ceux qui sont en charge de la mise en place de catalogues de bibliothèques: ignorance des éditions disponibles ailleurs, incapacité à vérifier les dates de publication et de signaler les faux. D'ailleurs, ceux qui en ont la charge se contentent souvent de puiser dans les travaux de certains chercheurs indépendants. Les catalogues 'Matières' des bibliothèques sont généralement très incomplets et l'essor de l'informatique tend à se satisfaire de mots clefs dans le titre des ouvrages. Or, dans le domaine qui nous intéresse, dans bien des cas, le texte astrologique retenu figure dans un ouvrage qui ne fait pas explicitement référence à l'astrologie. Un cas remarquable est celui d'Eustache Lenoble dont le traité astrologique figure au sein d'un ensemble plus large.
Nous avons mis une douzaine d'années à réaliser le CATAF, en gros de 1980 à 1992. On n'y trouvera que partiellement nos recherches bibliographiques ultérieures consacrées au prophétisme et au corpus nostradamique. Nous renvoyons pour cela à notre thèse d'Etat, Le texte prophétique en France (Paris X, 1999). Pour ce qui est de Nostradamus, nous renvoyons au Répertoire Chronologique Nostradamique (RCN) de Robert Benazra, que nous avons édité, en 1990, aux Ed. de la Grande Conjonction. Le CATAF constitue ainsi un diptyque avec le RCN. Notre travail s'est effectué dans un grand nombre de bibliothèques tant en France qu'à l'étranger. Citons notamment la bibliothèque du Warburg Institute, à Londres, et la Bibliothèque Wolfenbüttel. Il ne prétend pas être exhaustif mais il est susceptible de se faire une idée assez précise de la production astrologique française, au delà des limites des collections de telle ou telle bibliothèque aussi prestigieuse que l'est notamment la Bibliothèque Nationale de France (BNF).
Notre inventaire aura été assez extensif et en fait concerne autant l'astronomie que l'astrologie pour la période concernée. Le CATAF ne se limite pas à la littérature astrologique parue en français. Nous avons également inclus les textes latins parus sur le sol français, notamment à Lyon, ainsi que les textes allemands parus en Alsace. En outre, nous avons pris en compte les éditions étrangères d'auteurs français, notamment les traductions, ainsi que les traductions d'auteurs étrangers en France. Notre recension ne concerne que des ouvrages dont la première édition est antérieure à 1800, mais nous avons suivi la carrière des ouvrages concernés jusqu'à nos jours. Étant donné que nous recensons les ouvrages tant astrologiques qu'astronomiques, nous avons pensé qu'au delà de 1800, la divergence entre astrologie et astronomie était trop affirmée. Le Catalogue Alphabétique des Textes Astrologiques Français n'est donc pas constitué sur une base purement linguistique mais il obéit aussi à des critères géographiques et historiques.
Le CATAF est essentiellement un travail personnel mais je dois remercier certaines personnes qui m'ont secondé depuis 1980, Catherine Lavigne, Catherine Pilliot, et particulièrement Antonia Leibovici, responsable du catalogue de la Bibliotheca Astrologica de 1988 à 1993, qui en a fait la mise en page et qui s'était chargée en 1989 de la préparation technique du Répertoire Chronologique Nostradamique.
Disons quelques mots de la façon dont ce catalogue a été réalisé: on notera le nombre considérable d'auteurs sélectionnés. Notre travail n'a donc pas grand chose à voir avec l'étude de la production liée à un seul auteur, comme c'est le cas du RCN. On ne peut écrire aux bibliothèques et leur demander ce qu'elles ont de tel ou tel auteur. Pour augmenter le nombre de nos auteurs, il convenait de consulter des classements par matière, comme c'est généralement le cas dans les anciens catalogues imprimés des bibliothèques municipales françaises ou les classements par fiches dans de nombreuses bibliothèques, comme la Mazarine, l'Arsenal ou Sainte-Geneviève à Paris. Curieusement, la BN ne comporte pas un tel classement, même à la Réserve, et souvent c'est après avoir trouvé la trace d'un ouvrage dans le catalogue matières d'une autre bibliothèque que nous avons pu ensuite le localiser à la BN! Une autre façon de trouver de nouveaux documents est d'examiner les textes déjà accessibles et de vérifier si d'autres oeuvres du même auteur ou d'un autre auteur n'y sont pas mentionnés. On peut aussi dépouiller des périodiques comme le Journal des Savants ou les Mémoires de Trévoux qui comportent des compte rendus d'ouvrages.
Le CATAF, émanation de la Bibliotheca Astrologica, a débouché, au fil des années, sur un certain nombre de publications; citons notamment les Remarques Astrologiques de Jean-Baptiste Morin ( Ed. Retz, 1976), l'Introduction au Jugement des Astres de Claude Dariot ( Ed. Pardès, 1990) ou encore le Commentaire du Centiloque de Nicolas Bourdin ou enfin l'Astrologie du Livre de Toth d'Etteilla (tous deux aux Ed. Guy Trédaniel, 1993).
Paradoxalement, les fichiers de textes anonymes ont longtemps constitué une piste intéressante avant l'avénement des catalogues numérisés. En effet, étant donné qu'ils sont classés d'après les premiers mots du texte, on peut trouver des séries d'ouvrages marqués par un terme à consonance astrologique et dont l'auteur n'est pas connu de la bibliothèque. En revanche, quand un ouvrage est attribué à un auteur, il devient plus difficile à localiser dès lors qu'on ignore l'existence de cet auteur ou le fait qu'il ait écrit sur l'astrologie. On peut bien entendu sur les catalogues informatisés travailler par mots clefs. On peut aussi, sachant que tel libraire/éditeur a publié des ouvrages que nous avons recensés, s'intéresser à la production de ce libraire pour voir s'il n'aurait pas publié d'autres textes du même genre. Enfin, il va de soi que l'on peut recourir à des sources secondaires, à des thèses, à des articles, à des communications dans les colloques, à des travaux historiques, souvent riches en références bibliographiques, ainsi qu'à des catalogues de libraires, des catalogues de ventes, des bibliographies spécialisées en astronomie ou en astrologie, comme Houzeau & Lancaster ou encore dans les almanachs comme celle de Grand Carteret.
C'est donc en combinant ces divers modes d'investigation que le CATAF a pris forme au cours des années. Il ne semble pas qu'un tel travail concernant la production astrologique ait été conduit pour les domaines des autres grandes langues européennes, notamment en anglais, allemand, italien et espagnol. Souhaitons que notre exemple soit suivi.
La constitution du CATAF fut par ailleurs l'occasion de rassembler une importante iconographie, essentiellement constituée de pages de titres. C'est ce que nous avons appelé la D.A.P. (Documentation Astrologique et Prophétique) que nous sommes en train de numériser et qui sera prochainement accessible sur le web.
Le fait de placer le CATAF sur un site Internet devrait permettre de l'enrichir grâce aux corrections et compléments des lecteurs. L'édition numérisée du CATAF rend les index inutiles car chacun peut y circuler comme il l'entend et conduire des recherches selon les critères qu'il peut concevoir. Souhaitons que la mise à la disposition du public de ce catalogue suscite de nombreuses études en Histoire de l'Astrologie.
J. H. (Paris, le 15 novembre 2000)
SIGLES DES PRINCIPALES BIBLIOTHÈQUES
Ars: Bibliothèque de l'Arsenal, Paris
BA: Bibliotheca Astrologica, Paris
BAIU: Bibliothèque de l'Alliance Israélite Universelle, Paris.
BDIC: Bibliothèque de Documentation et d'Information Contemporaine, Nanterre.
BHPF: Bibliothèque de la Société Historique du Protestantisme Français, Paris.
BHR: Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance (revue)
BIC: Bibliothèque de l'Institut Catholique, Paris
BL: British Library, Londres.
BM: Bibliothèque Municipale (suivie de la ville, France).
BN ou BNF: Bibliothèque Nationale de France, site François Mitterrand, Paris.
BN: Bibliothèque Nationale (suivie de la ville, ex. Jérusalem)
BNC: Biblioteca Nazionale Centrale, Florence.
BPU: Bibliothèque Publique et Universitaire (Genève)
BSG: Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris.
BUS: Bibliothèque Universitaire de la Sorbonne, Paris.
CDJC: Centre de Documentation juive Contemporaine, Paris.
ENSBA: Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, Paris.
FSL: Folger Shakespeare Library, Washington.
IRHT: Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, Paris.
LC: Library of Congress, Washington
Maz: Bibliothèque Mazarine, Paris.
NUC: National Union Catalog
Rés.: Réserve des livres rares et précieux
Vat. Bibliothèque Vaticane, Rome (Vatican).
WI: Warburg Institute, Londres
Actes du Colloque C.U.R.A./M.A.U. de Paris16-17 décembre 2000 : Frontières de l'Astrologie (De Nostradamus aux Gauquelin)
Compte-rendu du Colloque - par Patrice Guinard
Programme et Liste des intervenants présents
N.Éd.: J'ai conservé le format (RTF) et l'état des textes, tels qu'ils m'ont été communiqués.
Cartographie Astrologique - par Claudine Besset-Lamoine
Astrologie médicale - par le docteur Nguyen
Pour l'astrologie! Mais laquelle? - par Patrice Guinard
Le mythe du Modèle Astrologique Universel - par Jacques Halbronn
+ Schéma du cycle saturnien - de Jacques Halbronn
Datation de phénomènes météorologiques - par Valérie D'Armandy
L'astrologie contemporaine, sens et contresens - par Kieser ibn 'l Baz
Compte-rendu des 8 sessions du Colloque - par Jacques Halbronn
Compte-rendu du Colloque de Paris
Patrice Guinard a brièvement ouvert le colloque avant de passer la parole à Claudine Besset-Lamoine qui a souligné l'importance de la notion de territoire dans l'astrologie antique, et notamment dans les géographies zodiacales et planétaires, pour habilement introduire les débats sur la question même du colloque. Ainsi s'interroger sur les frontières de l'astrologie d'une part, et définir l'astrologie comme le savoir des territoires et des démarcations d'autre part, seraient-elles géographiques, revient à s'interroger sur la nature même de l'astrologie.
Session 1. L'histoire au service de l'exégèse du texte prophétique
La première session a été pilotée par Isabelle Le Berre qui a rappelé les récents travaux de l'invité principal de la session, Roger Prévost, historien et auteur de Nostradamus - Le mythe et la réalité (1999), lequel a de nouveau exposé -- après une émission de Bernard Pivot lors de la sortie de son ouvrage -- son interprétation des Quatrains, qui révèle un Nostradamus archiviste, historien, et peut-être aussi poète. A l'appui de sa démonstration: les quatrains IV 86 et VIII 2 des Centuries, qui utilisent un repérage astrologique, et font référence, l'un à des événements de 1495, l'autre aux incidents météorologiques (orages et précipitations) de 1561, tous deux attestés dans les chroniques locales des régions concernées. Roger Prévost aurait ainsi retrouvé les sources historiques, mais aussi littéraires et spéculatives (comme le traité de Richard Roussat, paru à Lyon en 1550, et déjà signalé par certains exégètes), de plus de 600 des 940 quatrains que comprennent les Centuries.
Patrice Guinard a fait remarqué que cette lecture implique que Nostradamus avait a sa disposition une bibliothèque considérable, composée à la fois d'ouvrages historiques, mais aussi d'archives, de bulletins et de chroniques locales. C'est cette bibliothèque essentiellement historique que Nostradamus aurait brûlée, et non une bibliothèque composée en grande partie d'ouvrages ésotériques et magiques.
Roger Prévost a également insisté sur la vision cyclique de l'histoire que Nostradamus partageait avec la plupart de ses contemporains, propos que Frank Hernandez, géographe, a illustré par un schéma cyclique montrant la récurrence supposée d'événements historiques qui se seraient déroulés, à plusieurs siècles d'intervalle, dans les mêmes lieux.
Reprenant cette idée de cyclicité, Jacques Halbronn, historien des textes prophétiques, a exposé sa conception de la mécanique prophétique, à savoir l'exploitation littéraire d'un corpus dont on pense que les événements décrits sont assez solides et judicieusement choisis pour avoir quelque chance de se reproduire, du moins en partie, dans le futur, en vue de valoriser, essentiellement, une situation politique proche, ou même déjà présente. Ainsi le prophète serait l'instrument d'un courant politique ou d'une mouvance idéologique, qui reste d'ailleurs à définir. Mais l'instrumentalisation du texte prophétique ne s'arrêterait pas là, puisque le corpus nostradamique serait en partie l'oeuvre de faussaires ultérieurs, assez doués pour imiter le style de Nostradamus, aussi bien celui de ses quatrains en vers que celui de sa première préface en prose, ce qui m'apparaît fortement improbable. [Je signale à Jacques Halbronn qu'il existe des départements de "Science des Textes et Documents" au sein de certaines universités, qui mettent en branle des techniques sophistiquées de dénombrement de vocables et des analyses comparatives diverses qui pourraient être utiles pour tester cette hypothèse.]
Le débat sur l'authenticité du corpus a été l'occasion pour Jacques Halbronn, qui nie l'authenticité des éditions 1555 et 1557 récemment "redécouvertes" et rééditées par Robert Benazra et Michel Chomarat, d'exposer certains des résultats de sa thèse d'État (1999) sur le texte prophétique en France, et notamment de proposer pour la parution des trois parties des Centuries, les dates de 1559 pour les 353 premiers quatrains, 1568 environ pour les centuries VIII, IX et X, et 1588-1590 pour les autres, ainsi que pour la préface à Henri II.
Finalement la question du phénomène prophétique en soi a été soulevée par Isabelle Le Berre, à savoir celle des capacités réelles ou contestées au prophète de Salon à avoir pu anticiper l'avenir. La vision sceptique des historiens Prévost et Halbronn n'a pas été entièrement concédée par les astrologues participant au débat, comme Tristan Lahary, invoquant certains travaux de Jacques Dorsan, qui s'est interrogé sur la possibilité pour Nostradamus d'avoir en réalité utilisé un repérage sidéral et non tropique pour les positions planétaires mentionnées dans les quatrains.
[Les conceptions de Jacques Halbronn et de Roger Prévost, quoiqu'en apparence complémentaires, soulèvent un problème crucial qui aurait mérité d'être davantage débattu et qui en fait met à jour leur absence de convergence, si ce n'est leur contradiction. Un nombre non négligeable de quatrains (I 5, I 66, III 41, III 68-69-70, IV 44-45-46-47, IV 49...) de la première édition des Centuries, parue vers 1559 selon Jacques Halbronn qui considère les éditions antérieures comme antidatées, interprétés par Roger Prévost à la lumière des documents historiques, se rapportent à des événements ultérieurs à cette date, par exemple le couronnement de Maximilien II en 1564 (quatrain I 43). Autrement dit, il faudrait repousser encore ce qui serait la première édition authentique d'au moins 5 ans, ou alors cesser de nier le caractère prophétique d'un phénomène qui échappe en grande partie aux limites de la rationalité moderne.]
Patrice Guinard a conclu le débat par une analyse comparative, pour le quatrain X 67 (Le tremblement si fort au mois de May), de l'interprétation de Roger Prévost (une forte pluie de grêle le 4 mai 1549 dans la région de Montélimar) avec celle de Vlaicu Ionescu (la brusque offensive allemande du 10 au 21 mai 1940), et tenté de montrer que, compte tenu des positions planétaires indiquées, les deux interprétations restaient plausibles, et que la recherche de la source textuelle comme celle de l'événement futur annoncé n'étaient pas irréconciliables. Ainsi les orages de 1549 pourraient aussi coder, par un jeu sur les dates (1549 «--» 1945), les événements de 1945 (les bombes lancées sur Hiroshima et Nagasaki, marquant la fin de la guerre et le dernier vers du quatrain: Tombera gresle lors plus grosse qu'un euf). Chaque quatrain serait un texte à deux faces, l'une tournée vers le passé, l'autre vers le futur, et la base historique, littéraire ou simplement textuelle des quatrains coderait un avenir pressenti. C'est ainsi que la vision cyclique de Nostradamus trouverait sa consécration.
Session 2. Les fondements biologiques de l'astrologie et leur application à la médecine
Jean-Paul Citron, biologiste, a exposé les mécanismes déclenchés par le signal gravitationnel dans la cellule. Lors d'une variation gravitationnelle (et en particulier d'origine astrale), la molécule d'ADN se décompacte et se reconfigure. En outre les rythmes planétaires semblent mémorisés au niveau cellulaire, et par suite le signal astrologique se justifierait par sa nature gravitationnelle et par le fait qu'il agirait de manière rythmique.
Bernard Blanchet, astrologue conditionaliste, a demandé à Jean-Paul Citron d'expliciter son modèle biochimique pour les signaux à faible intensité, notamment ceux relatifs à Pluton, et Patrice Guinard a soulevé le problème des seuils, en demandant s'il existait une limite quant à l'enregistrement et la sensibilisation de la cellule aux rythmes d'origine cosmique, invoquant la récente découverte de planétoïdes de taille infime au-delà de Pluton-Charon.
Jean-Paul Citron a souligné la capacité de l'ADN à réagir à de très faibles intensités et admis la possibilité de l'existence de seuils minima, au-dessous desquels la réponse ne se produirait pas. La fameuse courbe de Gauss pourrait être le modèle formel illustrant ces mécanismes. Concernant l'origine du déclenchement de cette sensibilisation de la cellule aux rythmes planétaires, Jean-Paul Citron a mentionné un phénomène connu des biologistes, la re-méthylation du génome, qui se produit quelques jours après la naissance et qui serait un début d'explication à l'acquisition par le nouveau-né d'une sensibilisation à des rythmes planétaires spécifiques.
Bernard Biardeau a présenté un système de correspondances entre les signes zodiacaux et les méridiens de l'acupuncture, et exposé les résultats de son expérience homéopathique, tendant à souligner l'efficacité des substances homéopathiques susceptibles de contrebalancer les faiblesses et déséquilibres planétaires d'un thème natal.
Patrice Guinard a ensuite donné la parole à Valérie d'Armandy qui a exposé certains résultats de sa pratique et discuté le problème de l'assimilation des maladies aux facteurs planétaires et zodiacaux. Elle a insisté sur le caractère collectif de certaines maladies récentes, comme le cancer et le sida, qui seraient en quelque sorte intériorisées au niveau psycho-mental à travers les medias, et mis en avant l'observation suivant laquelle une maladie donnée serait moins liée à une dominante planétaire fixe qu'à une sensibilisation généralisée de l'organisme, d'abord d'origine psychique, et de nature neptunienne, et à une activation de cette sensibilisation par la planète Mars.
Le docteur Franck Nguyen a exposé avec circonspection son expérience en astrologie médicale, souligné ses limites et montré l'impossibilité de diagnostiquer une maladie à l'aide du seul thème natal. Les données astrologiques seraient à prendre en compte, corrélativement aux autres données d'ordre physique, biologique et organique, et ne relèveraient que d'un déterminisme relatif. Suite à une question de Jacques Halbronn concernant le déclin de l'astrologie médicale au cours du XVIIIè siècle, Franck Nguyen a montré que les techniques modernes avaient suppléé nombre d'outils astrologiques encore répandus à cette époque et devenus aujourd'hui inutiles. Enfin, Patrice Guinard a suggéré que l'efficace des influences astrologiques sur le plan médical pourrait être due principalement à la nature psychique, ou plus exactement psycho-somatique, des facteurs à prendre en compte, et notamment au niveau des transits planétaires.
Session 3. La spécificité de l'astrologie française
Pierre Barrucand, ex-mathématicien au C.N.R.S., a porté témoignage sur ses rencontres avec certains astrologues français des années 40 et 50, dont la plupart sont aujourd'hui décédés. Virginia Spica a évoqué les réunions bimensuelles animées du C.I.A. (Centre International d'Astrologie) dans les années 60 et son implosion au début des années 70 en raison de conflits de pouvoir. On peut regretter que ce creuset parisien de discussions fécondes n'ait plus aujourd'hui de véritable équivalent et que l'astrologue-consultant s'en tienne à sa pratique et à sa clientèle sans se soucier des éventuels progrès de la recherche. Jacques Halbronn a défini la période 1975-2000 comme étant celle de l'âge des congrès, soulignant son action au sein du M.A.U. pendant ces années, ainsi que l'activité de Patrice Louaisel dans le développement de réseaux régionaux.
Véronique Lepage a comparé la situation de l'astrologie française à celle de l'astrologie anglaise, et remarqué que l'expansion de l'astro-psychologie britannique, essentiellement d'orientation jungienne, suite à l'influence de Dane Rudhyar et de Liz Greene, pouvait être due à un besoin, comblant la faiblesse du développement de la psychanalyse britannique, contrairement au rayonnement de la psychanalyse française, de Jacques Lacan à Françoise Dolto.
A la suite de ces divers témoignages, Patrice Guinard a recentré le débat sur la question de l'éventuelle existence d'une spécificité de l'astrologie française, notamment au niveau des conceptions théoriques, si ce n'est des pratiques. José Fernández Quintano (Espagne) a fait part de l'écho important qu'a connu l'astrologie française dans son pays, et suggéré que sa spécificité était peut-être à rechercher en comparaison avec la philosophie, dont le courant structuraliste a connu en France un essor incomparable. Il a cependant conclu son intervention en soulignant que la véritable rupture moderne se serait faite avec l'américain Dane Rudhyar qui aurait débarrassé l'astrologie d'une certaine conception prédictive et ésotérique qui était encore celle en vogue au début du XXè siècle. [On pourrait cependant lui objecter que le français Paul Choisnard est décédé plusieurs années avant la parution des premiers ouvrages de Rudhyar, et qu'en 1935, l'Allemagne avait déjà derrière elle une activité de recherche incomparable].
Patrice Guinard a ensuite exposé ses idées concernant la tendance de l'astrologie française à restreindre le corpus astrologique à ses facteurs essentiels. Les planètes hypothétiques de l'école de Hamburg, les mi-points de Witte et Ebertin, les harmoniques de John Addey et d'autres inventions comparables ont connu un écho assez faible dans ce pays. Cette simplification des facteurs pris en compte dans le thème natal s'accompagne d'une technique d'interprétation mettant en jeu des orbes d'autant plus larges. Jacques Halbronn a suggéré que ce penchant serait plutôt dû à une volonté de restructurer le corpus et la tradition au niveau des fondements, d'où la forte tendance "structuraliste" de l'astrologie française, à commencer par Dom Néroman, alors que les allemands et les anglais auraient plutôt cherché à faciliter le travail de l'interprète.
Patrice Guinard a souligné que l'astrologie horaire, fort répandue outre-Manche et outre-Atlantique, était restée une pratique relativement marginale en France, ainsi que celle des orbes étroits, ce qui tendrait à montrer, comme l'a reconnu aussi Tristan Lahary, que les techniques ayant directement trait à la prédiction, ne connaissent pas en France le même engouement qu'ailleurs. Steffan Vanel (USA) a conclu la session en montrant que les astrologues américains étaient davantage attirés par la nouveauté que les astrologues du vieux continent, à commencer par les français, ce qui présente l'avantage d'une grande émulation, mais aussi l'inconvénient d'une certaine naïveté concernant la réalité du fait astrologique.
Session 4. Le thème astrologique comme mandala de la consultation
Jacques Halbronn a ouvert cette session en exposant ses théories, par ailleurs bien connues. Le thème natal, élément essentiel de la consultation, sert à produire du discours. L'instrumentalisation du thème, natal ou horaire, fonde la consultation astrologique. Il importe peu que l'astrologue ait derrière lui de longues années d'études, pourvu qu'il sache gérer le dialogue et maîtriser la situation de consultation. Il n'importe pas plus que la signification donnée aux divers éléments du thème soit ou non issue de recherches d'ordre physico-biologiques, puisque ces significations ne sont finalement que des conventions culturelles, que l'astrologue-consultant saura manier avec plus ou moins de dextérité.
Yves Haumont (Belgique), auteur d'une thèse sur la langue astrologique, a comparé le discours astrologique au discours alambiqué de la psychanalyse lacanienne. L'effet serait comparable, puisque le patient ressort sonné de la consultation. Et Roberto Renout a prolongé cette optique en montrant que le thème, projection du ciel sur une surface, n'était pas même nécessaire, et pouvait être remplacé par une série de boules sphériques et colorées, représentant l'ensemble des possibilités astrologiques, au sein desquelles le patient a le loisir, dans la consultation, de choisir ses options, et ainsi de découvrir un espace symbolique qui lui conviendrait, selon ses goûts et ses affinités.
Franck Nguyen et David Buffet se sont opposés à ces vues, soulignant le fait que l'astrologue ne produit pas n'importe quel discours, et que tout discours n'est pas interchangeable, comme semble le croire Halbronn. Le malade du poumon n'accepterait pas que le médecin propose de lui soigner le genou, comme l'a rappelé Franck Nguyen. David Buffet a souligné qu'il n'existait pas une uniformité psychologique entre individus, et illustré ses propos par sa pratique des degrés monomères, issue des travaux de Gilles Verneret, et impliquant au contraire une hyper-spécialisation de la lecture du thème.
José Fernández Quintano a regretté qu'il n'y ait pas davantage de consensus dans l'interprétation du thème. Steffan Vanel a défendu sa conception de la consultation, et justifié le couplage du thème astrologique avec les lames du tarot, limitant ainsi le penchant de l'astrologue à la projection. Fouzy Hamici a présenté sa pratique intuitive comme celle d'un artiste qui n'aurait pas besoin d'un lourd bagage livresque. Enfin Bernard Blanchet, consultant en entreprise, a disqualifié l'astrologie comme instrument fiable du recrutement, contestant au thème natal sa capacité à informer sur le niveau de compétence de l'individu.
[Il semblerait que Jacques Halbronn prenne le client de la consultation astrologique pour un imbécile. Si le patient reçoit une sorte de discours stéréotypé ou plus ou moins adapté à la situation du moment auprès d'un astrologue peu qualifié, ou même auprès d'un brillant artiste qui divague, il n'en résulte pas que la consultation lui ait été salutaire. Et par suite il peut avoir tendance à retourner voir le même astrologue ou un autre, comme dans le cas de la cure psychanalytique infinie à la Lacan. Ce qui fait marcher le commerce, et tous y trouvent leur compte -- qui peuvent remercier Halbronn qui donne ainsi son aval à ce que je serais tenté d'appeler l'incompétence. Mon expérience est tout autre. J'ai remarqué, lors des consultations que j'ai pu donner dans le passé, que si l'astrologue mettait le doigt sur le point sensible, et savait montrer au patient l'abîme existant entre son potentiel psychique et les représentations psycho-mentales qu'il peut s'être forgé de lui-même au cours du temps, démêler l'écheveau en quelque sorte et le guérir de ses illusions par une analyse critique, le résultat était spectaculaire. Le patient reçoit un véritable choc psychologique, comme le réclamait Jung pour la psychanalyse, qui lui donne des indications précieuses sur lui-même s'il sait les accepter. Rien à voir avec le discours d'un bonimenteur qui agit seulement au niveau verbal, à la surface de la conscience. Les conséquences peuvent être que le patient a compris quelque chose et ne désire plus consulter d'astrologue, parce que l'astrologue lui a donné les moyens de se passer de lui. La consultation n'est pas une affaire de description psychologique, mais de transformation psychique.]
Session 5. Le statut de l'astrologie
Cette session a commencé par un entretien entre Patrice Guinard et Françoise Gauquelin, laquelle a donné quelques précisions relatives à l'interprétation des travaux qu'elle a faits avec son mari Michel, aujourd'hui décédé. Ainsi l'abondance des recherches actuelles, surtout anglo-américaines, concernant la planète Mars et "l'effet Mars" ne signifie pas que cette planète aurait plus d'importance que les quatre autres planètes (Jupiter, Vénus, la Lune et Saturne) pour lesquelles des résultats statistiques ont été trouvés, mais serait due au renouvellement plus aisé des échantillons de sportifs, et donc à une plus grande facilité pour les expériences de replication. Franck Nguyen s'est interrogé sur l'absence de résultats concernant les autres planètes, en particulier Mercure, et suggéré que certaines planètes admettraient une adéquation moins évidente avec la notion de catégorie professionnelle.
Jean-Paul Citron a poursuivi son exposé de la veille et tenté d'élucider comment certaines corrélations entre les mécanismes biochimiques pouvaient éclairer certaines affirmations astrologiques: par exemple la corpulence de l'individu (gros ou maigre) qui pourrait être mise en relation avec une valorisation planétaire Jupiter/Lune chez les gros, et Saturne/Lune chez les maigres. Françoise Gauquelin s'est déclarée prête à tester statistiquement cette hypothèse, et Patrice Guinard a demandé si ces corrélations biologiques pouvaient être généralisées à d'autres planètes. Jean-Paul Citron a donné d'autres exemples, et admis que les progrès constants de la biologie demandaient à la fois une certaine prudence, mais permettaient aussi d'envisager de belles avancées dans l'avenir.
Patrice Guinard s'est interrogé sur le statut de l'astrologie, et nié que l'astrologie puisse devenir une science, même si les résultats statistiques d'une part, et les recherches d'ordre biologique d'autre part, pouvaient être d'un secours non négligeable quant à la compréhension du fait astrologique. Il a présenté l'astrologie d'abord comme une philosophie, peut-être une philosophie compréhensive des sciences humaines, avec aussi certaines exigences d'ordre astronomique et physique, mais une philosophie qui relève encore d'une certaine forme de croyance ou tout au moins de consentement. Le statut de l'astrologie est tout aussi ambigü pour les sceptiques et pour les historiens, puisqu'on retrouve l'astrologie, surtout ancienne, en appendice des encyclopédies historiques, que ce soit en astronomie, en philosophie ou dans l'histoire des religions.
José Fernández Quintano a précisé quelques points concernant un projet d'avenir pour l'astrologie: la formation pluridisciplinaire de l'astrologue, la nécessité d'un débat entre astrologues afin d'éviter l'implosion de l'astrologie en raison d'une pléthore de techniques disparates, et l'intérêt d'une étude attentive de la période babylonienne, encore peu connue, et cependant cruciale pour la compréhension de l'astrologie.
Patrice Guinard a essayé de montrer qu'il existait trois attitudes concernant l'astrologie: le "rien ne marche" des sceptiques qui interprètent l'astrologie comme un processus d'auto-suggestion, un simple effet placebo ; le "tout marche" du praticien qui se satisfait d'une technique qui n'a pas besoin de justification ; "il y a quelque chose qui marche" en raison de certaines résonances d'ordre physique, géo-magnétique et biologiques, et la tâche astrologique consiste à rechercher un modèle qui répond à ces exigences.
Jacques Halbronn a précisé que tout ce qui existe astronomiquement ne devait pas avoir forcément une signification astrologique, que tout ce que l'astrologie a accumulé au cours de son histoire ne devait pas avoir obligatoirement une utilité aujourd'hui, et que tout le vécu de la personne humaine ne concerne pas nécessairement l'astrologie. Finalement il a opté pour la troisième hypothèse exposée par Patrice Guinard, celle d'une certaine astrologie qui marche, mais non pas en raison d'une recherche d'ordre épistémologique ou d'une vraisemblance d'ordre physique, mais en vertu d'une sélection délibérée, d'un choix arbitraire de nature conventionnelle.
Pierre Barrucand est revenu sur la question des éventuelles corrélations entre les éléments astronomiques et les traits de caractère, et s'est interrogé sur l'attitude des scientifiques et sur leur fermeture d'esprit envers l'astrologie, d'autant plus "curieuses" qu'ils sont relativement bien disposés par ailleurs à tester des hypothèses dépourvues de preuves.
Pour Ioan Azimel, un ancien élève de Jacques Halbronn, le fait que l'astrologie ne soit pas unifiée serait une force, car elle devient inattaquable, ce qui renforce l'affirmation de son maître, à savoir que l'astrologie se maintient tant qu'elle existe dans l'esprit humain. Patrice Guinard a finalement fait observer qu'aucune recherche n'est possible avec de tels présupposés, et oublié de rappeler pour clore le débat une sentence de son Manifeste, à savoir: L'astrologie serait-elle totalement éradiquée de la culture, l'astral n'en continuerait pas moins à piloter la conscience humaine.
Conclusion
Pour les trois sessions suivantes, auxquelles je n'ai pu participer, je renvoie au compte-rendu de Jacques Halbronn. Ce colloque a été d'une excellente qualité, tant au niveau des interventions qu'au niveau des débats. La salle était composée essentiellement d'astrologues et de spécialistes, par exemple Paule Houdaille, Richard Pellard ou Christian Gourdain. Daniel Cobbi a été excusé, ainsi qu'Illel Kieser qui m'a adressé le texte de sa communication. Le succès du colloque méritait qu'un effort soit fait pour en rendre compte, et un document video est en préparation. Que tous soient remerciés pour leur participation, et aussi pour avoir compris qu'il n'est pas encore devenu inutile, à l'heure d'Internet, de dialoguer et de confronter ses conceptions de vive voix. Souhaitons que ce type de congrès, rassemblant des astrologues et spécialistes qui discutent entre eux, et non seulement des "professeurs d'astrologie" qui enseignent ex cathedra les résultats de leurs dernières trouvailles à leurs élèves, puisse perdurer, pour l'instant grâce essentiellement à l'entrain et à la générosité de Jacques Halbronn.
Patrice Guinard, directeur du C.U.R.A.
20 janvier 2001
Programme et Liste des intervenants présents* Colloque placé sous l'égide du C.U.R.A. (Patrice Guinard) et du M.A.U. (Jacques Halbronn)
* XXVème anniversaire de la fondation du M.A.U. (Mouvement Astrologique Unifié)
* Premier colloque astrologique du C.U.R.A.
* Direction des débats: Isabelle Le Berre (session 1), Patrice Guinard (sessions 2, 3 & 5), Jacques Halbronn (sessions 4, 6, 7 & 8).
Samedi 16 décembre 2000
Ouverture du colloque: Patrice Guinard et Claudine Besset-Lamoine
Session 1: Nostradamus et l'Astrologie. L'appel au prophétisme.
Pourquoi le médecin Michel de Nostredame, qui publiait sur l'astrologie, a-t-il choisi de passer à un autre registre, celui du prophétisme poétique? La part de l'astrologie dans les Centuries. Le prophétisme au secours de l'astrologie. Les astrologues face à Nostradamus (de Neptune à Chiron).
Avec Roger Prévost, Isabelle Le Berre, Patrice Guinard, Frank Hernandez, Jacques Halbronn, Tristan Lahary
Session 2: Astrologie et Médecine. Liens avec la biologie.
La médecine médiévale se raccordait à l'astronomie/astrologie. Puis elle s'en est écarté et l'a évacuée. La recherche biologique lui donne-t-elle tort ou raison? Quelle est sa place chez le médecin d'aujourd'hui? Un astrologue peut-il se situer sur le plan médical? Quelle déontologie?
Avec Jean-Paul Citron (C.O.M.A.C.), Valérie d'Armandy, Franck Nguyen (R.A.O.), Jacques Halbronn, Bernard Biardeau, Patrice Guinard
Session 3: Y a-t-il une école astrologique française?
Existe-t-il, dans chaque pays, une tradition astrologique spécifique? Quelles en sont les raisons? Quelle est et quelle a été la place de l'astrologie française dans le monde? Bilan de l'astrologie française au XXème siècle. Sa dépendance de l'étranger et son rayonnement.
Avec Patrice Guinard, Véronique Lepage, Pierre Barrucand, Virginia Spica, José Fernández Quintano (Espagne), Jacques Halbronn, Steffan Vanel (USA)
Dimanche 17 décembre 2000
Session 4: Le thème natal comme mandala et rituel. Quelle instrumentalisation?
Quels que soient les doutes que l'on puisse exprimer au regard de l'astrologie, le thème natal constitue un vecteur privilégié de communication et d'identification pour l'individu. L'astrologie, à ce niveau là, est-elle un langage ou un savoir? Comment se préparer au métier d'astrologue et comment l'exercer? Quelles relations avec les psys?
Avec Yves Haumont (Belgique), Jacques Halbronn, David Buffet (C.A.E.), Roberto Renout, Steffan Vanel, José Fernández Quintano, Marc Cohen, Fouzy Hamici, Bernard Blanchet (A.É.R.A.), Franck Nguyen
Session 5: L'astrologie comme savoir frontière. Quelle épistémologie?
L'astrologie se situe-t-elle dans le champ de la science ou à ses frontières? Peut-on la cerner par le moyen de la statistique sans l'appauvrir? Sa pérennité fonde-t-elle sa légitimité à se situer à part, sur un autre plan qui échappe aux outils d'investigation habituels? A quelles conditions pourrait-elle être reconnue par l'intelligentsia contemporaine? Quel sera son devenir au XXIème siècle?
Avec Françoise Gauquelin (Astro-Psychological Problems), Patrice Guinard, Jean-Paul Citron, Franck Nguyen, Pierre Barrucand, Ioan Azimel, José Fernández Quintano (Beroso)
Session 6: Astrologie et astronomie. Le sidéralisme.
A côté de la tradition astrologique zodiacale et tropique se sont développés d'autres façons de déchiffrer et de décoder le ciel qui nous renvoient à la question des origines de l'astrologie. Quel est le ciel de référence pour l'astrologie: celui des Anciens ou celui que nous connaissons aujourd'hui?
Avec Didier Massoulle (astronome), Christian Lazarides, Jacques Halbronn, Barbara de La Motte Saint-Pierre, Tristan Lahary, Bernard Blanchet, Franck Hernandez
Session 7: Astrologie et géographie. Chorographie. L'astrologie mondiale
Le modèle astrologique doit-il prendre en compte la diversité des peuples et des régions du monde? Comment savoir si une période sera ou non favorable à un pays? Bilan des prévisions politiques et sociales au XXème siècle.
Avec Jacques Halbronn, Franck Hernandez, Valérie d'Armandy, Fouzy Hamici, Barbara de La Motte Saint-Pierre, Michèle Gior, Éric Ruiz, Évelyne Latour, Xavier Faurelle, Yves Haumont
Session 8: Astrologie et clivages socio-culturels. L'homme et la femme dans l'équation astrologique.
Pertinence des clivages et typologies astro-psychologiques? Le clivage entre pro- et anti-astrologues révèle-t-il un fossé entre certaines catégories socio-culturelles? L'astrologie est-elle pour les femmes une contre-culture, une forme de protestation en tant que savoir non conforme, marginal, "paria", mais qui "marche"?
Avec Bernard Blanchet, Yves Haumont, Franck Nicolas, Jacques Halbronn, Véronique Lepage, Tristan Lahary, Marie-France Philip
L'oeuvre d'Eustache Le Noble fait partie des reproductions de la Bibliotheca Astrologica dont Patrice Guinard fut un usager assidu dans les années 1980-90.
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Eustache Lenoble (1643-1711): Un Bilan
sur l'Astrologie à son déclin
(Avec des extraits de son Uranie, ou les Tableaux des Philosophes)
par Patrice Guinard
Lenoble, d'après les indications qu'il donne sur son propre thème à divers endroits de son traité (Mars à 13 degrés du Sagittaire à la fin de la maison V, la Lune (sans parallaxe ?) à 23 degrés du Cancer à l'Ascendant, la pointe de la maison XII à 21 degrés des Gémeaux...), et comme il utilise probablement la domification Placidus, moins répandue que celle de Regiomontanus, mais plus commode (p.254), serait né à 17h45, le 26 décembre 1643 à Troyes (aucune heure n'est indiquée dans son acte de baptème à la page 162 du registre paroissial de Sainte-Madeleine de Troyes).[1]. Le biographe Philippe Hourcade ignore son jour de naissance, mais signale ses ancêtres : Marié à Perrette Michelin en 1668, il est le fils d'Eustache I Lenoble (1613-1688), président au bailliage de Troyes, et de Françoise Amiot (-1656) mariés en 1642, le petit-fils de Pierre II Lenoble (1574-1651) et de Simone de Mesgrigny mariés en 1612, l'arrière-petit-fils de l'écuyer Adam Lenoble et d'Etiennette Lamy mariés en 1571, et l'arrière-arrière-petit-fils de Pierre I Lenoble (-1590) et de Marguerite Le Marguenat (Hourcade, Entre Pic et Rétif, Eustache Le Noble (1643-1711), Paris, Aux Amateurs de Livres, 1990, p.37).
Thème natal d'Eustache Lenoble, rev. 2015
Eustache Le Noble, baron de Saint-Georges et de Tennelière, historien, physicien et astrologue, a surtout été un dramaturge d'une certaine importance, et ses oeuvres complètes ont été rééditées à titre posthume, en 20 volumes à Paris en 1718, puis à La Haye en 1726. Il a connu une vie passionnée et agitée (adonné aux raffinements libertins, il dilapide sa fortune en quelques années ; incarcéré, il s'évade pour rejoindre une femme avant d'être repris quelques années après), a été mêlé à la politique (il est nommé procureur général au parlement de Metz), et meurt le le 31 janvier 1711 dans la misère.[2]
Cet esprit éclectique a laissé deux textes astrologiques importants. La Dissertation chronologique et historique touchant l'année de la naissance de Jésus-Christ (Paris, 1693) reprend la théorie des Grandes Conjonctions énoncée par Kepler dans son traité De Stella nova (Prague, 1606). Ce thème a été largement débattu par les astrologues, depuis Abû Ma'shar jusqu'au récent ouvrage de Percy Seymour [3] , en passant par Albert le Grand, Guido Bonatti, Cecco d'Ascoli, Pierre d'Ailly, Luca Gaurico, Gerolamo Cardano, Kepler et d'autres.
Son second ouvrage, l'Uranie, ou les Tableaux des philosophes (Paris, G. de Luynes, 1694-1697, 3 vol.; rééd. Paris, Pierre Ribou, 1718) est un traité ambitieux, de nature astro-philosophique : les livres I et II traitent de la philosophie grecque (présocratiques, Platon, Aristote, Épicure...), les livres III et IV de la philosophie moderne (essentiellement Gassendi, Descartes, Copernic et Tycho Brahe), le livre V des fondements de l'astrologie, et le livre VI des jugements astrologiques.
Lenoble invite à partager sa vision critique de l'astrologie, dégagée des préjugés rationalistes comme des superstitions des esprits crédules. Si "cet Art ne peut jamais rien produire d'absolument certain" (p.127), il n'en résulte pas qu'il ne faille lui accorder aucune importance. L'impossibilité de produire des jugements prédictifs n'invalide pas le discours astrologique dans son ensemble. L'astrologie est une philosophie, et l'Uranie est précisément d'abord un abrégé de l'histoire de la philosophie, des Présocratiques à Kepler, astrologue-astronome.
Mais une philosophie ignorante de l'astrologie, comme celle de Descartes, repose elle-même sur des assises bien fragiles. Le Cogito par exemple, qui marque la séparabilité des consciences, n'est qu'une des postures possibles de l'esprit humain, que le savoir astrologique a précisément pour dessein de faire comparaître avec d'autres.
Lenoble reproche aux détracteurs de l'astrologie, penseurs, philosophes et théologiens, de confondre l'astrologie avec les pratiques abusives qui la dénaturent. Ce n'est pas parce que la littérature astrologique a produit un fatras d'affirmations superstitieuses et puériles, que l'astrologie en soi doive être écartée sans examen. Quant à la majorité des astrologues-consultants, ces "vendeurs de fumée" (p.301), ils semblent ignorer la véritable nature de l'astrologie.
Ainsi l'enjeu de l'Uranie est de présenter une vision épurée de l'astrologie, à l'usage des intellectuels comme du grand public : "les prétendus esprits forts qui la blâment et la méprisent sans la connaître seront convaincus de leur erreur, et auront pour elle quelque indulgence (...) les âmes faibles qui par une aveugle crédulité se rendent les dupes des charlatans qui outrent cette connaissance, et qui en passent les limites pour entreprendre des prédictions qui n'ont aucun fondement physique, ne se laisseront plus si facilement abuser par les impostures présomptueuses des astrologues." (p.127)
Au début du livre VI, Lenoble réfute les principaux arguments contre l'astrologie : inutilité des prédictions, divergences entre astrologues, argument des jumeaux, moment de conception, incertitude de l'heure de naissance et autres difficultés techniques, disproportion entre la limitation des qualités élémentales et la diversité de leurs effets sur les individus. Il tente de justifier par des principes physiques et "naturels", à l'instar de Ptolémée et de Kepler, la vraisemblance des structures astrologiques, par exemple l'attribution des qualités élémentales aux saisons et aux signes zodiacaux par des principes de nature climatologique, et ainsi d'adapter l'astrologie aux exigences de la rationalité de son temps.
Lenoble souligne que l'origine des noms des constellations zodiacales est à rechercher dans les phases du cycle solaire journalier (V 8), mais il semble avoir quelque difficulté à accéder à une conception véritablement cyclique du zodiaque, ce qui le conduit à supposer (comme Al-Kindî) une influence de la lumière stellaire : "Quoi qu'il en soit, il faut concevoir que tous ces noms ne servent qu'à distinguer et désigner les constellations, et qu'ils n'ont aucune efficace ni rapport aux influences que la lumière de ces étoiles nous peut apporter." (p.161). Ainsi l'interprétation mythologique doit être abandonnée au profit d'une vraisemblance d'ordre physique.
La source première des "influences" serait, pour Lenoble comme pour son aîné Placidus de Titis [4] , la lumière : "la lumière est l'unique canal de l'influence" (p.154), "nulle lumière, nulle influence" (p.208), "sans lumière il n'y a point d'influence." (p.233), "point d'influence sans lumière, et point de lumière sans corps" (p.258)...
Malgré son effort de rationalisation et son souci d'assainir le corpus astrologique (rejet des Termes ou Fins, acceptés par Ptolémée (p.232) et de la Part de Fortune, une "chimère" (p.256), des noeuds lunaires, des inventions et "arabesques" des astrologues Arabes, des aspects keplériens...), Lenoble reste prisonnier finalement, en dépit de son engagement en faveur de la représentation copernicienne du système solaire (V 4), de la conception physique "aristotélicienne" qui est encore celle qui prévaut à la fin du XVIIème siècle.
Ainsi tente-t-il de justifier les aspects (ici le trigone) par des considérations cycliques (chaque année la Lune progresse de 4 signes par rapport au Soleil et tous les 20 ans la conjonction Saturne-Jupiter progresse de 4 signes) et géométriques (trois trigones forment un triangle équilatéral) [5] , et les planètes et signes zodiacaux par des raisonnements d'ordre physico-météorologiques, à l'instar de Ptolémée et de Kepler. Cependant il reste conscient du relatif échec de cette approche, et semble admettre que ces considérations restent circonscrites par les limites de la connaissance physique de son époque. Contrairement à Kepler, il est persuadé de la validité du zodiaque, des maisons et même des domiciles. En ce qui concerne les signes, il écrit: "j'aime mieux croire que les anciens après de très-longues experiences ont reconnu dans quelques uns de ces signes quelque qualité dominante qui les a déterminés à cette division : ainsi quoi qu'à mon sens elle n'ait aucun fondement solide et naturel." (p.232)
Les explications rationalistes de Ptolémée restent souvent spécieuses.[6] L'approche de Kepler est extrêmement critique et sélective, et en abandonnant le Zodiaque et les Maisons, il semble bien, contrairement à la sentence du frontispice de son Tertius interveniens (1610), qu'il se soit débarrassé d'une partie de l'enfant avec "l'eau du bain". Le discours de Lenoble me semble plus juste. Les fondements physiques et naturels, maintes fois mis en avant dans son discours, ne serviraient tout au plus que de "raisons apparentes", du moins dans l'attente d'une physique qui soit susceptible d'entériner l'essentiel de la pensée astrologique, peut-être celle de l'astronome Percy Seymour.
Le thème de Lenoble explique assez bien son ambivalence, à savoir son souci de purifier le discours astrologique (Saturne au MC et Soleil en Capricorne), tout en préservant l'intégralité d'un corpus vraisemblable (Lune à l'Ascendant), essentiellement ce que j'ai appelé les structures astrologiques, image de la matrice astrale.[7] Car en astrologie, il n'y a pas comme en philosophie, d'origine, de centre, de foyer, visible ou caché, qui serait le point d'organisation des concepts et de développement du discours : tout est structure, tout commence et finit avec les structures. Le Zodiaque est une structure cyclique avant d'être une symbolique ; il opère comme archétype pour le psychisme et pour les découpages du réel qui en résultent. Les opérateurs astrologiques s'organisent dans des structures temporelles qui dépendent en amont du réel astronomique et génèrent en aval des significations et interprétations "métaphoriques". Lenoble l'a compris, même s'il n'a pas toujours su l'exprimer.
Notes
[1] Il est fréquent à cette époque pour les auteurs de traités d'astrologie de laisser des indications parsemées dans leurs ouvrages, afin que le lecteur averti puisse retrouver leurs coordonnées de naissance. Il en va ainsi d'Antoine de Villon dans son traité L'usage des éphémérides (Paris, 1624) ou encore de Nicolas de Bourdin dans son commentaire du petit recueil pseudo-ptoléméen, Le Centilogue [sic] de Ptolomee ou la seconde partie de l'Uranie, (Paris, 1651). Une lecture attentive de ce texte permet d'en déduire que cet auteur est né le 1er novembre 1603, et non en 1583 (!) comme l'indique, dans sa réédition en fac-similé de cet ouvrage (Paris, Trédaniel, 1993), Jacques Halbronn, qui confond Nicolas avec un parent. « Texte
[2] Sur Eustache Lenoble, cf. mon article, "Apogée de l'astrologie française à la fin du XVIIème siècle" (in Astralis, 19, Lyon, 1987) et aussi les "Recherches sur l'histoire de l'astrologie et du tarot", commentaire de Jacques Halbronn à sa réédition d'Etteilla, L'astrologie du Livre de Thot (Paris, Trédaniel, 1993, p.15-21). « Texte
[3] Percy Seymour, The birth of Christ (Exploding the myth), London, Virgin, 1998. Cf. aussi Ornella Pompeo Faracovi, Gli oroscopi di Cristo, Venezia, Marsilio, 1999. « Texte
[4] "La vertu influentielle des étoiles est la lumière." (Placidus de Titis, Primum mobile, traduction Claudine Besset-Lamoine, Paris, FDAF, 1998, p.2). « Texte
[5] Uranie, ou les Tableaux des philosophes, 5.21, p.216. « Texte
[6] Cf. notamment sa justification des Domiciles planétaires dans le Tetrabiblos : La Tétrabible ou Les quatre livres des jugements des astres, trad. Nicolas de Bourdin (1640) revue par René Alleau, Paris, Denoël / Culture, Arts, Loisirs, 1974, p.54-56 ; ou encore Le livre unique de l'astrologie, trad. Pascal Charvet, Paris, NiL, 2000, p.64-65. « Texte
[7] Sur ces notions d'opérateur astrologique, de structure astrologique et de matrice astrale, cf. mon Manifeste, http://cura.free.fr/01manif.html « Texte
ASTROLOGIE - ASTROLOGY
Catalogus Codicum Astrologorum Graecorum (CCAG)
CCAG, vol. 8.3 Codicum Parisinorum, éd. Pierre Boudreaux, Bruxelles, héritiers Henri Lamertin, 1912
CCAG, vol. 9.1 Codices Britannicos (codices oxonienses), éd. Stéphane Weinstock, Bruxelles, héritiers de l'Académie
CCAG, vol. 9.2 Codices Britannicos (codices londinenses, cantabrigienses et al.), éd. Stéphane Weinstock, Bruxelles
CCAG, vol. 10 Codices Athenienses, éd. Armand Delatte, Bruxelles, héritiers Maurice Lamertin, 1924
CCAG, vol. 11.1 Codices Hispanienses I, éd. Carlo Oreste Zuretti, Bruxelles, héritiers Maurice Lamertin, 1932
CCAG, vol. 11.2 Codices Hispanienses II, éd. Carlo Oreste Zuretti, Bruxelles, héritiers Maurice Lamertin, 1934
CCAG, vol. 12 Codices Rossicos, éd. Mstislav Antonini F. Šangin, Bruxelles, héritiers Maurice Lamertin, 1936
3969 Heredity Data (Napoli) (new)
Digital International Astrology Library 2
Sloane Astrological Manuscripts
Christopher Heydon, A defence of judiciall Astrologie, Cambridge, 1603
Christopher Heydon, An Astrological Discourse, London, 1650
Astrologia Perennis, Sources des citations en début de chapitres (rev. Avril 2020)
"Qui a peur de l'Astrologie ?" 1e version [TH D Sorbonne, 1992-1993] + corrections ca. février 1997
"Qui a peur de l'Astrologie ?" 2e version [L'Astrologue, 1996-1997] + notes manuscrites Françoise Gauquelin au n° 113
L'Astrologie dans le Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de Daremberg et Saglio
Patrice Guinard: Conditions et réserves à ma "True and wonderful prediction for twenty years (2010-2030)"
Documents photocopiés de la Bibliothèque du CURA*******
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Cette "Bibliothèque du CURA" comporte essentiellement des dossiers en provenance de la Bibliotheca Astrologica (Paris) qui ont été transférés sur Toulouse, siège du CURA. en 2010-2011
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