samedi 26 décembre 2009

JOURNAL DE BORD ASTROLOGIQUE NOVEMBRE 2009



- Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA)
- Les deux astrologies et leurs interférences
- De l'unité vers l'infini, en astrologie
- De la croyance astrologique
- Symétrie et cyclicité des dispositifs en Astrologie
- Les astrologues face à la question du choix
- La conjonction, la configuration astrologique par excellence
- La théorie astrologique et le lâcher prise au regard du NOA
- La dialectique de l'un et du multiple, en astrologie
- Astrologie : science et conscience
- Cyclicité et dispositif des Quatre Eléments en Astrologie
- Sociologie de l'astrologie. Cyclicité et centralité : les blocages des astrologues
- Réflexions sur la dialectique jour/nuit
- Le NOA et les niveaux involutifs
- La question des adjuvants en astrologie
- La priorité du 7 sur le 12 en astrologie
- L'astrologie: les références végétales et minérales
- La domination zodiacale dans l'astrologie populaire
- Le processus de l'importation/emprunt en astrologie
- Le NOA (Nouvel Ordre Astrologique) : distinguer les niveaux 1 et 2
- Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA) : le retour de 4 vers 1
- Estudes nostradamiques 1
- Estudes nostradamiques 2
- Les pseudo-reconstitutions du passé
- L'astronomie primaire sous-tendant les résultats Gauquelin
- Le poids des enseignants dans la hiérarchie du milieu astrologique
- Sur l'approche bret-morélienne de l'astrologie
- Qu'est-ce que c'est qui "marche" en Astrologie?
- L'astrologie, entre unité et diversité : les Ecuries d'Augias
- L'astrologie et la lutte des classes
- Un pas de plus pour la déontologie de l'astrologie
- Proposition d'une nouvelle "loi" astrologique
- L'homme, guetteur du ciel
- L'essentiel et le faux en astrologie
- De la naissance à la reconnaissance: les deux astrologies du dominant
- Le choix des cinq planètes gauqueliniennes
- Astrologie et sémiologie
- Critique d'une astronomie prise comme matrice structurelle
- Les tares de la communication astrologique
- La conjonction et le mouvement, clé de l'astrologie
- Théorie et pratique: un débat récurrent en Astrologie
- Technologie et civilisation judéo-chrétienne
- La consultation astropsychologique dans l'urgence
- Emergence de l’astrologie à l'ère du visuel

Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA)

par Jacques HalBronn


La semaine astrologique organisée par Teleprovidence, du 10 au 14 novembre 2009, correspondant à plus d'une vingtaine d'heures d'enregistrement, répartie sur six villes (Lyon, Montélimar, Avignon, Marseille, Montpellier, Vichy) aura accouché d'un nouveau modèle à la fois épistémologique et déontologique, on a nommé le Nouvel Ordre Astrologique. Cette phase aura été complétée, à Lyon, le 14, par l'assistance à une partie du Colloque du RAO (notamment les exposés de Denis Labouré et d'Yves Lenoble), des entretiens (non enregistrés) notamment avec Michel Morel et Simone Sarah Chabert), une interview sur Nostradamus pour le National Geographic, en anglais, puis à Paris, le 15 novembre, par un Colloque auquel nous avons assisté "L'universel et la politique des identités" (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris) avec notamment des exposés des philosophes Alain Renaut et Marcel Gauchet. Le 9, nous fîmes une visite du Salon "Marjolaine", au Parc Floral du Bois de Vincennes. Remercions notamment d'y avoir contribué Serge Bret-Morel, Dominique Ragoy, Frank Nguyen, Christian Lamargot, Jean-Martial Blanchard, Françoise Moderne, Lionel Barrera, Louis Mazuir, Ilia Consolo, Françoise Naud, Sylviane Attard, Dominique Defrang, Catherine Poucet, pour ne citer que les personnalités les plus affirmées et/ou les plus présentes et remercions les personnes qui nous ont accueilli dans leurs locaux, Louis Mazuir, Françoise Naud, Edmond di Fraya, Martine Charmet, Adriane Hotz, Lionel Barrera, Jean-Martial Blanchard sans parler des restaurants La Storia, à Marseille et Capucine à Montpellier. La semaine astrologique aura commencé à Lyon et se sera terminée à Lyon.
Le NOA met en place une certaine hiérarchie, une stratification, une série de phases allant du un au multiple, de l'essentiel au contingent, du permanent au passager. On passe du 1 au 4 par le 2 et le 3 puis l'on remonte du 4 vers le 1. Dès 1976, voilà donc bientôt 34 ans, nous écrivions dans "Clefs pour l'Astrologie" que nous souhaitions dégager, discerner "les multiples couches qui se sont ajoutées au noyau initial" (4e de couverture (voir aussi notre débat sur France Inter, en 1976, en audio sur teleprovidence.com). Nous voulions également, écrivions-nous, "mettre fin à des pratiques qui n'ont d'astrologiques que le nom". Nous pensions alors que cela pourrait se faire par le biais de l'Université. Notre position actuelle a évolué en ce sens que nous avons pris conscience de ce que le dit noyau avait besoin de divers prolongements, contingents et donc interchangeables, pour s'incarner. C'est toute l'idée des 4 niveaux du NOA.
En 1, nous trouverons donc ce "'noyau initial", le modèle central, réduit à sa plus simple expression, à une formule générale mais devant être acceptée par tous les "adhérents" au NOA.
En 2, nous passons à un premier niveau de diversification : c'est la phase des subdivisions par rapport au modèle du niveau 1. L'histoire de l'Astrologie nous fournit des exemples : zodiaque, maisons astrologiques, aspects, thème astral, domiciles etc.
En 3, nous entrons dans la phase interdisciplinaire, à savoir les connaissances extra-astrologiques qui sont mobilisées, cela va de la PNL au Tarot....
En 4, c'est la phase d'intégration de données ponctuelles, tant individuelles que collectives, mondiales. On atteint à un maximum de complexité et de diversité.
Puis, depuis le niveau 4, l'on remonte vers le niveau 1, au prix d'un processus de décantation permettant de déterminer sous la complexité du "réel" un modèle sous-jacent à l'ensemble des manifestations. De 1 à 4, l'on passe de l'astrologie science à l'astrologie art, de la théorie à la pratique, de la réflexion à la réception.
Nous sommes, on l'aura compris, dans un processus cyclique divisé en 8 phases, ou si l'on préfère 4 phases en symétrie, comme dans le cas des rapports Lune-Soleil ou dans celui des doubles domiciles, étant entendu que la même phase descendante diffère sensiblement de son expression "ascendante". L'on sait fort bien que le processus allant d'un solstice à l'autre s'inverse, en ce qui concerne le rapport diurne/nocturne.
Quel est l'intérêt principal du NOA?
L'instauration du NOA permet d'organiser le milieu astrologique en un certain nombre de "couches" en évitant la confusion des genres. Il y a un temps pour être dans le 1 comme il est un temps pour chaque autre niveau et nous dirons que cela est fonction d'un cycle.
A partir de là, nous pourrons établir un diagnostic pour toute société en faisant ressortir ses points forts et ses points faibles, ses excès et ses manques.
Si on applique ce modèle à la "Cité" astrologique, il apparait assez clairement que le niveau 1 est le moins bien loti des 4 mais aussi que la cyclicité ne semble pas être appliquée dans la vie sociale et intellectuelle du milieu astrologique pas plus d'ailleurs, à ce qu'il semblerait, dans la vie personnelle des astrologues.
Lors du Colloque de l'Opéra Bastille du 15, il fut mis en évidence la dialectique entre la multiplicité des identités et les affirmations d'universalité. Il semble qu'il y ait des blocages, des résistances pour assumer les exigences de la phase de "retour", du niveau 4 vers le niveau 1. Pourtant, chacun n'a-t-il pas besoin, à son échelle, de se renouveler, donc de pratiquer une certaine décantation, à intervalles réguliers? Et c'est à ces moments là que les convergences sont vouées à se manifester avant de repasser au déploiement, au développement des divergences. Il y a un temps pour chaque chose, dit l'Ecclésiaste mais "rien de nouveau sous le soleil".
Dans le cas de l'Astrologie, il semble que le grand problème, c'est le maintien du niveau 2 qui tend à se substituer ou à se confondre avec le niveau 1, l'enjeu étant en vérité important puisque ce qui est en 1 se maintient et ce qui est en 2 doit varier, changer. C'est notamment le cas du Zodiaque et du thème natal considérés ici comme deux systèmes de diversification et d'individualisation. Ce que l'on appelle en astrologie le "Zodiaque" est en fait un certain zodiaque (différent par exemple du zodiaque chinois) et pouvant se calculer de diverses manières (tropicale, sidéraliste). Or, l'on pourrait opter pour d'autres divisions de l'écliptique, dotées d'autres significations. De même en ce qui concerne les maisons astrologiques (diversité des domifications mais aussi du nombre de maisons (cas de l'octotopos), de leur numérotation (sens des aiguilles d'une montre ou l'inverse). Pour beaucoup d'astrologues, ce niveau 2 doit se maintenir et acquérir le statut de permanence que nous réservons au niveau 1, comme si les subdivisions d'un cercle-ou de toute autre figure géométrique (ellipse notamment) valaient autant que le cercle lui-même.
Certains astrologues soutiennent que ces subdivisions, avec le temps, ont fini par s'incruster de façon irréversible. Or, il est clair que la plupart de ces découpages n'ont qu'une réalité mathématique et une permanence purement culturelle sans prise sur les structures génétiques et subconscientes de la psyché humaine laquelle selon nous ne peut se polariser durablement et en profondeur que sur des signaux visibles et donc dotés d'une corporéité. C'est tout ce qui distingue les astres des signes zodiacaux ou des maisons astrologiques, sauf dans les cas de tangence. Une horloge qui ne marche pas n'en marque pas moins, deux fois par jour, l'heure exacte.
Le problème, nous dit-on, non sans quelque ingénuité, c'est que l'on ne sait pas vraiment quoi placer au niveau 1.....Et cela vaut pour bien d'autres domaines que l'astrologie : c'est la crise de la centralité et l'hypertrophie des subdivisions.
Entre astrologues, il semble que, néanmoins, l'on puisse espérer s'entendre sur le principe selon lequel le cycle est le fondement de 1 et ses subdivisions le fondement de 2. Mais quand il s'agit de préciser de quel cycle il s'agit, l'on observe la perplexité de nos interlocuteurs et il est vrai qu'en astrologie, ce ne sont pas les cycles qui manquent alors qu'il n'y a qu'un seul zodiaque du moins pour la majorité des astrologues occidentaux. L'unité serait donc paradoxalement du côté de 2 plutôt que de 1. L'astrologue poserait son zodiaque et ses maisons et attendrait de noter ce qui y transite pour une période plus ou moins longue et qui viendrait en quelque sorte activer tel signe, telle maison...
Or, au regard du NOA, il convient de ne pas être victime d'un tel mirage. Il est évident que trop de cycles brouille, tue l'idée de cyclicité. Les astrologues seraient-ils les plus mal "chaussés"?
Sans la mise en évidence d'une cyclicité suffisamment bien dessinée et transparente, c'est en fait toute l'astrologie qui, selon nous, s'en trouve hypothéquée, plombée, tant au niveau des prévisions mondiales qu'individuelles. C'est d'ailleurs peut être pour cette raison que la prévision astrologique est en question, tant épistémologiquement que déontologiquement. Or, au lieu de tenter de remédier à ce problème, d'aucuns préfèrent casser le baromètre et déclarer que l'astrologue n'a pas à prédire (les accidents de parcours) ni même à prévoir (le parcours en tant que tel)
L'avantage du NOA, par rapport à d'autres "codes" proposés ici et là, c'est qu'une fois adoptée l'idée de cyclicité centrale - et à déterminer- chaque astrologue est invité à faire acte de créativité, de diversité et à ne pas rester dans le carcan de solutions du passé, tant au niveau de l'astrologie que dans sa propre vie et celle de ses clients. Comment un astrologue qui est lui-même "bloqué" pourrait-il être un bon conseiller quant à la gestion cyclique?
Le NOA est bel et bien un modèle de cyclicité à utiliser dans la consultation. L'astrologue doit inviter son client à respecter le passage cyclique au niveau 1 pour se renouveler mais cela se joue déjà à mi parcours du cycle, lors de la phase de retour de 4 vers 1, étant entendu qu'il y a successivement un 4 de fin de phase descendante et un 4 de début de phase ascendante, chaque niveau offrant un double visage (diurne. /nocturne)
Au niveau de la vie astrologique, il importe également qu'un cycle central permette d'organiser la "profession" et qu'à chaque conjonction cyclique, les solutions de niveau 2, 3 et 4 en direction descendante fassent l'objet d'une sélection, d'un tri, d'un délestage de façon à ouvrir de nouveaux espaces, des marges de liberté lors de la prochaine période "descendante". Faute de quoi, il n'y aura pas eu renouvellement : on stagnera.
En ce qui concerne la représentation de l'organisation de toute société, par delà la question de la cyclicité, il y a la notion de centralité. Au niveau 1, mise en avant d'un chef, d'un leader, d'un président (celui qui siège en premier, selon l'étymologie). A partir de là, une certaine collégialité peu à peu devra s'instaurer et peu à peu, l'on parviendra à un maximum de diversification, qui feront contraste avec le niveau 1. Or, certains astrologues avec qui nous avons discuté, en sont même à contester qu'existe une telle structuration sociale, ce qui semble indiquer des présupposés idéologiques qui viennent se greffer sur leur rapport à l'astrologie. On en revient ainsi à une question lancinante: quelle confiance accorder à un astrologue incapable de pratiquer la cyclicité et d'aider ses clients en la vivre au mieux? Nous pensons que toute défaillance dans ce domaine chez un astrologue devrait poser problème déontologiquement et ce, bien plus gravement, que la question de la prévision. Dans son ouvrage "L'Etat spectacle 2. Politique, casting et médias" (Paris, Plon,2009, pp. 300 et seq. ) R-G. Schwartzenberg parle d'une "déprogrammation", c'est à dire d'une "désaffection pour les programmes". Il explique : "Le chef charismatique doit se fier à lui-même et à son intuition pour agir au mieux (...) sans s'enfermer dans un carcan préalable. Ainsi de Gaulle conçoit le scrutin présidentiel comme un acte de foi en sa personne. Et l'électeur comme le signataire d'un blanc-seing. (..) Pompidou (...) affirme "Il ne s'agit pas pour les Français de choisir leur avenir. Il s'agit de choisir la personne à qui ils confient cet avenir pendant un certain nombre d'années" Pour ce qui est de Ségolène Royal, Schwartzenberg relève sa "démarche participative (...) consistant à faire appel aux sympathisants pour fournir des éléments de programme au lieu que celui-ci soit défini au préalable par la candidate pour garantir sa cohérence". On se dirige, ici, vers une formule qui nous semble assez pertinente: le chef assure la centralité et une certaine focalisation d'ensemble qui sera complétée, de façon accessoire par les propositions les plus variées, en aval, à un niveau où la cohérence n'est plus requise.
On nous objectera, évidemment, qu'encore faudrait-il s'entendre sur la nature même du cycle dominant en astrologie.....Nous répondrons que pour l'heure, il ne sera demandé, au NOA, à chaque membre que de "déposer" un cycle de référence, articulé sur la combinaison, la configuration de deux facteurs ayant une réalité et une visibilité certaines.(planète, étoile fixe), en évitant, du moins au niveau 1, tout recours à une subdivision (signe, maison), ce qui en revanche est tout à fait acceptable au niveau 2, tout comme l'est la considération du "thème", c'est à dire de tout l'environnement cosmique. Chaque chose en son temps.
Ce qui importe au NOA, c'est d'isoler le niveau 1 des autres niveaux comme étant le seul niveau ayant quelque fondement scientifique. Les astrologues de niveau 1 ont la charge de déterminer quelles configurations seront au centre de la pratique de tous les astrologues des autres niveaux. Ils procéderont à partir de l'observation du niveau 4 en phase ascendante, en recourant notamment aux statistiques et à un niveau nécessairement général. Aux niveaux inférieurs, l'on passe dans le domaine de la contingence et de la diversité des solutions et des situations avec ce que cela implique de temporaire et de provisoire.
En ces temps où l'Union Européenne est parvenue enfin à se doter d'un président, en la personne de Van Rampuy, il semble que la phase que nous traversons soit favorable à une certaine unification de la communauté astrologique francophone.
En pratique, qu'est ce qui changera avec NOA? On pourrait répondre: peu de choses au regard de l'astrologue moyen. Il pourra continuer à pratiquer dans ses grandes lignes son outil habituel à cela près qu'il lui sera demandé d'innover, de ne pas rester ancré sur des dispositifs anciens, il lui faudra se renouveler de façon à bien maitriser la raison d'être des découpages dont il se sert. Or, souvent, l'astrologue ne connait pas bien comment ses outils ont été conçus par d'autres. Cela dit, il faudra que l'astrologue de label NOA accepte de recourir à un des cycles reconnus au niveau 1 et s'y tienne, quitte à greffer dessus ce que bon lui semblera. A terme, bien sûr, il est prévu qu'un seul cycle de niveau 1 prévaudra au sein du NOA.
Adhérez au NOA!
Pour contacter le Conseil Supérieur de l'Astrologie Francophone, courriel: csafranc@yahoo.fr.

JHB
20. 11. 09

Les deux astrologies et leurs interférences

par Jacques HalBronn

Quand on parle des "bases" de l'astrologie, il ne faudrait pas confondre le dessin d'ensemble et ses expressions historiques souvent bien délabrées. Tout se passe, d'ailleurs, comme si l'on avait accumulé tout un savoir astrologique mais dans le désordre et dans une certaine confusion. Nous essaierons d'y mettre un peu d'ordre (dans l'esprit du NOA).
Quand on se penche sur le passé, notamment au niveau architectural, on n'a souvent affaire à des ruines, on pense notamment au monde gréco-romain. Il importe de distinguer la carte et le territoire mais aussi le plan et ce qu'il en reste. Parfois, on devine le plan à partir de ce qui en a été fait.
Si l'on prend le cas du Zodiaque - ou plus exactement du cercle/cycle zodiacal - il nous semble que l'on peut en effet parler d'un savoir en ruine dont la raison d'être s'est d'ailleurs plus ou moins perdue. A quoi sert donc le Zodiaque?
Si l'on répond que le zodiaque est avant tout censé nous indiquer les phases d'un cycle, d'une série, il semble bien que l'on puisse proposer quelque chose d'un peu plus limpide et fluide que ce qu'on appelle traditionnellement zodiaque.
Car finalement, c'est bien de cela qu'il s'agit : réfléchir sur les différents stades d'un cycle et pour ce faire, l'on peut plaquer toutes sortes de phénomènes impliquant une certaine idée de croissance et de décroissance. Chaque élève en astrologie pourrait s'exercer à élaborer son modèle en s'inspirant d'exemples anciens en plus ou moins bon état.
Entre le choix des facteurs constitutifs d'un cycle et les phases qui balisent et subdivisent le cycle, il existe une large palette de possibilités et la tradition astrologique n'a retenu que quelques formules souvent parvenues dans un piètre état.
Autant le concept sous jacent est vivant, autant ses avatars historiques sont devenus méconnaissables sinon inutilisables, tels quels.
Et on pourrait en dire autant des "significations" des maisons astrologiques. J. P. Nicola a contribué à proposer des formulations modernes des maisons, des signes, voire des planètes mais, soulignons-le, toutes ces subdivisions sont peu ou prou interchangeables et en tout cas contingentes (ce que nous appelons, au NOA, le niveau 2) et chaque astrologue peut s'amuser, est invité à innover dans ce domaine, encore que l'on puisse souhaiter qu'un nombre limité d'écoles cohabitent, pour un temps donné, leurs trouvailles étant vouées à être remplacées par d'autres, périodiquement.
A condition, toutefois, de ne pas perdre de vue le point de départ, c'est à dire le principe d'un cycle unique, donc transcendant le thème natal qui est une manifestation de niveau 2.
La grande question qui interpelle les astrologues de niveau 1 (voir nos débats sur teleprovidence, dans le cadre du NOA), c'est celle du choix des composantes du cycle unique. Mais avant tout débat sur les constituantes du cycle unique, importe d'admettre une telle nécessité. Tout astrologue, par trop attiré par la diversité et la multiplicité, s'exclut de lui-même du niveau 1, en ce qu'il renonce, ipso facto, à unifier l'Astrologie autour d'un seul et unique axe.
En réalité, comme on l'a expliqué ailleurs, il existe déjà un cycle dont les composantes ont été statistiquement validées, ce sont les cinq astres gauqueliniens par rapport au moment de la naissance. Mais nous sommes là davantage, avec Gauquelin, dans une cosmobiologie -l'enfant naissant en conformité avec son hérédité planétaire/astrale, ce n'est pas la naissance qui détermine le type, elle ne fait que l'exprimer- que dans une astrologie, autour de laquelle pourrait s'articuler une typologie, susceptible de présenter quelque intérêt au niveau d'une certaine fonctionnalité, une professionnalité génétique. Autrement dit, l'intérêt qu'il pourrait y avoir à qualifier les étapes du mouvement diurne (en prenant la peine de définir des maisons astrologiques, même sous la forme du SORI de l'astrologie conditionaliste) nous semble assez mineur, la subdivision étant, ici, assurée par les cinq planètes. Cela dit, au niveau 2, l'on peut tout à fait élaborer ce que l'on veut....
Donc, si nous récapitulons, au niveau 1, nous placerons
1 les 5 types gauqueliniens (Lune, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) par rapport au moment de naissance, soit un embryon du thème natal qui se suffit à lui-même.
2 le cycle unique, articulé sur un binôme astre mobile/astre fixe et se réduisant à une série de 4 conjonctions (les 4 étoiles fixes royales), soit un embryon de zodiaque qui se suffit à lui-même. Si l'on va au delà de ce plan, on passe au niveau 2, lequel permet un bien plus grand nombre de modulations.
On peut ainsi parler d'une double astrologie au niveau 11, l'une des branches correspondant peu ou prou à ce qu'on appelle actuellement l'astropsychologie, liée au moment de la naissance et l'autre à ce qu'on appelle l'astrologie mondiale, sans rapport avec le moment de naissance mais s'articulant sur des cycles valant pour tout le monde, directement ou indirectement, à plus ou moins long terme.
En fait, ce qui fait le plus problème, d'un point de vue épistémologique, c'est la prévision individuelle (transits, directions, profections, révolutions solaires etc), qui est une sorte de compromis entre ces deux grandes branches de l'astrologie. On peut en voir une expression dans l'ouvrage d'initiation d'Yves Lenoble sur les cycles. Il ne nous semble nullement souhaitable d'unifier ces deux branches de l'Astrologie fondamentale (niveau 1) si ce n'est à des niveaux inférieurs du NOA, qui ne sauraient représenter les thèses officielles et publiques de l'Astrologie et restent l'affaire personnelle et privée de l'astrologue.
Par savoir en ruine, nous entendons un savoir qui n'est plus maitrisé par ceux qui l'arborent, se perdant dans les détails sans vue d'ensemble. Si l'on prend le cas du zodiaque, on n'a plus affaire qu'à une juxtaposition de caractères, de saynètes, qui ne jouent plus le rôle de balisage cyclique qui leur était imparti initialement. D'où le passage d'une astrologie se déployant dans le temps à une astrologie spatiale qui place les gens les uns par rapport aux autres au lieu de considérer chaque signe comme devant être gravi par chacun...A contrario, avec les maisons, l'idée de phases de vie a bel et bien été maintenue mais sur un support - le mouvement diurne- qui n'est pas adéquat!
On pourrait à la limite suggérer l'utilisation de la symbolique zodiacale dans le cadre du mouvement diurne- ce qui est d'ailleurs le cas de l'ascendant et celle des maisons astrologiques dans le cadre de la cyclicité. En effet, l'ascendant s'inscrit assez bien, finalement, dans la perspective gauquelinienne liée à des activités socioprofessionnelles, déterminées à la naissance et les maisons ponctuent assez bien les étapes d'un processus cyclique s'étalant sur une période relativement longue.


JHB
02. 12. 09

De l'unité vers l'infini, en astrologie

par Jacques HalBronn


Ce qui marquera selon nous l'astrologie du XXIe siècle et la démarquera radicalement de celle du siècle précédent, c'est le retour à l'aristotélisme qui concilie l'un et le multiple en une dialectique qui les intègre cycliquement.
Prenant le contrepied de l'idée selon laquelle pour rendre compte et refléter la complexité, l'astrologie doit affirmer sa propre complexité, nous pensons que la complexité peut découler d'une cause réduite à un concept des plus simples mais se prêtant à une infinité d'applications; de démultiplications, de telle sorte que déterminisme et liberté fassent bon ménage.
En effet, à partir d'un "premier moteur", pouvant être décrit en très peu de mots et correspondant à un nombre très restreints de facteurs, l'on peut par un processus de dérivations successives couvrir un champ fort vaste de possibles. Les compositeurs de musique contemporaine l'ont compris, tel un Pierre Boulez dont la troisième sonate (1955-1957) se prête à diverses combinatoires (cf. Culture Maths, Tangente, 2009, pp. 151-153) tout en conservant une certaine unité d'une interprétation à l'autre.
Bien entendu, il est évident que pour qu'une source d'énergie se diffuse largement, il faut du temps, c'est à dire que l'impact pourra être décalé dans le temps et dans l'espace, ce qui, dès lors, exclut qu'il faille rechercher une quelconque simultanéité sur un segment trop court. Ce qui renvoie à la question des orbes au niveau prévisionnel (voir récemment ce qu'en écrit Roger Héquet sur son site tvurania).
Plus on se rapproche de l'impact initial et plus celui -ci sera concentré sur un groupe limité de personnes, particulièrement capables de capter à sa source céleste le dit impact. Plus on s'en éloignera, et plus les populations touchées seront nombreuses car ne captant l'impact qu'indirectement et avec retard. Stricto sensu, d'ailleurs, les populations touchées en dernier ne sont pas véritablement marquées par les astres mais seulement par des effets seconds et en quelque sorte par ricochet.
Cette notion d'effet second, indirect est absolument essentielle pour l'astrologie du XXIe siècle et correspond à une nouvelle épistémologie par stratifications successives et cumulées. La diachronie prend ainsi le relais de la synchronie avec tout ce que cela implique de contingence et d'aléatoire. On passe ainsi de l'infiniment grand donc simple à l'infiniment petit donc complexe.
On a là une polarité avec à une extrémité une utilisation, une instrumentalisation réduites au minimum d'une certaine signalétique céleste bien circonscrite- la conjonction d'une planète avec 4 étoiles fixes divisant le cercle zodiacal en 4, en est un bon exemple- et à l'autre des développements pouvant revêtir les formes les plus diverses, à l'infini, développements qui échappent à tout formalisme et qui finissent par devenir insaisissables et dont l'expression la plus commune est le thème astral. En ce sens, la prédilection de certains astrologues pour une complexité extrême des combinatoires nous apparait comme une tentative désespérée pour faire de l'astrologie le miroir du monde, ce qui correspondrait éventuellement à une forme de platonisme ou de néo-platonisme synchroniciste.
Pour notre part, toute tentative de coordonner le thème natal avec les cycles célestes nous semble vaine et il importe de découpler cycle lié au mouvement diurne et cycle lié au parcours d'une planète sur l'écliptique. Or, Y. Lenoble écrit "quand se reforment des configurations analogues à celles de la naissance, surviennent des événements particulièrement significatifs" ( "Initiation à la pratique des cycles planétaires", Poissy, ARRC, 1994, p.9), Si encore, l'on nous disait que si telle configuration "dans le ciel", au moment d'un événement marquant se reproduirait, par la suite, cela pourrait annoncer quelque chose d'important, en dépit de diverses réserves, nous dirions que cela fait sens, à la rigueur. Certes, le moment de la naissance est-il un moment important mais il est bien rare que l'on naisse exactement alors que se forme une configuration exacte. En fait, surtout ce qui fait problème, c'est que la dynamique de la naissance n'est, selon nous, pas du même ordre que celle des événements qui balisent une vie, d'où notre critique du syncrétisme entre cycle de rotation et cycle de révolution tel qu'il apparait dans le cadre du thème natal et des interférences que l'on veut absolument tenter d' instaurer entre ces deux plans. Certes, il y a une "tradition" bien établie dans ce sens mais depuis 50 ans, les travaux de Gauquelin auraient du parvenir à dissocier ces deux cyclicités, même si celles-ci se rejoignent symbiotiquement en tant que deux processus significatifs, l'un axé sur une configuration unique planète/planète ou mieux encore planète/étoile qui se forme (et se défait ensuite) peu à peu, sur un temps relativement long, l'autre sur un clavier de cinq planètes passant, à un rythme très rapide, sur ce zodiaque modèle réduit que sont les maisons astrologiques, rythme remarquablement bien adapté aux conditions de l'accouchement, qui se joue heure par heure. Nous dirions que le cycle diurne est en quelque sorte spatial tant la dimension du temps y est ténue alors que le cycle zodiacal (puisque tel est le nom d'origine de ce qu'on appelle de nos jours le zodiaque, le terme pour cycle (kyklos) ayant disparu) est marqué par le Temps, tant il est polarisé spatialement sur une seule configuration.



JHB
01.12. 09

De la croyance astrologique

par Jacques HalBronn

Les astrologues n'aiment pas trop qu'on leur demande s'ils "croient'" en l'astrologie. Ils répondent volontiers, et non sans quelque bravade, que l'on n'a pas à y croire, qu'il n'y a qu'à constater.
Nous voudrions prendre le contre-pied d'un tel positionnement ou en tout cas apporter un bémol. En effet, croire est un acte important. Il présuppose la pensée et d'ailleurs dans le langage courant: croyez-vous ou pensez-vous sont deux expressions souvent équivalentes, synonymiques. Je ne crois pas ou je ne pense pas, cela revient au même...
A contrario, celui qui ne croit pas mais qui n'en agit pas moins ne fait-il pas problème. C'est comme s'il acceptait quelque chose sans trop y croire, sans être convaincu intellectuellement. Je n'y croyais pas mais finalement ça marche!
Est-ce que les gens qui se rendent chez l'astrologue n'y croient pas? S'ils ne connaissent pas encore ce que leur dira l'astrologue, il faut donc bien qu'ils aient en eux quelque conviction favorable. Après tout, ce n'est pas rien que de se référer au Ciel, d'attendre du Ciel quelque éclairage, quelque lumière? En ne croyant pas en l'astrologie, l'astrologue ne se met-il pas en décalage avec son client, même si le dit astrologue a pu observer que "ça marchait" car alors s'agit-il encore de croyance?
Croire, c'est considérer qu'à partir de ce que l'on peut voir de quelque chose, l'on est tenté de s'attendre à ce que cela recèle quelque vérité. Que cette vérité soit confirmée par la consultation astrologique est encore une autre affaire, en raison des aléas propres à la dite consultation. D'où chez certains astrologues -on pense à Patrice Guinard - une conviction qui se nourrit d'une contemplation du propos astrologique et non pas tant d'une quelconque vérification expérimentale.
Voilà donc l'Astrologie écartelée entre deux approches, l'une passant par la voie théorique et l'autre par la voie pratique et qui ne se rencontrent pas nécessairement!
Dans le 'ça marche", l'on ne peut pas ne pas capter une attitude quelque peu désabusée, un 'ça marche, quand même", c'est à dire en dépit des invraisemblances et des incohérences "sur le papier". C'est le passage de l'animus à l'anima, d'une exigence intellectuelle et esthétique à la vérification sur le terrain avec tous les ajustements et les compromis que cela suppose.
On dit que les grands esprits se rencontrent. Au niveau du croire, l'astrologie est moins isolée qu'à celui du faire car le croire astrologique passe par une certaine forme d'interdisciplinarité au niveau des sciences humaines, car finalement nos raisons de croire sont celles que nous partageons avec nos contemporains, elles dépassent largement le cas de l'astrologie. On ne croit pas tant en l'astrologie qu'à un ensemble qui l'englobe. Au niveau du faire, il y a aussi de l'interdisciplinarité mais d'un autre ordre, elle est celle des techniques, des outils, comme cet astrologue qui, à un certain stade de la consultation, va recourir au tarot ou à la numérologie. Mais si le croire est une ouverture, le faire sera plutôt une fermeture par la focalisation que cela exige par rapport à un cas à étudier. Au niveau du croire, on est dans le débat d'idées générales, au niveau du faire, on est dans l'huis clos de la relation à l'autre et à ce qu'il veut bien dévoiler de lui-même. Rien à voir!
Il nous semble donc sain de réhabiliter la formule consacrée "pourquoi croyez-vous en l'astrologie" ou encore "à quelle astrologie êtes vous disposé à croire?". D'ailleurs, ceux que l'on appelle de "grands astrologues" n'ont jamais été de simples praticiens mais bien ceux qui se sont faits les avocats de la cause astrologique. Dans un colloque astrologique, les participants ne sauraient se contenter de dire que " (pour moi) ça marche" mais ils se doivent d'argumenter et de répondre aux interrogations de leurs collègues. En aucun cas, un système bancal ne saurait être sauvé par une quelconque réussite expérimentale, le plus souvent incommunicable. Etrangement, alors, celui qui adopterait une telle position semble avant tout attendre qu'on le croie.....sur parole.



JHB
30.11. 09

Symétrie et cyclicité des dispositifs en Astrologie

par Jacques HalBronn

Une des erreurs les plus évidentes que l'on commet quand on approche les dispositifs véhiculés par le savoir astrologique consiste à ne pas prendre la mesure de leur réversibilité laquelle est affirmée à partir du modèle des rapports soleil-lune : croissance-décroissance, notion majeure en musique, en poésie. (Voir Tangente, "Culture Maths", Paris, Seuil, 2008)
Si l'on prend la série des jours de la semaine (ou celle des heures planétaires auxquelles Denis Labouré consacra récemment une conférence, non enregistrée, au colloque RAO de novembre 2009), comment la boucle se ferme-t-elle, qu'est ce qui permet de passer de la fin de la semaine au début de la semaine suivante, qui constitue un nouveau cycle, une nouvelle série. On a aussi le problème avec les mois de l'année et le passage à un nouvel an. Cela explique probablement pourquoi il est volontiers conféré au signe du bélier une énergie singulière en tant que premier signe du zodiaque, comme s'il fallait un effort extraordinaire pour démarrer un nouveau cycle.
Il nous semble, précisément, important de ménager la réversibilité de tout processus s'inscrivant dans une cyclicité, ce qui implique qu'il n'y a pas de cyclicité sans.... cyclicité. En d'autres termes, si la semaine est suivie d'une autre semaine, le mois d'un autre mois, l'année d'une autre année, il faut que la semaine, le mois, l'année - et cela vaut aussi pour une journée- comporte déjà une dimension cyclique. Ce que l'on oublie trop souvent, à notre gré.
Un des cas les moins bien perçus, en astrologie, concerne probablement les planètes que l'on présente rarement, en tant qu'ensemble, dans une perspective cyclique, ce qui peut sembler paradoxal puisque les planètes ont des cycles et que ces cycles sont liés entre eux au sein du système solaire. Nous avons déjà (voir notre interview avec Mireille Petit, en 2009, sur teleprovidence) signalé la nécessité, dans le cas des domiciles des planètes, de l'existence d'une symétrie -celle des doubles domiciles - qui sous tendait un aller-retour, des luminaires jusqu'à Saturne puis en sens inverse. On pourrait aussi constater que la théorie des Ages impliquerait elle aussi une telle réversibilité, on irait de la Lune vers Saturne puis de Saturne vers la Lune, sur une durée de deux cycles de Saturne, soit une soixantaine d'années, qui apparaitrait comme la fin de la vie active (de la retraite)
Mais considérons les fonctions mêmes des planètes placées, dans le ciel, à la suite les unes des autres, et portant des noms de dieux (sauf pour les luminaires). L'on notera qu'il y a, au sein du dispositif des domiciles (déjà attesté chez Ptolémée, dans la Tétrabible) des couples de planétes se faisant face dans des signes opposés: Mars et Vénus, Mercure et Jupiter, Saturne et Lune, autour d'un axe passant entre Mars et Vénus, soit symétriques par rapport à la Terre. Ce sont d'ailleurs les mêmes couples que pour les jours de la semaine: Lune-Mars-Mercure-Jupiter-Vénus- Saturne, autour d'un axe passant, cette fois, entre Mercure et Jupiter.
Or, si, au niveau du système solaire, les vitesses sont croissantes, astronomiquement, et donc ne semblent pas se prêter à une cyclicité, il convient de se demander si la clef d'une réversibilité ne se trouve pas dans le nom même des planètes. Dès lors, la mythologie ne serait nullement calquée sur l'astronomie mais en prendrait le contre-pied, contrairement à ce que semble laisser entendre le RET de J.P. Nicola.
Comme nous l'avons souligné, si l'astronomie planétaire est par essence cyclique, elle ne l'est pas de la même façon que l'astrologie, dans la mesure où elle s'articule sur l'humain. D'ailleurs, la notion de conjonction est loin d'avoir la même importance en astronomie et en astrologie. Or, la conjonction est essentielle à la problématique cyclique. Tout début de cycle implique une conjonction et donc un retour.
Le dispositif des domiciles s'il est calqué sur les données astronomiques dépasse ce plan en inversant, dans un second temps, l'ordre des 7 planètes (le septénaire), sur la base d'une division en 12. Mais comment percevoir cette réversibilité dans le cas d'une série non pas de 12 secteurs mais de 7, comme avec les jours de la semaine? Encore faudrait-il avoir conscience de la réversibilité des 12 signes du zodiaque, au niveau astrologique.....Combien d'astrologues veillent à expliquer comment l'on revient au point de départ du zodiaque, si ce n'est en se référant au cycle des saisons avec lequel la symbolique zodiacale n'entretient finalement, sous la forme à laquelle elle a abouti, que des rapports sporadiques? Mais enfin, grâce aux saisons, on s'y retrouve à peu près. (Voir nos études sur le zodiaque)
Reste donc la question des 7 jours de la semaine et du septénaire astronomico-astrologique, étant entendu que l'ordre des planètes, au niveau hebdomadaire, n'est pas celui de l'astronomie mais qu'il en dérive (comme l'a montré dans "Grandeur et Pitié de l'astrologie", Dom Néroman, dès 1940, chez Sorlot).Qu'est-ce qui au demeurant aura présidé à un tel ordre des dieux? D'aucuns diront que ces dieux ont été attribués au regard de l'influence ou du registre des planètes correspondantes....Que l'on nous permette d'en douter! En revanche, qu'une telle série de significations ait pu, par la suite, avoir des effets socioculturels, pourquoi pas (voir les résultats statistiques de Gauquelin)?
La question que nous posons est la suivante est-ce que l'ordre astronomico-mythologique SOLEIL LUNE MERCURE VENUS MARS JUPITER-SATURNE comporte en lui-même une dimension cyclique permettant de (re)passer de Saturne à Soleil-Lune? Pour ce faire, il nous semble que Saturne doit ici jouer un rôle déterminant, puisque c'est lui qui permet de revenir au point de départ, à zéro, en quelque sorte. Avouons que l'image d'un Saturne dévorant ses enfants nous apparait désormais sous un tout autre jour. Dévorer ses enfants, c'est se délester de ce que l'on aura généré tout au long d'un cycle de façon à pouvoir repartir "à vide". La dévoration du passé est le fondement même d'une cyclicité, sur le plan anthropologique mais guère sur le plan astronomique, ce qui confirme que l'astronomie ne sous tend qu'à un niveau primaire les enjeux de signification de l'astronomie, quand bien même l'astronomie aurait-elle entériné les dénominations astrologiques que sont les noms des planètes. On ne reviendra pas ici sur les relations entre astronomie et astrologie, au cours des âges...
On notera que dans la série Mars-Jupiter-Saturne, l'on a une sorte d'inversion puisque Mars descend de Jupiter qui descend de Saturne. Il y a donc un retour à la source, ce qui sera d'ailleurs accentué lorsque l'on appellera la planète au delà de Saturne, Uranus, père de Saturne....Au delà d'Uranus, les dénominations ne sont plus guère pertinentes, généalogiquement.
Nous aurions donc une série luminaires-Mercure-Vénus puis une phase de retour (de type solsticial) avec les trois dieux susmentionnés, Mars, puis Jupiter puis Saturne. D'ailleurs, dans la religion juive, le septième jour fait office de sas pour se préparer à un nouveau cycle, en ce qu'il exige une certaine purification, une évacuation.

Les astrologues face à la question du choix

par Jacques HalBronn

Nous avons récemment organisé des réunions sur le thème "Le(s) choix de l'astrologie" et nous pensons que c'est un des problèmes majeurs de la condition humaine que d'opérer des choix, problématique qui est souvent mal vécue par les astrologues quand on la met en avant.
Pourquoi a-t-on attribué telle signification à telle planète plutôt qu'à telle autre? La réponse la plus courante est la suivante: on s'est contenté d'observer. Ce qui laisse entendre que les choix ont été faits préalablement mais de quelle façon? Car si l'astrologue observe que telle planète a tel effet, qu'est ce qui a déterminé l'effet de cette planète? J. P. Nicola, avec le système RET (Représentation, Existence, Transcendance), a voulu montrer que la signification astrologique de chaque planète est fonction de sa place au sein du système solaire. Les attributions obéiraient donc à une logique globale.
Pour notre part, nous pensons que la plupart des dispositifs astrologiques, y compris celui ayant présidé au nom des planètes (voir nos textes sur ce sujet dans le présent journal de bord) sont contingents et ont quelque valeur pédagogique, indicative, sur laquelle il importe de ne pas s'obnubiler. (C’est le niveau 2 du NOA (le Nouvel Ordre Astrologique, voir nos exposés sur teleprovidence)
Le seul vrai choix qui nous intéresse est celui de la configuration de référence (niveau 1 du NOA), à savoir quel est le cycle dominant de l'Astrologie. Et c'est bien là que la question du choix prend une toute autre dimension et concerne la question du signifiant et pas seulement du signifié. Car une chose est de distribuer des fonctions entre un certain nombre d'objets donnés, une autre de choisir parmi ces objets, celui qui sera la clef de voûte de tout l'ensemble. Or, tout se passe comme si la plupart des astrologues étaient incapables de travailler au niveau du signifiant et se contentaient de gérer le plan du signifié. Etant donné A, B, C, D, comment qualifier chacun des facteurs? Telle est la question que sont disposés à aborder les astrologues et non celle de choisir entre A, B, C ou D...
En refusant de se confronter avec ce problème, l'astrologie s'est depuis longtemps à une certaine impuissance. Rappelons, cependant, les propositions d'un Albumasar parvenant à faire triompher, durant près d'un millénaire, le cycle Jupiter-Saturne. Mais depuis l'apparition des transsaturniennes, à partir de la fin du XVIIIe siècle, plus rien de tel n'est parvenu à s'imposer ni même n'aura été proposé. On notera d'ailleurs qu'une telle configuration centrale est absente de la Tétrabible de Ptolémée...ce qui laisse entendre que l'on est alors à un certain stade de décadence de la pensée astrologique auquel le persan Albumazar parvint à mettre fin au Moyen Age, non pas qu'il ait nécessairement mis en avant la "bonne" cyclicité mais au moins posait-il correctement le problème qui relève d'abord de l'astrologie mondiale. Dans la seconde partie du XXe siècle, un André Barbault s'efforcera de constituer un nouveau système mais il optera pour une formulation synthétique (indice de concentration planétaire incluant les transsaturniennes inconnues d'Albumazar!) qui a ses limites et qui évite de se confronter à la question du choix du signifiant puisque l'on prend tout du moins en ce qui concerne les planètes dites lentes, à pâtir de Jupiter, faute de quoi (si l'on avait intégré Mars sans parler des planètes "annuelles") le graphique obtenu serait illisible (voir notre étude dans le présent journal de bord)
L'apport du NOA est ici remarquable en ce qu'il introduit une hiérarchie au sommet, une échelle de priorités, sans rien rejeter pour autant, chaque chose et chacun étant simplement remis à sa juste place. C'est tout le problème du choix tel qu'on le trouve dans le Premier Testament, quand les Juifs demandent à Samuel (Livre I, ch. VIII) de leur choisir un roi (Saül), qui sera donc le centre dont tout le reste émanera. C'est le problème de l'élection qui reste si actuel dans nos démocraties. Comment trier étant entendu qu'une fois le choix effectué, il fera l'objet d'ajustements en cours de route jusqu'au choix suivant. Car il n'est de choix que dans la cyclicité.
La première raison d'être de l'astrologie semble bien d'avoir servi à déterminer une cyclicité électorale, c'est à dire un temps où l'on effectuait de nouveaux choix en se libérant des précédents sauf sur un point, le cycle lui-même qui devrait rester inchangé. Autrement dit, pour libérer les choix, il importe de s'en tenir à un choix central et permanent autour duquel les autres choix, forcément subalternes, satellites, se placeront en orbite. (Passage du niveau 1 au niveau 2 de NOA)
Or, comme il est des pays qui ne savent pas s'inscrire dans une cyclicité institutionnelle, il est des disciplines qui ne parviennent pas à se centrer et c'est le cas de l'astrologie moderne, ce qui la conduit à mettre en avant des données contingentes et donc non défendables scientifiquement, ne sachant pas distinguer entre le primordial et le secondaire, ce qui d'ailleurs condamne le milieu astrologique à une certaine anarchie, au désordre, étant incapable de se donner un chef tant sur le plan humain que sur le plan de la configuration maitresse.
Dans l'état actuel des choses, il convient de procéder progressivement en posant la question suivante: sommes-nous d'accord, nous astrologues, pour accepter l'idée d'un cycle central, par delà la question de la nature d'un tel cycle? Si déjà il y a blocage à ce niveau là, c'est qu'il y a un travail à faire au niveau philosophique voire métaphysique (voir notre discussion à Lyon, le 13 novembre, avec Serge Bret Morel, Louis Mazuir et Frank Nguyen, accessible sur teleprovidence.com). Le fait est que bien des amateurs d'astrologie sont des personnalités mal centrées, c'est à dire qui ne parviennent pas aisément à adopter une position qui transcende leurs diverses options existentielles, ce que le philosophe Michel Serres appelle une attitude "blanche", en quelque sorte au repos. Quand on observe les gens, l'on note bien souvent qu'ils restent marqués par une certaine posture qui trahit leurs préoccupations du moment, ce qui les enlaidit, la beauté étant le résultat, la résultante, d'un constant rééquilibrage, d'un retour à un Soi. Comme disait Cinna, chez Corneille, "je suis maître de moi comme de l'univers", ce qui suppose d'être bien centré psychiquement. Comment celui qui est mal centré, pourrait-il comprendre et expliquer comment l'astrologie devrait trouver son centre? Comment ne serait-il pas tenté par une astrologie mal centrée et qui offre aux gens des représentations excentrées et excentriques, décentrées, d'eux-mêmes, par le biais du thème natal, jouant de façon ambigüe sur psychologie et psychothérapie (voir André Barbault, De la psychanalyse à l'astrologie, Paris, Seuil, 1961)? Il est clair que les astrologues qui sont par trop marqués par les contingences du moment, qui ne se contrôlent pas ou mal dans l'expression bavarde et brouillonne d' impressions fugitives qui finissent par peser lourd, sont mal placés pour veiller aux destinées de l'astrologie et ne sont que le cheval de Troie de l'anti-astrologie.






JHB
28.11.09

mercredi 23 décembre 2009

La conjonction, la configuration astrologique par excellence

par Jacques HalBronn

Le grand mérite d'André Barbault, avec le recul, aura été d'avoir voulu faire triompher le principe conjonctionnel, dans les années soixante du siècle dernier ("Les astres et l'histoire", Paris, Pauvert, 1967), reprenant d'ailleurs une idée lancée par Henri Gouchon, au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Cela vaut d'ailleurs aussi bien pour l'indice de concentration planétaire que pour son traitement du cycle Saturne-Neptune dont on retient avant tout la succession des conjonctions conduisant à 1989, de 36 ans en 36 ans.
Les réserves qu'exprime à ce sujet Charles Ridoux (in collectif "L'astrologie, d'hier et d'aujourd'hui", Rouen, 2008) sont révélatrices du caractère révolutionnaire d'une telle approche qui place à un niveau subalterne les carrés et l'opposition, pour ne pas parler des autres aspects. Cela ressort fortement de l'indice de concentration planétaire qui place au centre du système le rassemblement maximal des planètes lentes et qui considère qu'en dehors de cette conjonction -fort relative d'ailleurs- les autres configurations ne correspondent à rien de très précis.
Ce faisant, Barbault accède au niveau 1 (NOA), en faisant triompher une centralité en dialectique avec une "décentration" assez molle sur laquelle les facteurs astrologiques n'auraient guère prise. Ce que nous traduisons, à notre façon, comme signifiant que le fait astrologique ne se manifesterait que périodiquement et non tout au long de la succession des aspects auxquels on accorderait beaucoup trop d'importance, à l'instar du travail d'Yves Lenoble sur ce sujet ("Initiation à la pratique des cycles planétaires"). Il y a là un bienvenu lâcher prise qui est symboliquement représenté, dans l'indice sus nommé, par une forme de dispersion, de diffusion des énergies, dans toutes les directions.
L'astrologie a certainement un besoin urgent de tels recentrages permettant de ne pas être sur la brèche en permanence en laissant aux autres disciplines le soin de gérer ses "absences", ses "vacances". Elle doit ménager des "vides", ce qui, évidemment, ne convient pas vraiment à une certaine pratique de l'astrologie individuelle, généthliaque, qui suppose une présence astrale permanente, puisqu'il nait constamment des enfants, qu'il se passe constamment quelque chose dans le monde. C'est justement là que se situe, selon le système NOA, le passage du niveau 1 au niveau 2 qui ne serait que la gestion des suites et des prolongements aléatoires du niveau 1, avec pour conséquence, un tout autre statut scientifique et épistémologique.
Cela dit, il importait de faire évoluer la théorie conjonctionnelle en astrologie mondiale par rapport à ce qu'avait produit André Barbault. En premier lieu, le cycle conjonctionnel se révélait trop long, d'une conjonction à l'autre au point qu'en ce qui concerne l'indice de concentration planétaire, selon les calculs de Charles Ridoux, il atteindrait 500 ans environ, ce qui ne gène nullement le dit Ridoux lequel considère que l'astrologie mondiale a vocation à assumer la longue durée chère à la Nouvelle Histoire, ce en quoi, selon nous, il fait totalement fausse route!
Pour notre part, en effet, nous pensons qu'il est essentiel de réduite sensiblement l'écart entre deux conjonctions, faute de quoi le rôle des aspects intermédiaires- opposition comprise - deviendrait exorbitant, profitant d'une certaine vacance, prolongée, du pouvoir conjonctionnel. D'où la mise en place d'une périodicité conjonctionnelle de 7 ans, sensiblement plus courte que le cycle de 20 ans des conjonctions albumzariennes Jupiter-Saturne ou de 36 ans pour en revenir au cycle barbaultien Saturne-Neptune, susmentionné.
L'obstacle épistémologique pour générer un cycle conjonctionnel de 7 ans tenait au fait d'un postulat selon lequel un cycle se définissait traditionnellement par le retour de l'astre rapide vers l'astre lent, formant binôme, respectant ainsi une sorte de monogamie cosmique. Notre idée consista à prôner la polygamie cosmique, l'astre rapide croisant non plus un astre lent mais plusieurs. Un tel processus était pratiquement inconcevable dans un rapport planète/planète, il devenait, en revanche, envisageable dans un rapport planète/étoiles, le nombre d'étoiles dépassant très largement celui des planètes, ce qui servit notamment au niveau de la conception ancienne de l'ascendant laquelle était stellaire et non zodiacale (comme le rappelle le traité bien oublié d'"Astrologie ancienne et moderne" paru en 1845, à Paris, voir notre article et notre interview à ce sujet sur teleprovidence)
Pour comprendre notre démarche, il importe de revenir sur la genèse du zodiaque qui renvoie, somme toute, l'astrologie aux étoiles et à une dialectique planète/étoiles devenue, par la suite planète/zodiaque. Au lieu de s'intéresser à la conjonction de telle planète avec telle étoile, on nous parle de l'entrée de telle planète dans tel signe (ou constellation, chez les sidéralistes) zodiacal (voir le cas du passage de Pluton en capricorne, grand sujet de discussion chez les astrologues, en ce moment). Quelles furent les raisons qui conduisirent à un tel glissement de l'étoile vers le signe? L'on peut penser que le zodiaque des constellations correspondit à un état intermédiaire par abstraction progressive. On commença par intégrer une étoile au sein d'un ensemble d'étoiles, ce qui permettait de couvrir un champ plus large et dans la continuité. L'on passait d'un signe à l'autre, sans discontinuer et non plus d'une étoile à l'autre, ce qui impliquait des intervalles d'une certaine durée
En restituant aux étoiles fixes un statut qu'elles avaient totalement perdu en astrologie mondiale, nous étions en mesure de reformuler radicalement la question des conjonctions, en rappelant, en passant, que la lunaison (nouvelle lune) est une conjonction d'une planète/satellite, la lune, avec une étoile, le soleil.
Ce faisant, d'ailleurs, nous transformions les carrés et l'opposition du cycle en autant de conjonctions dès lors que les étoiles prises en compte formaient entre elles un carré approximatif, constitué par les 4 étoiles fixes royales (Aldébaran, Régulus, Antarés, Fomalhaut)
Notre autre apport consista évidemment à placer au centre du système une seule planète, à savoir Saturne, en laissant soigneusement de côté les transsaturniennes mais aussi Mars et Jupiter, pour ne parler que des planètes "extérieures" à l'orbite terrestre. La question des astéroïdes ne se posait pas pour nous puisque nous ne retenions que les astres connus de l'Antiquité et non les planètes "télescopiques" comme on les dénommait au XIXe siècle dans la Connaissance des Temps. En revanche, pour ceux qui sont persuadés, comme J. P. Nicola, que le système solaire constitue un tout indissociable au regard de l'astrologie, il peut sembler bien délicat d'ignorer les astéroïdes, lesquelles ont tout à fait leur place dans la Loi de Bode, entre Mars et Jupiter!
En multipliant ainsi- en les quadruplant- les conjonctions de Saturne, l'on calmait d'autant la tentation de compléter non pas seulement par les aspects mais par les cycles d'autres planètes les intervalles interconjonctionnels de la dite planète Saturne. L'autre solution qui eut consisté à étudier toutes les conjonctions de Saturne avec les autres planètes aurait abouti à un désordre certain, d'autant que les conjonctions se seraient déplacées zodiacalement d'une fois sur l'autre. Rappelons que dans le cas des conjonctions Jupiter-Saturne, il y a un trigone entre deux conjonctions successives! En revanche, avec les conjonctions planètes/étoiles fixes, la conjonction se produit, d'une fois sur l'autre, quasiment au même endroit, la progression apparente, géocentriquement, des étoiles fixes étant comme on sait extrêmement lente (précession des équinoxes), d'où leur nom.
Rappelons qu'une conjonction est aussi ce qu'on appelle en astronomie un transit - terme utilisé malencontreusement en astrologie pour désigner le passage d'une planète sur.... un point du thème natal. Une telle dérive s'explique par le fait qu'initialement il devait s'agir des seuls retours d'une planète sur sa position radicale avant de prendre une signification bien plus large, incluant divers aspects. Lorsque l'objet le plus proche est le plus petit, on parle d'un transit, si en revanche, il est le plus gros, on parle alors d'occultation. La notion d'éclipse, soulignons-le, est également liée à celle de conjonction comme celle de syzygie qui assimile conjonction et opposition en tant qu'alignement. On notera que dans le système quadriconjonctionnel ou tétrapolaire que nous préconisons, il n'y a pas d'opposition ni de carré puisque chaque fois il y a conjonction. (Voir les travaux de l'Allemand Reinhold Ebertin sur ce sujet).
Pour en revenir aux travaux d'André Barbault, lesquels préparent logiquement les nôtres, il convient d'insister sur la nécessité d'une astrologie mondiale à taille humaine, avec une périodicité régulière de 7 ans. C'est à ce titre que l'astrologie mondiale, renonçant à l'ivresse de la très longue durée (voir aussi, dans le genre, les ères précessionnelles, Ere du Verseau etc) pourra se placer au sommet du système NOA et fera référence pour tout praticien de l'astrologie (voir débat avec Daniel Véga, sur teleprovidence, à Montpellier, 2008).




JHB
20.11. 09

La théorie astrologique et le lâcher prise au regard du NOA

par Jacques HalBronn


Avec le recul, l'on est mieux à même de relever certaines erreurs stratégiques commises par certains acteurs de la vie astrologique française, au cours des 50 dernières années.
L'un des exemples les plus remarquables est probablement celui de Jean-Pierre Nicola et du COMAC dont nous avons suivi l'aventure, à divers titres, depuis les années soixante du siècle dernier.
Selon nous, Nicola a commis l'erreur suivante, consistant à mettre en place une intégration verticale plutôt qu'horizontale, comme on dit dans le domaine économique. A partir du moment où il y a engagement dans une certaine pratique astrologique, l'on risque fort de ne plus pouvoir se situer au dessus de la mêlée, car on ne peut être au four et au moulin. C'est l'analyse que nous faisions, dès 1975, en fondant le MAU (voir enregistrement audio sur teleprovidence), celui qui veut diriger doit accepter d'être relayé par une équipe en laissant à celle-ci une grande marge de manœuvre, ce que nous avons fait depuis 1975 également, à la FLAP (Faculté Libre d'Astrologie de Paris)où les enseignements astrologiques les plus divers étaient donnés, mais à l'époque, nous pensions l'unité au niveau de la centralité du pouvoir et non du recentrage de l'astrologie sur un cycle unique...

Le paradoxe de la démarche de Jean-Pierre Nicola est d'avoir prôné une unité de l'astrologie mais non un modèle unitaire, non pas une organisation unitaire, d'où ses attaques contre celui qu'il appelle le "pape de l'astrologie" (en l'occurrence André Barbault), comme le rappelle la sortie récente d'un Florilège de la revue Astrologie, parue dans les années 1976-1979. (cf. infra)
Au lieu d'apparaitre comme le fournisseur d'un modèle global que chaque astrologue aurait pu accommoder à sa guise, Nicola aura préféré contrôler la "chaine" de haut en bas. Et ce faisant, il se sera marginalisé, devenant au bout du compte le chef d'une chapelle parmi d'autres, aux côtés de l'astrologie karmique, de l'astrologie humaniste, de l'astrologie holistique et j'en passe.
L'autre jour, nous entretenant avec Catherine Aubier -(voir interview sur teleprovidence), celle-ci, par rapport à certaines questions que nous lui (nous) posions, avait jugé bon de renvoyer à Nicola. Ce qui était fort sage mais qui ne l'empêchait pas, pour autant, de pratiquer une astrologie bien différente de celle préconisée par le COMAC, structure garantissant l'orthodoxie de la pensée conditionaliste et qui surveille l'usage qui est fait du label.
Il eut été plus raisonnable de lâcher prise et de laisser libre chaque astrologue de pratiquer sa guise pourvu qu'il reconnût comme base de travail, comme référentiel les textes de Nicola.
Or, en ce qui nous concerne, nous souhaitons éviter de commettre les mêmes erreurs en renonçant d'entrée de jeu aux sirènes de la verticalité pour gagner au niveau de l'horizontalité, en contrôlant, ce que dans le cadre du NOA, nous appelons le niveau 1. Autrement dit, nous prônons un lâcher prise pour ce qui est des niveaux 2 à 4.
Il est vrai que n'ayant pas tenté de théoriser outre mesure les notions de maison, de signe, d'aspect, de planète, nous n'avons pas grand mérite à laisser le jeu ouvert aux caprices de chacun, nous contentons de mettre en place un super-cycle (Saturne/étoile.. fixes) et une théorie de la fondation de l'astrologie acceptable sur le plan anthropologique du fait justement de sa simplicité.(voir notre Etrange Histoire de l'Astrologie, Paris, Artefact, 1986).
L'erreur que nous n'avons pas commise fut de ne pas confondre l'essentiel et l'accessoire, le public et le privé, le défendable horizontalement au niveau de l'interdisciplinarité et le défendable verticalement, au niveau de la pratique. Car vouloir défendre l'astrologie au niveau de sa pratique est un bien faible argument dans la bouche d'un théoricien! C'est un repli du à un échec d'un dialogue avec le monde scientifique, académique mais aussi une incapacité à intégrer la diversité même des pratiques astrologiques. On en arrive ainsi à vouloir privilégier une certaine pratique de l'astrologie, mettant ainsi tous ses œufs dans le même sac!
D'entrée de jeu, Nicola aura voulu non pas mettre fin à la diversité des dispositifs astrologiques mais tenter de les articuler les uns par rapport aux autres, ce que s'efforcera par la suite de faire un Patrice Guinard, passé par le conditionalisme à ses débuts. (Voir le Manifeste, cura.free.fr). Nicola garde donc les planètes, les signes, les maisons, les aspects, le thème natal, les transits et en cela ne se démarque guère des autres astrologues. Et c'est en cela qu'il erre. Dans Astrologie Pratique (repris dans le Florilège de la revue Astrologique (1976-1978), réalisation Sébastien Marc, Toulouse, 2008), l'on trouve une description des 12 signes zodiacaux, conçus sur de nouvelles bases, Voilà qui montre que pour Nicola, son système devait être validé à ce niveau, celui de tout un chacun. Il y a là, selon nous, un empiétement du moins si l'on se place au niveau 1 (selon le NOA). Croire que l'on puisse imposer un discours sur les signes du zodiaque nous semble singulièrement chimérique, et ce quel que le soit le mode de raisonnement proposé.
En fait, avec Nicola, l'on en reste à l'idée que le moment de naissance est pertinent -du moins au niveau 1 - au regard des positions zodiacales. En réalité, il apparait que le mouvement diurne est bien plus déterminant pour ce moment. Le mélange de ces deux plans reste donc bien fâcheux. C'est, d'ailleurs, une erreur commise par bien des adversaires de l'astrologie qui ont pour excuse qu'elle correspond aux positions de moult astrologues. C'est ainsi que Jacky Cordonnier (Dérives religieuses, Ed Siloé- La Source (58), 2008, p.17) écrit doctement : 'Le principe de l'astrologie était le suivant à l'heure où l'enfant vient au monde, les astres exercent sur lui une influence mystérieuse et fixent son caractère et son avenir (..) L'astrologue, afin de déterminer très précisément le thème astral d'un individu vient superposer aux 12 maisons les signes zodiacaux qui sont divisés en 12 secteurs égaux (..) où se tiennent les 10 astres du système solaire" Pour Nicola, les transits sont une donnée sûre de l'astrologie : " Si l'on admet l'influence des astres à la naissance, il faut admettre la continuité de cette influence et en tester la valeur par l'observation de toutes les répétitions de configuration". (Florilège, op. cit, pp. 253 et seq). L'astrologie en tant que sujet se trouve ainsi réduite à ses manifestations objectales les plus tordues...
Or, Nicola aurait du plutôt se placer au dessus de la mêlée, fournissant des outils laissant toute liberté d'utilisation aux praticiens sans entrer dans des pratiques combinatoires accessoires. Le problème, c'est que les outils élaborés par la "maison" Nicola étaient déjà de niveau 2 ou 3 (au regard du NOA) et donc n'étaient pas utilisables par des astrologues ayant déjà mis en place leur façon de penser les dits outils, empiétant sur leur liberté de créer à un niveau subalterne, Nicola ne leur accordant plus que le niveau 4 pour s'exprimer, celui de la consultation. Pourtant, Nicola est conscient de devoir accéder à l'unité (propre au niveau 1 NOA): " L'astrologie conditionaliste unifie les données connues en les approfondissant, révélant des significations nouvelles sans accroitre le nombre des signes, des planètes, des maisons (...) Elle offre à l'astrologie un socle théorique et pratique commun, un paradigme". Qu'est-ce que l'astrologie prônée par Nicola "unifie"? Nous avons, bien au contraire, l'impression qu'elle laisse l'astrologie à son niveau 2 avec ses subdivisions diverses et ne lui permet pas d'accéder au niveau 1, ce qui impliquerait la mise en place d'un axe central dont tout dériverait. On pourrait dire que le niveau 1 chez Nicola est le conditionnement non astrologique auquel l'astrologie devrait se référer. Autrement dit, Nicola propose de n'appréhender l'objet astrologique qu'au regard du sujet non astrologique tout comme un thème ne peut être interprété que compte tenu de ce que l'on sait de la personne concernée (d'où les exemples d'interprétation de gens connus dans Astrologique) ou de ce qu'elle dit d'elle-même (dans le cas d'inconnus).
Nicola n'a pas compris qu'il y a les maîtres à penser et les petits maitres et qu'il ne faut pas se mettre à dos ces derniers en piétinant leurs plattes bandes! Ce que nous entendons par petits maitres, ce sont les astrologues du niveau 2 qui ont quelque prétention à penser l'astrologie mais qui ne sont pas de taille, cependant, à accéder au niveau 1 illustré, au IXe siècle, par un Albumazar/ Abou Mashar ( 787-886 ), astrologue persan, mettant en place le cycle des conjonctions Jupiter-Saturne, en réduisant les 12 signes zodiacaux à 4 groupes de trois, lequel dominera l'astrologie occidentale jusqu'au XVIIIe siècle et sera encore pris en compte notamment par un Jean Bodin, dans sa République, à la fin du XVIe siècle. Le rêve d'André Barbault aura probablement été de prendre le relais d'un Albumazar. Il lui fallait, pour ce faire, intégrer les planètes transsaturniennes, ce qui l'engagea dans une voie sans issue, en dépit de certains succès prévisionnels illusoires -(on pense à 1989) à partir du cycle Saturne-Neptune. Tout se passe en fait comme si les transsaturniennes avaient remplacé les quatre étoiles fixes royales mais, à la différence d'Albumaza, aucune cyclicité régulière ne découlait de l'approche de Barbault sinon avec une périodicité surdimensionnée par les transsaturniennes, alors que chez l'astrologue/astronome persan, l'unité de temps était de 20 ans (temps d'un retour de Jupiter sur Saturne). Pour notre part, nous avons suivi la piste de niveau 1 Albumazar-Barbault pour en arriver à ce que nous appelons l'Astrologie Quatre Etoiles, autour de l'An 2000, suspendant jusque là toute pratique astrologique.
Mais n'est-ce pas précisément le lot de Nicola de n'être somme toute que l'un de ces petits maitres, lui qui n'a pas été en mesure de déterminer une superstructure englobant la totalité du corpus astrologique dans toute sa diversité? On notera que Nicola n'a guère, au cours de sa longue carrière, assumé le rôle d'unificateur de la communauté astrologique, toutes tendances confondues et ce parce qu'il n'a pas compris comment intégrer la diversité du milieu astrologique au sein d'un modèle qui en rendrait compte, par diversifications successives (passage vers les niveaux 2, 3, 4 de NOA). Comme nous le disions, Nicola aura opté pour la verticalité, c'est à dire qu'au lieu de rester au niveau 1, il a voulu contrôler les niveaux inférieurs, de la théorie à la pratique, avec les avantages et les inconvénients qui en découlent.
Le point aveugle de l'œuvre de Nicola nous apparait ainsi comme concernant le domaine de la cyclicité et c'était d'ailleurs assez inévitable à partir du moment où il considérait le système solaire comme un tout indivisible et indissociable, du moins celui qu'il avait circonscrit selon un modèle qui lui est propre. Nicola explique ainsi que ce qui n'est pas pris dans son système -comme les astéroïdes - fait double emploi. Nicola nous parle d'un 'clavier de 10 cycles', d'une "pyramide des cycles" (Florilège, op. cit. pp. 69 et seq) et d'ajouter que 'pour contrôler les relations entre un événement historique et un ou plusieurs cycles, il suffit (sic) de dresser le thème". Décidément, il y a là un rendez-vous manqué avec l'unité de l'Astrologie, au sommet!
Quel qu'ait pu être l'intérêt de Nicola pour l'astrologie mondiale (comme l'attestent quelques textes de la revue Astrologique), celle-ci n'a pas été repensée par lui autour d'un concept unitaire. Tout au plus, pourrait-on parler d'une quête de résultante, de dominante par le biais de calculs, de coefficients, permettant ainsi de passer, illusoirement, du multiple au un, de façon conjoncturelle. C'est ce que tenta Barbault avec sa quête d'indices (de concentration planétaire, indice cyclique), tentant d'établir un graphique de synthèse au lieu de dégager une véritable axialité. L'idée de Barbault, reprise de Gouchon, consistait à opter pour une approche quantitative : peu importait la planète ou le signe, ce qui comptait c'était le rassemblement ou la dispersion d'un bouquet de planètes sur l'écliptique, ce qui présupposait que le système solaire constitue, astrologiquement et non pas seulement astronomiquement, un ensemble d'un seul tenant, ce qui allait dans le même sens que les idées de Nicola, en intégrant trois astres inconnus des Anciens, Uranus, Neptune, Pluton.
Il est indéniable, en tout état de cause, que l'astrologie mondiale soit au cœur du niveau 1 (NOA), ce qui conduira, à juste titre, Barbault, à laisser de côté les positions zodiacales au profit des cycles. Cette dézodiacalisation, engagée par ailleurs par Gauquelin, voire par Volguine (encadrements planétaires) est la condition sine qua non pour accéder au niveau 1. Or, Nicola aura beaucoup (trop) investi dans la reformulation du zodiaque (réflexologique, photopériodique, voir, par exemple, sur le site de Richard Pellard, www.astroariana.com), dont il semble d'ailleurs, à lire Astrologique, que c'est, à ses yeux, son apport principal à l'astrologie, lui permettant comme il le dit d'échapper au dilemme : étoiles ou saisons. Rappelons cependant que les aspects constituent eux-mêmes un zodiaque si par zodiaque l'on entend le balisage d'un cycle et qu'il ne faut pas confondre le zodiaque des constellations avec les conjonctions des planètes avec les étoiles fixes. Nicola n'a pas compris que toutes les subdivisions astrologiques étaient contingentes, en dehors de la conjonction et qu'il importait de respecter la fluidité cyclique au lieu de tenter de la compartimenter (zodiaque réflexologique, SORI) au delà d'un simple mode de repérage, en laissant croire que nous étions marqués, les uns et les autres, par notre signe de naissance. Le modèle gauquelinien d'une typologie planétaire (au regard du mouvement diurne) est évidemment préférable à toute approche zodiacale qui confère la priorité à la subdivision par rapport au cycle lui-même, ce qui revient à une emprise du niveau 2 NOA sur le niveau 1. En lâchant prise au niveau de l'astrologie mondiale, Nicola se condamnait à se cantonner au niveau 2 qui n'est nullement unitaire et qui n'a pas à l'être. En fait, Nicola aura confondu unité et consensus....mais y-a-t-il consensus au delà de l'unité et si ce n'est pas rapport à un point origine auquel l'on revient périodiquement avant de rebasculer dans la diversité? Ce faisant, irréversiblement, Nicola aura échoué à imposer ses subdivisions joliment ravalées, au delà du cercle de ses partisans puisque le propre des subdivisions est la contingence et l'absence de fondement scientifique, ce qui est patent en astronomie, où les subdivisions (zodiaque, aspects) ne sont qu'un métalangage purement conventionnel au même titre que les systèmes et échelles de mesure ou les modes de dénomination (noms des planètes etc.).
Un des travers de tant d'astrologues est de croire que l'on peut régler la question de la cyclicité en se servant du thème natal, ce qui s'articule sur la théorie des Ages, chère à Nicola, qui n'a qu'un seul défaut, celui de générer autant de départs de cycles qu'il y a de naissance -chacun atteignant tel âge à tel moment et pas à tel autre - ce qui va radicalement à l'encontre des principes de l'astrologie mondiale qui propose une cyclicité universelle.
Cette solution est préférée à celle consistant à déterminer les cycles majeurs, ce qui est la principale tâche du niveau 1, celle qui confronte directement astronomie et astrologie et dont tout le reste découle et dérive. Ayant renoncé, d'entrée de jeu, à tout recours aux étoiles fixes - autre point aveugle de l'approche de Nicola qui le condamne à passer par une pléiade d'intercycles planète/planète. En effet, pour Nicola, les étoiles fixes sont extérieures au système solaire et n'ont donc pas droit de cité en Astrologie. Il n'a pas compris qu'à l'origine de tout le champ zodiacal, qu'il est loin de négliger, il y a justement les dites étoiles fixes lesquelles servent à baliser le parcours des planètes par le processus de conjonctions successives. Il n'a pas compris que l'astrologie est au départ une élaboration humaine, une projection intégrant la dialectique planètes/étoiles.
Il y a un lien évident entre les idées de centralité et de normativité. A partir du moment où l'on renonce à faire de l'astrologie un retour vers la norme - dans un sens psycho-sociologique- tout comme, alternativement et cycliquement un éloignement de la norme, l'on risque fort de fausser la pensée astrologique (voir nos textes sur pratique normative et pratique palliative et le colloque de Rennes, sur teleprovidence)
Un autre problème, chez Nicola, est le rejet des travaux de Gauquelin, lesquels ont l'énorme avantage de contribuer à faire apparaitre des choix qui ne sont pas dictés par le seul point de vue astronomique (absence du soleil, de Mercure, du fait de leur triple emploi avec Vénus, au niveau d'une cyclicité annuelle, des positions zodiacales à la naissance etc.). Or, c'est par la statistique - essentielle au niveau 1 - que l'on peut déterminer les configurations mises en place par les premiers astrologues législateurs. Croire que l'on peut faire abstraction des choix ainsi réalisés arbitrairement, sur des bases socioculturelles, en élaborant une astrologie non sélective, "globale", nous apparait comme un contresens majeur.
Le grand avantage du NOA, c'est précisément d'intervenir là où il y a une absence et non là où il y a un trop plein. C'est la leçon que nous avons tiré au bout de 40 ans d'investigation, abandonnant peu à peu la perspective des petits maîtres de l'astrologie (niveau 2), tout en la respectant pour sa faculté d'innovation mais la mettant en garde contre toute tentative de se substituer au exigences du niveau 1. (voir nos entretiens de Lyon, novembre 2009, sur teleprovidence)
En d'autres termes, le NOA prévoit sa propre diversification, établissant un organigramme qui laisse chacun à sa place, du petit maître (d'école) à l'astrologue de terrain, pourvu que les uns et les autres gardent conscience de l'ensemble du tableau à la fois en son unicité - impliquant une transparence - et sa multiplicité (forcément plus opaque), en sachant que seul le niveau 1 est défendable scientifiquement, alors que les autres niveaux ont vocation à intégrer des données de plus en plus spécifiques, au risque de perdre de vue la structure sous-jacente laquelle doit être périodiquement reconfirmée, tel l'arbre d'hiver dépouillé de ses parures passagères de l'Eté.




JHB
26.11. 09

La dialectique de l'un et du multiple, en astrologie

par Jacques HalBronn

Début 1976, il y aura donc sous peu 34 ans, nous avions, à 28 ans, dans Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers (pp. 145 et seq) proposé une cyclicité fondée sur les notions d'unicité et de multiplicité. Il est peut-être intéressant d'examiner les éléments qui nous avaient conduit à signaler un tel processus qui est au cœur de nos travaux actuels (Astrologie 4 Etoile, projet NOA).
Imprégné, à l'époque d'Histoire et de science politique, dans le contexte de la décolonisation, nous avions observé qu'alternaient formation d'empires et mouvements d'indépendance et nous nous demandions s'il n'y avait pas là à (re)chercher une explication astrologique. On peut aussi penser que Mai 68 nous avait montré que le charisme d'un chef, comme le général De Gaulle, pouvait être contesté.
En fait, dès 1975, à Aalen (Allemagne), invité par Baldur Ebertin (Kosmobiologie) , nous avions proposé un modèle lié à Saturne et à la décolonisation. Au départ, nous recourions au passage de cette planète sur les axes équinoxiaux et solsticiaux. Le passage de l'équinoxe (axe bélier-balance) était associé par nous aux empires tandis que le passage du solstice (axe cancer-capricorne) l'était à leur ébranlement. Nous avions donc été contraints de différencier les deux axes.
On voit donc que nos observations sur le terrain étaient reformatées par rapport au modèle céleste que nous connaissions. En fait, si nous souhaitions subdiviser le cycle de Saturne, il nous fallait nous appuyer sur un tel découpage. Intuitivement, nous n'étions pas attirés par l'idée d'un cycle où Saturne aurait été combiné à une autre planète. Probablement parce que nous percevions des périodes de 7 ans.
Ce n'est que beaucoup plus tard, à l'approche de l'An 2000, que nous avons commencé à nous intéresser sérieusement aux étoiles fixes et notamment à celles que l'on appelle royales et que depuis toujours nous avions placées dans notre propre thème natal, ce qui se faisait encore dans les années soixante. Nous savions ainsi où se trouvait Antarès, que nous avions conjoint à notre conjonction Soleil-Jupiter (nous avons le même thème qu'Alain Bashung, notre jumeau né environ une heure et demie avant nous, à Paris, comme nous, le 01. 12. 1947, et qui fut étudié par Danièle Jay, au dernier colloque du RAO, 'L'astrologie dans la vie quotidienne", à propos de la technique prévisionnelle des profections)
Nous n'avons jamais considéré qu'il convenait de différencier les quatre étoiles fixes royales, entre elles, vu que les événements que nous étudions se ressemblaient. On peut dire que notre intelligence vise plus à rapprocher qu'à séparer.
L'avantage de recourir aux étoiles fixes en question plutôt qu'aux axes équinoxe-solstice tenait à un critère de visualisation qui s'est de plus en plus imposé à notre esprit. En 1986, dix ans après Clefs pour l'Astrologie (Iere édition), nous avions développé une approche anthropologique selon laquelle l'humanité s'était autodéterminée en se focalisant sur certaines configurations qui lui semblait convenir à un besoin de structurer le Temps social. Or, il fallait, pour ce faire, que l'on puisse voir les conjonctions se former, ce qui n'était pas le cas de la conjonction Saturne/axes équinoxiaux/solsticiaux. Notre réflexion, en 1986, portait singulièrement sur les travaux statistiques de Michel Gauquelin, parus une trentaine d'années plus tôt (voir notre entretien audio, peu après, mis en ligne sur Teleprovidence.com). En l'occurrence, on ne se situait plus dans des phases de 7 ans, liées au passage d'un astre à travers le zodiaque mais dans le cadre beaucoup plus ténu du mouvement diurne du point de vue d'un lieu de naissance spécifique. En fait, il s'agissait d'une astrologie bien différente d'où notre condamnation du thème natal sous sa forme hybride actuelle, alliant les deux repères.(voir les journées de Marseille et de Montpellier, 11-12 novembre 2009, sur teleprovidence). Il reste que la dimension visuelle était respectée dans le cas du mouvement diurne: l'on voyait un astre se lever ou culminer par rapport à un lieu de naissance donné, alors qu'il eut été bien difficile de dire qu'un astre passait la ligne équinoxiale ou solsticiale, sauf à attribuer telle ou telle étoile pour marquer un tel passage, avec le délicat problème de la précession des équinoxes à la clef et surtout parce qu'on ne trouve pas forcément une étoile à cet endroit.
En abandonnant le distinguo équinoxe-solstice en faveur des 4 étoiles fixes royales, nous devions aussi renoncer à l'idée d'"une phase "unitaire" de 7 ans alternant avec une phase de multiplicité de la même durée. Peu à peu, nous avions intégré au sein de la phase unitaire une phase de multiplicité, à mi parcours, ce qui se formule dans la terminologie conjonction/disjonction. L'idée force tenait au fait que la disjonction n'était pas déterminée par une quelconque conjonction mais par le fait que le signal conjonctionnel, au sens pavlovien, finissait par ne plus être reconnaissable, au fur et à mesure qu'il se dissolvait, se dénouait.
C'est dire que notre représentation initiale du monde avait changé et que nos idées de départ n'avaient plus, rétrospectivement, qu'une valeur heuristique (selon une formule chère à Frank Nguyen, voir entretien à Lyon du 13.11. 09, à paraitre sur teleprovidence) Seule subsistait la perception d'une telle alternance et le besoin d'un modèle simple pour en rendre compte. Pour nous, l'astrologie avait avant tout vocation à rendre compte d'un tel phénomène. Un point c'est tout. D'où notre hostilité à la multiplication des cycles, tout en comprenant que le passage d'un cycle à plusieurs cycles obéit précisément à ... une cyclicité. (Passage du niveau 1 au niveau 2 dans le modèle NOA, explicité par ailleurs sur notre journal de bord).
Quant au modèle NOA, il illustre bien notre idée centrale d'alternance entre le un et le multiple et n'admet aucunement une linéarité qui serait légitimée par les acquis de l'Histoire -(comme le prône Louis Mazuir, lors de la rencontre à quatre, à son atelier, le 13.11.09, à Lyon, à voir sur teleprovidence)
Pour nous, en effet, l'Histoire n'est pas, en dépit des apparences, linéaires et cela vaut aussi bien au niveau des événements que des documents et monuments. Beaucoup de gens tendent cependant à découpler ces deux plans alors qu'il est aussi bien des révolutions à un niveau qu'à un autre, de la Révolution Française à la révolution copernicienne.
Il est donc utile de psychanalyser un tel décalage qui pèse si lourdement sur la pensée astrologique. On nous parle volontiers de spirale mais rien ne prouve que d'un cycle à l'autre il y ait une quelconque progression. L'astrologie n'a que faire de cette idée de spirale qui hypothèque plus qu'elle ne conforte sa perception des choses. Si spirale, il y a, ce n'est pas du fait de l'astrologie et elle n'a donc pas à entrer dans une telle problématique qui la dépasse (du type 2012, par exemple). L'astrologie n'a pas à couvrir tout ce qui arrive dans le monde, même si cela peut correspondre à un certain moment à une certaine ambition universelle. Mais cette universalité que nous qualifierons d'inclusive et donc évolutive a un prix en terme de cohérence et d'homogénéité. Nous lui préférons une universalité exclusive et donc involutive, qui se retire du monde des apparences. Car on ne peut involuer sans se retirer et on ne peut évoluer sans annexer. Ambigüité donc d'une universalité exhaustive et disparate et d'une universalité en retrait par rapport à ses avatars infinis (les kabbalistes diraient en tsimtsoum) : en fait ces deux aspects de l'universel alternent cycliquement.
Le problème de ce qui est central ou non en astrologie se retrouve dans bien d'autres domaines comme celui de l'identité nationale face au problème de l'immigration. Si un astrologue est marqué par l'immigration, au niveau familial, il est à craindre que l'idée de "retour" vers un centre, vers une origine, une "souche", risque de lui être assez pénible. Mais de là à ce qu'il plaque une telle difficulté sur l'appréhension de l'astrologie, il y a un pas que l'on ne saurait conseiller de franchir.
Il est un contresens encouragé par le structuralisme, et qui tend à oublier le sujet derrière l'objet, l'invariant derrière ses manifestations diverses et variées. Aucun texte ne saurait être, anthropologiquement, un invariant, en ce sens que pour nous génétique et anthropologie sont intimement liés. Ce qui ne se transmet que culturellement ne relève qu'accessoirement de l'anthropologie. Or, si l'on transplante, à la naissance, un "sauvage", un "primitif" dans nos sociétés, il s'adaptera à celles-ci et ne véhiculera rien de sa société d'origine. Le cas des adoptions l'atteste. Il en est de même au niveau technologique, cela ne se transmet pas davantage génétiquement, aussi sophistiquées les performances obtenues par les parents. En fait, le véritable invariant se situe dans l'aptitude à s'inscrire dans une culture, quelle qu'elle soit, d'où un relativisme culturel qui nous conduit à penser qu'il n'y a aucune raison de tolérer des héritages culturels non pertinents au niveau biologique et neurologique si ceux-ci font obstacle à l'intégration sociale au sein d'une culture donnée, considérée alors comme absolu, du moins à titre provisoire. Bien entendu, un enfant issu de l'immigration, marqué par la culture immigrée de son entourage, se trouvera en décalage. Nous avons dit, par ailleurs, que l'immigré tendra à faire obstacle à toute idée de centralité, donc de cyclicité puisque le cycle implique la reconnaissance d'un centre d'où tout est issu et découle.
La règle que nous posons, en astrologie, c'est que tout ce qui est contingent ne soit considéré que comme une manifestation d'une faculté : je mange mais peu importe ce que je mange, je parle mais peu importe en quelle langue je parle mais il faut bien que je mange quelque chose, que je connaisse une certaine langue. En parlant, je prouve que j'ai la faculté de parler mais il n'y a aucune raison que l'homme soit associé à telle langue en particulier. Il en est de même en astrologie, l'important est que l'Humanité prenne conscience d'une cyclicité fondamentale, que nous considérerons comme un invariant biologique et génétique, ce qui ne signifie pas que chaque individu naisse avec le même potentiel. L'astrologie est d'abord un fait collectif, ce qui ne signifie pas qu'elle ne soit pas activée par une minorité d'individus que nous qualifierons de capteurs. Mais il y a toute une hiérarchie sémiologique fondée sur les facultés de captation et c'est cette hiérarchie qui fait que l'Humanité est ce qu'elle est et certainement unique dans l'univers, sous la forme que nous connaissons, quand bien même partagerait-elle une même culture, notamment au niveau technique, avec d'autres humanités. En ce sens, la cyclicité astrologique, telle que nous la décrivons, nous apparait comme un des traits les plus marquants de notre Humanité, par delà les diverses lectures et aménagements qui peuvent en être proposés, à telle ou telle époque, chez tel ou tel astrologue, en telle ou telle région du globe. Ceux qui dénoncent en l'astrologie la diversité de ses pratiques font fausse route, cette diversité n'étant qu'un épiphénomène propre à l'application de tout modèle.
Ajoutons qu'il importe de distinguer le point de vue du créateur et celui du consommateur, le client de l'astrologue étant assimilable à un consommateur d'astrologie. Les points de vue ne sont pas les mêmes. Imaginons un pianiste qui jouerait toujours la même chose, chaque soir, devant des publics différents. Le public serait satisfait alors que le pianiste aurait la sensation de stagner même si le public se renouvelle. Tout se passe comme si certains astrologues avaient gardé une mentalité de consommateur et ne se préoccupaient guère de la vitalité de l'astrologie et des risques de décadence. Le problème se pose d'ailleurs en bien des domaines, notamment, justement en musique, où dans les salles de concert, on joue la plupart du temps des répertoires qui n'ont guère changé depuis un bon demi-siècle.






JHB
22.11.09

Astrologie : science et conscience

par Jacques HalBronn

Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Selon nous, la conscience implique des choix. L'Humanité ne peut renoncer à élire, à choisir.
Si l'on applique ce principe à la genèse de l'astrologie, il nous faut comprendre quels choix se présentaient à elle dans son rapport au cosmos.
Il semble qu'il y ait chez certains une fâcheuse tendance à ne pas accorder assez d'importance à ce qui s'est joué dans le passé. On parle avec quelque désinvolture des anciennes représentations comme si elles ne devaient guère nous affecter alors même que les scientifiques traitent des effets du big bang....
La question principale serait, selon nous: qu'est-ce qui a été enclenché par l'astrologie des origines et qui continue à peser sur nous directement ou indirectement?
Cette astrologie originelle est en quelque sorte le big bang de la présente humanité et sa clef par rapport à des humanités antérieures mais qui sont aussi des humanités parallèles.
Au cœur du débat, le statut des planètes transsaturniennes en astrologie contemporaine. Planètes dont nos ancêtres n'avaient pas conscience qu'elles existaient et ce, en dépit du fait, que par la suite les dites planètes recevront les noms de dieux anciens, ce qui semble suffire à certains...
N'en ayant pas conscience, il ressort que les astrologues d'antan n'aient pas pris en considération ces astres télescopiques. Au nom de la modernité, faudrait-il remettre en question ces choix initiaux et la dimension du Temps qui les a consacrés au niveau de la conscience?. C'est là que l'on comprend mieux cette formule d'une science sans conscience...
Ce qui s'est joué dans l'enfance de l'Humanité ne saurait être négligé au nom d'une telle modernité selon laquelle cette Humanité enfant était ignorante, ne connaissait qu'un système solaire incomplet. Querelle des Anciens et des Modernes.
Qu'est-ce au demeurant que l'inconscient? Certains le traduisent par ce qui se trame à notre insu, ce qui leur permet d'intégrer des données ignorées d'une époque. Pour nous, ce qui est inconscient doit d'abord être passé par le conscient. Pour nous, ce qui est subconscient correspond à une conscience d'une partie de nous-mêmes même si une autre partie l'ignore. Il n'y aurait donc pas d'inconscient ou de subconscient sans une conscience préalable et cela passerait par notre sensorialité, par nos organes de perception, génétiquement transmis, et non par une quelconque technologie instrumentale ne se perpétuant que culturellement, la culture étant tributaire de la technique (écriture, monuments).
Autrement dit, notre conscience atavique n'a pu s'exercer que sur la base de notre science d'alors et en ce sens toute conscience est tributaire d'un certain état, stade, de la science. Si l'Humanité est partie intégrante du cosmos, elle l'aura, quelque part, façonné, il y a bien longtemps, par la conscience de la science qu'elle en avait (voir H. R. Primack et N. E. Abrams, Destin cosmique. Pourquoi la nouvelle cosmologie place l'homme au centre de l'univers, Paris, Laffont, 2008)
Au regard de ce que nous appelons désormais le NOA, les nouvelles planètes ne sauraient donc appartenir au "niveau 1". Elles peuvent, en revanche, s'inscrire à d'autres niveaux, correspondant à des apports plus contingents et plus "modernes", fonction d'un processus incessant d'ajustement dont l'expression extrême est celle de l'application ponctuelle de l'astrologie à une situation donnée, à une personne donnée, hic et nunc.


JHB
30. 11. 09

Cyclicité et dispositif des Quatre Eléments en Astrologie

par Jacques HalBronn

Nous avons montré que le dispositif des domiciles comportait deux phases se développant en sens inverse. On ne peut donc, stricto sensu, parler de symétrie en dépit des apparences à moins d'admettre que toute symétrie implique une cyclicité, donc un processus évolutif suivi d'un processus involutif.
Le problème se pose également en ce qui concerne les aspects appliqués à la notion de cyclicité. Au premier abord, l'on aurait donc conjonction-sextile-carré-trigone-opposition puis trigone-carré-sextile-conjonction (pour ne citer que les plus "classiques") mais cela impliquerait de distinguer nettement sextile et trigone de façon à bien appréhender la notion de cyclicité et le retour que cela exige, en termes de flux et de reflux, de croissance et de décroissance, pour employer une terminologie lunaire. En effet, l'on ne va pas de la conjonction vers l'opposition de la même façon que l'on revient de l'opposition vers la conjonction. Il n'est pas certain que ceux qui ont écrit sur ces questions aient pris toute la mesure d'une telle problématique.
Mais, ici, nous nous intéresserons avant tout à la question des Quatre Eléments et à la façon dont ils s'inscrivent dans une logique de cyclicité.
Rappelons que traditionnellement, les quatre Eléments (ou triplicités) se suivent, astrologiquement, selon l'ordre suivant : feu, terre, air, eau et ainsi de suite. Il y a là quelque incohérence, à notre sens car ne conviendrait-il pas que l'ordre se présentât dans un sens puis dans le sens inverse, l'astrologie étant fondée sur l'idée de réversibilité, corollaire de toute cyclicité?
Bien pis, l'ordre des Eléments ne nous semble pas satisfaisant au regard d'une physique cyclique qui veut que l'on passe du solide vers le liquide et du liquide vers le gazeux, sous l'action de la chaleur puis inversement sous l'action du froid? Il aurait fallu, pour bien faire, intervertir air et eau.
On aurait ainsi une série à 8 facteurs: feu-terre-eau-air- air- eau-terre-feu correspondant à ce qu'on a observé pour les domiciles et les aspects.




JHB
23. 11 09