samedi 23 janvier 2010

Cycle astrologique et repérage stellaire

par Jacques HalBronn


Le grand défaut de la plupart des approches cycliques en astrologie tient au fait qu'elles ne disposent pas d'un référentiel zodiacal stable. Tantôt en effet, telle conjonction a lieu dans un signe, tantôt cette même conjonction a lieu dans un autre. Cela est fâcheux et c'est la conséquence de l'abandon du référentiel stellaire dont le zodiaque témoigne de l'importance que le dit référentiel revêtait dans le passé de l'Astrologie.
On nous objectera qu'il importe peu que telle conjonction change de signe d'une fois sur l'autre, comme c'est le cas, par exemple, des conjonctions Jupiter-Saturne qui sont décalées d'environ 120° -(trigone), même si cela correspond à une même triplicité, du moins pendant des périodes de 200 ans, le changement de triplicité déterminant justement des changements majeurs. On nous fera aussi remarquer que le retour d'une planète sur sa position, dans le thème natal, respecte cette fixité zodiacale que nous évoquions, si ce n'est qu'un tel retour ne vaut que pour le natif concerné, ce qui fait un peu désordre au niveau global de l'Humanité. Précisons que notre approche de l'astrologie par les cycles n'aboutit pas comme chez certains auteurs (tels que Barbault voire Lenoble) à négliger le zodiaque puisque ces cycles, dans notre Astrologie Quatre Etoiles, se forment à partir de certaines étoiles fixes sises par définition au sein des constellations, lesquelles, soulignons-le, ne nous intéressent pas en tant que sous-découpage céleste. En ce sens, l'effort fourni par certains astrologues pour reformuler ou refonder les maisons astrologiques ou les signes nous semble assez vain, il relève de ce que nous appelons, au NOA, le niveau 2. Le risque de telles subdivisions est d'ailleurs assez évident: on perd de vue la dynamique cyclique principale et l'on se perd dans les détails de description de chaque maison ou de chaque signe, au prix d'ailleurs souvent d'explications assez ardues et qui ne valent que pour celui qui les présente et ne sauraient donc se prévaloir d'une quelconque "universalité" (voir L'Astrologie Universelle de Françoise Hardy, Ed. Albin Michel), en oubliant qu'à la base la question est de savoir où l'on en est par rapport à une conjonction.
Examinons donc les effets regrettables du décrochage par rapport à l'étalon stellaire. Si nous résumons la situation des travaux actuels sur les conjonctions (on pense à l'ouvrage d'Yves Lenoble sur le sujet, de 1994), une conjonction donnée, un peu à la façon du Ramadan, pourra passer d'un signe à l'autre. C'est d'ailleurs le cas de la fameuse conjonction Saturne-Neptune chère à André Barbault. Qui plus est, aucun cycle biplanétaire ne permet à une planète de s'en tenir à sa véritable vitesse de révolution, ce qui donne toute une série de chiffres intermédiaires qui ne correspondent, sauf par hasard, à aucune révolution planétaire véritable. C'est ainsi que le cycle de Saturne de 30 ans n'existe pas au niveau cyclique, mais devient 36 ans dans le cas du cycle Saturne-Neptune, 20 ans dans le cas du cycle Jupiter-Saturne, le tout à l'avenant....le cas où le cycle bouge le moins, d'une fois sur l'autre, étant celui qui comporte Pluton dans son équation....
Mais revenons à la carence des repères zodiacaux occasionnée par le décrochage en question en nous mettant à la place de notre humanité. En effet, il nous semble essentiel que l'astrologue réfléchissant à la façon dont les humains captent les signaux célestes n'en arrive pas à des descriptions par trop alambiquées. Restons simples! De même qu'au niveau de la naissance, il apparait clairement que le fœtus ne peut "jouer" que sur les facteurs les plus rapides, capables de changer en quelques heures voire en quelques minutes, - ce qui exclut les positions zodiacales, sauf en ce qui concerne bien entendu l'ascendant (voir notre article sur ce point, dans la présente livraison) -de même au niveau du suivi céleste au cours de notre existence, tant individuelle que collective -ce qui revient au même d'ailleurs, du moins à un certain stade-il serait bon de présenter un scénario qui tienne la route, en se mettant dans la peau des hommes et pas seulement du point de vue des astres (de Sirius)... On nous permettra à ce sujet d'exprimer, en passant, nos doutes sur la valeur des transits et des retours sur la position natale, en ce que cela suppose une mémorisation -au degré près - de ce qui se passait dans le ciel à la naissance, des décennies plus tard. C'est pourquoi quand Lenoble nous parle de configurations natales qui seront actualisées au cours de la vie, il n'est pas certain que l'on puisse admettre sérieusement un tel processus, qui nous semble hyper abstrait et réduit l'être humain à une sorte de mécanique de précision, à un mécanisme d'horlogerie, bien que cela ne semble pas faire particulièrement sourciller les élèves en astrologie, ce qui en dit long sur l'état de leur esprit critique.
Le modèle que nous proposons nous semble bien plus en adéquation par rapport aux comportements et aux facultés de nos congénères que ceux présentés par nombre d'astrologues modernes qui dissertent plus sur les émetteurs que sur les récepteurs.
En effet, à partir du moment où le circuit d'un astre est balisé une fois pour toutes, c'est à dire que les conjonctions se produiront systématiquement dans la même région du ciel, tout au long de l'existence, ce que l'on attend du récepteur humain se trouve singulièrement allégé, du moins dans l'hypothèse la plus acceptable selon laquelle les hommes -ou du moins certains d'entre eux- seraient plus spécialement sensibles à la formation dans le ciel de certaines configurations. A contrario, si les humains subissent ces influences sans disposer d'un équipement de réception particulier- à l'image de la pluie qui tombe indistinctement et généreusement sans qu'il fasse faire effort pour cela - c'est l'astrologie-douche que nous réfutons - on n'aura évidemment pas trop à se préoccuper de la façon dont les humains perçoivent et suivent les processus célestes.
En revanche, si l'on admet l'idée selon laquelle tout comme le fœtus est en quête de certains signaux célestes - passage de telle planète à l'horizon ou au méridien du lieu de naissance- ce qui nous fait dire qu'un enfant naissant sur la lune rencontrerait des difficultés au niveau de l'accouchement (non provoqué chimiquement) puisque les marqueurs déclenchant le dit accouchement risqueraient de faire défaut- l'être humain doit pouvoir aisément se situer par rapport au cycle qui le concerne, il faut lui ménager ses efforts....Autrement dit, il convient de lui épargner de jouer à cache cache avec son cycle en se demandant où la prochaine conjonction pourra bien se tenir...
Dans le scénario que nous offrons, rien de tel. Les conjonctions se produisent toujours aux mêmes endroits sur le zodiaque, à savoir dans les constellations du taureau,
du sagittaire et du poisson austral (à proximité de l'actuelle constellation du verseau). L'abandon des constellations zodiacales pour le système tropique aura d'ailleurs rendu parfaitement abstrait le parcours des planètes, lequel ne se trouve plus - du moins, faut-il le préciser au regard de la représentation astrologique en vigueur- balisé de façon concrète par le passage d'une planète sur une étoile puis sur la suivante...Mais dans notre scénario, il n'en est précisément pas ainsi : c'est un peu l'histoire du petit Poucet, chaque étoile étant, en quelque sorte, un caillou permettant de s'orienter, de retrouver son chemin, de revenir sur ses pas.
Il suffit dès lors de repérer où se trouve la planète dont le cycle stellaire importe (en l'occurrence Saturne, en Astrologie 4 Etoiles) et son passage successif sur telle et telle étoile pour savoir que la conjonction se rapproche (on brûle, comme à cache-tampon) ou s'éloigne (cela se refroidit). Rappelons que les astrologues de l'Inde avaient distingué, dans le zodiaque, 28 astérismes (en s'inspirant des 28 jours du cycle lunaire).
Les astérismes précédant de peu la conjonction de la planète avec l'étoile avec laquelle la conjonction significative doit avoir lieu, sont des marqueurs spatiaux porteurs d'une information temporelle. C'est comme lorsque l'on revient de province vers Paris, les noms des gares nous informent que l'on se rapproche et l'on peut déjà se préparer et inversement quand on quitte Paris. Or, l'astrologie nous parle d'une sorte de voyage céleste que nous entreprenons par la pensée (subconsciente).
Le dernier tiers du XXe siècle aura été, en France et en Belgique, le théâtre d'une résurgence sidéraliste francophone (autour d'ouvrages, de revues, de sites de Jacques Dorsan, Jacques de Lescaut, Marie Delclos, Jean-Luc Caradeau, Denis Labouré, Robert Gouiran, Irène Andrieu, Marco Daniel (voir nos entretiens sur teleprovidence avec Denis Labouré, Marco Daniel, Barbara de La Motte Saint Pierre, Raoul Mélo, Jo Cohen), assez nettement marquée par l'astrologie hindoue, qui est de nos jours le plus souvent sidéraliste et pratique l'ayanamsa (terme sanscrit pour désigner l'écart précessionnel avec le point vernal). Pour la petite histoire, un petit groupe s'était constitué à la fin des années 80, sous le nom de GERASH. Mais il faudra attendre l'aube du XXIe siècle pour voir apparaitre, à notre instigation, une astrologie véritablement stellariste qui remette en question les aspects de planéte à planéte et prône les configurations planétes/étoiles fixes, notamment au niveau cyclique, en considérant le découpage zodiacal comme secondaire.


JHB
04. 12 09

1 commentaire:

susane a dit…

Grâce à votre site je viens d’appendre plusieurs choses. Continuez !

voyance gratuite en ligne