dimanche 11 juillet 2010

Errances et erreurs dans la méthodologie de l'astrologie

par Jacques HalBronn

Il est des voies qu'il vaut mieux ne pas emprunter et dont on sait pertinemment qu’elles ne conduisent à qu'à des impasses. Nous dirons qu'il y a une voie de gauche (sinistre) et une voie de droite et que l'astrologie n'aura pas su, au cours de son Histoire et jusqu'à ce jour, échapper à certains pièges.
Le premier d'entre eux consiste à préférer s'intéresser aux stimuli plutôt qu'aux réponses. et pour emprunter une image à la linguistique aux objets plutôt qu'aux sujets, aux noms plutôt qu'aux verbes.
En effet, face aux situations les plus diverses, le nombre de réactions est extrêmement restreint. On dira par exemple "j'aime" ou "je n'aime pas", on dépasse rarement le binaire.
Il semble donc plus économique de se situer du côté des réponses que des stimuli, du comment plutôt que du quoi.
Quand bien même nos réactions pourraient-elles provoquer d'autres réactions, on ne risque guère d'échapper au binaire...
Pour continuer la comparaison linguistique, il est plus sage de dire "il mange" que de chercher à préciser ce qu'il mange, 'il veut" plutôt que ce qu'il veut et ainsi de suite.
Le deuxième écueil consiste à préférer prendre pour "unité" astrologique l'individu plutôt que le groupe. Or, les individus sont rattachables à des groupes de diverses importances et le nombre de groupes est forcément plus petit que celui des individus. Ajoutons que nombreuses sont les personnes qui dépendent des initiatives de quelques uns et dont la vie suit celle de leaders.
Le troisième écueil consiste à se référer à des périodes longues et qui englobent une grande variété de facteurs. Plus les périodes sont courtes et plus elles sont à même d'offrir une certaine homogénéité. Plus elles sont longues et plus elles tendent à se complexifier en ce sens que la phase de simplification propre à tout nouveau cycle est constamment reportée par un processus de procrastination.
Autant d'erreurs de méthodologie qui ont des effets fâcheux et entrainent l'astrologie, la poussent à la faute!
Certains d'entre nous savent instinctivement éviter, se garder de ce type d'errance, d'autres ont besoin d'apprendre par l'épreuve, se lancent à corps perdu à l'assaut de chimères et perdent beaucoup de temps avant de prendre conscience de ce qu'ils se sont fourvoyés.
En tout état de cause, avant de faire compliquer, il est recommandé de faire simple, quitte à passer, par la suite, à un plus grand degré de complexité. Or, nombreux sont ceux parmi les astrologues qui semblent comme irrésistiblement attirés vers le maximum de complexité!
Il faut certes saluer les travaux actuels d'un Jean-Marie Lepeltier (Astronomie Symbolique) de Patrice Guinard (les 8 maisons, dominion) qui ont une certaine vertu de rénovation (voir leurs interventions sur la Télévision Astrologique). Mais à nos yeux, cela ne suffit pas à sortir l'astrologie de l'ornière de l'option "stimuli" , laquelle option se perd dans une myriade incontrôlable de cas de figure. La multiplicité des planètes constitue, pour nous, un obstacle épistémologique de première grandeur.
Il ne s'agit pas, au demeurant, de refuser la complexité à partir du moment où l'on ne commence par là! Pour nous, le conditionalisme en astrologie exige de déterminer les groupes d'appartenance de la personne, ceux qui constituent sa "société", son espace social et ce n'est donc que dans un deuxième temps que l'on passera à une phase de différenciation, quitte d'ailleurs à sortir du champ strict de l'astrologie.
Mais nous demandera-t-on : où est donc circonscrit un tel champ s'il ne se situe ni au niveau du cadre social ni à celui de l'individu dans sa spécificité? Nous répondrons qu'il est dans l'interaction entre l'entité sociale et l'entité individuelle tout comme nous pensons, sur un autre plan, que l'astrologie est l'étude de certaines configurations célestes et qu'elle ne dépend pas de la nature des facteurs ainsi articulés et qui d'ailleurs n'ont rien de commun entre eux si ce n'est une vague appartenance à un même Univers:!
C'est en effet la cyclicité de l'interaction entre l'individu et le groupe qui est au cœur de l'Astrologie telle que nous la "prédisons" pour le XXIe siècle. L'Homme est un "animal politique" (zoon politikon), il s'inscrit inévitablement au sein d'une société donnée et se place à son service, à un degré ou à un autre. Certes, ces structures sont-elles parfaitement arbitraires et mouvantes, elles sont le produit de l'activité de certains individus capables d'en polariser d'autres autour d'eux. Ce sont des créations, des "mouvements". L'astrologie serait ainsi l'étude de ces rassemblements- du plus modeste au plus vaste - périodiquement en lutte, selon un processus darwinien de sélection des plus forts. Comme nous l'écrivions déjà en 1976 (l'astrologie étudie les variations géopolitiques, la formation et le démembrement des empires.
Si ces structures sociales sont au cœur de la recherche astrologique telle que nous la redéfinissons, cela ne signifie pas, soulignons-le, que nous soyons tentés de relier tel pays avec tel signe (chorographie), comme le fait encore Dorothée Kœchlin de Bizemont (sur la Télévision Astrologique) ou tel cycle à tel pays, comme le propose André Barbault (Saturne-Neptune et la Russie) mais ces auteurs n'en oint pas moins raison de s'intéresser astrologiquement à des entités sociales qui sont l'objet même d'étude de l'astrologie.
Reconnaissons qu'il y a là quelque paradoxe - mais les paradoxes sont des pièges - à dire que l'objet d'étude de l'astrologie est le "groupe" et à refuser, dans un même mouvement, à celle-ci de l'intégrer dans son modèle. En fait, il n'est pas difficile de comprendre que ce monde des "groupes" est extrêmement fluctuant et que c'est d'ailleurs le suivi de ces fluctuations qui intéressée au premier chef l'Astrologie, telle que nous la captons.
Nous dirons que le sujet (le verbe) est l'individu et l'objet (le nom), le groupe et c'est pourquoi un individu doit s'attacher à un groupe (à commencer par une famille) tout comme il doit apprendre, dès l’enfance (mot qui signifie celui qui ne parle pas) une langue, quitte à changer de groupe et/ou de langue par la suite. Le 'destin" de l'individu s'inscrit nécessairement au sein d'un groupe, dont il intégrera les valeurs, quitte à les remodeler. Ce groupe, sous son emprise ou sous celle d'autres individus, est susceptible de s'élargir ou au contraire de se replier comme une peau de chagrin.
Qu'a à nous (pré)dire l'Astrologie à ce sujet? Là encore, il ne s'agit pas pour elle de nous décrire astrologiquement tel ou tel individu -notamment par le recours au sacro-saint thème natal; L'astrologie n'a rien à nous dire quant à l'essence virtuelle de tel ou tel individu mais elle peut nous parler d'un individu au sein d'un groupe donné, au regard de son historicité. c'est à dire à partir de son mouvement spatiotemporel au sein du dit groupe. On retrouve là d'ailleurs des problématiques et des paradoxes connus en physique (quanta, etc.)
Si un individu n'est pas doté d'un certain mouvement, d'une mobilité certaine, s'il se fond dans le groupe, dans la "masse", l'astrologie aura le plus grand mal à l'appréhender et elle devra le faire au sein d'entités plus restreintes, à une plus petite échelle. L'astrologie ne peut appréhender, selon nous, que les individus les plus vivaces, qui (se) bougent tout comme elle ne peut suivre que les groupes les plus entreprenants, les plus performants. En effet, c'est la lutte entre les individus les plus mobiles pour prendre le contrôle du groupe qui entre dans les compétences de l'Astrologie tout comme celle entre diverses entités pour contrôler un ensemble plus vaste, préexistant ou à constituer, qui constitue la cible privilégiée de l'astrologie.





JHB
11.04.10

1 commentaire:

Unknown a dit…

Je suis ton blog avec beaucoup d’intérêt depuis peu.
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