lundi 8 mars 2010

Les cyclicités caduques de la pratique astrologique actuelle

par Jacques HalBronn

Si les recherches consacrées aux aspects entre corps célestes "dans le ciel" offrent une certaine pertinence, il en est autrement de l'intérêt que tant d'astrologues portent au passage d'un astre d'un signe zodiacal à l'autre, tant au niveau de la place des planètes du thème natal dans tel signe plutôt que dans tel autre que du passage, en aspect (transit) d'une certaine planète sur les divers points du dit thème tout au long de son cycle.

I le peu de valeur des subdivisions zodiacales dans le thème et en mondiale

Nous avons déjà montré qu'il ne fallait pas mettre la charrue avant les bœufs et à quel point il était impératif de proposer un cycle cohérent avant de recourir à des subdivisions aussi pittoresques que fantaisistes. On passe ainsi d'un signe à un autre, alors qu'il semble prioritaire de se situer en analogie avec le cycle saisonnier avant de basculer vers les 12 signes.
Or, quand on commence à approfondir les symboliques liées aux saisons, au jour et à la nuit, l'on s'aperçoit que la division en 12 n'est guère pertinente. Que les almanachs aient voulu attribuer une iconographie spécifique à chaque mois de l'année, le mois étant initialement calé sur la nouvelle lune, ne saurait interpeller outre mesure les astrologues. Ils ont, en effet, mieux affaire ailleurs, à savoir la division du cercle en 4, en 8 et en 16, et non pas en 12, ce nombre n'étant là qu'en raison du nombre tout à fait contingent des rapports soleil -lune au cours d'une année sidérale.



II le peu de valeur cyclique de la disposition des planètes dans le thème

Quant à étudier un cycle correspondant à l'intervalle de temps séparant deux passages d'une même planète en un même point du thème - ce qu'on appelle généralement un "retour" (return, en anglais)- en observant les points du thème ainsi transités, cela aboutit à une conception forcément très individuelle et individualisée du cycle, quelle que soit la planète considérée. A ce jeu là, le cycle de chaque planète diffèrerait structurellement d'un thème à l'autre. Adieu, toute théorie générale du cycle astrologique! Or, Rudhyar (né Daniel Chènevière, nom d'une commune d'Ile de France, dans le 94, voir notre entretien avec Christine Badier dans cette ville pour la télévision astrologique) encourage à développer une telle diversification d'un même cycle. L'inconvénient de cette méthode conduit à une subdivision aléatoire, dépendant de la disposition des diverses planètes dans le thème. On est donc bien loin d’une conception unitaire du cycle planétaire en rapport non pas avec le thème natal mais par rapport à un autre point du ciel (une autre planète, certaines étoiles). On retrouve d'ailleurs ici la question du passage d'un signe zodiacal à un autre.
On voit donc que la pratique prévisionnelle - mais cela vaut aussi pour d'autres questions comme dans le cas de l'interprétation du thème natal - est plombée par des cyclicités médiocrement pertinentes. Au lieu de s'en tenir à une cyclicité universelle, identique pour tous, nous avons affaire à une pléthore de rendez vous cosmiques décalés d'un thème à l'autre en ce qui concerne le cycle de la lunaison de Rudhyar se modulant sur le thème natal ou bien à une importance démesurée au passage d'un signe zodiacal à l'autre. Peut-on réellement prendre au sérieux l'entrée d'une planète dans un signe alors qu'il est assez clair que ce qui importe avant tout c'est le cycle se formant entre deux planétes, lors de leur conjonction.
En tout état de cause le dispositif zodiacal ou celui du thème radix ne sont que des facteurs marginaux et épistémologiquement bien faibles au regard de l'importance des cycles en mondiale ne se référant ni au zodiaque ni à un quelconque thème de tel ou tel Etat.
Pour une grande majorité d'astrologues, les connotations les plus fortes restent liées aux signes zodiacaux, qui apparaissent comme une sorte d'interface entre les représentations populaires et les systémiques de l'astrologie savante sans parler de l'usage qu'en font de facto les astronomes avec les constellations. Or, la série des 12 signes est parfaitement hétérogène et hétéroclite, on passe d'un décor à un autre tout comme avec les transits, l'on passe d'une planète à une autre, et cette fois c'est la mythologie qui prend le relais, elle aussi interface entre un savoir scolaire, des dénominations astronomiques et les considérations symboliques de tous ordres. Autrement dit, les deux pratiques que nous venons de décrire instrumentent deux séries de '"tarots", un tarot zodiacal et un tarot mythologique, et l'on sait à quel point les tarologues se révèlent incapables d'expliciter la raison d'être des arcanes majeurs et notamment l'ordre dans lesquels ils se suivent, ordre aussi aléatoire que celui de la disposition des planètes dans le thème, lequel ordre est fixé par l'astronomie..Que dire, au vrai, des numérologues qui divisent un cycle en neuf, chiffre rarement utilisé par les astrologues (aspect de 40°, quartile) parce qu'il existe 9 chiffres tout comme ils disposent les lettres de l'alphabet de neuf en neuf (ce qui donne par exemple la valeur 8 au H, au Q et au Z(voir notre entretien avec Anne-Marie Pellegrin sur la Télévision astrologique)? Quant aux 22 arcanes majeurs du Tarot, en revanche, elles pourraient bien correspondre à 22°, puisque si l'on divise 360 par 16, on obtient 22°30'. Les 22 lettres de l’alphabet hébraïque pourraient également correspondre à ces 22°. de chaque division du cycle en 16.
Pour notre part, nous plaidons pour une astrologie qui maitrise son langage, sous-tendu par des réflexions cycliques pertinentes et cohérentes - en ce sens l'astrologie conditionnaliste est un exemple à suivre dans son principe sinon dans ses solutions- et qui ne cherche pas, à tout prix, à recouper - au nom de quelque synthèse hasardeuse - les données symboliques en vigueur, y compris les récents gadgets mythologiques lancés par les astronomes, non sans une certaine malice. Nous demandons en outre à l'astrologie de la prochaine décennie de faire des choix, la recherche ne consiste pas à tout valider en vrac comme l'a voulu faire Suzel Fuzeau-Braesch- sous prétexte que l'astrologie était une, était un outil - ou une boîte à outils où rien n'était à jeter. Le temps du grand nettoyage (de printemps) a sonné! Et il est clair que ces techniques décrites plus haut sont vouées à être réduites à une sorte de tarologie et de tirage astromantique. Et à ce titre, elles ont tout à fait leur place au sein du NOA (le Nouvel Ordre Astrologique), au niveau le plus bas, celui d'une forme d'astrothérapie s'adressant à des personnes dont la vie est marquée par des micro-événements et des micro-identités bien éphémères et contingents, partant dans tous les sens à cent lieues des enjeux majeurs et essentiels de l'Astrologie de haut niveau. Mais il faut de tout pour faire un monde comme le montre à satiété la Télévision Astrologique.


JHB
02. 02. 10

1 commentaire:

Soso a dit…

Merci pour ces conseils forts intéressants, cela fait vraiment plaisir de tomber sur des articles aussi intéressants que les votre ! Je vous souhaite santé, longévité, succès, bonheur et la paix du cœur.

voyance mail gratuite